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LES MODULATEURS ENDOCRINIENS :
LE POINT SUR LA QUESTION Rédaction : TABLE
DES MATIÈRES LE
SYSTÈME ENDOCRINIEN ET LES MODULATEURS ENDOCRINIENS : A. Le fonctionnement du système endocrinien B. Les modulateurs endocriniens et la perturbation du système endocrinien LES
SUBSTANCES QUI PEUVENT JOUER LE RÔLE A. La pollution, source de modulateurs endocriniens B. Les polluants organiques persistants LES EFFETS DES MODULATEURS ENDOCRINIENS : LE POINT DE VUE SCIENTIFIQUE A. Effets chez les animaux et chez lhumain B. Effets sur les systèmes reproducteur et endocrinien C. Effets accentués sur le ftus D. Effets indépendants des hormones E. Le besoin de connaissances supplémentaires MESURES GOUVERNEMENTALEs RÉCENTES AU CANADA B. Initiatives internationales ANNEXE
1 Liste des modulateurs endocriniens connus ou présumés LES MODULATEURS ENDOCRINIENS : Les études scientifiques confirment toujours davantage que lenvironnement et ses composantes influent sur lêtre humain. Entre autres, il devient chaque jour plus évident que la qualité de lair, de leau et du sol a des répercussions directes sur la chaîne alimentaire et, par conséquent, sur les humains, qui se trouvent au haut de la chaîne. Depuis quelques années, les substances qui perturbent le système endocrinien ou modulateurs endocriniens sont devenues un sujet de préoccupations. Des études scientifiques réalisées au Canada et dans plusieurs autres pays ont démontré que ces substances peuvent agir sur le système endocrinien de certains invertébrés, des poissons et des animaux supérieurs en général. On sait que les modulateurs endocriniens peuvent altérer la reproduction, la croissance et le développement de plusieurs espèces. Les scientifiques se préoccupent donc du rôle que ces substances pourraient jouer dans lapparition ou laugmentation, chez lhumain, de maladies liées au système hormonal, notamment laccroissement toujours inexpliqué des cas de cancers, dinfertilité et de malformations des organes reproducteurs noté dans plusieurs pays. Les mécanismes par lesquels les modulateurs endocriniens perturbent le système hormonal sont complexes et ne sont pas encore bien compris. Les chercheurs savent par contre que léventail des substances nocives pour la santé est grand, justement à cause de la complexité du système endocrinien, et quil ne suffit que de faibles concentrations pour altérer le fonctionnement physiologique de plusieurs espèces fauniques. Lampleur des effets des modulateurs sur lêtre humain fait toujours lobjet de débats, car de multiples facteurs limitent la recherche et empêchent de tirer des conclusions aussi facilement que pour ce qui est de la faune. Quoi quil en soit, le gouvernement canadien accorde une priorité élevée à ce dossier denvergure internationale, afin de pouvoir disposer des connaissances nécessaires à une prise de décisions éclairée en matière de politiques. Ce document tente de faire le point sur la question des modulateurs endocriniens. La première partie résume le fonctionnement du système endocrinien, explique ce quest un modulateur endocrinien et décrit son mode daction sur lorganisme. La deuxième partie présente quelques-unes des substances qui pourraient être des modulateurs endocriniens, tandis que la troisième traite des effets des modulateurs endocriniens sur la faune et expose les différents points de vue qui ont cours dans la communauté scientifique quant à lampleur des effets sur lhumain. Enfin, la quatrième partie examine certaines mesures récentes prises par le gouvernement du Canada pour lutter contre le problème des modulateurs endocriniens. LE SYSTÈME ENDOCRINIEN ET LES MODULATEURS ENDOCRINIENS :
A. Le fonctionnement du système endocrinien Le système endocrinien, appelé aussi système hormonal, joue un rôle de premier plan, notamment dans le mécanisme de la croissance et du développement sexuel. Il est constitué des glandes endocrines telles que les testicules, les ovaires, la thyroïde, les glandes pancréatiques, les surrénales, les parathyroïdes et lhypophyse (qui commande toutes les autres). Ces glandes sécrètent des substances (les hormones), qui sont des messagers chimiques déversés directement dans le sang et qui se dirigent vers divers organes (les récepteurs) pour en exciter le fonctionnement. Certaines glandes, telles que le pancréas, la thyroïde, les parathyroïdes, la pituitaire et lhypophyse, sécrètent des hormones protéiques, alors que dautres, telles que les surrénales et les gonades(1), sécrètent des hormones stéroïdes. Les hormones ont un effet crucial sur la morphologie, le métabolisme, la circulation sanguine, le système reproducteur et le système nerveux (qui, à son tour, agit sur la sécrétion hormonale)(2). Par exemple, lstrogène, la progestérone, lestradiol et la testostérone sont des hormones sexuelles qui causent des modifications périodiques ou permanentes du système reproducteur. Les hormones contribuent ainsi au maintien de léquilibre physiologique de lindividu. B. Les modulateurs endocriniens et la perturbation du système endocrinien Lorsque la sécrétion hormonale est perturbée, il y a déséquilibre physiologique. Lobésité, le diabète et la décalcification des os comptent parmi les conséquences dune telle perturbation. Certaines substances naturelles ou artificielles peuvent provoquer ce déséquilibre; cest la raison pour laquelle on leur donne le nom de modulateurs endocriniens. Ces modulateurs appartiennent à lune ou lautre des trois catégories suivantes :
Un exemple serait le développement dun enfant depuis le stade embryonnaire jusquà la naissance. La totalité de ce développement seffectue sous le contrôle de messagers chimiques spécifiques qui sont programmés pour être émis dun point de lorganisme et acceptés à un autre point, à une concentration précise et à un moment donné. En interférant avec ces messagers ou leur concentration, un produit chimique peut provoquer des dommages irréversibles à lune ou lautre des étapes. Il peut en résulter un développement et un fonctionnement modifiés du système reproducteur, qui sont susceptibles dentraîner plusieurs problèmes, notamment des malformations des organes reproducteurs. Les effets des modulateurs endocriniens ne se limitent toutefois pas aux hormones sexuelles (femelles ou mâles), mais sétendent aux autres glandes endocrines qui influent sur la croissance, le développement, la reproduction(4). LES SUBSTANCES QUI PEUVENT JOUER LE RÔLE DE A. La pollution, source de modulateurs endocriniens Il ne fait aucun