BP-356F

 

LE RECYCLAGE DU PAPIER AU CANADA :
UNE NOUVELLE RÉALITÉ

 

Rédaction  Jean-Luc Bourdages
Division des sciences et de la technologie

Novembre 1993

                                      


TABLE DES MATIÈRES

 

 

INTRODUCTION

LE RECYCLAGE DU PAPIER : UNE TENDANCE INÉLUCTABLE

LE PROCÉDÉ DE DÉSENCRAGE

QUELQUES CONSÉQUENCES DU RECYCLAGE DU PAPIER

   A. Recyclage du papier et gestion des déchets

   B. Impacts environnementaux et économiques du recyclage du papier

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHE SÉLECTIVE


LE RECYCLAGE DU PAPIER AU CANADA :
UNE NOUVELLE RÉALITÉ

 

INTRODUCTION

Le Canada occupe une place de choix au sein du marché mondial des produits forestiers, particulièrement à titre de producteur de pâtes et papiers. En effet, il est le plus grand producteur de papier journal, puisqu'il accapare 31 p. 100 du marché, et il arrive au second rang parmi les producteurs de pâtes, avec 16 p. 100 de la production mondiale. Le Canada est aussi le plus important exportateur de produits forestiers, ses exportations comptant pour plus de 20 p. 100 des exportations à l'échelle mondiale(1).   En 1992, la valeur des exportations canadiennes de produits de la forêt atteignait 22 milliards de dollars, ce qui représentait 14 p. 100 de la valeur totale des exportations(2). Par produit, le Canada est au premier rang des exportations de papier journal, de bois d'oeuvre de résineux et de pâtes, avec respectivement 59, 40 et 36 p. 100 des exportations mondiales. En achetant plus de 66 p. 100 des exportations, les États-Unis demeurent le plus important consommateur de produits forestiers canadiens, suivis de la Communauté Européenne (15 p. 100) et du Japon (9 p. 100). Pour le seul secteur du papier journal, le Canada exporte près de 80 p. 100 de sa production vers les États-Unis et environ 11 p. 100 vers l'Europe de l'Ouest(3).

Tout aussi impressionnante que soit la performance globale du secteur forestier canadien, il n'en demeure pas moins que l'industrie forestière, et particulièrement celle des pâtes et papiers, a été durement affectée par la récession. Ainsi, l'Association canadienne des pâtes et papiers (ACPP) a évalué les pertes de l'ensemble de l'industrie forestière canadienne à 1,6 milliards de dollars en 1992 et à 2,1 milliards en 1991. Depuis 1989, 33 vieilles machines à papier ont cessé leur production, et en 1991 quatre usines de pâtes ont été fermées(4).  Par ailleurs, l'industrie canadienne des pâtes et papiers fait face à une restructuration et une rationalisation majeures, à des obligations de se conformer à de nouvelles réglementations environnementales et à l'expression de nouveaux besoins de la part des consommateurs. Parmi les nombreux changements survenus dans l'industrie, on note une tendance accrue chez plusieurs compagnies à se tourner vers le recyclage du papier.

Dans ce texte, nous exposons la situation actuelle en matière de recyclage dans le secteur canadien des pâtes et papiers. Nous traitons, entre autres, des investissements faits par l'industrie dans ce domaine en plein essor, du rôle des États-Unis en tant que principal importateur de papier canadien, ainsi que des conséquences environnementales et économiques du virage que l'industrie canadienne des pâtes et papiers semble s'être résolue à prendre.

LE RECYCLAGE DU PAPIER: UNE TENDANCE INÉLUCTABLE

Le recyclage du papier et du carton n'est pas un phénomène nouveau, puisque certaines fabriques canadiennes de pâtes et papiers utilisent de vieux papiers et cartons depuis plus de 60 ans(5).   En 1990, 52 des 110 usines canadiennes avaient recours au papier rebut pour répondre, en totalité ou en partie, à leurs besoins en fibres. Par le passé, l'industrie a essentiellement utilisé des rebuts « avant consommation », c'est-à-dire des sous-produits provenant des procédés de fabrication des papiers et cartons(6).

Maintenant, l'industrie se tourne davantage vers les rebuts « après consommation » que sont le papier journal, le papier fin et les magazines récupérés dans le cadre des programmes municipaux et institutionnels de recyclage. À vrai dire, le recyclage du papier est en voie de devenir partie intégrante de la production canadienne de pâtes et de papiers, notamment dans le secteur du papier journal. L'implantation accélérée d'infrastructures de recyclage au Canada n'est pas sans effet structurel sur l'industrie. De fait, en tant que leader mondial du secteur des pâtes et papiers qui voit près de 75 p. 100 de sa production totale de papier exportée, le Canada doit promptement s'adapter à la demande s'il souhaite conserver sa place de choix dans un marché mondial de plus en plus compétitif. Au moment où elle doit moderniser ses infrastructures et ses procédés de production, surtout dans l'est du Canada, et améliorer le traitement de ses effluents pour réduire la pollution des cours d'eau, l'industrie se convertit résolument au recyclage.

