PRB 00-03F LA TAXE SUR LES
PRODUITS ET SERVICES : Rédaction
: TABLE
DES MATIÈRES B. TPS et taxe de vente provinciale HISTORIQUE DE LA CRÉATION DE LA TPS A. De 1920 à 1987 La TVF et la recherche dune solution de rechange B. De 1987 au 1er janvier 1991 Du Livre blanc à ladoption de la TPS LHARMONISATION DES TAXES DE VENTES PROVINCIALES ET DE LA TPS A. Du 1er janvier 1991 à au 1er avril 1997 De la TPS à la TVH B. La compensation de lérosion des recettes D. Motifs invoqués par les provinces pour sopposer à lharmonisation E. Lavenir du processus dharmonisation SOLUTIONS DE RECHANGE À LA TPS A. Taxe sur les opérations commerciales B. Taxe fédérale sur la masse salariale C. Nouvelle répartition des pouvoirs de taxation D. Hausse de limpôt sur le revenu des particuliers B. Documents consultables en ligne b. Autres sources gouvernementales 2. Sources non gouvernementales
LA TAXE SUR LES
PRODUITS ET SERVICES :
La taxe sur les produits et services (TPS) en est maintenant à sa dixième année. Elle a été adoptée le 1er janvier 1991 pour remplacer la taxe de vente fédérale (TVF), qui existait depuis 1924. La TPS, la TVF quelle a remplacée et plusieurs des solutions de rechange examinées au fil des ans constituent un dossier complexe qui comporte de nombreuses ramifications et qui a suscité plusieurs controverses, dont plusieurs ne se sont toujours pas éteintes. Cette étude a pour objet de mieux situer ce dossier. Elle résume en premier lieu le fonctionnement général de la TPS et présente un bref historique des événements et des discussions qui ont mené à son adoption. Elle aborde ensuite les tentatives dharmonisation de la TPS et des taxes provinciales et examine certaines solutions de rechange qui ont été envisagées ainsi que les motifs pour lesquels elles nont pas été retenues. Létude se termine en faisant le point sur la question. La TPS est une taxe de vente qui frappe la consommation finale à un taux fixe de 7 p. 100. Alors que lancienne TVF était une taxe cachée qui sappliquait à la fabrication de produits, y compris ceux qui étaient exportés pour consommation à létranger, la TPS est une taxe visible qui sapplique à la valeur ajoutée à chaque stade de la production et de la distribution de produits et de services ce qui en fait une taxe multistade et ne frappe que la consommation à lintérieur du Canada. La TPS tient compte du coût des intrants les éléments utilisés dans la fabrication ou la production à chacune des étapes du processus pour éviter de les taxer deux fois. Un crédit de taxe sur intrants permet aux sociétés de personnes, aux entreprises et aux travailleurs autonomes de récupérer la totalité de la TPS payée sur les biens et services achetés à des fins commerciales en la déduisant de leurs versements de TPS. Le consommateur final ny a pas droit, ce qui revient à dire quil paie toute la TPS sur un article. Cest ainsi que la TPS est une taxe multistade sur la consommation finale. Le tableau 1 illustre lapplication de la TPS et du crédit de taxe sur intrants à chaque étape dun processus de production menant à lachat dun produit (une cuisinière) par un consommateur, et le fait que cest à ce dernier quil revient, en fin de compte, de payer la TPS. Tableau 1 Exemple
de lapplication de la TPS aux
Lorsquil a adopté la TPS, le gouvernement a décidé den exempter deux catégories de produits et services :
Cest la catégorie dun produit ou dun service qui détermine sil donne droit au crédit de taxe sur intrants. Ainsi un dentiste ne peut demander de crédit de taxe sur intrants pour obtenir le remboursement de la TPS quil a dû verser pour acheter divers articles ou pour payer son loyer ou sa note délectricité, parce que les soins dentaires appartiennent à la catégorie des services exonérés. Environ 2,411 millions dentreprises sont inscrites, cest-à-dire quelles perçoivent la TPS de leurs clients, en déduisent les crédits de taxe sur intrants et versent la différence au gouvernement. Les petits commerçants dont les ventes annuelles ne dépassent pas 30 000 $ peuvent choisir dêtre assujettis ou non à la TPS. Sils décident de ne pas lêtre, ils ne perçoivent pas de TPS sur leurs ventes et ne peuvent demander de crédit de taxe sur intrants. Outre le crédit de taxe sur intrants, il existe un crédit pour la TPS qui est accordé aux particuliers dont le revenu est faible ou modeste et qui, le cas échéant, tient compte du nombre denfants à charge. En 1998-1999, ce crédit sélevait à 2,85 milliards de dollars(1) pour tout le Canada. Des règles spéciales sappliquent également aux organismes de bienfaisance et à certains organismes à but non lucratif, aux municipalités, aux hôpitaux, aux écoles, aux collèges et aux universités. Ces institutions nont droit quà un remboursement partiel de la taxe payée sur leurs intrants. Enfin, en vertu de la Loi sur le compte de service et de réduction de la dette, les recettes provenant de la TPS sont versées au Trésor public et constituent la principale source de recettes affectée à la réduction de la dette. B. TPS et taxe de vente provinciale Une taxe de vente provinciale (TVP) vient sajouter à la TPS à létape de la vente au détail des produits, alors que les services en sont souvent exemptés. Le taux et les modalités dapplication de la TVP varient considérablement dune province à lautre(2). LAlberta ne perçoit aucune taxe de vente au détail, et elle est la seule province à suivre cette politique. La Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba et lOntario appliquent la TVP au prix de vente et lajoutent tout simplement à la TPS, tandis que lÎle-du-Prince-Édouard et le Québec appliquent la TVP à la somme du prix de vente et de la TPS. Terre-Neuve et le Labrador, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse appliquent une taxe de vente unique de 15 p. 100, la taxe de vente harmonisée (TVH), qui comprend la TVP et la TPS. Elle est perçue par le gouvernement fédéral, qui leur en verse la partie qui leur revient. La TVH est entrée en vigueur le 1er avril 1997. Auparavant, ces provinces appliquaient la TVP à la somme du prix de vente et de la TPS. Au moment de lentrée en vigueur de la TPS, le Québec devenait responsable de la perception de sa propre taxe de vente et de la TPS selon une entente intervenue entre les deux ordres de gouvernement en 1990. Depuis 1995, les deux taxes sont complètement harmonisées, cest-à-dire quelles utilisent la même assiette fiscale(3). Le gouvernement du Québec reçoit 92,8 millions de dollars par an du fédéral pour ladministration de la TPS. Toutes les déclarations de TPS et les demandes de remboursement des entreprises inscrites, sauf celles des résidents du Québec, sont traitées à Summerside (Î.-P.-É.) depuis 1993. Dans son rapport de 1999, le vérificateur général du Canada signale toutefois que le gouvernement fédéral commence à décentraliser le traitement de la TPS (4). Les chiffres sur les recettes annuelles provenant de la TPS sont publiés dans les Comptes publics du Canada. Le tableau 2 présente les dernières données disponibles(5). Tableau 2 Recettes
annuelles provenant de la TPS, 1998-1999