doute pour les scientifiques quun large éventail de substances interfèrent avec les messagers chimiques naturels des animaux(5). Ces substances sont présentes partout dans lenvironnement et, même si on ne connaît pas encore lampleur de leur effet sur le système endocrinien humain, lorganisme humain est tout de même soumis à un contact presque constant avec elles. Cela tient notamment au fait que bon nombre de ces substances sont facilement transportées par le vent sous forme de particules ou de gouttelettes, parfois jusquà des milliers de kilomètres de leur origine. La pluie les dépose ensuite sur le sol ou dans les cours deau, où elles saccumulent et se transforment. Elles sont ensuite absorbées par la végétation et apparaissent ainsi dans la chaîne alimentaire, où elles se concentrent dans les graisses animales. Selon une étude effectuée sur des nouveau-nés inuits du Nunavik et de la terre de Baffin, les bébés de cette région seraient davantage exposés à certains produits (dont les BPC) que ceux qui naissent dans le Sud du pays(6). Lexposition à de tels polluants dépend principalement du régime alimentaire, mais aussi de différences socio-démographiques. Environnement Canada a établi que plusieurs des substances présentes dans lenvironnement possèdent des caractéristiques de modulateurs endocriniens (voir le tableau 1). Par exemple, la présence de déchets industriels, agricoles et municipaux dans lenvironnement risque dexposer les organismes à des doses anormalement élevées de substances naturelles telles que les hormones sexuelles ou les phyto-strogènes (substances dérivées des plantes). Les produits chimiques de synthèse tels que les pesticides, les sous-produits de procédés industriels (dioxines, furanes) et les déchets industriels (BPC) peuvent aussi entraver le fonctionnement normal du système endocrinien. Le Endocrine Disrupter Resource Center américain (Centre de ressources sur les modulateurs endocriniens) a recensé une cinquantaine de ces substances (voir lannexe 1). Selon cette organisation, des concentrations infimes (parties/billion) de ces produits présentes dans un organisme suffiraient à affecter son système endocrinien. La moitié des substances mentionnées dans la liste du Centre font partie du groupe des organochlorés, dont une description est donnée plus loin.
TABLEAU 1 : Sources,
catégories et exemples de substances dont on a mentionné
Source : Environnement Canada, Substances perturbatrices des systèmes endocriniens présentes dans lenvironnement, 2000. Certains scientifiques soupçonnent que de simples produits utilisés dans la vie de tous les jours peuvent aussi perturber le système hormonal. Ils mentionnent, entre autres, des produits nettoyants, des produits de beauté et des composés résultant de la dégradation du plastique. Par ailleurs, des histoires étonnantes sont relatées dans des reportages et des articles de journaux, qui font un rapprochement entre des substances chimiques et des maladies liées au dérèglement du système normal telles que le cancer du sein et le lymphome non Hodgkinien. Les auteurs soulèvent notamment la possibilité que les plastiques, tout comme les carburants et certains médicaments ou pesticides, puissent exciter la sécrétion hormonale de façon excessive et, par conséquent, stimuler le développement du cancer de la glande en cause ou de lorgane sur lequel elle agit. Ces reportages sont surtout symptomatiques de linquiétude grandissante quéprouve la population au sujet des effets de la pollution sur la santé. B. Les polluants organiques persistants Jusquà récemment, la plupart des travaux de recherche sur les perturbateurs du système endocrinien ont porté sur des substances persistantes, bioaccumulatives et toxiques, notamment plusieurs de celles qui sont mentionnées au tableau 1 (dioxines, BPC, pesticides organochlorés, etc.). Ces substances chimiques les polluants organiques persistants (POP) apparaissent dans lenvironnement par suite dactivités anthropiques et il est probable que leur liste continuera de sallonger. Les POP partagent trois grandes caractéristiques : ils sont persistants, liposolubles et semi-volatils. Premièrement, ils sont dits persistants parce quils résistent à la dégradation dans des conditions environnementales normales. Les POP sont également liposolubles et très faiblement hydrosolubles, ce qui signifie que lorganisme ne parvient pas à les excréter, doù leur accumulation dans les tissus. Le phénomène daccumulation dun contaminant dans le temps à lintérieur dun même organisme sappelle bioaccumulation. Lorganisme qui se nourrit de plantes ou danimaux déjà contaminés peut accumuler une forte concentration de contaminants, et cette concentration augmente à chaque niveau de la chaîne alimentaire. Cette augmentation de la concentration des POP le long de la chaîne alimentaire est connue sous le nom de bioamplification(7). Enfin, les POP sont semi-volatils, cest-à-dire quils passent facilement de létat solide à létat gazeux à température élevée et redeviennent solides au contact du froid. Utilisés dans les régions du Sud, ces produits sévaporent en partie, sont transportés par les vents, se condensent ensuite au contact de lair froid arctique et se déposent sur le sol. Lorsque les polluants atteignent le Nord (tout le territoire situé au nord du 60e parallèle, cest-à-dire les régions subarctique et arctique), ils ont tendance à saccumuler puisque les basses températures ne favorisent pas lévaporation. Les POP peuvent répéter ce cycle plusieurs fois et sur de longues distances, ce qui a donné à ce phénomène le nom d« effet sauterelle ». À cause de ce transport sur de longues distances, combiné à leurs caractéristiques physiques et chimiques particulières, les POP touchent particulièrement les régions arctiques(8). Selon la littérature, 80 p. 100 des polluants retrouvés dans lArctique proviendraient de pays autres que le Canada(9). Lusage de la plupart des POP est interdit ou restreint au Canada. Toutefois, ces substances sont fabriquées, utilisées ou rejetées dans lenvironnement dans plusieurs autres pays, et le fait quelles voyagent facilement par voie aérienne expose la population canadienne et, de la même manière, celle de nombreux autres pays à leurs effets. Cest pourquoi elles font lobjet de mesures internationales, auxquelles le Canada est partie. Ces mesures visent actuellement les 16 POP suivants, dont la plupart sont des organochlorés des substances organiques qui contiennent des atomes de chlore. Onze dentre eux sont des pesticides.
