PRB 01-05F
L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
ET FINANCIÈRE AU CANADA :
Rédaction
:
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES GRAPHIQUES ET DES TABLEAUX EMPLOI, RÉMUNÉRATION ET REVENU DU TRAVAIL LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET LA PRODUCTIVITÉ A. Changements structurels du marché du travail CONSOMMATION ET ÉPARGNE DES MÉNAGES A. Dépenses personnelles et crédit à la consommation SANTÉ FINANCIÈRE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES AU CANADA B. Inflation, dette publique et contexte défavorable à linvestissement TABLE DES GRAPHIQUES ET DES TABLEAUX GRAPHIQUES Graphique 1 Taux de croissance de léconomie canadienne, période 1969-1999, mesuré en variation annuelle du PIB, dollars 1992 Graphique 2 PIB réel par habitant Graphique 3 Taux de chômage, moyenne annuelle, en pourcentage de la population active Graphique 4 Taux dactivité, moyenne annuelle, en pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus Graphique 5 Revenu moyen du travail par heure, en dollars de 1992 Graphique 6 Part des impôts directs (avec et sans cotisations sociales) sur le revenu personnel Graphique 7 Revenu personnel disponible en termes réels, par habitant Graphique 8 Nombre dordinateurs par 1 000 habitants Graphique 9 Évolution de la productivité comme mesurée par le PIB en dollars 1992 par heure travaillée (1992 = 100) Graphique 10 Crédit à la consommation en pourcentage du revenu disponible Graphique 11 Taux dépargne, en pourcentage du revenu personnel disponible Graphique 12 Épargne domestique, en pourcentage du PIB Graphique 13 Négatif des actifs financiers nets des administrations publiques au Canada, en pourcentage du PIB Graphique 14 Intérêts sur la dette des gouvernements au Canada, en pourcentage du PIB Graphique 15 Revenus fiscaux des administrations publiques au Canada, en pourcentage du PIB Graphique 16 Taux dinflation, basé sur lindice des prix à la consommation (IPC), moyenne annuelle Graphique 17 Taux de rendement sur les titres du gouvernement fédéral, moyenne annuelle Graphique 18 Formation brute en capital fixe et stock, en pourcentage du PIB TABLEAUX Tableau 1 : Croissance du PIB réel au Canada de 1969-1999, en pourcentage Tableau 2 : Évolution du temps alloué au travail rémunéré dans les familles canadiennes Tableau 3 : Croissance des heures totales travaillées et de la population au Canada, en pourcentage Tableau 4 : Croissance des heures totales travaillées au Canada, par grand secteur dactivité, en pourcentage Tableau 5 : Croissance de la productivité au Canada, en pourcentage Tableau 6 : Croissance du PIB réel par heure travaillée au Canada et aux États-Unis, secteur des entreprises, en pourcentage Tableau 7 : Croissance réelle de la consommation, du revenu disponible et du crédit des ménages canadiens, en pourcentage L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE ET
FINANCIÈRE AU CANADA : Dans une allocution prononcée devant la Chambre de commerce régionale de Sainte-Foy en avril 2000, le gouverneur de la Banque du Canada, Gordon Thiessen, a souligné limportance quavait prise, au début des années 90, le besoin de régler « les problèmes qui avaient nui à la tenue de [léconomie canadienne] durant la majeure partie des années soixante-dix et quatre-vingt »(1). Un simple examen de lévolution de quelques-unes des variables les plus importantes de léconomie canadienne au cours des trois dernières décennies permet de mieux comprendre les propos du gouverneur. Tout le long de cette période, de profonds bouleversements ont modifié la structure même de léconomie canadienne. Alors que plusieurs de ces changements ont stimulé lactivité économique au pays, la détérioration marquée de la situation financière des administrations publiques tant fédérale que provinciales a eu leffet contraire, entraînant un déclin graduel de la santé économique nationale. Depuis quelques années, léconomie canadienne connaît une amélioration notable, qui coïncide avec le redressement des finances publiques des différents ordres de gouvernement. En outre, la situation économique actuelle des ménages canadiens, dans un contexte de croissance économique soutenue et dinflation faible, augure bien pour les prochaines années. Bref, la situation actuelle est bien différente du marasme financier des vingt dernières années. Ce document analyse brièvement lévolution de léconomie canadienne depuis une trentaine dannées cest-à-dire de 1969 à 1999. Les variables étudiées se rapportent surtout à la production nationale, aux revenus, au marché du travail, à la productivité, à la consommation, à lépargne, à la situation financière des administrations publiques et à linvestissement en général. Le lien étroit entre niveau de vie et productivité motivera un examen plus attentif de cette dernière(2). Le graphique 1 présente lévolution de la production nationale, mesurée par la variation du produit intérieur brut (PIB) en termes réels (données corrigées de linflation) entre 1969 et 1999. Source : Statistique Canada Des trois décennies qui nous