Le montant total perçu, soit 50,174 milliards de dollars, inclut la part des trois provinces qui appliquent la TVH (1,662 milliard de dollars). Par conséquent, les recettes brutes du gouvernement fédéral provenant uniquement de la TPS étaient de 48,511 milliards de dollars avant les remboursements, remises et autres paiements. Compte tenu de tous ces décaissements, les recettes nettes se sont élevées à 20,684 milliards de dollars pour lexercice 1998-1999. Le ministère des Finances publie une mise à jour des recettes nettes de la TPS dans son bulletin mensuel La revue financière(6). Le numéro de mai 2000 mentionne que les recettes nettes de la TPS pour lexercice 1999-2000 (chiffres non vérifiés) avaient progressé de 9,8 p. 100 par rapport à celles de lexercice précédent pour atteindre presque 23 milliards de dollars. La conjoncture économique très favorable a donc enfin eu une incidence sur les ventes au détail et les importations ont augmenté, ce qui a fait croître substantiellement les sommes perçues dans le cadre de la TPS. La question de léconomie souterraine se pose toujours lorsquon parle de la TPS. Diverses études du début des années 90 ont fourni des estimations de son importance relative par rapport au produit intérieur brut (PIB). Une étude de Statistique Canada a évalué cette proportion à 4,2 p. 100(7). Cet ordre de grandeur a été confirmé par une équipe déconomistes du ministère des Finances, qui a obtenu le chiffre de 4,5 p. 100(8). Le problème existait bien avant lentrée en vigueur de la TPS, mais il est possible celle-ci ait contribué à laccroître. Par contre, aucun chiffre ne corrobore lexistence dun lien direct, et il ne faut pas oublier que la récession du début des années 90, les impôts élevés sur le revenu des particuliers et des sociétés, et les impôts sur la masse salariale ont tous influé sur limportance de léconomie souterraine. Une certaine prudence simpose donc pour ce qui est détablir un lien causal entre la TPS et léconomie souterraine. HISTORIQUE DE LA CRÉATION DE LA TPS Même si la TPS na été adoptée que le 1er janvier 1991, les études et les débats sur la meilleure façon de remplacer la TVF remontent à ladoption de cette dernière en 1924. Lhistorique de la question peut se diviser en deux grandes périodes, cest-à-dire avant et après le Livre blanc de 1987 sur la réforme fiscale. A. De 1920 à 1987 La TVF et la recherche dune solution de rechange Le 18 mai 1920, le ministre des Finances de lépoque, sir Henry Rayton, annonce la mise en place dune TVF dun pour cent applicable à tous les niveaux de transactions avant la vente au détail. Selon lui, les besoins financiers du gouvernement fédéral sont alors tels en raison des dépenses entraînées par la Première Guerre mondiale et de lendettement et de la faillite de plusieurs compagnies ferroviaires quOttawa se doit dadopter une taxe de vente comme mesure « temporaire ». Cette initiative suivait la création, en 1916, de limpôt sur les sociétés et, en 1917, celle de limpôt sur le revenu des particuliers. Cette dernière mesure devait elle aussi être temporaire. Quatre ans plus tard, linsatisfaction populaire incite le gouvernement fédéral à adopter, comme mesure de remplacement, une taxe de vente de 6 p. 100 qui sapplique seulement aux ventes faites par les manufacturiers. Tout au long de son existence, cette taxe continue de susciter des critiques importantes. On lui reproche, entre autres, de favoriser les importations au détriment de la production intérieure, davoir une assiette très étroite qui ne comprend que le tiers des biens consommés et, enfin, dêtre à la fois régressive cest-à-dire de frapper tous les contribuables, peu importe leur capacité de payer et dune complexité administrative exagérée. En 1937, la Commission royale denquête des relations entre le Dominion et les provinces (la Commission Rowell-Sirois) critique les taxes à la consommation en raison de leur régressivité et de leur application en cascade consécutive à limposition des intrants utilisés par les fabricants. La Commission suggère donc déliminer progressivement la TVF à cause de ses imperfections. En 1956, le Comité de révision de la taxe de vente (le Comité Carter) recommande dappliquer la TVF au niveau du commerce de gros. Dans les budgets de 1956 à 1959, le gouvernement apporte des modifications mineures à la TVF en se fondant sur le rapport du Comité. En 1966, la Commission royale denquête sur la fiscalité (la Commission Carter) reconnaît quune taxe sur les transactions au niveau du gros constituerait une amélioration par rapport à une taxe au niveau de la fabrication. Elle signale toutefois quune taxe au détail serait plus neutre puisquelle sappliquerait à une assiette plus large qui comprendrait les services. La Commission propose donc que les gouvernements fédéral et provinciaux adoptent une assiette commune pour leur taxe de vente, cest-à-dire quils mettent en place une sorte de taxe de vente nationale que les provinces seraient chargées de percevoir. La Commission va même plus loin en suggérant quen retour, les provinces cèdent du terrain dans le domaine de limposition directe. En 1969, dans son Livre blanc sur la réforme fiscale, le gouvernement fédéral prévoit procéder à une refonte de la TVF après avoir remanié le régime des impôts directs. Considérant cette tâche terminée en 1975, le gouvernement mentionne dans un Livre vert quil préférerait que la TVF sapplique au niveau du gros. Il indique quà son avis les difficultés administratives occasionnées par la perception dune taxe nationale de vente au détail neutraliseraient les avantages très faibles quon pourrait en tirer. En 1977, le Groupe détude sur les taxes à la consommation publie un rapport dans lequel il recommande une application uniforme de la TVF au niveau du gros. Le groupe croit quune telle mesure permettrait de résoudre facilement les principaux problèmes de la taxe imposée au niveau de la fabrication. Il admet quune taxe au détail serait plus neutre, mais ajoute que les difficultés quoccasionnerait lintégration dune telle taxe et des neuf taxes provinciales (lAlberta nappliquant aucune TVP) seraient trop difficiles à surmonter. En novembre 1981, le ministre des Finances annonce quil a lintention dappliquer dorénavant la TVF au niveau du gros. En avril 1982, il publie un Livre blanc dans lequel il explique les détails techniques de la nouvelle taxe, mais un mécontentement généralisé force le gouvernement à en retarder la mise en uvre. Créé en février 1983, le Comité dexamen de la TVF (le Comité Goodman) conclut trois mois plus tard que ni une taxe améliorée imposée au niveau de la fabrication, ni une taxe imposée au niveau du gros ne constitueraient une solution de rechange. À son avis, le gouvernement ne dispose que de trois options : une taxe nationale sur les ventes au détail, une taxe fédérale sur les ventes au détail ou une taxe fédérale sur la valeur ajoutée (TVA). Son rapport proposait notamment « que le gouvernement songe à instaurer une taxe fédérale à la valeur ajoutée et que les provinces [soient] invitées à participer à ladministration dune telle taxe ». En novembre 1984, le gouvernement, après avoir consulté les provinces, le secteur privé et les groupes concernés, indique pour la première fois quil envisage la création dune TVA. Dans son budget de février 1986, le ministre des Finances déclare quil étudie la création dune taxe sur les transactions commerciales et, le 18 juillet suivant, il annonce que ses fonctionnaires préparent une refonte en profondeur du système fiscal canadien. B. De 1987 au 1er janvier 1991 Du Livre blanc à ladoption de la TPS En juin 1987, le ministre des Finances publie un Livre blanc sur la réforme globale du régime fiscal, dans lequel le gouvernement envisage trois formes possibles de taxation indirecte. Lune est une taxe de vente nationale sur la valeur ajoutée qui remplacerait à la fois la TVF existante et les taxes provinciales sur les ventes au détail, afin de les fondre en un seul régime national. Selon le Livre blanc, cette solution offrirait « la possibilité au gouvernement fédéral et aux provinces qui désirent [ ] participer [à la réforme fiscale] dintégrer leurs régimes de taxe de vente en un seul régime national ». Les deux autres solutions proposées sont des taxes de vente exclusivement fédérales : une taxe sur les biens et services sans exemption et une TVA à leuropéenne qui ne frapperait pas certains biens et services. Le gouvernement indique sa préférence pour une taxe de vente nationale et annonce des négociations avec les provinces. En mars 1988, le Comité des finances et des affaires économiques de la Chambre des communes publie deux rapports sur la proposition de réforme de juin 1987. Le premier sinspire du modèle de la Nouvelle-Zélande pour recommander que la taxe de vente nationale soit appliquée à une assiette aussi large que possible, qui comprendrait notamment la nourriture. Le deuxième rapport recommande au