Le Canada a intégré trois métaux lourds le cadmium, le plomb et le mercure (voir lannexe 2) dans ses programmes de recherche sur les effets des substances toxiques sur la santé et, plus particulièrement, sur le système endocrinien. Les trois métaux sont présumés perturber le fonctionnement des hormones et sont au nombre des substances étudiées dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord parrainé par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (voir lannexe 3). Les trois métaux apparaissent dans lenvironnement à lissue de différents processus naturels. Toutefois, depuis le début de lère industrielle, diverses activités dorigine anthropique ont contribué à accroître leur présence dans les écosystèmes naturels et, par bioaccumulation et bioamplification, dans la chaîne alimentaire. Les produits organochlorés sont des produits chimiques contenant du carbone et du chlore. Ils sont utilisés à de multiples fins, soit en tant que pesticides, réfrigérants ou autres produits industriels. Certains organochlorés, tels que les dioxines et les furanes, sont des sous-produits de divers procédés industriels qui sont libérés dans lenvironnement, et on croit que plusieurs sont des modulateurs endocriniens (tableau 1). Nombre dentre eux sont des POP aujourdhui interdits au Canada, mais dont on retrouve encore des traces dans lenvironnement. Ils peuvent même atteindre des concentrations élevées dans les tissus des prédateurs situés au haut de la chaîne alimentaire. Au Canada, le Cormoran à aigrettes, un prédateur qui se nourrit de poissons, sert dindicateur national du niveau des organochlorés rémanents, car il est largement réparti dans le Sud du pays et, plus particulièrement, dans les régions dintense activité humaine(10). Les premiers pesticides(11) qui ont fait leur apparition dans les années 40, étaient composés en majorité dingrédients organochlorés. Ils ont servi de façon intensive tant en agriculture quen aménagement forestier, ainsi que pour la protection des bâtiments de bois et celle de la santé afin de lutter contre une diversité dinsectes. Il nest donc pas étonnant, vu leurs caractéristiques, dapprendre que des traces de pesticides organochlorés persistent encore dans lenvironnement, même si plusieurs autres groupes chimiques les ont remplacés, du moins au Canada, où plus de 50 millions de kilogrammes dherbicides, dinsecticides et de fongicides sont utilisés chaque année(12). Après avoir concentré leur attention presque exclusivement sur les substances persistantes, bioaccumulatives et toxiques, les scientifiques sintéressent aujourdhui à des substances qui, si elles persistent moins longtemps dans lenvironnement, y sont tout de même largement répandues. Elles peuvent influer sur la croissance, le développement et la reproduction des organismes, même à de faibles concentrations. Il sagit de substances présentes dans les effluents industriels et municipaux ainsi que dans les eaux de ruissellement agricoles, dstrogènes naturels de plantes, de produits chimiques tels que les alkylphénols et le tributyl-étain, et de composants de certains pesticides (tableau 1)(13). LES EFFETS DES MODULATEURS ENDOCRINIENS : A. Effets chez les animaux et chez lhumain Le Canada a fait figure de précurseur dans le domaine de la recherche sur les modulateurs endocriniens, notamment grâce au Service canadien de la faune, dont les travaux ont mis en lumière des cas de perturbation du système endocrinien chez les animaux(14). La recherche a signalé des effets sur la reproduction et le développement des poissons et des oiseaux (tableau 2); lobservation de déformations chez les embryons de diverses espèces et de la mortalité de tels embryons a permis de confirmer les effets embryotoxiques(15) et tératogènes(16) de certains polluants. Diverses anomalies ont été constatées : diminution de la taille du pénis et des testicules, diminution du nombre de spermatozoïdes, anomalies lors de la reproduction, féminisation des mâles et masculinisation des femelles. TABLEAU 2 : Quelques
exemples deffets sur les systèmes
Source : Environnement Canada, Substances perturbatrices des systèmes endocriniens présentes dans lenvironnement, 2000. Ces résultats ont ouvert la voie à la communauté scientifique mondiale, qui étudie aujourdhui la question des composés actifs dans lenvironnement en fonction de la population humaine. Depuis trois décennies, un accroissement du nombre de cas de maladies liées à un mauvais fonctionnement du système endocrinien telles que le dérèglement de la glande thyroïde, linfertilité, les malformations et le cancer des organes reproducteurs est observé dans plusieurs pays(17). Au Canada, une augmentation de 2 p. 100 par année (60 p. 100 au cours des 30 dernières années) a été observée en Ontario pour ce qui est du cancer des testicules(18), et les modulateurs endocriniens sont mentionnés tout particulièrement parmi les causes suggérées depuis une trentaine dannées(19). Des études récentes permettent de supposer que ces substances exercent un effet sur lorganisme humain. Par exemple, des femmes qui avaient bu quotidiennement de leau du lac Michigan pendant les années 70 auraient été exposées à des substances toxiques persistantes et auraient donné naissance à des bébés ayant subi des effets neurologiques(20). Les enfants qui ont été le plus exposés auraient subi des conséquences irréversibles sur le plan de leur habileté à apprendre et celui de leur comportement. Une autre étude, effectuée à New York en 1990, tire des conclusions semblables au sujet de bébés dont la mère aurait consommé du poisson du lac Ontario pendant sa grossesse, au cours des années 80(21). De grands débats entourent la recherche sur la population humaine, notamment parce que les scientifiques ne sentendent pas sur lampleur du problème. La consultation dune liste non exhaustive détudes récentes permet de recenser quatre grandes catégories conclusions en ce qui a trait aux modulateurs endocriniens :