Avant 1990, une seule fabrique canadienne produisait du papier journal contenant des fibres recyclées à partir de vieux papier journal, alors qu'aujourd'hui on en compte presque 20. La majorité des projets annoncés ou mis en oeuvre récemment se traduisent par l'installation de coûteuses infrastructures de désencrage qui permettent de recycler de très grands volumes de papier rebut. Il demeure néanmoins quelques usines qui, avec de petits équipements de désencrage ou même sans aucun équipement, parviennent à intégrer jusqu'à 15 p. 100 de papier rebut dans leur procédé de fabrication de pâte ou de papier(7).  Entre 1990 et 1991, la capacité canadienne de désencrage s'est accrue de 229 p. 100 pour atteindre 790 000 tonnes. Au Québec seulement, une usine de désencrage a entrepris ses opérations en 1991, trois autres ont été inaugurées en 1992 et deux autres doivent l'être en 1993. Dans l'ensemble du Canada, le nombre d'usines de désencrage passera de une en 1988 à 16 en 1993, ce qui portera la capacité totale de production de papier journal recyclé à quatre millions de tonnes par année. C'est donc près de 40 p. 100 de toute la production canadienne de papier journal qui contiendra des fibres recyclées, comparativement à seulement 3 p. 100 en 1988(8).  Toutefois, le contenu moyen du papier journal en fibres recyclées ne sera que de 12 p. 100(9), une proportion relativement faible si l'on considère les exigences faites par plusieurs États américains d'un contenu minimal de 40 p. 100 en fibres recyclées dans le papier journal qu'utilisent les éditeurs.

L'implantation d'usines de désencrage requiert des investissements importants en capital. Selon l'ACPP, les dix projets réalisés par l'industrie canadienne des pâtes et papiers en 1991 et 1992 ont nécessité des investissements de l'ordre de 1 milliard de dollars(10).  Pour l'année 1993, l'industrie a prévu dépenser 2,6 milliards de dollars principalement pour des équipements et des infrastructures de recyclage(11) Le tableau 1, préparé par l'ACPP, présente d'ailleurs les principaux projets de recyclage réalisés ou prévus pour la période 1990-1994. Des 17 projets énumérés, huit ont trait à la production de papier journal et se traduiront par une demande de 1,2 million de tonnes de papier rebut; cinq projets nécessiteront environ 225 000 tonnes de vieux papiers pour la production de papier hygiénique et les quatre autres, 330 000 tonnes de vieux papiers pour la production de la pâte et de papiers fins. Il faut ajouter les projets annoncés depuis ces estimations comme, par exemple, ceux de la compagnie Domtar à son usine de Cornwall (Ontario) et ultérieurement à celle de Windsor (Québec). Domtar compte en effet implanter une toute nouvelle technologie qui lui permettra de produire des papiers fins à partir de vieux cartons ondulés, une approche qui entraînera une baisse substantielle des coûts de production, estimée à quelque 100 à 125 dollars par tonne de papier produite(12). Ainsi, un investissement de 76 millions de dollars à l'usine de Cornwall se traduira par une économie annuelle de 20 millions de dollars. Une fois implanté aux deux usines, le nouveau procédé éliminerait virtuellement les 700 000 tonnes de bois que celles-ci utilisent annuellement(13).  La nouvelle technologie mise à l'essai permettra aussi de ramener de ramener de 25 à 6 p. 100 les boues résiduaires par rapport aux procédés habituels de désencrage des vieux papiers, un avantage environnemental et économique non négligeable(14).

TABLEAU 1
PRINCIPAUX PROJETS DE RECYCLAGE AU CANADA - 1990 – 1994
PROJETS CONFIRMÉS SEULEMENT

Entreprise

Localité

Produit

Date d'entrée
en vigueur

Demande estimative de vieux papiers (en milliers de tonnes

Description

Atlantic Packaging

Whitby (Ontario)

Papier hygiénique

1990

40

Nouvelle machine à papier
Atlantic Newsprint Co.

Whitby (Ontario)

Papier journal

Février 1990

160

Nouvelle usine de papier journal
Papiers Cascades

Kingsey Falls (Québec)

Papier hygiénique

Début de 1993

30

Accroissement de la production
Les Papiers Scott Ltée

Crabtree (Québec)

Papier hygiénique

Mai 1990

75

Installation d'équipement de désencrage additionnel
Spruce Falls Inc.

Kapuskasing (Ontario)

Papier journal

1991

40

Installation d'équipement de désencrage
Les Papiers Perkins Ltée

Candiac (Québec)

Papier hygiénique

Août 1991

50

Agrandissement de l'usine
Produits Forestiers Canadien Pacifique Ltée

Thunder Bay (Ontario)

Gatineau (Québec)

Papier journal

Août 1991

Décembre 1991

335

Installation d'équipement de désencrage
Newstech Recycling Inc.

Coquitlam (C.-B.)

Pâte commerciale

Novembre 1991

140

Nouvelle usine de désencrage
Produits Forestiers Daishowa Limitée

Québec (Québec)

Papier journal et papier pour annuaires

Janvier 1992

150

Installation d'équipement de désencrage
Kruger Inc.