gouvernement daccorder la priorité aux négociations avec les provinces en vue de ladoption dune taxe de vente nationale et de présenter dans les plus brefs délais de nouvelles propositions à cet effet. Le 24 avril 1989, le ministre des Finances annonce que le gouvernement fédéral procédera seul sans les provinces à lapplication dune taxe multistade sur la valeur ajoutée des biens et services et que cette taxe entrera en vigueur le 1er janvier 1991. Les négociations entre Ottawa et les provinces au sujet de lharmonisation des taxes de vente sont rompues et le gouvernement fédéral déclare que les provinces ne se rendent pas compte de lurgence de la démarche entreprise. Les provinces ont alors recours à des arguments dordre constitutionnel pour sopposer à ce quelles jugent être un coup de force fédéral. Le gouvernement du Québec, par exemple, ne tarde pas à dénoncer la décision fédérale en arguant quelle est inconstitutionnelle. La province soutient quil sagit dune ingérence flagrante dans un champ dimposition traditionnellement réservé aux provinces. Pour leur part, lAlberta, lOntario et la Colombie-Britannique intentent des poursuites judiciaires contre le gouvernement fédéral, alléguant que ce dernier outrepasse ses pouvoirs constitutionnels en uvrant dans un champ dimposition réservé aux provinces et quOttawa doit verser une compensation financière aux entrepreneurs qui percevront la TPS en son nom. Le 8 août 1989, le gouvernement dépose un document sur la TPS qui fait connaître les données techniques sur la taxe. Le taux de la taxe est alors fixé à 9 p. 100. En novembre 1989, le Comité permanent des finances appuie la proposition gouvernementale visant à remplacer la TVF par la TPS. Il recommande notamment au gouvernement de fixer le taux à 7 p. 100, de continuer à négocier avec les provinces afin de créer une taxe de vente nationale dès que trois ou quatre provinces représentant une proportion substantielle de la population seront disposées à y participer, et délaborer des plans, avec laide des provinces intéressées, en vue de constituer et dadministrer un organisme mixte chargé de percevoir la taxe de vente nationale. Les provinces continuent de sopposer avec vigueur à ladoption de la TPS ainsi quà lidée de lharmoniser avec leurs TVP respectives. Elles accusent toujours le gouvernement fédéral dingérence dans le domaine de la taxation de la consommation, quelles jugent de leur compétence exclusive. De plus, les gouvernements provinciaux ne veulent pas sassocier au gouvernement fédéral, compte tenu de ce quil leur en coûterait sur le plan politique dadopter une taxe aussi impopulaire auprès de lélectorat. Toutefois, quelques mois avant lentrée en vigueur de la TPS, les provinces donnent limpression dabandonner peu à peu les arguments sur lesquels sétait fondée jusque-là leur opposition. Jusquà lentrée en vigueur de la TPS, le gouvernement fédéral continue de négocier avec le Québec, la Saskatchewan, le Manitoba et lÎle-du-Prince-Édouard. Le 30 août 1990, le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral annoncent la signature dune entente en vertu de laquelle ce dernier transférera intégralement ladministration de la TPS au Québec et le gouvernement du Québec harmonisera lassiette de sa taxe de vente provinciale avec celle de la taxe fédérale. La nouvelle TVQ entrera en vigueur en deux étapes, le 1er janvier 1991 pour les biens meubles, et le 1er juillet 1992 pour les services et les biens immobiliers. Ce sera là la seule entente que le gouvernement fédéral réussira à conclure avant lentrée en vigueur de la TPS, le 1er janvier 1991. LHARMONISATION DES TAXES DE VENTES PROVINCIALES ET DE LA TPS A. Du 1er janvier 1991 à au 1er avril 1997 De la TPS à la TVH Ladoption de la TPS est loin de faire lunanimité. Limpopularité de la mesure, qui sexplique en partie par la soudaine visibilité de la taxe par rapport à lancienne TVF et, de surcroît, pendant une conjoncture économique défavorable, en fait une cible de choix des partis de lopposition. Par ailleurs, au début de 1991, les provinces semblent être moins réticentes à harmoniser leurs taxes de vente respectives avec la TPS. Certaines dentre elles laissent entendre quelles sont peut-être sur le point de conclure des accords avec Ottawa. En février 1991, le gouvernement de la Saskatchewan indique quil compte harmoniser sa TVP avec la TPS dès 1992. Jusquà lautomne 1991, bien que les intentions des provinces naient cessé de fluctuer, un changement dattitude laisse croire que la plupart dentre elles nauront dautre choix que de se joindre au mouvement dharmonisation amorcé par le Québec et la Saskatchewan. Toutefois, le gouvernement néo-démocrate de la Saskatchewan, élu en octobre 1991, fait savoir quil abandonne le projet dharmonisation. En avril 1991, le gouvernement de lÎle-du-Prince-Édouard annonce dans son budget quil veut adopter une TVH, mais revient sur sa décision quatre mois plus tard. En août 1991, la Nouvelle-Écosse indique elle aussi quelle nharmonisera pas sa taxe de vente avec la TPS. Après avoir cru que lharmonisation des taxes de vente se réaliserait, Ottawa voit soudain le climat se détériorer vers la fin de 1991, et jusquà la fin de 1993, la probabilité dune harmonisation des taxes provinciales et de la taxe fédérale semble très faible. Dautre part, la Cour suprême confirme, en juin 1992, la constitutionnalité de la TPS. Pendant la campagne électorale de 1993, le Parti libéral du Canada, alors lopposition officielle, affirme quil remplacera la TPS par une nouvelle taxe. Une fois élu, en novembre de la même année, il confie au Comité permanent des finances de la Chambre des communes le mandat dexaminer des solutions de rechange à la TPS. Le 20 juin 1994, le Comité des finances fait connaître ses recommandations (9). Dans son rapport, il suggère que soit instaurée une TVA à léchelle du pays un genre de TPS améliorée en affirmant que lintégration des taxes de vente fédérale et provinciales représente la solution aux problèmes que pose la TPS existante. Outre quelle simplifierait la méthode de perception pour les petites entreprises grâce à lemploi dune taxe sur les opérations commerciales(10), la proposition du Comité permettrait dintégrer complètement les régimes de taxes de vente fédéral et provinciaux. La TVA nationale comporterait donc un volet fédéral et un volet provincial. Elle devrait viser une même assiette partout au pays sauf en Alberta, qui napplique aucune TVP et comporter un seul ensemble de règles uniformes. Le Comité croit alors que les provinces accepteront dharmoniser leurs taxes de vente respectives avec la nouvelle taxe nationale proposée en raison des avantages que présenterait une TVA nationale, notamment une simplification du régime de taxation, une réduction des coûts dadministration et dobservation, un allégement bureaucratique découlant de lélimination dun ordre complet de gouvernement et divers avantages sur le plan économique. Le Comité propose donc dadopter une TVA nationale de 10 p. 100, dont le fédéral conserverait 40 p. 100 et les provinces, 60 p. 100, et un impôt uniforme sur le revenu des particuliers se situant entre 1,25 et 1,5 p. 100, afin de combler le manque à gagner. En août, le gouvernement fédéral propose une TVA de 11 p. 100 et, en octobre, une TVA de 12 p. 100 (5 p. 100 pour le fédéral et 7 p. 100 pour les provinces), accompagnée dun impôt uniforme dun pour cent sur le revenu imposable des particuliers et de mesures compensatoires dans le domaine des taxes daccise. Dans chaque cas, la solution proposée est une taxe de vente nationale qui aurait un taux uniforme et une assiette commune dans tout le pays et qui serait perçue par le gouvernement fédéral. Les provinces pourraient économiser les quelque 300 millions de dollars quelles dépensent annuellement pour percevoir leur propre taxe de vente. Les entreprises verraient leurs coûts dobservation chuter substantiellement, puisquelles ne devraient plus traiter avec deux autorités fiscales. Afin de ne pas trop grever