B. Effets sur les systèmes reproducteur et endocrinien Plusieurs auteurs saccordent à dire que certains polluants étudiés peuvent affecter le système endocrinien en sinterposant entre les hormones et les récepteurs dhormones (modulateurs paralysants ou de déclenchement). Benjamin Danzo est lun de ceux qui soutiennent ce point de vue(22). Ses travaux sur des produits tels que des congénères(23) du DDT, le dieldrine, latrazine et le pentachlorophénol lui ont permis dobserver que ces substances inhibent à différents degrés la formation de liens spécifiques entre les ligands(24) et les récepteurs dhormones et de protéines fixatrices. Par ailleurs, une étude de 18 produits organochlorés effectuée au Danemark a permis détablir un lien entre ces substances et le taux de cancer du sein et de démontrer ainsi que certains organochlorés peuvent avoir un faible effet strogénique(25). Dautre part, certains polluants chimiques dotés dune faible capacité à simuler les hormones (modulateurs mimétiques) agiraient davantage en synergie avec dautres produits. Steven Arnold et divers autres chercheurs ont émis lhypothèse que les récepteurs dstrogène possèdent plus dun site pour lier les polluants(26). Cest le cas du chlordane, qui naffecterait pas le système endocrinien à moins de se trouver en présence du dieldrine, dont il augmente le potentiel daction (27). Il reste que dautres chercheurs ne sont pas arrivés à démontrer cette synergie dans leurs études(28) (29), ce qui ajoute à la complexité de la question des modulateurs endocriniens et de lampleur de leurs effets. C. Effets accentués sur le ftus Lobservation, dans plusieurs pays, dune diminution du nombre des spermatozoïdes et dun accroissement de lincidence des maladies affectant les organes génitaux mâles a suscité des travaux de recherche pour vérifier lhypothèse selon laquelle lexposition à des polluants chimiques agissant comme les hormones pourrait en partie se produire dès létape ftale et au cours du développement de lenfant et que les effets seraient observés à lâge adulte. Entre autres, une imposante revue de la littérature a signalé des effets de ce genre sur le système reproducteur de ftus mâles qui avaient été exposés, de façon fortuite, à des doses dstrogènes de synthèse comme le diéthylstilbestrol (une substance utilisée pour traiter linsuffisance ovarienne et le cancer de la prostate)(30). La plus grande sensibilité du ftus et de lenfant aux substances toxiques environnantes tient à leur croissance rapide ainsi quà leur immaturité physiologique et métabolique. En outre, le fait que les enfants absorbent, compte tenu de leur masse corporelle, une plus grande quantité dair, de nourriture et de liquide que les adultes augmente leur potentiel dexposition par rapport à celui des adultes(31). D. Effets indépendants des hormones La recherche narrive pas toujours à démontrer les effets hormonaux de la pollution sur les organismes vivants. Certains résultats confirment que les polluants chimiques nauraient quune influence mineure sur le système endocrinien, alors que dautres établissent que ces effets préjudiciables sur la santé pourraient être provoqués par des mécanismes indépendants des récepteurs dhormones. W.G. Foster(32), par exemple, sest demandé sil y a vraiment lieu de sinquiéter de ces agents environnementaux perturbateurs, compte tenu des deux hypothèses suivantes : 1) les substances (dans le cas de cette étude, des POP) nont quun effet mineur sur le système hormonal et 2) ces substances agissent par des mécanismes indépendants du récepteur dstrogène. Le déroulement de ses travaux la obligé à conclure quavant de pouvoir répondre à sa question initiale, il devra éclaircir plusieurs points au moyen détudes supplémentaires. Foster insiste toutefois sur le fait que si lon se base sur la littérature existante, les effets potentiels des polluants chimiques sur la santé publique devraient sans aucun doute continuer de donner matière à inquiétude. E. Le besoin de connaissances supplémentaires Les scientifiques sentendent sur au moins un point : les données actuelles sur les modulateurs endocriniens sont insuffisantes. Des études supplémentaires sur le système hormonal et les substances toxiques simposent pour bien cerner lampleur du problème et mettre au point une stratégie de prévention et dintervention(33). Chaque scientifique y va de sa proposition sur les démarches à entreprendre. Tracey M. Slayton, entre autres, est davis quil faut mieux connaître les mécanismes daction des polluants, la signification biologique des effets observés (effets réversibles ou non), la relation dose-réponse et le potentiel des interactions chimiques (par exemple, lobservation dun effet synergique ou antagoniste entre strogènes et substances toxiques). Léquipe de Crisp met, pour sa part, laccent sur le déséquilibre des fonctions du système nerveux central et lintégration pituitaire(34) de lactivité hormonale et sexuelle, sur les systèmes de reproduction mâle et femelle, ainsi que sur la fonction thyroïdienne. Selon les résultats quelle a obtenus, la capacité des modulateurs endocriniens de provoquer le cancer de la prostate, du sein et des testicules, ainsi que leur influence sur lendométriose devraient être analysées. Certains soutiennent quil faudrait mieux comprendre létiologie(35) des maladies que lon attribue à des polluants. Pour ce qui est de la recherche spécifique sur le ftus en développement et le nouveau-né, il semble nécessaire détudier les stades du développement les plus sensibles à lexposition aux polluants, la fonction thyroïdienne, y compris les processus dépendant des stéroïdes au-delà des effets dépendant des strogènes, et le mélange de produits chimiques dans lenvironnement. La mise sur pied récente du Endocrine Disrupter Screening Program américain par la Environmental Protection Agency (EPA Agence de protection de lenvironnement)(36) permet despérer un nouvel influx de données scientifiques, et peut-être de nature plus systématique. Ce programme cible les pesticides et les autres substances chimiques qui ont ou sont présumées avoir sur lêtre humain un effet similaire à celui des hormones naturelles. Il étudiera, dans un premier temps, les effets de certaines de ces substances sur les trois systèmes hormonaux les mieux connus (strogénique, androgénique et thyroïdien), afin de déterminer si ces effets sont ou non semblables à ceux produits par les hormones visées, de décrire ces effets et de les quantifier. Ce travail devrait mener à un classement des substances basé sur leur capacité de simuler les hormones. Par