Bromptonville (Québec)

Papier journal

Mai 1992

60

Installation d'équipement de désencrage
Alberta Newsprint Co.

Whitecourt (Alberta)

Papier journal

Automne 1992

60

Conversion de l'usine
Papiers Cascades*

Cap-de-la-Madeleine (Québec)

Pâte désencrée

Octobre 1992

105

Nouvelle usine de désencrage
Consumers Paper Corp.

Redcliff (Alberta)

Pâte commerciale et papier hygiénique

1993

30

Nouvelle usine de désencrage
Québec & Ontario Paper Ltd.

Thorold (Ontario)

Papier journal

1993

310

Agrandissement de l'usine
Stone-Consolidated Inc.

Shawinigan (Québec)

Papier journal

1993

90

Installation d'équipement de désencrage

Rolland Inc.

Saint-Jérôme (Québec)

Papier fin non couché

1994

85

Installation d'équipement de désencrage

*Projet réalisé en association avec Donohue Inc. & James MacLaren Industries
Source: ACPP

LE PROCÉDÉ DE DÉSENCRAGE

La plupart des usines de désencrage récemment aménagées ou en voie de l'être ont recours à des procédés relativement semblables. Certaines compagnies ont cependant choisi de construire leur nouvelles installations dans un nouveau bâtiment adjacent aux bâtiments de production de pâte et de papier, alors que d'autres ont préféré aménager l'atelier de désencrage à l'intérieur même des installations de production existantes. C'est le cas, par exemple, de l'usine de la division Belgo de Stone-Consolidated à Shawinigan, au Québec ; cette usine, inaugurée au début de 1993, devrait produire quelque 200 tonnes de pâte par jour, composée d'environ 85 p. 100 de vieux papiers journaux et magazines mélangés à 15 p. 100 de fibres vierges, et dont une partie sera acheminée vers les deux autres usines québécoise de la compagnie. Fait à noter, l'approvisionnement en vieux papiers proviendra entièrement des États-Unis(15).

D'une manière générale, le désencrage comporte trois grandes étapes(16) (voir la figure 1). La première étape, celle de la trituration, consiste à mélanger et agiter de vieux journaux, de vieux magazines et de l'eau afin de décomposer le papier et de faire gonfler les fibres. Dès cette étape, on ajoute habituellement de la soude caustique pour transformer l'huile des encres en mousse et du peroxyde d'hydrogène pour blanchir la pâte obtenue à partir des vieux papiers. Un tamisage, et parfois une centrifugation, permet enfin d'éliminer les éléments indésirables, notamment les agrafes et trombones.

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La pâte est ensuite transférée du triturateur aux cellules de flottation, où les fibres sont retirées du mélange liquide. Au cours de cette seconde étape, l'ajout d'agents moussants et l'injection d'air assurent la formation de nombreuses bulles auxquelles adhérera ensuite l'encre. Le mousse flottante et contaminée peut alors être aspirée par des balayeurs. On peut ensuite faire éclater les bulles pour récupérer l'encre qui, une fois épaissie sous la forme d'une pâte, peut être enfouie ou éliminée d'une autre façon. L'étape de la flottation se termine aussi par un tamisage et essentiellement d'une opération de filtration au cours de laquelle le mélange, encore très liquide, est passé à travers une toile qui en retient les fibres utiles mais laisse passer les fines particules indésirables. Il est important de mentionner que l'ensemble du procédé de désencrage, de la pesée initiale des vieux papiers jusqu'au pressage de la pâte obtenue, est entièrement automatisé et requiert donc très peu de personnel.

QUELQUES CONSÉQUENCES DU RECYCLAGE DU PAPIER

Les raisons qui ont conduit l'industrie canadienne des pâtes et papiers à s'engager à fond dans le recyclage du papier sont nombreuses et variées. Toutefois, l'élément principal de cette problématique a trait à la gestion des déchets domestiques. Au-delà de cette question bien précise, le recyclage du papier n'est pas, non plus, sans impacts environnementaux et économiques importants pour l'ensemble de la société.

   A. Recyclage du papier et gestion des déchets

Les pressions qui s'exercent sur l'industrie canadienne des pâtes et papiers afin qu'elle accroisse le recyclage du papier viennent principalement du législateur et des consommateurs américains qui ont exigé des éditeurs qu'ils achètent du papier ayant un contenu minimal en fibres recyclées. Comme les États-Unis constituent le plus important marché pour les produits canadiens du papier, l'industrie canadienne n'a eu d'autre choix que de s'ajuster rapidement à la demande croissante pour les papiers contenant des fibres recyclées. Comme l'illustre le tableau 2, 13 États américains, ainsi que le District de Columbia, ont adopté des lois exigeant un contenu minimal de fibres recyclées dans le papier journal utilisé par les éditeurs. Selon la plupart de ces lois, le papier journal vendu dans l'État concerné devra contenir de 40 à 50 p. 100 de fibres recyclées d'ici 1998 à 2000. Par ailleurs, entre 1989 et 1992, 16 autres États ont signé avec les éditeurs de journaux des ententes à participation volontaire sur l’utilisation depapier contenant des fibres recyclées, ententes qui visent des objectifs similaires aux prescriptions obligatoires fixées par les États ayant adopté des lois à cet effet. Selon Forêts Canada, plus de 77 p. 100 de la consommation américaine totale de papier journal est regroupée dans 27 de ces États(17). Des organisations telles que le National Environmental Law Centre et le U.S. Public Interest Research Group recommandent même l'adoption d'une législation fédérale similaire à celles qu'ont adoptées certains États, pour faire en sorte que le papier journal soit plus « écologique » et que les marchés de la récupération du papier soient stimulés et stabilisés. Ils suggèrent plus précisément qu'une telle loi devrait exiger un contenu de 50 p. 100 en fibres recyclées post-consommation d'ici l'an 2000 et établir des normes basées sur le ratio de l'utilisation de fibres recyclées par rapport à la quantité totale de papier utilisée(18).