les recettes des provinces, le gouvernement fédéral prévoit dintroduire les crédits sur intrants graduellement, cest-à-dire sur une période de trois ans. Afin dinciter les provinces à harmoniser leurs taxes respectives avec la TPS, le gouvernement fédéral offre aux provinces qui consentiraient à le faire une marge de manuvre plus grande dans le domaine de limpôt sur le revenu des particuliers et de limpôt des sociétés. Les provinces rejettent toutes ces propositions fédérales. Pour certaines, les pertes de revenus quentraînerait lharmonisation seraient trop importantes. De plus, lharmonisation proposée signifierait un transfert du fardeau fiscal des entreprises vers les consommateurs, ce à quoi sopposent généralement les provinces. Doctobre 1994 à la fin de 1995, rien ne transpire sur la place publique au sujet de lharmonisation de la TPS et des TVP. En juin 1995, certains croient que lélection dun gouvernement ontarien qui a lintention dharmoniser les régimes catalysera la fusion des taxes de ventes dans tout le Canada. Toutefois, en mars 1996, la province annonce quelle na pas réussi à sentendre avec le gouvernement fédéral. Le même mois, ce dernier accepte la recommandation du Comité relative à ladoption dune TVA nationale. Le 23 avril 1996, le gouvernement fédéral et ceux de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve et du Labrador posent un geste imprévu en signant des protocoles dentente en vue dharmoniser la TPS et les trois taxes provinciales. Six mois plus tard, les parties signent des ententes détaillées selon lesquelles une nouvelle TVH de 15 p. 100 entrera en vigueur le 1er avril 1997 dans les trois provinces. B. La compensation de lérosion des recettes Dans le cadre de ces ententes, le gouvernement fédéral sest engagé à verser 961 millions de dollars sur quatre ans 349 millions de dollars chacune des deux premières années, 175 millions la troisième année et 88 millions la dernière année aux trois provinces afin de couvrir la moitié de lérosion des recettes provoquée par lharmonisation. Pour inciter les provinces à adopter la TVH (à un taux de 15 p. 100 dans les provinces de lAtlantique et 14 p. 100 ailleurs au Canada), le gouvernement fédéral avait offert de leur verser une telle compensation si lérosion de leurs recettes dépassait 5 p. 100. Cette « aide à ladaptation » était basée sur une formule qui sappliquait à toutes les provinces canadiennes, et elle couvrait la totalité de la différence les deux premières années, 50 p. 100 la troisième année et 25 p. 100 la quatrième année. Selon la formule appliquée, lérosion des recettes tirées par le Québec, lOntario et la Colombie-Britannique de leur taxes de vente respectives naurait pas dépassé 5 p. 100 dans un régime harmonisé de 14 ou de 15 p. 100. Par conséquent, ces provinces nauraient pas eu droit à laide si elles avaient harmonisé leurs taxes de vente respective avec la TPS selon le protocole dentente du 23 avril 1996. En revanche, la Saskatchewan, le Manitoba et lÎle-du-Prince-Édouard y auraient eu droit et, si elles avaient signé le protocole dentente, le gouvernement fédéral leur aurait versé 540 millions de dollars, cest-à-dire un total de 1,5 milliard de dollars pour lensemble du Canada. Parce quelles la jugeaient inéquitable, toutes les provinces à louest des Maritimes se sont opposées à la compensation proposée. Le tableau 3 résume la situation actuelle et les changements découlant de la mise en place de la TVH en avril 1997. Il présente la date dentrée en vigueur de la TVP dans chaque province, son taux et le taux de taxation effectif (comprenant la TVP et la TPS) le 31 mars 1997, cest-à-dire immédiatement avant lentrée en vigueur de la TVH, et en janvier 2000(11). Tableau 3 Taxe
de vente provinciale et taux de taxation effectif par province
D. Motifs invoqués par les provinces pour sopposer à lharmonisation Malgré les ententes signées par trois des provinces de lAtlantique et le Québec, les autres provinces sont toujours réticentes à accepter lharmonisation. Sauf peut-être lÎle-du-Prince-Édouard, aucune autre province ne semble susceptible dharmoniser sa taxe de vente avec la TPS dans un proche avenir. Les provinces fondent leur opposition sur un ensemble de motifs. À la fin des discussions sur la TPS en avril 1989, les provinces avaient contesté la constitutionnalité de la décision fédérale dinstaurer la nouvelle taxe, arguant notamment quelle constituait une ingérence flagrante dans un champ dimposition qui leur était traditionnellement réservé. Il est pourtant admis de façon générale que le gouvernement fédéral a des pouvoirs de taxation illimités et quil peut utiliser un mode de taxation qui fait double emploi avec celui des provinces et, en juin 1992, la Cour suprême a confirmé que la TPS était constitutionnelle. Malgré ce jugement, les provinces continuent de sopposer à lharmonisation pour cinq raisons. Premièrement, elles hésitent à harmoniser leur taxe de vente respective avec la TPS parce que celle-ci est dommageable politiquement parlant. Il est évident quen procédant à une telle harmonisation et en élargissant leur assiette fiscale, les provinces feraient, en partie du moins, les frais de la TPS sur le plan politique. Cet argument peut encore aujourdhui justifier lopposition des provinces. Deuxièmement, en acceptant dharmoniser leurs taxes de vente respectives avec la TPS, les provinces se trouveraient à exempter les intrants des entreprises. Lharmonisation signifierait donc un transfert du fardeau fiscal des entreprises vers les consommateurs. Il sagit dun autre motif important quinvoquent encore plusieurs provinces. Troisièmement, les provinces ont toujours craint de perdre dimportants pouvoirs discrétionnaires en matière de taxation dans un régime harmonisé. Puisquelles ne pourraient plus décider de lassiette et du taux, elles perdraient toute autonomie et toute souplesse en ce qui concerne leurs taxes de vente au détail. Par contre, lentente de 1996 accorde aux provinces participantes des pouvoirs accrus dans les domaines de limpôt des particuliers et des sociétés. Quatrièmement, les provinces sopposent aussi à lharmonisation pour des raisons de complexité administrative. Bien que le gouvernement fédéral ait souvent dit que lharmonisation conduirait à une plus grande simplicité administrative et à une réduction des coûts dobservation, lexpérience du Québec est loin davoir été probante et les autres provinces ne se sont pas laissé convaincre. Pourtant, lentente signée en octobre 1996 prévoit que cest le gouvernement fédéral, et non les provinces, qui percevrait la TVH. Il ne fait aucun doute que dans un régime parfaitement harmonisé, la perception de la taxe de vente serait plus facile et que les coûts dobservation des entreprises et, en particulier, des PME seraient moins élevés. Toutefois, pour certaines dentre elles, un régime régional comme celui de la TVH entraînerait au contraire des difficultés et une hausse des coûts dobservation. En effet, des taux effectifs et des assiettes qui varient dune région à lautre compliqueraient le traitement fiscal des transactions interprovinciales. De fait, en vertu de la dernière entente signée, les transactions interprovinciales nimpliquant pas uniquement des provinces qui ont harmonisé leur taxe de vente savèrent plus complexes parce que les assiettes et les taux effectifs de taxation diffèrent dune transaction à lautre selon les provinces visées. Lors dune transaction interprovinciale vers une province ayant adopté la TVH, une entreprise inscrite dune province qui ne participe pas au régime harmonisé est tout de même tenue de percevoir la TVH. À linverse, lorsque la transaction se fait vers une province non participante, lentreprise inscrite au régime de la TVH na pas à percevoir la part provinciale de la TVH. Enfin, les provinces ont toujours affirmé que ladoption dune TVH mènerait à des pertes de recettes et à des difficultés budgétaires. Malgré lélargissement des assiettes, plusieurs provinces devraient faire face à une érosion