PROJET DE LOI C-56 : LOI
CONCERNANT
LA PROCRÉATION ASSISTÉE
Rédaction :
Monique Hébert, Division du droit et du gouvernement
Nancy Miller Chenier, Division des affaires politiques et sociales
Sonya Norris, Division des sciences et de la technologie
Le 27 mai 2002
HISTORIQUE DU PROJET DE LOI C-56
CHAMBRE DES COMMUNES |
SÉNAT |
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Étape du projet de loi | Date | Étape du projet de loi | Date |
Première lecture : | 9 mai 2002 | Première lecture : | |
Deuxième lecture : | 28 mai 2002 | Deuxième lecture : | |
Rapport du comité : | Rapport du comité : | ||
Étape du rapport : | Étape du rapport : | ||
Troisième lecture : | Troisième lecture : |
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TABLE DES MATIÈRES
A. Déclaration de principes (article 2)
B. Définitions et application (articles 3 et 4)
C. Actes interdits et activités réglementées (articles 5 à 13)
D. Renseignements personnels et accès à linformation (articles 14 à 19)
E. Responsabilités du Ministre (article 20)
F. Agence canadienne de contrôle de la procréation assistée (articles 21 à 39)
G. Mise en uvre (articles 40 à 44)
H. Inspection et contrôle dapplication (articles 45 à 59)
I. Infractions (articles 60 à 64)
J. Règlements (articles 65 à 67)
K. Accords déquivalence (articles 68 et 69)
L. Examen parlementaire (article 70)
M. Disposition transitoire (article 71)
N. Modifications corrélatives (articles 72 à 77)
O. Entrée en vigueur (article 78)
BRÈVE CHRONOLOGIE DES MESURES PRISES PAR LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL
PROJET DE LOI C-56 : LOI
CONCERNANT
LA PROCRÉATION ASSISTÉE*
Le projet de loi C-56 : Loi concernant la procréation assistée, a été présenté par le ministre de la Santé à la Chambre des communes le 9 mai 2002. Se fondant sur le pouvoir du gouvernement fédéral en matière de droit criminel, cette loi interdira certaines activités et réglementera dautres activités relatives à la reproduction humaine assistée et à des recherches connexes. Le gouvernement a indiqué que cette loi exhaustive protégera la santé et la sécurité des Canadiens qui ont recours à la procréation assistée (PA), interdira les pratiques inacceptables et réglementera les activités de PA et les recherches connexes.
Depuis 1989, année où le gouvernement fédéral a créé la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction, le Canada tente de définir les contrôles législatifs et réglementaires à mettre en place pour régir la PA. En 1993, la Commission royale a présenté son rapport final, Un virage à prendre en douceur,qui recommandait de procéder immédiatement à la réglementation des activités visées pour protéger les intérêts de tous les Canadiens. En 1995, le ministre de la Santé a annoncé un moratoire volontaire provisoire visant plusieurs activités préoccupantes, notamment le clonage humain et la rémunération des mères porteuses. Le projet de loi C-47 : Loi concernant les techniques de reproduction humaine et les opérations commerciales liées à la reproduction humaine, présenté au Parlement en 1996, aurait interdit certaines activités, mais naurait pas établi de mécanisme clair de réglementation dautres activités pouvant être réalisées dans certaines conditions prescrites. Ce projet de loi est mort au Feuilleton lorsque des élections générales ont été déclenchées en 1997.
Le 3 mai 2001, le ministre de la Santé a invité le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes à procéder à un examen exhaustif des Propositions relatives au projet de loi régissant lassistance à la procréation. En décembre 2001, le Comité de la santé a déposé son rapport; parmi les nombreuses mesures recommandées, il était proposé de présenter un projet de loi en priorité.
Le projet de loi C-56 : Loi sur la procréation assistée (titre abrégé), comprend un bon nombre mais non la totalité des recommandations du Comité. Une mesure importante recommandée par le Comité et reprise dans le projet de loi est la création dun organisme réglementaire chargé de donner les autorisations, dassurer une surveillance et dappliquer la Loi. Cette loi interdira une série dactivités que beaucoup de Canadiens considèrent contraires à la dignité humaine ou aux valeurs sociétales et en permettrait dautres, sous réserve de la supervision et de la réglementation du gouvernement.
