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MR-142F
LES RÉGIMES D'ASSURANCE-MÉDICAMENTS
Rédaction :
Claude Blanchette
TABLE DES MATIÈRES
LES RÉGIMES
DASSURANCE-MÉDICAMENTS
En 1994, le marché des médicaments au Canada était de 9,2 milliards de dollars, dont 68 p. 100 étaient financés par le secteur privé. Cette année-là, les provinces ont dépensé 2,7 milliards de dollars à ce chapitre, ce qui représentait 32 p. 100 de toutes les dépenses relatives aux médicaments. Cest à lÎle-du-Prince-Édouard que les dépenses par habitant étaient les plus élevées, soit 366,34 $, alors que cest en Alberta quelles étaient les plus faibles, soit 266,53 $; la moyenne canadienne sétablissait à 313,94 $. Dans toutes les provinces de lest, ces dépenses étaient plus élevées que dans les provinces de louest.
Tableau 1
Source : Dépenses nationales de santé au Canada, 1975-1994, Rapport complet, Santé Canada, janvier 1996.
La Loi canadienne sur la santé ne prévoit pas de normes nationales concernant les médicaments dordonnance. Chaque province a son propre régime dassurance-médicaments, qui est principalement destiné aux personnes âgées, aux assistés sociaux et aux personnes à faible revenu. Avant ladoption dun régime dassurance-médicaments par le Québec en janvier 1997, aucune province noffrait de protection universelle. Par conséquent, la majorité des Canadiens ont recours à des régimes dassurance-médicaments privés pour réduire leurs frais à cet égard. Selon lAssociation canadienne des compagnies dassurances de personnes inc., environ 21 p. 100 de la population canadienne, soit 5,6 millions de personnes, jouissent de la protection de régimes supplémentaires de soins de santé et de soins dentaires offerts par un certain nombre de programmes gouvernementaux(1). Dix-huit millions de personnes, soit 60 p. 100 de la population, sont protégés par des régimes privés, tandis que 13 p. 100 des Canadiens, soit 3,6 millions de personnes, nont aucune protection(2). Le diagramme 1 indique la répartition des dépenses relatives aux médicaments par les secteurs publics et privés en 1994, selon la province.
Diagramme 1 Répartition des dépenses de médicaments
dans les différentes provinces
On peut voir que le secteur public joue un rôle relativement important en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et à Terre-Neuve; dans les territoires, cest le secteur public qui assume les dépenses les plus importantes. Au Manitoba, à lÎle-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, la part des dépenses relatives aux médicaments assumée par lÉtat est plus faible quailleurs. Toutes les provinces ont un régime dassurance-médicaments pour les personnes âgées de 65 ans et plus(3). Terre-Neuve est la seule province qui naccorde des indemnités quaux personnes âgées touchant le supplément de revenu garanti (SRG); toutes les autres versent des indemnités à toutes les personnes âgées, avec ou sans cotisation, coassurance ou franchise, tout en accordant un traitement préférentiel aux personnes qui touchent le SRG ou qui ont un faible revenu. Le tableau 2 indique que toutes les provinces, mais non les territoires, demandent aux personnes âgées dassumer une part des coûts. La plupart des provinces ont des régimes dassurance-médicaments pour les personnes âgées qui sont administrés par lÉtat. Les provinces de lAlberta et du Nouveau-Brunswick veillent à ce que toutes les personnes âgées puissent obtenir une assurance de la Croix-Bleue. En Alberta, toutes les personnes âgées font partie du même groupe dassurés que les autres résidants non inscrits collectivement à la Croix-Bleue; le gouvernement albertain paie la cotisation des personnes âgées(4), mais sa part des coûts est la même que pour les autres Albertains assurés. Au Nouveau-Brunswick, les personnes de 65 ans et plus qui touchent le SRG ou dont le revenu est inférieur à un certain montant sont admissibles à la protection du régime provincial; les autres personnes de 65 ans et plus peuvent acheter une assurance suivant le principe de la mise en commun négociée par le gouvernement avec la Croix-Bleue du Canada atlantique. Le Nouveau-Brunswick, le Québec, lOntario et la Saskatchewan demandent aux assistés sociaux dassumer une partie du coût du régime. La Nouvelle-Écosse dispose dun programme spécial pour les personnes handicapées et leur famille. LOntario a établi un programme pour aider les familles dont les dépenses relatives aux médicaments sont élevées par rapport à leur revenu. Le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest fournissent les médicaments aux personnes souffrant dune maladie considérée comme chronique. Le Manitoba, la Saskatchewan, la Colombie-Britannique et, maintenant le Québec, ont élargi ladmissibilité de leurs régimes provinciaux dassurance-médicaments à tous les résidants. Il ny a quau Québec que ladhésion au régime est obligatoire; tous les résidants doivent participer à un régime dassurance-médicaments et seuls ceux qui nont pas accès à un régime privé doivent être assurés par un régime géré par la province(5).
*AS=assistés sociaux; /F/A=par famille par année; P=personne, M=mois (1) Peut aussi inclure les veufs, les
veuves, les conjoints et les personnes à charge.
*AS=assistés sociaux; /F/A=par famille par année; P=personne; M=mois (1) Peut aussi comprendre les veufs et les
veuves, les conjoints et les personnes à charge.
(1) Sont inclus les programmes provinciaux pour les personnes âgées et les bénéficiaires daide sociale, les régimes dindemnisation des accidentés du travail et les dépenses fédérales. (2) Mémoire présenté au Comité permanent des finances de la Chambre des communes, Association canadienne des compagnies dassurances de personnes inc., décembre 1995. (3) Les personnes âgées de 60 à 64 ans (au Québec et dans les Territoires du Nord-Ouest), les veufs et les veuves (Alberta) et les personnes à charge peuvent également être inclus. (4) Sont également assurés les conjoints et les personnes à charge ainsi que les veufs et les veuves admissibles qui ont entre 55 et 64 ans et les personnes à leur charge. (5) Seules les personnes âgées de 65 ans et plus peuvent choisir entre le régime privé et le régime public; ils ne peuvent profiter des deux. |