de leurs recettes à cause du remboursement de la taxe sur les intrants. Afin de contrer cet argument, le gouvernement fédéral sest engagé à compenser les provinces grâce à son programme d« aide à ladaptation ». En outre, le gouvernement fédéral accorde aux provinces signataires des pouvoirs accrus dans les domaines de limpôt des particuliers et de limpôt des sociétés. La conjonction de ces mesures devrait aider les provinces qui ont adopté une TVH à combler lérosion de leurs recettes temporairement, du moins. E. Lavenir du processus dharmonisation Les tentatives dharmonisation de la TPS et des taxes de vente provinciales ont connu bien des soubresauts au fil des ans. Jusquà présent, seuls le Québec et trois provinces de lAtlantique ont accepté dharmoniser leurs taxes de vente respectives avec la TPS, mais leur geste na pas incité les autres provinces à faire de même. On aurait pu croire que lÎle-du-Prince-Édouard se serait ajoutée à la liste après lentrée en vigueur de la TVH, mais elle demeure la seule province non participante à lest de la rivière des Outaouais, et il est peu probable que sa participation éventuelle contribue à modifier le statu quo qui règne dans les autres provinces. Par contre, lOntario pourrait jouer un rôle clé pour amener lharmonisation des taxes de vente dans lensemble du Canada et même linclusion de la taxe de vente dans le prix affiché. Il nest pas déraisonnable de croire que lharmonisation de la TVP ontarienne avec la TPS aurait un effet catalyseur sur plusieurs autres provinces. Le gouvernement fédéral semble peu enclin à modifier sa position, et le ministre des Finances a admis que les négociations avec les provinces non participantes sont au point mort. Bien que le gouvernement soit heureux des ententes conclues avec trois des provinces de lAtlantique, ces ententes le placent dans une situation délicate. En effet, il ne pourra modifier facilement la proposition actuelle afin de satisfaire les autres provinces sans mettre en péril les avantages administratifs du régime harmonisé, puisque, par mesure de simplicité administrative, les mêmes règles doivent sappliquer partout au Canada. On ne pourrait pas, par exemple, avoir une formule daide à ladaptation et des assiettes fiscales différentes dans lEst et dans lOuest du Canada. Du reste, il semble à peu près impossible quune taxe de vente nationale à taux unique sapplique un jour dans tout le Canada. Le gouvernement fédéral pourrait tout au plus espérer quil ny ait que quatre taxes de vente régionales, soit une pour la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba et lOntario, une pour lAlberta et les Territoires, une pour le Québec et une pour les provinces de lAtlantique. Une telle situation ne faciliterait pas non plus linclusion de la taxe de vente dans le prix affiché. Pour les particuliers et les sociétés, lharmonisation pourrait aussi signifier des augmentations dimpôts. Déjà, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont annoncé de nouveaux impôts sur le capital des sociétés. À compter de 2001, une fois épuisée laide fédérale à ladaptation, les trois provinces pourraient être forcées daugmenter la composante provinciale de 8 p. 100 de la TVH afin de combler lérosion de leurs recettes ou encore de trouver dautres sources de recettes. SOLUTIONS DE RECHANGE À LA TPS Comme il a été signalé plus tôt, la TPS na pas fait lunanimité et a suscité sa part de controverses. Si le gouvernement a décidé de ne pas la remplacer en 1996, cependant, ce nest pas faute davoir examiné des solutions de rechange, mais plutôt parce que ces dernières semblaient soulever des difficultés encore plus importantes. Les pages suivantes présentent un bref survol de certaines de ces solutions et des difficultés connexes. A. Taxe sur les opérations commerciales Le gouvernement aurait pu remplacer la TPS par une taxe sur les opérations commerciales (TOC). À ce jour, le Japon est le seul pays industrialisé à avoir opté pour ce genre de TVA. La TOC est simple à administrer : les entreprises calculent le montant de la taxe quelles doivent remettre au gouvernement en multipliant le total de leurs ventes par le taux de la taxe, puis en soustrayant du produit le total de leurs achats lui aussi multiplié par le même taux. Comme la TOC sapplique à lensemble des transactions et que les entreprises nont donc pas à distinguer les opérations taxables des opérations détaxées et exonérées, la taxe payée ou perçue sur chaque transaction na pas à être consignée à des fins comptables comme dans le cas de la TPS. Il en résulte une plus grande simplicité administrative. De plus, les entreprises basent leurs calculs sur de linformation comptable qui est déjà à leur disposition, ce qui réduit leurs coûts dobservation. Par contre, ces avantages sestompent dans un contexte dharmonisation comme celui du Canada où les taux varient dune province ou dune région à lautre. Dans un tel contexte, il faut en effet pouvoir retracer, entre autres, la province de destination des produits intermédiaires afin dappliquer les taux appropriés. Or, cette exigence va à lencontre du principe de la comptabilité dentreprise, qui fait la force de la TOC, et exige plutôt un système de perception fondé sur les transactions, donc semblable à celui de la TPS. Lapplication de la TOC ne permettrait pas non plus dexonérer ou de détaxer tout simplement certains produits et services. En conséquence, il faudrait, pour préserver le principe de la comptabilité dentreprise et lessence de la TOC, élargir lassiette fiscale, une mesure qui sest avérée peu populaire et que le gouvernement semble peu disposé à adopter. Bref, en supposant une assiette fiscale très large et un taux de taxation uniforme dans tout le pays, la TOC serait plus simple à appliquer que la TPS. La TOC aurait donc pu être une solution de rechange viable si le gouvernement fédéral avait consenti à lappliquer au niveau fédéral seulement cest-à-dire renoncer à lharmonisation des taxes fédérales et provinciales vu la difficulté presque insurmontable damener les provinces à adopter soit une TVH ou, le cas échéant, un taux uniforme pour la composante provinciale de la TVH et sil avait accepté délargir lassiette fiscale. B. Taxe fédérale sur la masse salariale Une autre solution de rechange intéressante qui a été proposée était celle dune taxe fédérale sur la masse salariale (TFMS). Comme la différence entre le chiffre daffaires et le coût des intrants cest-à-dire la valeur ajoutée est presque égale aux salaires et aux autres sommes versés aux travailleurs(15), il serait possible de taxer la valeur ajoutée en prélevant un impôt sur le salaire des employés. Sur le plan administratif, il sagirait dune solution beaucoup plus simple que la TPS ou la TOC. En mars 1994, Jonathan Kesselman, de lUniversité de Colombie-Britannique, a proposé au Comité permanent des finances de la Chambre des communes de remplacer la TPS par une taxe sur la masse salariale que lemployeur retiendrait à la source en fonction du salaire brut, des commissions, des primes, des avantages sociaux et des cotisations à un fonds de pension(16). Cette taxe serait payée par les employés et les travailleurs indépendants, et non par les employeurs. Par conséquent, une TFMS naurait pas les effets pervers (par exemple freiner lembauche et la croissance de lemploi) généralement associés aux taxes sur la masse salariale telles que les primes dassurance-emploi. Kesselman estimait que pour remplacer les recettes nettes de la TPS, le taux de la TFMS devrait sétablir à environ 3,5 p. 100. Une TFMS offrirait de nombreux avantages. Le principe de son application serait très simple comparé à celui de la TPS. La TFMS toucherait lensemble des travailleurs, et il ne serait pas nécessaire détablir des distinctions complexes entre les transactions ou les produits et services taxables, exonérés ou détaxés. La TFMS ne sappliquerait pas aux prestations versées dans le cadre de programmes de revenus de transfert, cest-à-dire aux allocations familiales, à