THÉRAPIE GÉNIQUE, MODIFICATION
GÉNÉTIQUE
Rédaction :
TABLE DES MATIÈRES Thérapie génique et
modification génétique THÉRAPIE GÉNIQUE, MODIFICATION GÉNÉTIQUE ET CLONAGE Le présent document offre un aperçu de la thérapie génique, de la modification génétique et du clonage. À notre connaissance, de ces trois pratiques, seule la thérapie génique a été tentée chez les humains. Des recherches approfondies ont toutefois été menées chez les animaux pour la modification génétique et le clonage. Il existe cependant une différence fondamentale : chez les humains, la thérapie génique et la modification génétique poursuivent dabord des objectifs thérapeutiques, alors que ce nest pas le cas pour le clonage. Thérapie génique et modification génétique En biotechnologie, on a recours à ces techniques dans les secteurs agricole et pharmaceutique pour isoler des gènes distincts reconnaissables et les introduire dans des chromosomes étrangers. La modification génétique est lapplication de ces techniques et de techniques similaires aux humains et aux animaux; elle peut se faire de deux manières :
1. La thérapie génique somatique Ce domaine d'étude vise la manipulation de toutes les cellules du corps, sauf les cellules reproductrices. Les effets de la thérapie génique somatique ne sont pas transmis à la génération suivante et, par conséquent, cette thérapie ne pourrait donc pas contribuer à léradication de la maladie. Dans ce genre de thérapie, il pourrait suffire « dinsérer » un gène sain dans les chromosomes dune personne malade, ce qui nest pas encore possible, ou dintroduire le gène à laide dun vecteur permettant lexpression génétique. Il est possible de traiter les maladie récessives(1) de cette manière. La modification dun virus pour faire en sorte quil contienne les gènes nécessaires à la thérapie produit des vecteurs. On introduit ensuite le vecteur dans les cellules de la personne malade, là où se manifeste la maladie. Un telle approche pourrait être utilisée pour le traitement de la fibrose kystique, par exemple. Lexpression du gène sain dans les voies respiratoires atténuerait les symptômes de la maladie. Dans le cas des maladies dominantes(2), il pourrait savérer nécessaire dextraire le gène du chromosome et de le remplacer par un gène sain. Au stade actuel de lévolution biotechnologique, seule linsertion de gènes à laide de vecteurs est possible chez les humains. Même si la thérapie génique somatique en est encore à un stade expérimental, on ne sattend pas quelle devienne un moyen thérapeutique efficace. Les problèmes techniques qui se posent comprennent, entre autres, la méthode dinsertion, laccessibilité au tissu, et la réglementation du produit génique (p. ex., la quantité à produire, comment désactiver lexpression du gène, etc.). 2. La modification génétique des cellules germinales Le deuxième type de modification génétique, quon appelle la modification génétique des cellules germinales, est plus difficile à réaliser sur le plan technique. En fait, certains croient même quelle est impossible. Elle nécessite la manipulation directe des cellules reproductrices ou, plus vraisemblablement, du zygote ou de lembryon. Les cellules ou structures atteintes sont manipulées in vitro (à lextérieur du corps) pour retirer le gène indésirable et introduire le gène voulu dans lADN. Le zygote ou lembryon modifié, jugé dorénavant sain (ou non atteint de la maladie), est transféré dans lutérus de lafemme. Lembryon en développement contiendrait la constitution génétique modifiée dans toutes ses cellules, y compris dans ses cellules reproductrices. La modification serait ainsi transmise aux générations suivantes. La modification des cellules germinales est considérablement plus complexe que la thérapie génique somatique. Comme nous lavons déjà mentionné, théoriquement, la thérapie génique somatique est possible soit par linsertion dun gène, soit par son remplacement. La modification génétique des cellules germinales ne pourrait être effectuée que par le remplacement dun gène, ce qui, nous lavons déjà dit, nest pas encore possible chez les humains. Sans le retrait du gène défectueux, la maladie continuerait dêtre transmise aux génération suivantes. La modification génétique des cellules germinales a été effectuée chez les animaux. Le but de cette percée technologique nest toutefois pas dobtenir des résultats similaires chez les humains. La modification des cellules germinales chez les animaux est effectuée soit pour produire des races « transgéniques » qui offrent un modèle animal dune maladie humaine, soit