A. Déclaration de principes (article 2)
Larticle 2 du projet de loi énonce six principes qui sappliquent à la réglementation de la Loi concernant la procréation assistée :
la prise de mesures visant à la protection et à la promotion de la santé, de la sécurité, de la dignité et des droits des êtres humains constitue le moyen le plus efficace de garantir les avantages que présentent pour les individus et la société en général la procréation assistée et la recherche dans ce domaine;
la santé et le bien-être des enfants issus des techniques de procréation assistée doivent prévaloir dans les décisions concernant lusage de celles-ci;
si ces techniques concernent lensemble de notre société, elles visent davantage les femmes que les hommes;
il faut encourager et mettre en pratique le principe selon lequel lutilisation de ces techniques est subordonnée au consentement libre et éclairé de la personne qui y a recours;
la commercialisation des fonctions reproductives de la femme et de lhomme ainsi que lexploitation des femmes, des hommes et des enfants à des fins commerciales soulèvent des questions de santé et déthique qui en justifient linterdiction;
il importe de préserver et de protéger lindividualité et la diversité humaines et lintégrité du génome humain.
Étant énoncés dans le corps du projet de loi et non pas simplement dans un préambule, ces principes ont une force légale plus grande.
B. Définitions et application (articles 3 et 4)
Larticle 3 contient la plupart des définitions applicables au projet de loi. Il définit des termes essentiels comme « donneur », « embryon », « ftus » et « embryon in vitro », et plusieurs termes scientifiques comme « chimère », « génome », « clone humain » et « hybride ». Ces définitions précises sont importantes pour mieux comprendre de nombreux articles du projet de loi, surtout en ce qui concerne les actes « interdits » et les activités « réglementées ».
Larticle 4 indique que la Loi lie le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux.
C. Actes interdits et activités réglementées (articles 5 à 13)
Le projet de loi crée deux grandes catégories dactivités :
les « actes interdits », qui ne doivent pas être accomplis, quelles que soient les circonstances;
les « activités réglementées », qui ne peuvent être exercées que conformément à la Loi et au règlement.
Larticle 5 énumère la plupart des actes quinterdit spécifiquement la nouvelle Loi. Les autres actes interdits (notamment ceux qui portent sur la maternité de substitution, lachat et la vente de gamètes et dembryons humains, lutilisation de matériel humain sans autorisation et lacquisition de gamètes de mineurs) sont visés aux articles 6 à 9.
Larticle 5 interdit les actes suivants :
créer un clone humain pour la reproduction ou à des fins thérapeutiques (al. 5(1)a));
créer un embryon in vitro à des fins autres que la création dun être humain ou que lapprentissage ou lamélioration des techniques de procréation assistée (al. 5(1)b));
créer un embryon à partir de tout ou partie dune cellule prélevée sur un embryon ou un ftus dans lintention de créer un être humain ou encore le transplanter dans un être humain (al. 5(1)c));
conserver un embryon en dehors du corps dune femme pendant plus de 14 jours, compte non tenu de toute période au cours de laquelle son développement est suspendu (al. 5(1)d));
choisir le sexe de lembryon sauf pour prévenir, diagnostiquer ou traiter des maladies ou des anomalies liées au sexe (al. 5(1)e));
modifier la lignée germinale, cest-à-dire modifier le génome dune cellule dun être humain ou dun embryon in vitro de manière à rendre la modification transmissible aux descendants (al. 5(1)f));
transplanter lovule, le spermatozoïde, lembryon ou le ftus dune autre forme de vie dans un être humain (al. 5(1)g));
utiliser du matériel reproductif humain qui est ou a été transplanté dans un individu dune autre forme de vie avec lintention de créer un être humain (al. 5(1)h));
créer une chimère(1) ou la transplanter dans un être humain ou dans un individu dune autre forme de vie (al. 5(1)i));
créer un hybride(2) en vue de la reproduction ou transplanter un hybride dans un être humain ou dans un individu dune autre forme de vie (al. 5(1)j)).
Les paragraphes 5(2) et (3) interdisent doffrir daccomplir un de ces actes interdits ou de faire de la publicité à son égard et de rétribuer ou doffrir de rétribuer une personne pour quelle laccomplisse.
Le paragraphe 6(1) interdit de rétribuer une personne de sexe féminin pour quelle agisse à titre de mère porteuse, doffrir de verser la rétribution ou de faire de la publicité pour le versement dune telle rétribution. Le paragraphe 6(2) interdit daccepter dêtre rétribué pour obtenir les services dune mère porteuse, doffrir dobtenir ces services moyennant rétribution ou de faire de la publicité pour offrir dobtenir de tels services. Le paragraphe 6(3) interdit de rétribuer une personne à titre dintermédiaire pour quelle obtienne les services dune mère porteuse, doffrir de verser cette rétribution ou de faire de la publicité pour le versement dune telle rétribution. Le paragraphe 6(4) dispose que nul ne peut induire une personne de sexe féminin à devenir mère porteuse ni lui conseiller de le devenir sil a des motifs de croire quelle a moins de 18 ans. Nul ne peut non plus pratiquer un acte médical pour aider une telle personne à devenir mère porteuse.