lassurance-emploi, etc. Par contre, étant basée sur la rémunération brute, elle permettrait au Canada de « taxer », en quelque sorte, les dépenses des Canadiens aussi bien à létranger quau pays, et elle sappliquerait aux avantages sociaux et aux contributions des employeurs aux fonds de pension, ces contributions augmentant à mesure que le salaire augmente. La TFMS aurait toutefois aussi des inconvénients. Elle toucherait la présente génération de travailleurs de façon disproportionnée par rapport aux rentiers. Une solution à ce problème serait dimposer temporairement une taxe sur les rentes afin de niveler limpact du fardeau fiscal. En outre, une TFMS mal conçue pourrait aussi avoir une incidence trop lourde sur les travailleurs autonomes si elle frappait le revenu sans tenir compte du capital investi dans lentreprise pour obtenir un rendement normal. Afin de résoudre ces difficultés, J. Kesselman a présenté, quelques mois plus tard, un nouveau projet de TFMS quil appelait taxe directe sur la consommation(17). À la taxe sur la masse salariale sajouterait un impôt de 2,9 p. 100 sur le flux de lencaisse des entreprises non constituées en sociétés et une retenue à la source sur les rentrées telles que les pensions de retraite. Diverses raisons expliquent que le gouvernement fédéral na pas opté pour cette solution, notamment les deux suivantes. En premier lieu, les grandes organisations qui représentaient les entreprises ne comprenaient pas très bien la proposition et toutes ses ramifications. En conséquence, elles ne lui ont pas donné leur appui. De plus, Kesselman était le seul à la préconiser et il sest en quelque sorte trouvé isolé parmi des fiscalistes, des comptables et des avocats favorables à la TPS. La TFMS na donc pas réussi à simposer, et il est peu probable quelle y réussisse à lavenir. C. Nouvelle répartition des pouvoirs de taxation Plutôt que dadopter la TPS, le gouvernement fédéral aurait pu renoncer complètement à sa compétence en matière de taxe de vente et de taxe daccise au profit des provinces en échange dune plus grande part de limpôt sur le revenu des particuliers et du contrôle exclusif de limpôt des sociétés. Cest la solution qua proposée la Commission Carter il y a plus de 30 ans. Simple du point de vue administratif, cette solution aurait cependant amplifié les problèmes associés aux taxes de vente au détail. Elle aurait probablement favorisé la taxation en cascade des intrants, à laquelle le gouvernement fédéral tente dobvier au moyen des crédits de taxe sur intrants. En outre, elle aurait risqué davoir une incidence négative sur les exportations (la TPS ne frappe pas les ventes à létranger) et dinfluer sur les choix des consommateurs en raison dune assiette fiscale étroite qui mènerait à des taux plus élevés pour certaines catégories de produits. À linverse, les provinces auraient pu abandonner leur taxe de vente en échange dune plus grande flexibilité dans le calcul de leur impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés. À la sortie de la conférence des premiers ministres du 21 décembre 1993, plusieurs participants affirmaient avoir discuté dun nouveau partage des champs dimposition qui allait bien au-delà de lharmonisation des TVP et de la TPS. Le 26 septembre 1994, le ministre des finances de lOntario proposait à Ottawa un échange des champs dimposition. LOntario envisageait dabandonner sa taxe de vente en échange dun plus grand contrôle et dune plus grande part de limpôt sur le revenu ce qui lui aurait permis de récupérer facilement les sept milliards quelle aurait abandonnés au profit du gouvernement fédéral, puisque sa part des impôts sur le revenu aurait augmenté alors que la part fédérale aurait diminué. La Colombie-Britannique et la Manitoba ont fait la même proposition. Bien quelle ait été discutée par plusieurs provinces, la proposition est toutefois restée lettre morte(18). Le gouvernement fédéral a probablement rejeté lidée de voir les provinces lui céder complètement leur taxe de vente parce que cette solution, pourtant intéressante, aurait mené à léclatement du régime actuel de limpôt sur le revenu et de ses principes sous-jacents. Une telle situation aurait mis en péril un des objectifs de limpôt fédéral sur le revenu des particuliers, cest-à-dire la redistribution des revenus au sein de la société canadienne. Selon le gouvernement fédéral, cest justement parce que les taxes de vente ont peu dinfluence sur la redistribution des revenus que les provinces et non le gouvernement fédéral devraient occuper lessentiel du champ de la taxe de vente. La répartition des pouvoirs de taxation entre les gouvernements fédéral et provinciaux a toujours impliqué la question de la redistribution de la richesse et des revenus. Le gouvernement fédéral croit quil est mieux placé que les provinces pour influer sur la redistribution des revenus, en particulier entre les différentes régions du pays. Selon lui, il sagit là dune question dintérêt national, et dans un régime plus décentralisé de limpôt sur le revenu, la concurrence entre les différentes provinces et le manque de coordination pourraient nuire à la redistribution des revenus. En outre, la coordination de limpôt sur le revenu par le gouvernement fédéral assure une meilleure allocation des ressources économiques par exemple, une province qui allégerait limpôt sur le capital pourrait drainer le capital des autres provinces. Du reste, cette coordination fédérale permet aussi une perception harmonisée dans tout le Canada, ce qui réduit les coûts dadministration et dobservation. Cest pour toutes ces raisons que le gouvernement fédéral croit quil doit occuper une place importante en matière dimpôt sur le revenu. Un bouleversement trop profond des compétences entre Ottawa et les provinces pourrait mettre en péril un des rôles les plus important du gouvernement fédéral. D. Hausse de limpôt sur le revenu des particuliers À lépoque, il était difficile pour le gouvernement fédéral denvisager la perte significative de recettes fiscales quaurait entraînée lélimination pure et simple de la TPS, surtout dans un contexte déficitaire chronique. La solution devait donc être à tout le moins neutre sur le plan des recettes pour le gouvernement et, de plus, toute nouvelle source de recettes fiscales devait être fiable. Certains avaient suggéré daugmenter tout simplement limpôt sur le revenu des particuliers, notamment en raison de sa plus grande progressivité. En effet, comme son taux augmente en fonction du revenu, cet impôt frappe les contribuables en fonction de leur capacité de payer. Cependant, comme le soulignent Robin W. Boadway et Harry M. Kitchen dans leur plus récent examen du paysage fiscal canadien(19), les taux marginaux dimposition sont constamment plus élevés au Canada quaux États-Unis, le principal partenaire commercial du Canada. Comme la solution proposée aurait creusé davantage lécart, sa mise en uvre aurait probablement suscité une sérieuse opposition(20). Entre autres, elle aurait pu inciter les contribuables au revenu très élevé à quitter le Canada pour sinstaller aux États-Unis, où les conditions leur auraient été plus favorables. Une autre solution aurait été une TVF nationale qui se serait appliquée conjointement avec celles des provinces selon les conditions en vigueur dans chacune des provinces une sorte de taxe nationale de vente au détail à taux et à assiette variables. Une telle taxe aurait évidemment été très compliquée à administrer et aurait accru les problèmes associés aux taxes de vente au détail tels que les difficultés à exonérer les intrants de façon uniforme (un inconvénient considérable pour les transactions interprovinciales), leffet de cascade, la complexité administrative de la délivrance des certificats dexemption étant donné la variation des conditions dune province à lautre et des taux élevés en raison dune plus grande étroitesse de lassiette fiscale. Le gouvernement na donc pas retenu cette solution, pas plus que lidée, qui na jamais eu cours ailleurs dans