intéressent, seule la première (1969-1979) na pas connu de récession majeure(3). Les deux autres ont chacune été marquées par une récession la première en 1982 et la seconde en 1991 , qui a été de mauvais augure dans les deux cas(4). Afin de tenir compte de la croissance de la population, le PIB réel est divisé par la population totale, ce qui donne le PIB réel par habitant. Cette mesure est fréquemment associée à lévolution générale du niveau de vie (graphique 2). Source : Statistique Canada Le droite qui coupe la courbe du graphique 2 représente la tendance observée au cours des trois décennies. La baisse prononcée enregistrée au début des années 90 a été suivie dune lente remontée et la courbe na rejoint la tendance quau cours de 1999. Le graphique illustre à quel point la croissance économique a été insuffisante au début des années 90 pour maintenir le niveau de vie des Canadiens. Le tableau qui suit complète la vue densemble quoffrent les deux premiers graphiques en résumant les chiffres pour chacune des trois décennies et toute la période. Tableau 1 : Croissance du PIB réel au Canada de 1969-1999, en pourcentage
Source : Statistique Canada Au cours de la période entière, la valeur réelle des biens et services produits annuellement au Canada a augmenté de 155 p. 100, ce qui, globalement, représente une performance remarquable. Cependant, le taux de croissance de léconomie décroît à mesure que lon avance dans le temps, passant dun peu plus de 54 p. 100 dans la première décennie, à 33 p. 100 au cours de la suivante, et à seulement 24 p. 100 durant la dernière. Les deux colonnes de droite du tableau 1 représentent le PIB réel par habitant, dont le ralentissement est encore plus marqué. En effet, entre 1989 et 1999, cet indicateur du niveau de vie semble avoir stagné, enregistrant une faible croissance de seulement 1 p. 100 par année en moyenne, soit à peine plus de la moitié du gain enregistré au cours de la période précédente, et le tiers seulement de la performance moyenne enregistrée au cours des années 70(5). Les chiffres présentés dans le tableau 1 et les graphiques 1 et 2 indiquent bien que léconomie canadienne sest très difficilement rétablie après la récession du début des années 90, contribuant au ralentissement de la croissance du niveau de vie au Canada. EMPLOI, RÉMUNÉRATION ET REVENU DU TRAVAILNous examinerons maintenant lévolution de lemploi et des revenus tirés du travail entre 1969 et 1999. Puisque les salaires et les avantages sociaux dont bénéficient les travailleurs sont généralement considérés comme la principale composante du PIB, cet examen nous aidera à mieux comprendre à la fois les causes du ralentissement économique ainsi que ses effets sur le niveau de vie des travailleurs. Reflétant avec un certain retard la conjoncture, lemploi a changé de façon importante au cours des trois dernières décennies. Même sil est un indicateur imparfait, noffrant pas toute linformation sur les facteurs qui ont influé sur le marché du travail à travers le temps, le taux de chômage a affiché une tendance clairement à la hausse entre 1969 et 1999 (graphique 3). Source : Statistique Canada La moyenne annuelle du taux de chômage est passée dun peu plus de 4 p. 100 en 1969 à plus de 7 p. 100 en 1999. À deux reprises, au cours des récessions qui ont marqué le début des deux dernières décennies, le taux de chômage a légèrement dépassé 11 p. 100. Cette performance globale médiocre de lemploi sur 30 ans sexplique, en partie, par une participation accrue de la population au marché du travail. Alors que les jeunes ont eu tendance à rester plus longtemps aux études quauparavant, la participation des conjoints surtout des femmes a augmenté considérablement. Lévolution du taux dactivité reflète bien cette situation (graphique 4). Source : Statistique Canada Le chômage la portion insatisfaite de lemploi a augmenté, ce qui indique un accroissement des ressources humaines inutilisées sur une longue période, et un niveau de production en deçà de la capacité de lensemble des travailleurs. Une fois cette constatation générale établie, on peut examiner dautres variables relatives au marché du travail. Dans un premier temps, on peut se demander comment a évolué, en moyenne, la rémunération des travailleurs au cours des trois décennies. Les données de Statistique Canada permettent de constater que le revenu moyen du travail, en dollars de 1992, est demeuré presque constant entre 1979 et 1999, passant de 16,04 $ de lheure en 1979 à 16,84 $ en 1999. Le salaire réel na pas augmenté depuis 1976, et il na jamais dépassé 17 $ lheure, toujours en dollars de 1992 (graphique 5). Source : Statistique Canada La production de léconomie canadienne a enregistré une augmentation annuelle moyenne de 2,6 p. 100 entre 1979 et 1999, mais cette croissance na pas été accompagnée dune augmentation similaire de la rémunération réelle moyenne des travailleurs. La conjonction de ce phénomène et des politiques fiscales restrictives appliquées au cours des années 90 qui se sont traduites par des charges fiscales plus élevées