Tableau 2
Teneur en fibres recyclées pour le papier journal :
les exigences américaines

État
(Année d'adoption)

Type de
programme(19)

Échéancier

Teneur en fibres
recyclées(20)

Arizona (1990)

Obligatoire

2000

20 % (50 %)

Californie (1989)

Obligatoire

2000

20 % (50 %)

Caroline du Nord (1991)

Obligatoire

1998

40 %

Connecticut (1990)

Obligatoire

1999

50 %

District de Columbia

Obligatoire

1994

8 % (20 %)

Floride (1993)

Obligatoire

1996

30 %

Illinois (1990)

Obligatoire

1993

28 %

Maryland (1990)

Obligatoire

1998

40 %

Missouri (1990)

Obligatoire

2000

50 %

Oregon (1991)

Obligatoire

1995

25 %

Rhode Island (1991)

Obligatoire

2000

40 %

Texas (1991)

Obligatoire

2000

30 %

Virginie de l'Ouest
(1991)

Obligatoire

N.D.

Plus haute teneur possible
en fibres post-consommation

Wisconsin (1990)

Obligatoire

2000

45 %

Colorado

Volontaire

2000

30 %

Dakota du Sud (1991)

Volontaire

N.D.

Plus haute teneur possible

Hawaii

Volontaire

N.D.

N.D.

Indiana (1992)

Volontaire

2000

40 %

Iowa (1990)

Volontaire

2000

40 %

Kentucky

Volontaire

2000

40 %

Louisiane (1990)

Volontaire

2000

40 %

Maine (1990)

Volontaire

1995

16 % (40 %)

Massachussets (1990)

Volontaire

2000

40 %

Michigan (1990)

Volontaire

1995

24 %

New York (1990)

Volontaire

2000

40 %

New Hampshire (1991)

Volontaire

2000

40 %

Ohio (1992)

Volontaire

2000

40 %

Pennsylvanie (1989)

Volontaire

1995

50 %

Vermont (1990)

Volontaire

2000

40 %

Virginie (1991)

Volontaire

1995

30 %

Source :  D'après des données non publiées fournies par le Service canadien des Forêts, ministère des Ressources naturelles, 13 septembre 1993.

L'industrie canadienne des pâtes et papiers s'oppose à l'approche américaine de réglementation du contenu en fibres recyclées des papiers d'impression et craint encore plus l'adoption d'une loi fédérale applicable à tous les États, ce qui obligerait les papetières canadiennes à importer plus de trois millions de tonnes de vieux papiers des États-Unis(21). L'industrie croit plutôt qu'une meilleure gestion des déchets solides, notamment par le recyclage du papier et l'utilisation accrue des résidus de fibres de bois, peut grandement contribuer à réduire la pression sur les sites d'enfouissement des déchets, à conserver les ressources naturelles et à réduire la dépendance envers les combustibles fossiles non renouvelables(22). À vrai dire, l'industrie papetière voit dans ces normes de contenu minimal en fibres recyclées de véritables mesures protectionnistes ou barrières non tarifaires(23) constituant une contrainte importante au libre commerce; elle craint aussi, qu'en faisant augmenter la demande de vieux papiers, ces normes entraînent la mise en place d'un marché restreint du recyclage. De plus les lois, réglementations et politiques d'approvisionnement comportant des dispositions discriminatoires envers la pâte, le papier journal ou les autres papiers et cartons produits en tout ou en partie avec des fibres vierges ne favorisent pas les objectifs canadiens de gestion des déchets solides. En effet, de telles mesures obligent l'industrie à accroître ses importations de vieux papiers et s'avèrent nuisibles à la viabilité sociale et économique des communautés éloignées, pour lesquelles l'utilisation des vieux papiers est économiquement irréaliste(24).