Le paragraphe 7(1) interdit dacheter ou doffrir dacheter des ovules ou des spermatozoïdes, ou de faire de la publicité pour un tel achat. Le paragraphe 7(2) interdit non seulement dacheter ou doffrir dacheter un embryon in vitro ou de faire de la publicité pour un tel achat, mais encore de vendre ou doffrir de vendre un embryon in vitro ou de faire de la publicité pour une telle vente. Le paragraphe 7(3) élargit linterdiction et interdit dacheter ou doffrir dacheter des cellules humaines ou des gènes humains, ou de faire de la publicité pour un tel achat, avec lintention de les utiliser pour la création dun être humain. Enfin, le paragraphe 7(4) indique quest assimilé au fait dacheter ou de vendre le fait dacquérir ou de disposer en échange de biens ou services.
Larticle 8 prévoit que consentement écrit du donneur est nécessaire pour lemploi de matériel reproductif humain ou dembryons in vitro. Les règlements établiront la forme et la nature du consentement. Plus précisément, le paragraphe 8(1) interdit dutiliser du matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon sans le consentement écrit du donneur. Le paragraphe 8(2) interdit de prélever du matériel reproductif humain sur un donneur après sa mort dans le but de créer un embryon sans le consentement écrit du donneur. Le paragraphe 8(3) interdit dutiliser un embryon in vitro sans le consentement écrit du donneur.
Enfin, larticle 9 dispose que nul ne peut obtenir lovule ou le spermatozoïde dune personne de moins de 18 ans ni utiliser un tel ovule ou spermatozoïde, sauf pour le conserver ou pour créer un être humain qui sera élevé par cette personne.
Les articles 10 à 12 interdisent à quiconque daccomplir une « activité réglementée » à moins que cette activité ne soit permise par une autorisation et exercée en conformité avec les règlements. Les activités réglementées sont les suivantes :
modifier, manipuler ou traiter du matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon (par. 10(1));
modifier, manipuler, traiter ou utiliser un embryon in vitro (par. 10(2));
obtenir, conserver, céder, éliminer, importer ou exporter soit tout ou partie dun ovule ou dun spermatozoïde dans le but de créer un embryon, soit un embryon in vitro dans nimporte quel but (par. 10(3));
combiner une partie ou une proportion du génome humain prévues par règlement avec une partie du génome dune espèce prévue par règlement (par. 11);
rembourser les frais supportés a) par un donneur pour le don dun ovule ou dun spermatozoïde, b) par quiconque pour lentretien ou le transport dun embryon in vitro, ou c) par une mère porteuse pour agir à ce titre, et il est interdit de rembourser ces frais sils ne font pas lobjet dun reçu (par. 12(1) et (2)).
De plus, larticle 13 interdit dexercer une activité réglementée dans un établissement donné, qui nest pas visé par une autorisation pour lexercice de cette activité.
D. Renseignements personnels et accès à linformation (articles 14 à 19)
Ces articles portent principalement sur la collecte de renseignements sur la santé et leur conservation dans un registre de renseignements médicaux personnels. Les renseignements médicaux, définis à larticle 2, portent sur lidentité, les caractéristiques personnelles, linformation génétique et les antécédents médicaux de trois catégories de personnes : les donneurs de matériel reproductif humain ou dembryons in vitro, les personnes qui ont eu recours à une technique de procréation assistée et les personnes qui sont issues dune telle technique. Les renseignements médicaux portent également sur la garde du matériel reproductif humain ou de lembryon in vitro donnés ainsi que sur lutilisation qui en est faite.
Les articles 14 à 16 énoncent les exigences des autorisations en matière de renseignements médicaux. Le paragraphe 14(1) dispose quil est interdit au titulaire dune autorisation daccepter un don ou dexercer une activité réglementée sans avoir au préalable les renseignements médicaux prévus par règlement. Lalinéa 14(2)a) dispose que le titulaire dune autorisation est tenu dinformer par écrit les personnes concernées des exigences relatives à la conservation, à lutilisation, à la fourniture et à la destruction du matériel ou de lembryon in vitro et à la rétention, à lutilisation, à la communication et à la destruction des renseignements médicaux avant daccepter un don ou des renseignements médicaux. Les alinéas 14(2)b) et c) exigent que le titulaire dune autorisation mette, dans la mesure prévue par règlement, des services de consultation à la disposition des personnes concernées et quil obtienne le consentement écrit des personnes concernées en ce qui concerne le traitement du matériel reproductif, des embryons et des renseignements médicaux.