explique la perception populaire selon laquelle le niveau de vie aurait diminué au Canada. Le graphique 6 montre la part croissante que les impôts directs ont prélevée sur le revenu personnel des Canadiens. De 1969 à 1999, la part des impôts directs sur le revenu personnel est passée de 12 à 17 p. 100 ou de 15 à 23 p. 100, si lon tient compte des cotisations sociales telles que lassurance emploi (auparavant lassurance chômage). Source : Statistique Canada Bref, la croissance anémique des salaires et laugmentation des impôts ont eu pour résultat une piètre performance du revenu personnel disponible (après impôts) par habitant en termes réels. Au cours des trois décennies, le revenu annuel après impôt par habitant, compte tenu de linflation, na jamais dépassé 18 000 dollars en valeur de 1992. Le ralentissement de la croissance du revenu disponible par habitant a commencé vers la fin des années 70, et la récession de 1981-1982 considérée comme la pire période de ralentissement économique depuis la Grande Crise des années 30 a fortement infléchi la performance de cette variable, qui a connu un déclin marqué. Les bénéfices de la reprise subséquente, menant au sommet atteint en 1989, ont tout simplement été éliminés au cours des années 90. Malgré une légère remontée depuis 1997, le revenu disponible réel par habitant demeure, en 1999, inférieur au sommet atteint dix ans auparavant, et il aurait été plus faible encore sans les paiements de transfert versés aux ménages, par exemple les prestations dassurance emploi/assurance chômage (graphique 7). Source : Statistique Canada LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET LA PRODUCTIVITÉ Alors que laugmentation des impôts et la stagnation des salaires et de lemploi ont affaibli la santé économique des Canadiens, dautres facteurs ont joué en sens contraire, par exemple les changements structurels du marché du travail et de la technologie, ainsi que la demande de biens de consommation. Ils feront lobjet de la présente section et des sections suivantes. A. Changements structurels du marché du travail Autrefois dans la majorité des ménages, seul le chef de famille était actif à temps plein sur le marché du travail, alors que le conjoint consacrait la plus grande partie de son temps à des occupations relatives à la famille et non rénumérées sur le marché. Or, lorganisation du travail au sein des ménages canadiens a subi dimportantes transformations depuis les années 60. Les ménages canadiens plus particulièrement durant les années 60, 70 et 80 ont augmenté le temps quils consacrent aux occupations rémunérées sur le marché du travail. Le tableau 2 résume cette évolution entre 1971 et 1994, une période qui représente bien les trois dernières décennies et au cours de laquelle le temps alloué par les familles au travail rémunéré a augmenté de 20 p. 100 en moyenne. Les chefs de famille (surtout des hommes) ont peut-être légèrement réduit, en moyenne, le temps quils passent sur le marché du travail, mais leurs conjoints surtout des femmes ont plus que doublé le leur. Tableau 2 : Évolution du temps alloué
au travail rémunéré
* Les familles qui nont rapporté aucune heure de travail ou composées uniquement dun chef (sans conjoint) ne sont pas incluses dans léchantillon qui a servi au calcul des moyennes. Source : Statistique Canada, Enquête sur les finances des consommateurs, 1971, 1994. En revanche, un examen des données sur les travailleurs individuels au Canada ne révèle aucune augmentation des heures de travail moyennes, mais plutôt une légère diminution(6). Or, cette statistique peut savérer trompeuse puisque les ménages canadiens ont sensiblement augmenté le temps quils consacrent au travail rémunéré. Le tableau 3 montre la croissance 63,4 p. 100 des heures totales travaillées annuellement par lensemble des Canadiens entre 1969 et 1999. Entre 1979 et 1999, cette croissance était de 34,1 p. 100. Une telle croissance a sans aucun doute contribué fortement à laugmentation du niveau de la production nationale, et donc également à celle du PIB réel (voir le tableau 1). Il est intéressant de noter que le taux de croissance enregistré entre 1989 et 1999 10,4 p. 100 est moins de la moitié de celui qui avait été enregistré au cours la période précédente 21,5 p. 100 même si la population a augmenté de près de 12 p. 100. En conséquence, le rythme de croissance de lemploi a été inférieur à celui de la population au cours de la dernière décennie. La quasi-absence de progrès du PIB réel par habitant pour cette période sexplique donc par la très faible performance de lemploi, qui a progressé moins rapidement que laugmentation de la population. Cette constatation cadre avec les chiffres relatifs au taux de chômage et au taux dactivité. De 1989 à 1999, la production par heure travaillée a tout de même progressé de 10 p. 100, une excellente performance, sans laquelle le PIB par habitant aurait évidemment diminué. Tableau 3 : Croissance des heures
totales travaillées et de la population