pour produire des animaux qui donnent des protéines ayant une valeur commerciale. Ces objectifs ne sappliquent pas aux humains. En outre, le taux déchec de linsertion et de la transmission est élevé. La modification génétique des cellules germinales na pas encore été mise à lessai chez les humains. Il existe une solution de rechange simple à la modification des cellules germinales, qui est risquée, pour obtenir le même résultat recherché, cest-à-dire réduire lexpression dun trouble génétique donné dans la population. Il est entendu que la modification génétique des cellules germinales, des zygotes et des embryons ne se ferait, si cétait possible, quune fois que lon aurait déterminé la présence dune anomalie génétique. Il serait beaucoup moins risqué déliminer les cellules, zygotes ou embryons touchés tout en permettant à ceux qui sont génétiquement sains de se développer. On fait valoir quil faut interdire toute modification génétique des cellules germinales afin de prévenir ce quon a appelé lamélioration génétique. Il sagirait là dune utilisation de la modification génétique à des fins non thérapeutiques. Lamélioration génétique est lamélioration dun organisme qui est déjà génétiquement sain. Le clonage est la production dun organisme possédant exactement la même constitution génétique quun autre organisme, vivant ou mort. Ce phénomène se produit couramment dans la nature. Lexemple le plus fréquent de clonage est celui de jumeaux identiques. Ces derniers sont en effet le résultat de la division dun embryon en deux peu de temps après la fertilisation, ce qui constitue un événement assez rare. En théorie, un nombre indéfini de clones peuvent être produits de cette manière. Un autre exemple de clonage naturel est la reproduction asexuée. De nombreux organismes, comme les unicellulaires, se reproduisent simplement en se divisant en deux et dautres, comme les végétaux, sautofécondent. Le clonage artificiel est un produit de la biotechnologie. En 1997, on clonait un mouton et en 1999, on annonçait le clonage de bovins. Par nécessité, on ne clonait que des femelles car on croyait que seules les cellules des tissus reproducteurs des femelles pouvaient être utilisées. On a toutefois démontré quil est également possible de cloner des mâles. En effet, on a réussi à cloner des souris mâles en utilisant des cellules de leur queue. Le processus de clonage actuel seffectue en retirant le noyau dune cellule et en le remplaçant par le noyau dune cellule de lanimal à cloner. Luf est ainsi forcé à se comporter comme sil était fertilisé et à poursuivre son développement comme embryon. On appelle ce processus transfert de noyau dune cellule somatique, mais à vrai dire, il ne produit pas un clone identique. En effet, certaines informations génétiques sont contenues dans des organites que lon appelle mitochondries et qui sont situées à lextérieur du noyau. Au moment du transfert du noyau dune cellule somatique, la cellule dont on a retiré le noyau conserve ses propres mitochondries. Le taux de réussite des techniques de clonage est très bas. Seuls 1 à 2 p. 100 des embryons survivent et naissent, et bon nombre des descendants natteignent jamais lâge adulte. Malgré les faibles chances de réussite, les scientifiques croient au potentiel du clonage pour la recherche médicale et le secteur pharmaceutique. Pour poursuivre la recherche médicale, il est ainsi possible de créer des animaux comportant des mutations génétiques précises qui imitent les maladies humaines. Les animaux qui contiennent la mutation voulue sont ensuite clonés, ce qui évite davoir à recommencer la modification. Les questions morales soulevées par une telle approche sont manifestes. Le secteur pharmaceutique envisage une utilisation similaire de ces techniques génétiques. Des animaux comme les chèvres et les bovins peuvent être génétiquement modifiés puis clonés; ceux-ci contiendraient le codage génétique dune protéine recherchée. On pourrait faire en sorte que la protéine se manifeste dans le lait de lanimal doù elle serait simplement extraite. On ne peut tenir de tels propos pour le clonage humain. Mis à part lamour-propre, le seul avantage du clonage des humains est la constitution dune banque dorganes de rechange. (1) Les maladies récessives résultent de la présence dun gène aberrant sur les deux chromosomes. Les porteurs de caractères récessifs possèdent un gène aberrant et un gène sain. (2) Les maladies dominantes se produisent lorsquun seul gène aberrant est présent, même si son homologue sain se trouve sur lautre chromosome. |