la suite, les études pourraient cibler dautres systèmes hormonaux. MESURES GOUVERNEMENTALES RÉCENTES AU CANADA Le problème des modulateurs endocriniens est complexe et lélaboration de solutions nécessite la participation tant des gouvernements que des industries, des universités et du public. Dans le cadre de la nouvelle Loi canadienne sur la protection de lenvironnement, le gouvernement canadien a donc mis sur pied un fonds dinvestissement de la recherche, dont un volet traite spécifiquement des modulateurs endocriniens. Il sagit de lInitiative de recherche sur les substances toxiques (IRST), qui subventionne la recherche dans des domaines précis de lenvironnement et de la santé, y compris les substances toxiques qui perturbent le système hormonal(37). LIRST est supervisée par un Comité de gestion scientifique composé de scientifiques des milieux gouvernementaux et non gouvernementaux spécialisés dans le domaine des substances toxiques. LInitiative est le résultat dun partenariat entre les ministères de la Santé, de lEnvironnement, des Pêches et Océans, des Ressources naturelles, des Affaires indiennes et du Nord et de lAgriculture et Agroalimentaire. Environnement Canada incorpore la recherche sur les modulateurs endocriniens dans ses multiples projets régionaux sur les écosystèmes, ce qui lui permet daccroître la somme des connaissances sur les effets des modulateurs endocriniens présents dans lenvironnement. Le ministère élabore notamment des protocoles dévaluation environnementale, utilisés sur le terrain et en laboratoire. En outre, il développe son leadership à léchelle nationale en mettant des outils dinformation à la disposition des scientifiques, des décideurs et de la population, y compris un site Internet et une fiche dinformation récemment créés au sujet des modulateurs endocriniens. De nombreuses autres mesures ont été prises par le Canada (voir lannexe 3) et, si elles ne sappliquent pas directement aux modulateurs endocriniens, elles permettent tout de même dacquérir des connaissances sur des substances toxiques qui pourraient éventuellement être ciblées. B. Initiatives internationales Le gouvernement canadien travaille de concert avec des organisations internationales afin dexaminer le dossier des modulateurs endocriniens, qui fait partie de la liste des grands problèmes mondiaux. Il travaille notamment avec lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE), les Nations Unies et la Commission de coopération environnementale de lAccord de libre échange nord-américain (ALENA). Environnement Canada participera, entre autres, aux activités internationales reliées à lharmonisation mondiale des méthodes dévaluation pour lutter contre les substances perturbatrices du système endocrinien. Le tableau 3 résume les accords internationaux que le Canada a ratifiés ou quil est en voie de ratifier pour solutionner le problème mondial que constituent les POP. Un de ces accords, élaboré sous les auspices du PNUE, doit être prêt cette année (2000). Il sagit dun instrument juridiquement contraignant pour ce qui est de lapplication de mesures internationales concernant certains polluants organiques et il a pour objet de réduire les émissions et les rejets de substances telles que le DDT, les toxaphènes et les BPC qui saccumulent dans lenvironnement et plus particulièrement dans lArctique. Cest en juin 1998 que les délégués de 92 pays à la Première session du comité intergouvernemental de négociation avaient énoncé les principes qui devaient présider à son élaboration. TABLEAU 3 : Mesures
prises par le Canada aux niveaux national
Source : La Voie verte, site Internet dEnvironnement Canada, octobre 1998.
Le Canada ainsi que 43 pays dEurope et dAmérique du Nord ont aussi signé deux protocoles sur les polluants organiques persistants dans le cadre dune convention de la Commission économique des Nations Unies pour lEurope. Le premier Le nouveau Protocole à la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux polluants organiques persistants vise 16 POP ainsi que des contaminants et produits dérivés tels que les dioxines et les furanes. Le second Le nouveau Protocole à la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux métaux lourds vise les trois métaux lourds mentionnés plus tôt, soit le cadmium, le plomb et le mercure. Le Canada a ratifié ces ententes le 22 décembre 1998(38). Les substances toxiques soupçonnées davoir des effets sur le système hormonal sont, pour la plupart, apparues sur le marché après la Deuxième Guerre mondiale et, dans bon nombre de cas, il sagit de pesticides du groupe des organochlorés. Les données disponibles à ce jour ne permettent cependant pas détablir avec certitude les effets sur lhumain, bien que la recherche ait prouvé que ces substances agissent sur le système endocrinien des espèces fauniques. En effet, des centaines de substances doivent toujours être analysées, les conclusions accumulées jusquà aujourdhui ne valant que pour les produits déjà évalués de façon spécifique. Dautre part, alors que certains scientifiques se montrent très inquiets au sujet de ces substances, dautres sont plus prudents. Certaines études, par exemple, révèlent en effet que des facteurs indépendants des modulateurs endocriniens tels que des changements dans le régime alimentaire et les habitudes pendant la grossesse pourraient avoir provoqué une augmentation du taux de cancer. Il nen demeure pas moins que la plupart des chercheurs sentendent sur un point, à savoir quil faut effectuer davantage détudes pour disposer de plus de résultats sur les effets des modulateurs endocriniens. Les connaissances ainsi acquises permettront délaborer, entre autres, des politiques et des normes éclairées pour lévaluation et lutilisation des produits chimiques. Le Canada participe déjà à bon nombre dinitiatives nationales et internationales en vue de combattre leffet de ces substances sur la santé et lenvironnement. Il pourrait prendre dautres mesures, notamment lexamen de lactuelle Loi sur les produits antiparasitaires, qui na pas été renouvelée depuis plus de 30 ans. De plus, le gouvernement canadien pourrait investir davantage et de façon permanente dans la recherche de pointe sur leffet des modulateurs endocriniens sur le système hormonal humain.