Source : Statistique Canada Le lent développement économique des dernières années, par rapport aux périodes précédentes, est attribuable au temps qua exigé la reprise de lemploi après la récession du début des années 90. Cela tient peut-être aux nombreuses suppressions de postes dans le secteur public durant cette période, au vieillissement de la population ou tout simplement à une baisse de loffre de nouveaux emplois dans le secteur privé. Il est également possible que la main duvre ait augmenté trop rapidement compte tenu de la conjoncture au cours des périodes précédentes, lorsque les ménages ont décidé de consacrer plus de temps aux occupations rémunérées, créant ainsi un surplus de main duvre disponible. Il convient de souligner que la plupart des nouveaux emplois ont été créés dans les industries productrices de services (tableau 4) : le nombre dheures travaillées dans le secteur des biens na que très légèrement augmenté, alors que, dans le secteur des services, il a doublé en presque trente ans (les données les plus récentes sont de 1996). De surcroît, la récession du début des années 90 a durement touché lemploi dans le secteur des biens, alors que les services y compris lensemble des administrations publiques et des services gouvernementaux ont affiché une bien meilleure performance. Tableau 4 : Croissance des heures
totales travaillées au Canada,
Source : Statistique Canada La nouvelle dominance des industries productrices de services phénomène également appelé « tertiairisation de léconomie » constitue une caractéristique majeure de la croissance économique des dernières décennies. La tertiairisation de lactivité économique au Canada est le reflet du changement de relations entre les méthodes matérielles et immatérielles de production et de destruction de valeur : la transition dune économie industrielle vers une économie du savoir. Ces transformations contribuent à ce que les économistes appellent des « changements structurels », cest-à-dire des modifications fondamentales des processus de production, causées à la fois par les progrès technologiques et les changements qui touchent la main-duvre et les habiletés. Cela sest traduit, en partie, par des restructurations dentreprises, un processus qui a été favorisé en partie par la déréglementation dindustries-clés à partir des années 80 et qui sest accéléré au cours des années 90, comme la signalé la plus récente enquête du département des Recherches de la Banque du Canada(7). Tous ces bouleversements devraient avoir une incidence directe sur la productivité. Le terme « productivité » désigne généralement une mesure de lefficacité des facteurs de production tels que la main-duvre, le capital ou plus récemment la technologie pour ce qui est de produire des biens et services dans une économie. Léducation et la formation de la main-duvre, laccumulation du capital et la capacité dabsorption de nouvelles technologies sont autant de facteurs qui favorisent laugmentation de la productivité et à légard desquels le Canada a affiché une bonne performance entre 1969 et 1999. La plupart des entreprises canadiennes du moins les entreprises du savoir ont fait des nouvelles technologies de linformation et des communications un élément central de leur production. De plus, plusieurs ont également contribué au développement et à lexplosion technologique des dernières années. Le Canada est un leader mondial dans lutilisation des nouvelles technologies, comme en témoignent les statistiques sur lutilisation des ordinateurs par habitant, selon lesquelles le Canada se classe parmi les cinq premiers dannée en année (graphique 8).
Source : Computer Industry Almanac, Inc. Une étude spéciale de Statistique Canada réalisée en 1999(8) a démontré que la croissance de la productivité au Canada a été similaire à celle observée aux États-Unis, et ce, au cours des 40 dernières années. (Cette performance relativement bonne ne peut toutefois occulter le fait, par exemple, que le Canada réussit moins bien dans certains domaines reliés à la haute technologie, comme celui des dépenses en équipement de communication(9).) Par contre, le Rapport sur la politique monétaire de mai 2000 de la Banque du Canada mentionne que la performance canadienne au chapitre de la productivité a été plutôt terne devant celle des américains au cours des années 90(10). Toutefois, les autorités monétaires partagent un optimisme prudent relativement aux conditions globales dune meilleure productivité au cours des années à venir. Lévolution du PIB réel par heure travaillée communément appelé « productivité du travail » est un indicateur utilisé pour mesurer le degré de compétitivité de léconomie (graphique 9). Cependant, cette mesure de productivité reflète aussi les variations des autres facteurs de production tels que la quantité et la qualité du capital. Source : Statistique Canada Malgré un ralentissement récent par rapport à la tendance pour la période, le niveau de production par heure travaillée a augmenté de plus de 50 p. 100 entre 1969 et 1999 (tableau 5), ce qui témoigne dune augmentation assez soutenue de la productivité du travail au Canada. Il sagit là dune performance étonnante, compte tenu de laccélération du rythme des changements structurels qui se sont opérés dans léconomie au cours de ces années. Tableau 5 : Croissance de la