le monde, de taxer la consommation en prenant comme assiette fiscale la différence entre les revenus et la variation de la richesse accumulée (par exemple les gains en capital non réalisés), cest-à-dire lépargne nette. Bien que simple en théorie, une telle taxe serait compliquée à administrer. Tous les contribuables devraient mesurer leurs revenus sous toutes leurs formes, y compris les revenus demploi, la vente dactifs, les cadeaux et héritages, la réduction du niveau de lépargne et le rendement sur les emprunts. De même, ils devraient déclarer leur épargne nette annuelle sous toutes ses formes, y compris tous les actifs acquis et les investissements de toutes sortes, tout en tenant compte de la dépréciation et des paiements dintérêt. La vente dactifs non enregistrés tels que les pièces numismatiques échapperait facilement au fisc. La complexité administrative et les coûts dobservation dune telle taxe la rendraient inopérante. La TPS a été adoptée alors que le Canada traversait une profonde récession. Létude subséquente des solutions de rechange a eu lieu à un moment où la conjoncture économique était toujours difficile et marquée de surcroît par la persistance de lourds déficits budgétaires. De fait, les années 90 représentent lune des pires décennies pour ce qui est de la performance économique canadienne. Ce genre de contexte se prête mal aux réformes fiscales, quelles quelles soient. En effet, le gouvernement peut difficilement envisager de réduire ses recettes, et toute réforme neutre sur le plan des recettes désavantage forcément certains groupes. Tel était le cas de la TPS. Elle ne devait pas produire de recettes nettes supplémentaires par rapport à la TVF en vigueur en 1989, mais plutôt remédier à divers inconvénients ainsi quà linefficacité que lon avait reprochés à cette dernière depuis son adoption en 1924, tout en favorisant lexportation et en supprimant leffet de cascade de la taxe de vente. À lheure actuelle, peu de changements importants sont à prévoir en ce qui a trait au remaniement ou au remplacement de la TPS, ou encore à la poursuite du processus dharmonisation avec les taxes de vente provinciales. Toutefois, il arrive que des voix sélèvent et invitent le gouvernement fédéral à apporter certains ajustements à la TPS, par exemple en élargissant son assiette et en réduisant son taux. Cest une invitation de ce genre qua lancée récemment David Laidler, économiste de lUniversité Western Ontario, pendant les consultations pré-budgétaires de 1999(21) du Comité permanent des finances. Contrairement à ce qui sétait passé au cours des deux décennies précédentes durant lesquelles le gouvernement devait toujours faire des choix difficiles pour gérer une dette qui ne cessait de croître et trouver de nouvelles sources de recettes ces audiences se sont déroulées dans le contexte dun excédent budgétaire où les participants discutaient de la façon de répartir le surplus des recettes. Comme la priorité du gouvernement fédéral pour les prochaines années semble être dalléger limpôt sur le revenu des particuliers et des entreprises, il est fort probable que le débat sur lavenir de la TPS reprendra à moyen terme, mais cette fois, dans un cadre tout à fait différent. juin 1987 - Dépôt du Livre blanc sur la réforme fiscale. 24 avril 1989 - Rupture des négociations entre Ottawa et les provinces à propos de lharmonisation des TVP et de la future taxe de vente fédérale. Le gouvernement du Canada renonce à lidée dune TVH à léchelle nationale et décide dagir seul. 8 août 1989 - Dépôt dun document technique sur la TPS. hiver 1990 - Adoption du projet de loi C-62 (sur la TPS) par la Chambre des communes. 30 août 1990 - Le Québec annonce son intention dharmoniser sa TVP avec la TPS. automne 1990 - Débat au Sénat au sujet de la TPS. 14 décembre 1990 - Adoption à lAssemblée nationale du Québec des modifications à la Loi concernant limpôt sur la vente au détail pour la mise en uvre des dispositions applicables au Québec le 1er janvier 1991. 19 décembre 1990 - Terre-Neuve modifie son assiette fiscale. 21 décembre 1990 - Signature dune entente de réciprocité fiscale entre Ottawa et Québec sur les modalités dapplication. 1er janvier 1991 - Entrée en vigueur de la TPS au Canada et de la première étape de la nouvelle taxe de vente provinciale harmonisée au Québec. 20 février 1991 - La Saskatchewan annonce quelle harmonisera sa TVP avec la TPS. 1er avril 1991 - Première étape de lharmonisation de la TVP de la Saskatchewan et de la TPS. 9 avril 1991 - Le gouvernement de lÎle-du-Prince-Édouard annonce, dans son budget, que sa TVP sera harmonisée avec la TPS. 8 août 1991 - Le gouvernement de lÎle-du-Prince-Édouard annonce quil renonce à lharmonisation de sa TVP et de la TPS. 22 août 1991 - Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse annonce quil nharmonisera pas sa TVP avec la TPS. 22 octobre 1991 - Retour à lassiette fiscale qui existait avant le 1er avril 1991 en Saskatchewan. 24 octobre 1991 - Lentrée en vigueur de la TVQ sur les services est reportée au 1er juillet 1992. 14 mai 1992 - Le gouvernement du Québec annonce que la TVQ sappliquera aux services au taux de 4 p. 100. juin 1992 - La Cour suprême confirme que la TPS est constitutionnelle. 1er juillet 1992 - Entrée en vigueur de la deuxième étape de la réforme de la taxe de vente au Québec. 20 juin 1994 - Dépôt du rapport du Comité permanent des finances de la Chambre des communes sur la TPS. 23 juin 1994 - Un jugement déclaratoire de la Cour suprême donne raison au Québec et permet aux provinces dimposer une taxe multistade comme la TPS. 29 juin 1994 - Le gouvernement fédéral propose une TVA nationale de 10 p. 100. août 1994 - Le gouvernement fédéral propose une TVA de 11 p. 100. septembre 1994 - LOntario propose au gouvernement fédéral dabandonner sa TVP en échange dun plus grand contrôle sur limpôt sur le revenu (la Colombie-Britannique et le Manitoba souscrivent à cette proposition). 13 octobre 1994 - Le gouvernement fédéral propose une TVA de 12 p. 100. 9 mai 1995 - Le Québec annonce lharmonisation complète de la TVQ et de la TPS. 23 avril 1996 - Le gouvernement fédéral et ceux de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve et du Labrador signent un protocole dentente en vue dharmoniser les taxes de vente fédérale et provinciales. 23 octobre 1996 - Les trois provinces de lAtlantique signent des ententes détaillées énonçant le nouveau régime de TVH qui entrera en vigueur le 1er avril 1997. Le fédéral leur verse 961 millions de dollars. mars 1997 - En raison dune vive opposition, les trois provinces de lAtlantique qui appliquent la TVH et le gouvernement fédéral renoncent à lidée dinclure la TVH dans le prix affiché. 1er avril 1997 - Entrée en vigueur de la TVH. 1er janvier 1998 - La TVQ passe de 6,5 à 7,5 p. 100. 27 mars 1999 - La Saskatchewan fait passer le taux de sa TVP de 7 à 6 p. 100. Les documents qui suivent ont servi à lélaboration de la présente étude. Variés, ils vont du rapport de comité législatif au traité danalyse économique et portent sur lhistoire de la conception, de linstauration et des tentatives de remplacement de la TPS, y compris son harmonisation avec les taxes de vente provinciales. Bird, M. Richard et Jack Mintz (dir.). Taxation to 2000 and Beyond, Canadian Tax Paper No. 93, Toronto, LAssociation canadienne détudes fiscales/Canadian Tax Foundation, 1992, 382 p. Bird, M. Richard, Davis B. Perry et Thomas A. Wilson. Tax Reform in Canada : A Decade of Change and Future Prospects, Discussion Paper No. 1, Toronto, International Centre for Tax Studies, Université de Toronto, 1994, 61 p. Boadway, Robin W. et Harry M. Kitchen. Canadian Tax Policy, 3e éd., Canadian Tax Paper No. 103, Toronto, LAssociation canadienne détudes fiscales/Canadian Tax Foundation, 1999, 504 p. Canada, Chambre des communes. Débats, Ottawa, 18 mai 1920. [Discours du Budget] Canada, Chambre des communes, Comité permanent des finances.
Canada, Chambre des communes, Comité permanent des finances et des affaires économiques.