LISTE DES MODULATEURS ENDOCRINIENS CONNUS OU PRÉSUMÉS
A. Polluants largement répandus qui auraient des effets perturbateurs sur les systèmes reproducteur et endocrinien
Phénols (du pentaphénol aux nonylphénols) Bisphénol A
Dimères et trimères de styrène Benzo(a)pyrène
B. Polluants largement répandus qui se
lieraient aux récepteurs hormonaux
Description des métaux
lourds étudiés par le Le cadmium : Le cadmium est un métal blanc, ductile et malléable, appartenant au même groupe que le mercure. Il est utilisé dans des alliages pour protéger dautres métaux. Outre lusage quon en fait dans lindustrie métallurgique, on retrouve ce métal surtout dans les piles au nickel-cadmium. Malgré lapport des secteurs du transport, de lélimination des déchets et de lépandage des boues dépuration, ce sont toutefois la fonte et le raffinage des métaux qui constituent les principales sources de cadmium dans la nature au Canada (82 p. 100 ou 130 t/année), la majeure partie (92 p. 100) se retrouvant dans latmosphère(39). Même si le cadmium ne se dégrade pas dans lenvironnement, des processus chimiques et physiques modifient sa mobilité, sa biodisponibilité et son temps de séjour, ce qui le rend plus ou moins dangereux pour les mammifères et les humains. On a par exemple observé que le métal saccumule dans les organes (bioaccumulation) des mammifères marins. Selon les experts dEnvironnement Canada et de Santé Canada, linformation existante permet daffirmer que, dans certains cas, laccumulation du cadmium dans lenvironnement peut avoir des effets nocifs sur la santé humaine. Ainsi, on a observé une augmentation de la mortalité attribuable au cancer du poumon chez des travailleurs qui sont en contact à la fois avec le cadmium et larsenic. Le cadmium est également associé à des effets sur le système rénal. Le mercure : Lindustrie du chlore et de la soude caustique, lincinération des déchets, la combustion du charbon et la métallurgie constituent les principales sources anthropiques de mercure, un métal blanc liquide à température ambiante. La forme méthylée du mercure saccumule dans lenvironnement (bioamplification) et sa présence dans latmosphère sous forme élémentaire gazeuse augmente au rythme denviron 1 p. 100 par année à léchelle mondiale(40). Le mercure saccumule aussi dans les sédiments lacustres. On lassocie spécialement à des déficiences sensorielles ou neurologiques. Les amalgames dentaires ont fait les manchettes lorsquon sest rendu compte que le mercure quils contiennent pouvait influer sur la santé. Toutefois, Santé Canada a indiqué que rien ne permet actuellement de prouver que ces amalgames nuisent à la santé de la population en général. Il existe tout de même une faible proportion de la population pour laquelle le contact avec lamalgame peut entraîner des problèmes de santé et ce, même à faible dose(41). De plus amples études sont nécessaires afin de bien établir le bilan du mercure et de ses effets réels. Le plomb : Le plomb est un métal très malléable gris bleuâtre, qui était présent principalement dans lessence jusquà ladoption, en 1975, de mesures relatives aux additifs au plomb. Aujourdhui, étant donné labandon de lessence au plomb et de lutilisation du métal dans la fabrication des boîtes de conserve, ce sont les émissions industrielles (fonderies, raffineries), les soudures de plomberie, les projectiles de chasse, ainsi que certains jouets, produits domestiques et contenants daliments qui constituent les principales sources du polluant. Lexposition au plomb est dailleurs principalement (80 à 90 p. 100) attribuable aux aliments(42). Parce que les enfants absorbent plus daliments que les adultes par rapport à leur masse corporelle, ils ont les plus fortes concentrations de plomb dans le sang. Chez les adultes, les hommes ont des concentrations plus élevées que les femmes, en raison de leur taux dhémoglobine légèrement supérieur. Un empoisonnement au plomb peut provoquer des effets nocifs associés aux systèmes hématologiques, gastro-intestinaux et neurologiques. La faune notamment la sauvagine et ses prédateurs est particulièrement affectée par les grenailles au plomb utilisées par les chasseurs. On estime à 250 000 le nombre doiseaux aquatiques qui meurent chaque année dempoisonnement par le plomb. Pour combattre ce problème, le Canada autorise maintenant lusage de grenailles non toxiques(43). Mesures gouvernementales Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN) Le PLCN, dont la première phase sest terminée en 1997, vise à évaluer les risques de contamination par diverses substances associés aux aliments traditionnels consommés par les peuples autochtones de la région de lArctique. Il est financé par le Conseil du Trésor et par quatre ministères qui participent aussi à sa gestion à différents degrés. Par exemple, Santé Canada donne des conseils sur les risques présentés par certains POP et finance la recherche pour lanalyse des problèmes potentiels qui leur sont associés. Trois métaux lourds ont été ajoutés à la liste des substances étudiées (voir lannexe 2). La Politique de gestion de substances toxiques (PGST) La Politique de gestion des substances toxiques a été adoptée en 1995 afin de fournir un cadre scientifique permettant de gérer les substances toxiques présentes dans lenvironnement. Une grille dévaluation à deux volets ou « voies » (selon la Politique) permet de classer une substance selon quelle est :