productivité
* Lindice de productivité multifactorielle mesure la partie de la croissance du PIB réel qui est supérieure à la somme de la croissance du travail et du capital. Cette mesure capte donc des effets indirects comme léducation et la technologie. Source : Statistique Canada La deuxième rubrique du tableau est la croissance de la productivité « multifactorielle », une autre mesure quutilise Statistique Canada. Il sagit de la partie de la croissance de la production qui nest pas expliquée par la main-duvre, le capital ou dautres intrants intermédiaires, mais plutôt par des facteurs tels que la technologie, les changements organisationnels en entreprise, le capital humain, etc. Encore une fois, le Canada fait bonne figure avec une croissance de 11,4 p. 100 de 1977 à 1997, et de 35,6 p. 100 de 1967 à 1997. Dans le tableau 6, la productivité du travail est calculée uniquement pour le secteur des entreprises, ce qui permet de comparer les performances du Canada et des États-Unis. Tableau 6 : Croissance du PIB réel
Sources : 2000 Economic Report of the President (États-Unis) et Statistique Canada (Canada) Cette analyse semble un peu moins favorable pour le Canada et rejoint la constatation faite par la Banque du Canada, selon laquelle la productivité aurait augmenté moins rapidement au Canada quaux États-Unis. Le tableau indique que la production par heure travaillée a augmenté de près de 60 p. 100 au Canada entre 1969 et 1999, mais que cette performance est inférieure de plus de 15 points de pourcentage à celle des États-Unis. Au cours de la période 1979-1999, cet écart se situerait même à près de 20 points. Il faut noter, cependant, que cet écart tient principalement au fait que les États-Unis ont adopté une nouvelle méthode de calcul du PIB en 2000. Par conséquent, certains observateurs sont davis quil nest pas vraiment possible de comparer la croissance de la productivité au Canada et aux États-Unis. Daucuns croient même que si les méthodes adoptées par les deux pays pour le calcul du PIB étaient plus semblables, la croissance de la productivité aurait été à peu près la même au Canada et aux États-Unis entre 1969 et 1999. Les statistiques sur la productivité au Canada suggèrent donc un bilan mitigé : léconomie canadienne a certes profité des nouvelles technologies et de la libéralisation du commerce mondial, mais elle a probablement aussi montré certaines faiblesses par rapport à celle des États-Unis, surtout au cours de la dernière décennie. CONSOMMATION ET ÉPARGNE DES MÉNAGESA. Dépenses personnelles et crédit à la consommation Ce qui reste du revenu des ménages après impôt doit être dépensé ou épargné. Les dépenses de consommation les dépenses effectuées par les ménages pour acheter des biens et des services, constituent la principale composante de la demande intérieure, les deux autres étant les dépenses en biens déquipement, en outillage et en immeubles faites par les firmes et les dépenses des administrations publiques (dépenses gouvernementales). La croissance soutenue de la demande intérieure de biens et de services a sans doute stimulé la croissance économique depuis quelques années. Le tableau 7 montre la croissance des dépenses personnelles de consommation par habitant (les chiffres sont ajustés pour tenir compte de linflation). Tableau 7 : Croissance réelle de
la consommation,
Source : Statistique Canada. Les dépenses réelles par habitant ont grimpé en moyenne de 78 p. 100 de 1969 à 1999, mais de seulement 10 p. 100 entre 1989 et 1999. Le déclin du revenu réel disponible par habitant a déjà été illustré au graphique 7. Le tableau 7 indique en plus que le revenu disponible par habitant, compte tenu de linflation, na augmenté que dun peu plus de 11 p. 100 entre 1979 et 1999, et a même diminué au cours des dix années suivantes. Comment sexplique cette hausse tout de même notable de la consommation des ménages, alors que le revenu na pas beaucoup augmenté? Une première explication vient du crédit à la consommation, qui a connu des augmentations moyennes par habitant en termes réels de 105 p. 100 entre 1969 et 1999, de 31 p. 100 entre 1979 et 1999, et de 20 p. 100 entre 1989 et 1999. La hausse du crédit à la consommation a donc compensé le manque de revenu disponible, plus particulièrement au cours des années 90. Ce phénomène se traduit par une part croissante du crédit à la consommation par rapport au revenu disponible (graphique 10). Le crédit à la consommation pour les particuliers et les entreprises individuelles représente maintenant plus de 26 p. 100 du revenu disponible, un sommet depuis que Statistique Canada a commencé à produire ce genre de données en 1967. Le fait que laugmentation du niveau dendettement sajoute à la stagnation du revenu disponible a évidemment une incidence sur lépargne effectuée par les ménages, comme il est mentionné sous la prochaine rubrique.