Canada, Comité dexamen de la taxe fédérale de vente. Rapport, Ottawa, mai 1983. [Comité Goodman] Canada, Comité de révision de la taxe de vente. Rapport au ministre des Finances, Ottawa, Imprimeur de la Reine, 1956. [Comité Carter] Canada, Commission royale denquête sur la fiscalité. Rapport, vol. V, Ottawa, Imprimeur de la Reine, 1967. [Commission Carter] Canada, Commission royale des relations entre le Dominion et les provinces. Rapport, Ottawa, Imprimeur du Roi, 1940. [Commission Rowell-Sirois] Canada, Ministère des Finances.
Dean, James. « A Note on Interprovincial Variations in the Base for Retail Sales Tax », Revue fiscale canadienne/Canadian Tax Journal, vol. 37, nº 4, 1989, p. 1017-1019. Drummond, Don, Mireille Éthier, Maxime Fougère, Brian Girard et Jeremy Rudin. « The Underground Economy : Moving the Myth Closer to Reality », Canadian Business Economics, été 1994, p. 3-17. Hill, Roderick et Michael Rushton. « Harmonizing Provincial Sales Taxes with the G.S.T.: The Problem of Interprovincial Trade ». Revue fiscale canadienne/Canadian Tax Journal, vol. 41, nº 1, avril 1993, p. 101-122. Ip, Irene et Jack Mintz. Dividing the spoils: the federal-provincial allocation of taxing powers. Toronto, Institut C.D. Howe, avril 1992, 136 p. Kesselman, Jonathan.
Ontario, Commission de léquité fiscale de lOntario. Une fiscalité équitable dans un monde en perpétuel changement, Toronto, 1er décembre 1993. Perry, J. Harvey. Taxation in Canada, 5e éd., Canadian Tax Paper No. 89, Toronto, LAssociation canadienne détudes fiscales/Canadian Tax Foundation, 1990, 331 p. Québec, Ministère des Finances.
Saskatchewan, Ministère des Finances. Reform of Saskatchewans Provincial Sales Tax, Regina, 20 février 1991. Statistique Canada. La dimension de léconomie souterraine au Canada, Étude de comptabilité nationale no 13-603F, no 2, Ottawa, juin 1994. Terre-Neuve, Ministère des Finances. Newfoundland Tax Reform: A Focus for Public Discussion, St. Johns, avril 1991. B. Documents consultables en ligne Les références suivantes sont plus récentes et consultables en ligne. Elles reprennent les renvois contenus dans le texte, ou sy ajoutent, et fournissent des renseignements plus à jour sur certains aspects de la TPS.
b. Autres sources gouvernementales
2. Sources non gouvernementales
(1) Gouvernement du Canada, Comptes publics du Canada 1998-1999, volume 1, p. 1.16 (http://w3.communication.gc.ca/text/pubacc-f.html). (2) On trouvera dans la section « lharmonisation des taxes provinciales et de la TPS » et, plus précisément, au tableau 3 des renseignements sur la TVP et la TVH et leur taux ainsi que le taux de taxation effectif dans les diverses provinces. (3) Lassiette fiscale est le montant auquel sapplique
la taxe. Cette définition est celle adoptée par le ministère des Finances
du Canada (4) Rapport de 1999 du vérificateur général, chapitre
16, p. 16-7, septembre 1999, (5) Gouvernement du Canada, Comptes publics du Canada
1998-1999, volume 1, p. 1.14 (voir (6) Ce document est consultable en ligne à http://www.fin.gc.ca/serialsf/2000/fiscmon-f.html. (7) Chiffre présenté par Statistique Canada dans la conclusion du document La dimension de léconomie souterraine au Canada, Étude de comptabilité nationale no 13-603F, no 2, juin 1994, p. 59. Cette estimation pour lannée 1992 inclut les activités non mesurées dans le PIB et non rapportées au fisc (2,7 p. 100) ainsi que les activités mesurées dans le PIB mais non rapportées au fisc (1,5 p. 100). (8) Don Drummond, Mireille Éthier, Maxime Fougère, Brian Girard et Jeremy Rudin, « The Underground Economy : Moving the Myth Closer to Reality », Canadian Business Economics, été 1994, p. 3-17. (9) Comité permanent des finances, Remplacer la TPS : options pour le Canada, juin 1994. (10) Voir plus loin la rubrique « Taxe sur les opérations commerciales ». (11) On suppose ici que les deux taxes ont la même assiette fiscale, cest-à-dire que tous les biens et services sont assujettis aux deux taxes. Or, ce nest pas le cas dans toutes les provinces. (12) Le 1er janvier 1998, le Québec a fait passer le taux de la TVQ de 6,5 à 7,5 p. 100. (13) Le 27 mars 1999, la Saskatchewan a fait passer le taux de sa taxe de vente de 7 à 6 p. 100. (14) Harvey Perry (Taxation in Canada, 5e éd., Canadian Tax Paper No. 89, Toronto, LAssociation canadienne détudes fiscales/Canadian Tax Foundation, 1990, p. 174) signale que lAlberta a été la première province à adopter une taxe de vente au détail, mais quelle la supprimée lannée suivante. (15) En réalité, il faudrait aussi tenir compte de la rente économique ou rendement sous forme de dividendes et dintérêts du capital investi ou épargné. (16) Jonathan Kesselman, « Assessing a Federal Tax to Replace the Goods and Services Tax », mémoire déposé devant le Comité permanent des Finances de la Chambre des communes, 8 mars 1994. Voir aussi J. Kesselman, « Payroll Tax in Lieu of GST », Canadian Tax Highlights, Toronto, LAssociation canadienne détudes fiscales/Canadian Tax Foundation, vol. 1, no 12, 21 décembre 1993, p. 89, et J. Kesselman, « Replacing the GST or Retreading It », Options politiques, juin 1994, p. 41-45. (17) Voir Jonathan Kesselman, « Assessing a Direct Consumption Tax to Replace the GST », Revue fiscale canadienne/Canadian Tax Journal, vol. 42, no 3, 1994, p. 709. (18) Par contre, en décembre 1997, à la sortie dune
conférence fédérale-provinciale, le gouvernement fédéral sest dit
prêt à accorder plus de flexibilité aux provinces dans le calcul de limpôt
provincial sur le revenu, sauf, bien entendu, au Québec, qui perçoit déjà
son propre impôt sur le revenu. Les mesures prises afin de laisser une
plus grande marge de manuvre aux provinces ont été annoncées conjointement
par le ministre des Finances et le ministre du Revenu national, lors de
la publication, le 25 janvier 2000 (communiqué 2000-004, (19) Canadian Tax Policy, 3e éd., Canadian Tax Paper No. 103, Toronto, LAssociation canadienne détudes fiscales/Canadian Tax Foundation, 1999, p. 303. (20) On trouvera diverses comparaisons fiscales intéressantes
entre le Canada et les pays du G7 dans le document de Jean-Yves Duclos
et Julie Gingras intitulé Mixing It Up : Directions for Federal
Tax Reform, publié le 15 juin 1999 par lInstitut C.D. Howe (voir (21) Audience du 2 décembre 1999, à Ottawa, dont on retrouve
la transcription en français à (22) http://www.fin.gc.ca/gloss/gloss-f.html#t (23) http://www.fin.gc.ca/tocf/1999/taxexpf.html (24) http://www.fin.gc.ca/budget00/pdf/bpf.pdf (25) http://www.fin.gc.ca/update99/update99-f.pdf (26) http://www.fin.gc.ca/budget00/bpf/bpanc5f.htm#produits (27) http://www.fin.gc.ca/taxstudy/tsrep_f.pdf (28) http://w3.communication.gc.ca/text/pubacc-f.html (29) http://www.oag-bvg.gc.ca/domino/rapports.nsf/html/9916cf.html/$file/9916cf.pdf (30) http://www.ccra-adrc.gc.ca/menu/FmenuKOA.html (31) http://www.kpmg.ca/francais/services/tax/# |