La question de la gestion des déchets est d'ailleurs au coeur du débat sur le recyclage du papier. Ainsi, l'intérêt des Américains envers le recyclage du papier résulte essentiellement du problème que constitue le comblement rapide des sites d'enfouissement. Pour le nouveau gouvernement américain, le recyclage du papier va cependant au-delà des objectifs initiaux de réduction de la pression sur les sites d'enfouissement et s'inscrit maintenant dans le plan d'action sur les changements climatiques. Dans ce contexte, le recyclage vise à réduire la demande en fibre de bois pour ainsi permettre à la forêt d'accroître sa capacité d'absorption du carbone atmosphérique(25). Il reste cependant qu'aux États-Unis, on estime que les sites de plus de la moitié des États seront pleins dans moins de 10 ans(26). Comme le papier rebut constitue de 35 à 45 p. 100 du volume total des déchets(27), le recyclage du papier est apparu comme la solution idéale pour réduire la pression sur les sites d'enfouissement. Or, cette voie n'est peut-être pas aussi évidente qu'on le laisse généralement entendre, du moins pour le Canada. De fait, selon les informations contenues dans le troisième rapport de Forêts Canada au Parlement, le papier journal représente environ 7 p. 100 des déchets au Canada ; c'est donc dire que si l'on recycle tout ce papier journal, les boues résiduelles y comprises, la diminution nette de l'enfouissement sera équivalente à 7 p. 100(28).

D'autre part, comme le Canada exporte plus de 70 p. 100 de sa production de papier et de carton, il n'aurait pas un approvisionnement intérieur en vieux papiers suffisant pour satisfaire la demande des usines de désencrage pour cette nouvelle source de matière première, même s'il disposait d'un système de collecte des plus efficaces et complets. En 1991, les importations représentaient 25 p. 100 de l'apport total de papier de rebut. L'ACPP estime que ces importations en provenance des États-Unis devaient atteindre 30 p. 100 en 1992 et qu'elles devraient se situer autour de 50 p. 100 en 1995(29). Forêts Canada estime pour sa part qu'en 1993, la demande canadienne de papier rebut atteindra 1,3 millions de tonnes, mais que seulement 400 000 tonnes de vieux journaux pourront être ramassés et utilisés par l'industrie. Celle-ci devra donc vraisemblablement importer 900 000 tonnes de papier rebut pour approvisionner ses usines de papier journal recyclé(30), même si près des deux tiers des ménages canadiens habitant un logement individuel ont accès à un service de récupération du papier(31).

À titre d'exemple, indiquons que les installations de désencrage de la compagnie Produits Forestiers Canadien Pacifique (PFCP), inaugurées en juin 1992 à Gatineau, nécessitent l'apport quotidien de 600 tonnes de vieux journaux et magazines, dont 80 p. 100 proviennent des États-Unis. Au total, les usines de désencrage de PFCP à Gatineau et à Thunder Bay traiteront 500 000 tonnes de vieux papiers annuellement, soit environ deux fois la quantité totale de papier rebut recueilli chaque année dans l'ensemble du Canada. Selon la compagnie, l'importation massive de vieux papiers des États-Unis ne devrait pas réduire sa compétitivité sur le marché nord-américain puisque les camions et les trains qui livrent les papiers au sud de la frontière reviennent maintenant au Canada chargés de papier rebut(32).

En important une aussi grande quantité de papier rebut des États-Unis, le Canada contribue en quelque sorte activement à la résolution du problème des sites d'enfouissement chez son principal importateur de papier journal. Le recyclage à grande échelle peut donc avoir pour effet de déplacer le problème et de devenir la source d'un nouvel enjeu environnemental au Canada. En effet, les usines de désencrage produisent une grande quantité de déchets liquides et solides, principalement les boues de désencrage, dont il faut disposer. Selon deux chercheurs canadiens, l'impact des lois américaines sur le recyclage permettrait au mieux d'épargner 2 p. 100 de l'espace pour l'enfouissement au Canada. Si Washington devait adopter une loi nationale, c'est plutôt 0,5 p. 100 plus de déchets qu'il faudrait enfouir dans les sites canadiens. La principale conséquence du désencrage des vieux papiers pourrait donc être le déplacement géographique de l'enfouissement des déchets(33), si bien que certains se demandent même si le Canada, et particulièrement le Québec, ne deviendra pas la poubelle des États-Unis(34).

De fait, on estime que le désencrage de chaque tonne de vieux papiers générerait en moyenne 0,3 tonne de boue humide(35). Si, comme le prédit Forêts Canada, l'industrie recycle 1,3 millions de tonnes de papier rebut en 1993, elle devra alors disposer de près de 400 000 tonnes de boues résiduelles. Par exemple, la nouvelle usine de PFCP à Gatineau produit 17 tonnes de résidus par 100 tonnes de papier désencré(36), soit environ la moitié du ratio mentionné ci-dessus. Les résidus solides y sont brûlés dans les nouvelles bouilloires pour produire de l'énergie ou la vapeur nécessaire au processus de production(37).  Or, les boues résiduelles peuvent contenir des composés dangereux ou toxiques provenant surtout des encres d'impression et des agents chimiques utilisés au cours du blanchiment de la pâte vierge et du procédé de désencrage. On craint particulièrement les dioxines et les furannes contenus dans les papiers à désencrer qui ont à l'origine été blanchis au chlore. Les effluents qui résultent du désencrage sont jugés toxiques pour les poissons et doivent être traités avant leur rejet dans les eaux réceptrices(38).