Source : Statistique Canada Laccroissement de la consommation accrue peut aussi tenir à lorganisation du travail dans les ménages. Plusieurs biens et services peuvent être produits autant sur le marché quà la maison. Par exemple, le soin des enfants, lentretien de la maison (nettoyage, entretien de la pelouse, réparations, etc.), la préparation des repas, les vêtements ou les services financiers sont autant de biens ou de services que lon peut se procurer soit sur le marché ou à la maison. Comme les ménages canadiens ont augmenté sensiblement le nombre dheures quils passent sur le marché du travail, ils ont des revenus plus élevés et moins dheures à consacrer aux travaux domestiques. Faute de temps donc, une partie de ce qui était produit à la maison doit maintenant être obtenue sur le marché. Une étude publiée en 1999 a démontré que plus les ménages travaillent à lextérieur et accroissent leur revenu, plus la proportion de leur revenu courant quils tendent à consommer est forte(11). Au cours des trente dernières années, lépargne individuelle a augmenté pour atteindre un sommet en 1982 plus de 20 p. 100 du revenu personnel après impôts et redescendre ensuite de façon soutenue jusque vers 3 p. 100, si lon se fie aux données de Statistique Canada révisées en 2000 (graphique 11)(12). Le recul de lépargne est sans doute en partie attribuable à la diminution du revenu personnel disponible. Cependant, le sommet atteint en 1982 coïncide aussi avec des taux élevés dinflation enregistrés au cours de la même période. Il sagirait là dune autre preuve de leffet pernicieux quexerce linflation sur les décisions de consommation et dépargne, étant donné lincertitude plus grande au sujet des revenus à recevoir dans lavenir(13). Source : Statistique Canada Lépargne domestique totale est le fait non seulement des particuliers, mais également des compagnies constituées en personnes morales et des gouvernements. Or, lépargne domestique totale qui exclut celle des non-résidents a augmenté de façon substantielle au cours de la deuxième moitié des années 90 (graphique 12 afin de ne pas alourdir la présentation, la portion de lépargne attribuable aux compagnies nest pas représentée). Source : Statistique Canada Mesurée en pourcentage du PIB cette fois, lépargne domestique a dépassé 7 p. 100, rejoignant pratiquement les niveaux atteints au début des années 90. Si les particuliers nont pas été capables daccroître leurs économies depuis plus de 15 ans, les administrations publiques, au contraire, ont redressé leur situation financière de façon remarquable. À la fin des années 90, elles affichaient un excédent budgétaire, ce qui ne sétait pas produit depuis près de trente ans. Il est intéressant de comparer le comportement des administrations publiques et celui des particuliers en matière dépargne. Dès le début des années 70, lépargne publique diminuait, au moment où les gouvernements commençaient à enregistrer des déficits, alors que, en contrepartie, lépargne individuelle augmentait considérablement. Le début des années 80 a été marqué par une récession, qui a contribué à creuser davantage les déficits gouvernementaux et à freiner la croissance du taux dépargne des particuliers. Lépargne individuelle a alors atteint son sommet, pour commencer ensuite un long déclin. Les administrations publiques ont continué denregistrer des déficits, jusquà ce que la récession du début des années 90 aggrave considérablement la situation et que les gouvernements fédéral et provinciaux décident de prendre les mesures qui simposaient pour arrêter la détérioration des finances publiques. Un redressement remarquable a alors suivi les politiques budgétaires restrictives. Cette situation a coïncidé avec laccélération du déclin de lépargne personnelle. Dune certaine façon, lépargne des particuliers et lépargne publique se compensent. En bout ligne, le déclin de lépargne personnelle au cours des années 90 doit être vu à la lumière de laugmentation appréciable de lépargne domestique totale durant cette même période, et cette augmentation ne peut vraiment sexpliquer que par la meilleure santé financière de lensemble des administrations publiques au Canada. SANTÉ FINANCIÈRE DES AMINISTRATIONS PUBLIQUES AU CANADA La dette croissante des diverses administrations publiques du pays est le résultat des déficits qui se sont accumulés sur pratiquement toute la période des trois décennies. Lampleur qua prise la dette combinée des trois ordres de gouvernement est très bien représentée par lévolution du négatif de leurs actifs financiers nets (donc de leurs passifs nets) par rapport au PIB (graphique 13). La notion d« actifs financiers nets » présente lavantage dêtre relativement facile à interpréter. Afin de financer leurs activités, les gouvernements émettent des titres qui constituent lessentiel de la dette financière. Cette dette le passif dépasse largement la valeur des titres et des espèces que possèdent les gouvernements lactif , doù la valeur négative. Les émissions soutenues de nouveaux titres, surtout constituées dobligations négociables sur les marchés financiers, ont été de beaucoup supérieures aux émissions qui venaient à échéance, ce qui a fait croître sensiblement la valeur négative des actifs financiers nets, en particulier pour le gouvernement fédéral. Source : Statistique Canada Les actifs financiers nets des trois ordres de gouvernement représentaient 24,4 p. 100 du PIB en 1969. En 1995, ce ratio a atteint un sommet, soit un peu plus de 95 p. 100 du PIB, un niveau qui ne sétait pas vu depuis les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, lorsque leffort de guerre justifiait un emprunt massif par le gouvernement fédéral. Depuis lors, lamélioration marquée de la situation budgétaire des gouvernements