Les nouvelles dispositions de la Loi canadienne sur la protection de lenvironnement (LCPE) Aux termes de la nouvelle LCPE adoptée le 14 septembre 1999, toutes les substances actuellement utilisées au Canada seront analysées et leur toxicité sera établie. De plus, la LCPE fixera des échéanciers pour la prise de mesures à légard des substances toxiques et exigera également lélimination presque totale des substances les plus dangereuses. Ces mesures impliquent, entre autres, lévaluation de 23 000 substances actuelles et futures ainsi que la gestion et le contrôle des substances toxiques et le suivi des progrès accomplis(44). Pour expliquer la portée de la LCPE, citons le cas des dioxines (dibenzoparadioxines polychlorées) et des furanes (dibenzofuranes polychlorées), qui ont été déclarées toxiques en 1990 au sens de lancienne LCPE, par suite dune évaluation effectuée par les ministères de lEnvironnement et de la Santé. Ces sous-produits de procédés industriels ont par la suite été ajoutés à la liste des substances toxiques de la LCPE. Cette procédure a mené à ladoption de différents règlements, dont le Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers (en 1992). Depuis, la quantité de dioxines et de furanes rejetée dans lenvironnement a diminué de 98 p. 100. LAgence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) LARLA a été créée en 1995 afin dappliquer la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA). En vertu de cette loi, tous les produits importés, fabriqués, vendus ou utilisés au Canada doivent être homologués au niveau fédéral. Un produit antiparasitaire ne peut être homologué que si les risques pour la santé humaine et pour lenvironnement sont acceptables et si le produit est utile pour la lutte antiparasitaire. La LPA fournit aussi le cadre réglementaire pour les producteurs aquacoles, à moins quun produit parasiticide soit considéré comme un médicament et tombe alors sous le coup de la Loi sur les aliments et drogues (45). Autres mesures concernant les métaux lourds et les substances chlorées Le Plan daction régional nord-américain relatif au mercure, amorcé par le Comité de coopération environnementale de lALENA, en est à sa deuxième phase. Il vise à éliminer progressivement ou à interdire certaines utilisations du mercure si elles présentent des risques inacceptables ou incontrôlables de rejet dans lenvironnement ou des risques pour la santé. Le Code canadien de la plomberie interdit lutilisation de la soudure au plomb dans les nouveaux systèmes de plomberie et pour la réparation dinstallations servant à lapprovisionnement en eau potable (46). De plus, le Canada a adhéré en 1996 à la Déclaration ministérielle de lOrganisation de coopération et de développement économiques sur la réduction des risques liés au plomb. Par conséquent, il partage maintenant ses compétences en matière de surveillance de lexposition au plomb avec dautres pays. La Déclaration appuie labandon de lessence au plomb, ainsi que lélimination de lexposition au plomb attribuable aux produits destinés aux enfants et aux récipients pour aliments. Elle comprend un plan daction volontaire destiné aux industries productrices de plomb qui incite ainsi les producteurs à réduire lexposition au plomb ainsi quà créer des programmes de réduction de risques(47). Le Plan daction sur les substances chlorées des ministères canadiens de lEnvironnement et de la Santé présente lapproche adoptée par le Canada à légard des substances chlorées(48). Il comporte cinq volets correspondant à des objectifs précis : cibler les utilisations et les produits critiques par le truchement doutils législatifs ou volontaires; améliorer les connaissances scientifiques; étudier les effets sur la santé et sur les aspects socio-économiques; offrir une meilleure information aux Canadiens; et promouvoir et diriger des actions internationales. (1) Les testicules et les ovaires. (2) Petit Larousse de la médecine, tome 1, 1976. (3)
The Endocrine Disrupter Resource Center, Institute
for Agriculture and Trade Policy (4) Environnement Canada, Substances perturbatrices des systèmes endocriniens présentes dans lenvironnement, 2000. (5) Ibid. (6) Gina Muckle, Éric Dewailly et Pierre Ayotte, « Lexposition prénatale des enfants canadiens aux biphényles polychlorés et au mercure », Revue canadienne de santé publique, vol. 89, suppl. 1, mai/juin 1998, p. 22-26. (7) Présentation concernant les résidus des pesticides dans lArctique canadien et le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord, Comité permament de lenvironnement et du développement durable de la Chambre des communes, 9 décembre 1999. (8) J. Jean, K. Adare et R. Shearer, Rapport de lévaluation des contaminants dans lArctique canadien, Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord, Affaires indiennes et du Nord, 1997; Ébauche du rapport de la conférence ÉcoSommet 1999. (9) Mémoire soumis par la Conférence circumpolaire inuit Tapiraast du Canada au Comité permanent de lenvironnement et du développement durable de la Chambre des communes, 9 décembre 1999. (10) Environnement Canada, « Les organochlorés rémanents », S et E Bulletin, janvier 1998, site internet dEnvironnement Canada (http://www.ec.gc.ca/Ind/Francais/Toxic/default.cfm). (11) Un pesticide est tout produit destiné à limiter, à détruire, à attirer ou à repousser les ravageurs, qui est utilisé, vendu ou importé au Canada. Les pesticides comprennent des substances chimiques, des dispositifs et même des organismes. Les herbicides, les insecticides et les fongicides, ainsi que des produits tels que des algicides, des répulsifs danimaux et dinsectes, des produits nettoyants et antimicrobiens, des produits de préservation des matériaux et du bois et des dispositifs de lutte contre les insectes et les