Les efforts de recherche à cet égard sont accentués afin de trouver des façons de convertir les boues de désencrage en une ressource de valeur(39).  Déjà, on peut les utiliser comme amendement organique dans les vignobles et les vergers et s'en servir pour produire de l'asphalte, du ciment, des briques, des tuiles et des produits en pâte moulée comme les boîtes à oeufs. Toutefois, plusieurs compagnies choisissent d'incinérer ces boues ou de les enfouir dans les sites municipaux ou privés(40).  L'avenue la plus prometteuse pourrait bien être le compostage des boues et leur valorisation à des fins agricoles, horticoles et forestières, dans la mesure où ces boues et le compost qui en résulte ne présentent pas un niveau inacceptable de composés toxiques. Des recherches récentes tendent d'ailleurs à montrer que les boues de désencrage ne sont pas très toxiques, peut-être même moins que les fumiers conventionnels. Reste néanmoins à évaluer les marchés et la demande potentiels pour un tel compost, lorsque l'on sait que plusieurs municipalités compostent déjà feuilles et gazon et songent à faire de même avec les boues résiduelles des usines d'épuration des eaux. D'autre part, comme la fabrication de papier journal à partir de fibres recyclées requiert l'addition de 20 à 30 p. 100 de vieux magazines, les solides résiduels contiennent jusqu'à 50 p. 100 de kaolin, un sable très fin importé des États-Unis et utilisé dans la production du papier glacé. Certains envisagent donc de construire une usine d'extraction du kaolin des boues produites par l'ensemble des unités de désencrage au Québec. Idéalement, les huiles et pigments des encres pourraient aussi être extraits et recyclés dans l'industrie(41).

   B. Impacts environnementaux et économiques du recyclage du papier

Le recyclage du papier a aussi des avantages importants aux plans environnemental et économique. En effet, la substitution de fibres entièrement recyclées aux fibres vierges dans la fabrication du papier peut se traduire par la réduction de 58 p. 100 de la consommation d'eau, de 35 p. 100 de la pollution aquatique, de 74 p. 100 de la pollution atmosphérique et de 23 p. 100 de la demande en énergie(42). Selon Forêts Canada, le recyclage du papier requiert 43 p. 100 moins d'énergie qu'il en faut pour produire du nouveau papier à partir de la fibre de bois(43). Par ailleurs, le recyclage d'une tonne de vieux papiers procure l'équivalent en fibre de 11 à 24 arbres selon la taille et l'essence(44). Dans le cas particulier de l'usine de PFCP de Gatineau, l'utilisation annuellement de 215 000 tonnes de vieux papier journal et magazines remplacera l'apport de 3 millions d'arbres dans le processus de fabrication du papier. Selon une autre perspective, le Ontario Recycling Council estime que 25 millions d'arbres pourraient être économisés chaque année si le poids du papier journal produit au Canada était réduit de 10 p. 100 pour se situer au niveau de la norme européenne(45).

Mais tous les analystes forestiers ne sont pas convaincus que le recours massif au recyclage du papier entraînera une réduction significative de la coupe de bois. Comme l'expose Forêts Canada, les copeaux représentent environ 45 p.100 de la matière ligneuse utilisée par les fabriques canadiennes de papier journal(46), proportion qui atteignait 60 p.100 dans le cas de l'industrie papetière québécoise en 1992(47). Cette situation peut donc limiter considérablement l'impact de l'utilisation des fibres recyclées sur la coupe des arbres. Par ailleurs, on croit que le volume de bois inutilisé par l'industrie des pâtes et papiers sera tout simplement transféré à l'industrie du bois d'oeuvre. Si les vieux papiers viennent à remplacer en partie les copeaux, les revenus des scieries, qui tirent environ le quart de leur chiffre d'affaires de la vente de copeaux aux papetières, risquent d'être grandement affectés. Si, par contre, ils remplacent les billes de bois utilisées dans la fabrication du papier journal, on estime que le recyclage de 1,3 million de tonnes de vieux papiers se traduirait par une économie d'environ 3,4 millions de mètres cubes de bois, soit 14 p. 100 du bois à pâte actuellement utilisé ou 2 p. 100 de la récolte totale de bois résineux au Canada(48).

L'exemple de la compagnie Daishowa illustre cette tendance. Celle-ci a en effet réduit ses approvisionnements à long terme en bois de 10 p. 100 suite à l'ouverture de son usine de désencrage à Québec. Cette situation fait craindre aux propriétaires de lots boisés de perdre une part non négligeable de leur marché traditionnel et de voir les prix du bois baisser en conséquence(49).  Les craintes des producteurs privés semblent tout à fait justifiées lorsqu'on constate qu'au cours des trois dernières années, les papetières du Québec ont diminué de 35 p. 100 leurs achats de bois rond auprès de ceux-ci(50).  Les pressions sur la forêt publique semblent aussi s'amenuiser. En effet, depuis 1990, recyclage du papier, récession et nouveaux procédés ont fait que les papetières ont diminué de près de la moitié la quantité de bois coupé dans les forêts publiques du Québec, les volumes autorisés passant de 8,9 à 4,9 millions de mètres cubes. On s'attend à ce que le volume de bois délaissé par les compagnies de pâtes et papiers soient repris par les scieries(51), phénomène qui accentuera encore les difficultés qu'éprouvent les propriétaires de lots boisés à écouler leur bois vers l'industrie du sciage.