fédéral et provinciaux dans un contexte de croissance économique soutenue ont fait tomber ce ratio aux environs de 81 p. 100. Malgré cette baisse de près de 14 points de pourcentage, le ratio reste très élevé, tant sur le plan historique que par rapport à celui des autres pays du G-7. Cet endettement croissant des administrations publiques a eu pour effet daccroître les montants versés en intérêts sur les titres émis, qui constituent la majeure partie des intérêts sur la dette publique combinée de toutes les administrations publiques au pays. Limportance des intérêts par rapport au PIB na cessé de croître (graphique 14). Le graphique 14 illustre à quel point la ponction exercée sur léconomie par les intérêts sur la dette a réduit la marge de manuvre des administrations publiques. Dépassant à peine 3 p. 100 au début des années 70, les intérêts sur la dette publique sont passés à léquivalent de près de 10 p. 100 du PIB en 1995. Comme il a été mentionné auparavant, la meilleure performance économique des dernières années, ainsi quun retour à léquilibre budgétaire dans la plupart des administrations publiques, ont contribué à un allégement de ce fardeau, qui a diminué à 8 p. 100 du PIB en 1999. Source : Statistique Canada Afin de parvenir à une meilleure situation financière, les administrations publiques ont comprimé les dépenses publiques et accru la ponction fiscale, cette dernière leur permettant daccroître leurs recettes. Les recettes fiscales ont ainsi représenté une part sans cesse croissante du PIB (graphique 15). Cette proportion nétait que de 26 p. 100 en 1969, sans tenir compte des cotisations au régime dassurance emploi/assurance chômage. Trente ans plus tard, elle dépassait 32 p. 100 et 37 p. 100 si lon tient compte des cotisations. Ces chiffres concordent avec ceux présentés au graphique 6 et confirment limpression quont les Canadiens de voir une part toujours plus grande de leur revenu finir dans les coffres des divers gouvernements. Source : Statistique Canada B. Inflation, dette publique et contexte défavorable à linvestissement Au moment même où la situation financière des administrations publiques commençait à se dégrader de façon sérieuse au cours des années 70, léconomie canadienne était aux prises avec des taux dinflation élevés. Comme le montre le graphique 16, linflation mesurée par la variation annuelle de lindice des prix à la consommation (IPC) a atteint ses plus hauts niveaux au début des années 80. Toutefois, ce nest pas avant le milieu des années 90 quon estimera avoir maîtrisé la croissance du niveau général des prix. Le dommage causé par linflation élevée des années 70 et 80 se résume essentiellement à ce que « les entreprises et les particuliers finissent par consacrer plus de temps et dargent à essayer de se protéger, ou encore de profiter, de linflation »(14). Source : Statistique Canada Linflation est un problème sérieux, notamment à cause des effets pervers quelle entraîne sur les décisions à long terme, que ce soit relativement à lépargne comme nous lavons déjà discuté ou aux investissements par les entreprises :
Facteur encore plus important, une atmosphère dincertitude devant linflation future et des taux dinflation anticipés élevés créent des pressions à la hausse sur les taux dintérêt nominaux, portant de la sorte préjudice aux investissements. Par ailleurs, les titres négociables déjà émis par le gouvernement fédéral afin de financer sa dette croissante devenaient moins intéressants pour les investisseurs institutionnels, ce qui contribuait à augmenter leur rendement ou bien à le garder élevé (graphique 17). Il en est résulté, encore une fois, une augmentation des taux dintérêt. Cest donc dire que lalourdissement de la dette publique et linflation élevée ont mené à un coût demprunt beaucoup plus élevé pour le financement des projets dinvestissement, décourageant ainsi les investissements productifs, surtout ceux des entreprises.
Source : Banque du Canada. Le contexte défavorable à linvestissement créé par linflation et les fortes compressions budgétaires qui ont suivi conduisant à la baisse des dépenses en biens, en équipements et en infrastructure du secteur public ont amené une chute des investissements réalisés au pays entre 1969 et 1999. Le graphique 18 illustre le ralentissement de linvestissement ou de la « formation brute en capital fixe » cest-à-dire des dépenses qui font augmenter les stocks en capital, ou dactifs physiques comme des biens déquipement en pourcentage du PIB. Source : Statistique Canada La part des investissements privés et publics au Canada par rapport au PIB tournait autour de 24 p. 100 au cours des années 70, mais na jamais dépassé 20 p. 100 entre 1989 et 1999. De plus, la chute marquée des investissements publics au cours de la récession du début des années 80 na jamais été vraiment compensée par la reprise subséquente des investissements privés qui, par ailleurs, na pas résisté à la récession du début des années 90. En fait, le ratio des investissements privés atteindra des niveaux encore plus faibles durant les années 90 et même avec la reprise de linvestissement privé amorcée de façon sérieuse depuis 1997 demeure à 17,2 p. 100 du PIB en 1999, encore loin des 19,5 p. 100 atteints en 1989. Le fait que les investissements naugmentent pas, comblant à peine la désuétude normale des infrastructures, des installations, des équipements et de loutillage(15), crée un contexte peu propice à lamélioration de la productivité, qui est pourtant une condition essentielle à une croissance économique soutenue. Cette situation défavorable, en plus de la pression fiscale énorme devenue nécessaire afin de régler le déficit budgétaire, explique en partie la plus faible performance par comparaison avec celle des