RECHERCHE SUR LES CELLULES
SOUCHES
Rédaction :
TABLE DES MATIÈRES EMBRYONS UTILISÉS À DES FINS DE RECHERCHE PRATIQUES DE RECHERCHE CANADIENNES RECHERCHE SUR LES CELLULES
SOUCHES Les embryons, comme le tissu ftal, sont utilisés depuis toujours en recherche médicale. Par le passé, on obtenait ces tissus lors davortements thérapeutiques et parfois spontanés. Aujourdhui cependant, avec la fécondation artificielle, les embryons sont créés en laboratoire et peuvent servir aux tous premiers stades du développement à des fins de recherche. Depuis quon peut créer des embryons humains aux seules fins de la recherche, cette pratique suscite passablement de controverse, en particulier en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et elle est surtout liée à lutilisation des cellules souches embryonnaires. Dans ce texte, « embryon » sentend des embryons produits en laboratoire, et seulement aux premiers stades de développement, cest-à-dire de moins de 14 jours. Les cellules souches sont des cellules indifférenciées qui peuvent théoriquement devenir nimporte quel type de cellule (multipotente) : nerveuse, sanguine, hépatique, etc. Les cellules souches retirées des embryons sont reconnues comme multipotentes alors que celles que lon retrouve chez les adultes ne pourraient se transformer quen certaines cellules. Cependant, des travaux récents donnent à penser que les cellules souches des adultes peuvent être « reprogrammées » pour former nimporte quel tissu. La possibilité dobtenir par ces cellules nimporte quel tissu ou organe transplantable aiguillonne la recherche à leur sujet. Embryons utilisés à des fins de recherche Le débat sur la recherche portant sur les embryons humains concerne généralement lutilisation dembryons « de trop », qui sont détruits après avoir perdu leur utilité pour la fécondation in vitro ou dautres méthodes de reproduction. De nombreux scientifiques prétendent que les embryons ne sont jamais produits aux seules fins de la recherche. Cette distinction est perçue comme fallacieuse par certains, qui signalent quil est très facile de produire des embryons en « surnombre » pour la fécondation assistée, avec lintention den avoir beaucoup de reste pour la recherche sur les cellules souches. En plus daccréditer et dinspecter les cliniques de fertilité de Grande-Bretagne, la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) accrédite et contrôle également la recherche sur les embryons. La HFEA a été créée après ladoption de la Human Fertilisation Act en 1990. Chaque projet de recherche qui fait intervenir des embryons humains doit obtenir un permis et doit répondre aux critères dun objectif de recherche acceptable, nécessitant absolument le recours aux embryons. La HFEA donne des permis pour le recours aux embryons dans la recherche qui porte sur :
La Loi permet la création dembryons aux seules fins de la recherche mais interdit les recherches suivantes sur des embryons :
La HFEA ne fait aucune référence précise à la recherche sur les cellules souches à laide dembryons, et aucune autre loi britannique en vigueur ne la réglemente. En octobre 2000, un projet de loi sur la recherche sur les cellules souches, qui aurait autorisé le recours aux embryons à cette fin, a été défait au Parlement. Les mesures législatives fédérales visent surtout les questions soulevées par le débat sur lavortement et font intervenir des moratoires volontaires et le refus de financer certaines activités de recherche, dont la recherche utilisant des embryons. Au niveau fédéral, la loi actuelle interdit que des fonds fédéraux servent à faire du tort à un embryon humain. Les préoccupations éthiques visent avant tout le statut moral de lembryon. En août 2000, le Président a annoncé de nouvelles directives pour les nouveaux Instituts nationaux de la santé permettant, pour la première fois, que des fonds fédéraux servent à la recherche sur des embryons humains. Les directives permettent la recherche sur les cellules embryonnaires prélevées sur des embryons congelés destinés à lélimination. La destruction de ces embryons nest pas permise par les protocoles de recherche financés par le fédéral. Les cellules souches devront être extraites dembryons par des chercheurs financés par le secteur privé, qui les passeraient ensuite aux scientifiques financés par le fédéral. Dans plusieurs pays de lUnion européenne, la recherche sur les embryons est interdite; dans dautres, elle est très limitée. Le Groupe européen sur léthique en sciences et dans les nouvelles technologies de la Commission européenne a émis son avis sur la question en novembre 2000. Il estime quun pouvoir central devrait exercer un contrôle public strict sur les pays qui permettent la recherche sur les embryons. Le Groupe a également indiqué que la création dembryons à des fins de recherche sur les cellules souches est inacceptable dun point de vue éthique. Le Groupe juge en outre que le clonage thérapeutique est inacceptable. Il indique que sil est efficace de créer un embryon par transfert nucléaire pour obtenir des cellules souches multipotentes identiques au profit dun malade qui a besoin dune transplantation dorgane ou de tissu, dautres sources de cellules souches (le malade lui-même) sont également prometteuses et ne sont pas aussi moralement contestables. Aucun territoire australien ninterdit la recherche sur les embryons. Dans certains États de lAustralie (Victoria, Australie de lOuest et Australie du Sud), toute recherche destructive sur les embryons est interdite. Pratiques de recherche canadiennes LÉnoncé de politique des trois conseils : éthique de la recherche avec des êtres humains a été produite conjointement en 1998 par le Conseil de recherches médicales, le Conseil national de recherches en sciences et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines. Les nouveaux Instituts canadiens de recherches en santé ont adopté cette politique. Le fondement éthique de la recherche scientifique affirme quon ne peut pas créer dembryons à des fins de recherche, que seuls les embryons en « surnombre » provenant des efforts de fertilisation peuvent servir. Ces embryons ne peuvent être utilisés en recherche que dans les 14 premiers jours et doivent avoir été obtenus avec le consentement des donneurs sans indemnisation financière. Laltération génétique de ces embryons est interdite. La politique affirme également quil nest pas éthique de faire des recherches qui impliquent : le développement de lembryon hors de la mère; le clonage des êtres humains par nimporte quel moyen, y compris le transfert de noyaux de cellules somatiques; la formation de chimères (hybrides animal-homme); le transfert dembryons entre lhomme et une autre espèce. Ce cadre éthique ne mentionne pas précisément la recherche sur les cellules souches mais les critères quil énonce ne linterdiraient pas. Comme dans lUnion européenne, cette politique ne permet pas la recherche sur les cellules souches embryonnaires qui font intervenir le clonage thérapeutique, parce que le transfert de noyaux de cellules somatiques est inacceptable. Les protocoles de recherche sont approuvés par les institutions, hôpitaux et universités, qui les accueillent. Le Conseil national déthique en recherche chez lhumain (CNERH) supervise les comités déthique pour la recherche de ces établissements. Les comités et le Conseil suivent les directives établies dans lÉnoncé de politique des trois conseils. Le recours aux embryons comme source de cellules souches multipotentes fait lobjet dun débat depuis peu dans de nombreux pays. Cest une question émotive pour ceux qui le condamnent parce quassimilable à lavortement. Ceux qui y voient un potentiel thérapeutique défendent la recherche sur les cellules souches embryonnaires avec autant de passion. À terme, le débat sur lutilisation des embryons comme source de cellules souches pourrait savérer inutile, quand les chercheurs auront réussi assez bien à rendre multipotentes les cellules souches issues des muscles, du cerveau et du sang des adultes. |