Certes, l'industrie peut enregistrer des bénéfices appréciables en diversifiant son approvisionnement de la forêt naturelle à la forêt dite « urbaine ». Il reste cependant que les travailleurs forestiers et les petites communautés traditionnellement dépendantes du secteur forestier risquent fort de souffrir de l'essor grandissant que prend le recyclage du papier. Il ne faut toutefois pas oublier que les fibres de papier peuvent être recyclées environ sept fois, d'où la nécessité de toujours introduire des fibres vierges de bois dans les procédés de fabrication du papier pour en assurer la résistance.

Au plan économique, on peut penser que le virage de l'industrie des pâtes et papiers vers le recyclage pourrait permettre de réduire les coûts de production et, par le fait même, améliorer la position concurrentielle du secteur canadien. En effet, selon un rapport du ministère des Forêts du Québec, il en coûte 21 p. 100 de plus pour produire une tonne de papier journal dans l'est du Canada que dans le sud des États-Unis. Puisque, selon les estimations, le coût de la fibre de bois est de 47 p. 100 plus élevé ici, en raison de l'utilisation d'espèces à croissance rapide dans le sud des États-Unis(52), le recours au papier rebut devrait diminuer l'écart à ce chapitre. Évidemment, cela dépendra du prix à payer pour les vieux papiers, particulièrement lorsqu'ils sont importés des États-Unis. À l'heure actuelle, les prix demeurent relativement bas, mais la hausse de la demande aura tôt fait de les faire monter. Tant que les usines n'auront pas utilisé les stocks existants, les prix resteront bas. Forêts Canada prévoit cependant qu'ils passeront de moins de 20 dollars la tonne en 1995 à près de 180 dollars vers 2001, pour ensuite osciller entre 120 et 160 dollars la tonne(53).

CONCLUSION

L'industrie canadienne des pâtes et papiers a fortement résisté à l'idée de contribuer à résoudre le problème américain d'enfouissement des déchets par l'importation de vieux papiers et par leur recyclage dans de dispendieuses infrastructures. Il semble toutefois que cette voie représentait l'unique façon pour l'industrie canadienne de conserver son plus important marché tout en améliorant ses infrastructures de production vieillissantes, sinon vétustes dans certains cas. C'est ainsi que les producteurs canadiens ont choisi de dépenser des milliards de dollars pour se doter de la technologie qui leur permettrait dorénavant de fabriquer un papier journal contenant une proportion significative de fibres recyclées. La capacité canadienne de désencrage des vieux papiers a crû si rapidement que les producteurs canadiens de papier journal doivent maintenant importer une quantité impressionnante de papier rebut de leur principal marché d'exportation.

Si cette nouvelle orientation est assez bien perçue par la plupart des organisations environnementales, d'autres intervenants remettent en cause l'impact réel du recyclage à grande échelle du papier tant sur l'environnement que sur la santé financière de l'industrie canadienne des pâtes et papiers. Selon eux, d'une part, des arbres seront épargnés de la coupe mais, d'autre part, les infrastructures de désencrage produiront une énorme quantité de déchets dont il faudra disposer de la manière la plus acceptable possible en ce qui a trait à l'environnement et à la santé.

Il pourra aussi demeurer tentant pour une industrie, dont une partie de l'infrastructure de production est désuète, de se moderniser en construisant de nouvelles installations à proximité des grands centres urbains, ce que plusieurs appellent la « forêt urbaine », où l'on récupère les vieux papiers en grande quantité. On observe déjà cette tendance aux États-Unis, ce qui pourrait se traduire par une concurrence accrue pour les producteurs canadiens de pâtes et papiers. Cependant, comme il sera toujours nécessaire d'incorporer des fibres vierges de bonne qualité aux fibres que procurent les vieux papiers, le Canada réussira peut-être à maintenir certains des avantages comparatifs qui ont fait sa réputation en tant que premier exportateur mondial de produits forestiers.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

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(1) Forêts Canada, L'état des forêts au Canada - Rapport au Parlement 1990, Ottawa, avril 1991.

(2) Statistique Canada, Sommaire du commerce international du Canada, Catalogue 65-001 (mensuel), décembre 1992.

(3) Forêts Canada, L'état des forêts au Canada 1992, Troisième Rapport au Parlement, Ottawa, 1993.

(4) Claude Turcotte, « La vague de licenciements se poursuivra cette année dans l'industrie forestière. La rentabilité sera de retour vers la fin de l'année », Le Devoir, 26 janvier 1993, p. A5.

(5) Environnement Canada, L'état de l'environnement au Canada - 1991, Le Plan vert du Canada, Ottawa, Gouvernement du Canada, 1991, ch. 10, p. 24.

(6) Forêts Canada (1993), p. 62.