États-Unis de léconomie et de la productivité canadiennes au cours des années 90. La période de 1969 à 1999 a été dominée par une performance économique déclinante et une mauvaise santé financière, surtout dans le secteur public. Cette mauvaise performance globale sest manifestée, à long terme, par un fléchissement du niveau de vie et de la productivité des Canadiens. Cependant, les mécanismes de création de la valeur ont connu des changements structurels importants, notamment la transition dune économie industrielle vers une économie du savoir. Cette période a également été marquée par une augmentation importante du temps que les familles consacrent au marché du travail. Les ajustements apportés à la structure de léconomie canadienne pour faire face à la concurrence mondiale ainsi quune amélioration de la santé des finances publiques ont permis de mieux conclure une décennie 90 qui avait fort mal commencé, étant donné les problèmes accumulés au cours des deux décennies précédentes. Selon John McCallum, la décennie 90 a été une decadis horribilis(16), mais il faut convenir que la meilleure note sur laquelle elle sest terminée laisse entrevoir des perspectives intéressantes pour léconomie canadienne. Il sagira maintenant de voir si la bonne performance financière des gouvernements se maintiendra, en dépit, entre autres, de la pression de plus en plus forte quexercera le vieillissement de la population sur les finances publiques en accroissant les coûts des soins de santé(17). Lincidence de cette pression ainsi que la tendance que connaîtra la productivité au cours de la prochaine décennie permettront de vérifier si loptimisme actuel est justifié. (1) Gordon Thiessen, « La voie à suivre pour assurer la prospérité future de léconomie canadienne », allocution prononcée devant la Chambre de commerce régionale de Sainte-Foy, Québec, 26 avril 2000. (2) Les données utilisées dans cette étude proviennent principalement des Comptes nationaux des revenus et dépenses et des Comptes du bilan national, documents publiés par Statistique Canada. Elles sont aussi tirées dautres publications de la même agence, telles que Lindice des prix à la consommation et lEnquête sur la population active, ou encore des Statistiques financières de la Banque du Canada. (3) La croissance du PIB réel a été négative durant deux trimestres de 1979, mais la croissance positive des deux autres trimestres donne une croissance positive pour lannée entière. (4)
Dans leurs prévisions trimestrielles, les économistes principaux de la Banque TD sont
parmi ceux, assez nombreux, qui soulèvent cette coïncidence. Voir le TD
Quarterly Economic Forecast du 22 juin 2000 (5) Dans le bulletin économique trimestriel de la Banque Scotia, léconomiste principale Adrienne Warren, tout en faisant le même constat, ajoute que la performance du PIB par habitant au cours de la dernière décennie dépasse à peine le quart de celle enregistrée au cours des années 60. Voir le Canadian Quarterly du 6 juillet 2000 (en anglais seulement). (6) À titre dexemple, la semaine de travail du travailleur canadien typique est passée de 39 à 37,4 heures en moyenne entre 1976 à 1998. (7)
Article paru dans le numéro dété 2000 de la Revue de la Banque du Canada,
et dont un résumé est affiché sur le site suivant : (8) J. Baldwin, J.-P. Maynard et J.S. Wells, « Croissance de la productivité au Canada et aux États-Unis », Lobservateur économique canadien, Statistique Canada, Ottawa, septembre 1999. (9)
Les forces et les faiblesses du Canada par rapport aux États-Unis en ce qui concerne la
haute technologie actuelle sont résumées dans « Les défis que pose
lévolution rapide de la technologie : se mettre à lheure des
Jetsons », numéro spécial du Moniteur micro- économique, publié par la
Direction générale de lanalyse de la politique micro-économique dIndustrie
Canada (10) Consulter la note technique 2, page 25 (http://www.bank-banque-canada.ca/french/pdf/mpr0500-f.pdf). (11) Marianne Baxter et Urban J. Jermin, « Household Production and the Excess Sensitivity of Consumption to Current Income », The American Economic Review, septembre 1999, p. 903-920. (12) Avant cette révision, le taux dépargne pour 1999 avait été fixé à 1,4 p. 100. (13)
Une explication plausible, parmi dautres, de la relation entre lépargne des
ménages et linflation, rapportée dans le document de travail 2000-3 de la Banque
du Canada, intitulé : « Long-Term Determinants of the Personal Savings Rate:
Literature Review and Some Empirical Results for Canada », par Gilles Bérubé et
Denise Côté, février 2000 (14) Gordon Thiessen, gouverneur de la Banque du Canada, « Léconomie canadienne à la recherche du juste équilibre », allocution donnée le 15 juin 2000, devant la chambre de commerce de Kelowna, Colombie-Britannique. (15) Phénomène appelé « dépréciation », mesurée de façon approximative par lamortissement. (16) Léconomiste en chef de la Banque Royale paraphrasait ainsi Sa Majesté la Reine à la lumière du constat de la baisse du revenu disponible réel par habitant. (« Le Canada comptera-t-il pour quelque chose en 2020? », Conjonctures (bulletin économique de la Banque Royale du Canada), février 2000, p. 4 (http://www.banqueroyale.com/economie/marche/pdf/can2020f.pdf). (17) Dans lédition de août 2000 de son bulletin intitulé : Léquilibre des finances publiques au Canada (http://www.fin.gc.ca/fiscbal/fiscbal_f.pdf), le ministère des Finances du Canada rappelle que : « Les deux paliers de gouvernements subiront des pressions accrues en raison du vieillissement de la population » (p. 15), tout en soulignant que, pour lannée financière 1999-2000, les gouvernements fédéral et provinciaux ont affiché le premier excédent budgétaire, basé sur les comptes publics, depuis au moins 30 ans (p. 3). |