rongeurs, sont tous des produits de lutte antiparasitaire. Cette définition sinspire de la définition de produit antiparasitaire donnée dans la Loi sur les produits antiparasitaires. (12) Fonds mondial pour la nature, Les problèmes générés par les pesticides au Canada, livret dinformation à lintention des parlementaires, Canada, juin 1999. (13) Environnement Canada (2000). (14) Comité permanent de lenvironnement et du développement durable de la Chambre des communes, LES PESTICIDES Un choix judicieux simpose pour protéger la santé et lenvironnement, mai 2000. (15) Embryotoxique : Se dit de la capacité dune substance de nuire à lembryon. (16) Tératogène : Se dit de la capacité dune substance de causer des formes anormales ou monstrueuses chez un organisme. (17) The Endocrine Disrupter Resource Center (http://www.iatp.org/edrc). (18) Ibid. (19) Briggs, Shirley A. Basic Guide to Pesticides Their Characteristics and Hazards, Rachel Carson Council, 1992. (20) Gilbertson, Michael, « Linking Water Quality to Wildlife and Human Health », FOCUS, Commission mixte internationale, novembre 1998, p. 18-19. (21) Commission mixte internationale, FOCUS (http://www.ijc.org/focus). (22) Benjamin J. Danzo, « Environmental Xenobiotics May Disrupt Normal Endocrine Function by Interfering with the Binding of Physiological Ligands to Steroid Receptors and Binding Proteins », Environmental Health Perspectives, vol. 105, no 3, mars 1997, p. 294-301. (23) Congénère : Produit appartenant au même groupe chimique et dérivant du même composé initial. (24) Ligand : Dans ce cas et en termes non techniques, une molécule qui possède les propriétés voulues pour sattacher à un récepteur. (25) Annette Pernelle et al., « Organochlorine Exposure and Risk of Brest Cancer », The Lancet 352(9143), 1998, p. 1816-1820. (26) Steven Arnold et al., « In Vitro Synergistic Interaction of Alligator and Human Estrogen Receptors with Combinations of Environmental Chemicals », Environmental Health Perspectives, vol. 105, suppl. 3, avril 1994, p. 615-618. (27) Steven Arnold et al., « Synergistic Activation of Estrogen Receptor with Combinations of Environmental Chemicals », Science, vol. 277, 1997, p. 462-463. (28) K.F.Arcaro et al., « Lack of Synergy by Mixtures of Weakly Estrogenic Hydroxylated Polychlorinated Biphenyls and Pesticides », Environmental Health Perspectives, vol. 106, suppl. 4, août 1998, p. 1041-1046. (29) K.F. Ramamoorthy et al., « Estrogenic Activity of a Dieldrin/Toxaphene Mixture in the Mouse Uterus, MCF-7 Human Breast Cancer Cells, and Yeast-Based Estrogen Receptor Assays: No Apparent Synergism », Endocrinology, vol. 138, no 4, avril 1997, p. 1520-1527. (30) Jorma Toppari et al., « Male Reproductive Health and Environmental Xenostrogens », Environmental Health Perspectives, vol. 104, suppl. 4, août 1996, p. 741-803. (31) Graham W. Chance et Eef Harmsen, « Les enfants sont différents : les contaminants de lenvironnement et la santé des enfants », Revue canadienne de santé publique, vol. 89, suppl. 1, mai-juin 1998, p. 10-14. (32) Warren G. Foster, « Agents perturbateurs du système endocrinien et développement de lappareil reproducteur chez le ftus et chez lenfant : y a-t-il lieu de sinquiéter? », Revue canadienne de santé publique, vol. 89, suppl. 1, mai-juin 1998, p. 41-45. (33) Danzo (1997); Thomas M. Crisp et al., « Environmental Endocrine Disruption: an Effects Assessment and Analysis », Environmental Health Perspectives, vol. 106, suppl. 1, février 1998, p. 11-56; Toppari et al. (1990); Tracey M. Slayton, « Persistent Toxins that Bioaccumulate (PTbs) and Endocrine Disrupters », site Internet, 1996; Helen Tryphonas, « Les incidences des BPC et des dioxines sur la santé des enfants : considérations immunologiques », Revue canadienne de santé publique, vol. 89, suppl. 1, mai-juin 1998, p. 54-57. (34) Pituitaire : Lieu de transfert des hormones de lhypothalamus vers la circulation hypohysaire. (35) Étiologie : Létude des causes et des conditions dapparition de la maladie. (36) Environmental Protection Agency, « Endocrine Disruptor Screening Program Notice », (http://www.epa.gov/opptint/opptendo), 11 août 1998. (37) Environnement Canada, « Des ministres fédéraux annoncent des crédits de 40 millions pour la recherche sur la santé et lenvironnement au Canada », communiqué, 7 décembre 1998. (38) Environnement Canada, « Le Canada est le premier État à ratifier des ententes internationales en vue de diminuer la pollution atmosphérique toxique », communiqué de presse, 22 décembre 1998. (39) Environnement Canada et Santé Canada, Le cadmium et ses composés, 1994. (40) Jensen et al. (1997). (41) Santé Canada, Énoncé de principes de Santé Canada concernant les amalgames dentaires, site Internet de Santé Canada, 30 juin 1999. (42) Jensen et al. (1997). (43) Environnement Canada, Plomb de chasse, fiche dinformation, site Internet La Voie verte, 5 février 1999. (44) Environnement Canada, « De nouveaux fonds pour mettre en uvre la nouvelle Loi canadienne sur la protection de lenvironnement », communiqué, La Voie verte, 4 septembre 1999. (45) Santé Canada, Loi sur les aliments et drogues, mars 1999. (46) Santé Canada, Votre santé et vous Le plomb et la santé humaine, site Internet de Santé Canada, 28 juin 1996. (47) Environnement Canada, Le Canada appuie les décisions de lOCDE de réduire lexposition au plomb et décologiser les pratiques gouvernementales, site Internet de la Voie verte, 5 février 1999. (48) Environnement Canada et Santé Canada, Plan daction sur les substances chlorées, rapport détape, site Internet dEnvironnement Canada, octobre 1996. |