(7) Association canadienne des pâtes et papiers (ACPP), Dix nouveaux projets de désencrage et recyclage dans le cadre du programme de gestion des déchets solides, communiqué de presse, 6 octobre 1992.

(8) Forêts Canada (1993) et Forêts Canada, L'état des forêts au Canada 1991 - Indicateurs environnementaux, économiques et sociaux, deuxième rapport au Parlement, Ottawa, 1992.

(9) Forêts Canada (1992), p. 34.

(10) ACPP (1992).

(11) Turcotte (1993).

(12) Maurice Jannard, « Une nouvelle technologie conduirait Domtar à investir 200 millions», La Presse, 13 février 1993.

(13) François Shalom, «The Fine-Paper Chase: Domtar Pins Hopes On Cardboard-Recycling Plan», The Gazette, 13 février 1993, p. C-3.

(14) Presse canadienne, « Domtar investit 76 millions à Cornwall », Le Devoir, 11-12 septembre 1993.

(15) Yves Lavertu, « L'usine Belgo de Stone-Consolidated se lance à son tour dans la pâte désencrée », Les papetières du Québec, vol. 4, n° 2, été 1993, p. 10-15.

(16) Louise Desautels, « Un procédé qui fait couler beaucoup d'encre », Forêt Conservation, juin 1992, p. 10-12.

(17) Forêts Canada (1993), p. 61.

(18)  Lauri Aunan et Susan Birmingham, Recycling the News: A Study of Recycled Newsprint Content of the Nation's Largest Newspapers, Portland et Washington (D.C.), National Environmental Law Centre et U.S. Public Interest Research Group, novembre 1992.

(19) Par type de programme, on entend les lois adoptées par différents États qui fixent de façon obligatoire la teneur en fibres recyclées ou on désigne les États qui ont signé des ententes de participation volontaire avec les éditeurs.

(20) Lorsqu'il y a lieu, le pourcentage indiqué entre parenthèses renvoie non pas à la teneur en fibres recyclées mais au pourcentage de papier journal contenant de telles fibres par rapport à l'ensemble des achats de papier journal dans l'État concerné.

(21) Hélène Boyer, « Le Québec devra-t-il recycler son papier journal », Le Devoir, 29 et 30 mai 1993.

(22) ACPP, Énoncé de l'industrie canadienne des pâtes et papiers sur la gestion des déchets solides, Montréal (non daté).

(23) Groupe d'action sur l'avenir de l'industrie des produits forestiers, Rapport, Charlesbourg (Québec), 5 février 1992.

(24) ACPP, Énoncé sur la gestion des déchets solides.

(25) Ambassade des États-Unis (Ottawa), « Overview and Key Elements of Climate Change Action Plan », Backgrounder 93-40, 20 octobre 1993.

(26) Forêts Canada (1993), p. 61.

(27) Hatch & Associés Inc., Étude sur le recyclage du papier de rebut (jusqu'à la fin de 1990), rapport final préparé pour Forêts Canada et Environnement Canada, 1990, 81 p. et annexes, p. 5.

(28) Forêts Canada (1993), p. 65.

(29) ACPP (1992), p. 2.

(30) Forêts Canada (1993), p. 63.

(31) Leslie Geran, « Les pratiques écologiques des ménages canadiens », Tendances sociales canadiennes, printemps 1993, n°  28, p. 17-20.

(32) Jules Richer, « Désencrage: PFCP inaugure son usine », Le Droit, 3 juin 1992, p. 4.

(33) Michel Corbeil, « Forcer le recyclage du papier ne viderait pas les dépotoirs », Le Soleil, 3 octobre 1992.

(34) Pierre Dubois, « Le Québec, poubelle des États-Unis? », Forêt Conservation, mai 1991, p. 14-17.

(35) Forêts Canada (1993), p. 64.

(36) Richer (1992).

(37) Bert Hill, «Harvesting the Blue Box Forest», Ottawa Citizen, 18 février 1992, p. B1-B2.

(38) Environnement Canada (1991), ch. 10, p. 24.

(39) ACPP, Énoncé sur la gestion des déchets solides.

(40) Forêts Canada (1993), p. 64-65.

(41) Desautels (1992).

(42) Aunan et Birmingham (1992), p. 8.

(43) Forêts Canada (1991), p. 53.

(44) Forêts Canada (1993), p. 66.

(45) Hill (1992).

(46) Forêts Canada (1993), p. 65.

(47) Pierre Dubois, « Forêt privée: virage vers le sciage », Forêt Conservation, mars 1993, p. 10-13.

(48) Forêts Canada (1993), p. 65.

(49) « La pression sur la forêt québécoise demeurera », Le Soleil, 13 novembre 1991, p. B1.

(50) Dubois (1993).

(51) Presse canadienne, « En trois ans, les papeteries ont diminué de moitié leur abattage sur les forêts publiques », La Presse, 31 mai 1993, p. C-3.

(52) François Riverin, « Pâtes et papiers: plusieurs fermetures encore à prévoir », Les Affaires, 18 septembre 1993, p. 36.

(53) Forêts Canada (1993), graphique p. 64.