Les articles 15 et 16 établissent les circonstances dans lesquelles des renseignements médicaux peuvent ou doivent être communiqués. Larticle 16 établit en plus les circonstances dans lesquelles de telles informations peuvent ou doivent être détruites.
Larticle 17 dispose que lAgence canadienne de contrôle de la procréation assistée, créée en vertu de larticle 21, tiendra un registre où figurent les renseignements médicaux prévus par la Loi.
En vertu du paragraphe 18(1), lAgence peut utiliser les renseignements médicaux ainsi que les autres renseignements relatifs aux activités réglementées pour la mise en oeuvre et le contrôle dapplication de la Loi ou pour la détermination des risques pour la santé et la sécurité, des violations possibles ou réelles des droits de la personne ou des problèmes déthique relatifs à la procréation assistée. Les paragraphes 18(2) et (7) énoncent les circonstances dans lesquelles lAgence peut ou doit communiquer des renseignements médicaux sous sa garde et les conditions de la communication. En règle générale, les renseignements médicaux sur un donneur doivent demeurer confidentiels et ne peuvent être communiqués quavec le consentement écrit de lintéressé (18(2)). Cependant, cette règle est assortie dexemptions telles que les suivantes :
lAgence doit communiquer, sur demande, les renseignements médicaux sur le donneur aux personnes ayant recours à une technique de procréation assistée ainsi quaux personnes qui sont issues dune telle technique et à leurs descendants, mais la communication de lidentité du donneur ou de renseignements susceptibles de servir à lidentifier ne peut être faite quavec son consentement écrit (par. 18(3));
lAgence doit fournir les renseignements sur le lien de parenté qui existe entre deux personnes qui ont lieu de croire quelles sont génétiquement parentes à lissue dune procréation assistée, si elles demandent de tels renseignements par écrit (par. 18(4));
lAgence doit communiquer les renseignements médicaux pour se conformer à des exigences dordre judiciaire ou dans la mesure où lexige une disposition dun texte législatif fédéral ou provincial portant sur la santé et la sécurité mentionné dans les règlements (par. 18(5));
lAgence peut communiquer des renseignements médicaux sauf lidentité dune personne ou des renseignements susceptibles de servir à identifier une personne à des fins de recherche scientifique ou statistique (par. 18(7)).
Larticle 19 indique la nature des renseignements que lAgence est tenue de mettre à la disposition du public. Il sagit des renseignements réglementaires qui peuvent comprendre des informations concernant la Loi, lAgence, les instructions impératives données par le Ministre, les activités relatives aux autorisations, les résultats compilés de techniques de procréation assistée, des mesures destinées à prévenir ou à limiter les menaces pour la santé ou la sécurité des personnes découlant des activités réglementées, des accords dapplication, des accords déquivalence, et des rapports et documents de contrôle et dévaluation des progrès pertinents. Les modalités et la manière dont les renseignements doivent être mis à la disposition du public seront établies par règlement.
E. Responsabilités du Ministre (article 20)
Le Ministre est responsable de la politique du gouvernement du Canada en matière de procréation assistée et de toute autre question connexe, ainsi que de lAgence.
F. Agence canadienne de contrôle de la procréation assistée (articles 21 à 39)
Larticle 21 porte création de lAgence canadienne de contrôle de la procréation assistée (lAgence), dotée de la personnalité morale, dont le siège social est situé au Canada en un lieu désigné par le gouverneur en conseil. Les objectifs de lAgence, énoncés à larticle 22, consistent à :
à protéger et à promouvoir la santé et la sécurité ainsi que la dignité humaine et les droits de la personne au Canada;
à promouvoir lapplication de principes déthique.
En vertu de larticle 23, lAgence est tenue dexercer ses pouvoirs dune manière compatible avec les principes établis dans la déclaration de larticle 2.
Le paragraphe 24(1) énonce les pouvoirs de lAgence, à savoir :
exercer des pouvoirs relatifs aux autorisations;
conseiller le Ministre;
surveiller et analyser lévolution du dossier de la procréation assistée au Canada et à létranger;
consulter des personnes ou des organisations;
obtenir, analyser et gérer les renseignements médicaux prévus par la Loi;
informer le public et les milieux professionnels;
désigner des inspecteurs et des analystes;
exercer toutes autres attributions qui sont nécessaires à la réalisation de sa mission.
En vertu du paragraphe 24(2), à la demande du Ministre, lAgence fournit à ce dernier des conseils en matière de procréation assistée, des renseignements médicaux autres que lidentité dune personne, et des renseignements généraux sur son administration et sa gestion. En vertu de larticle 25, le Ministre peut donner à lAgence des instructions impératives en matière dorientation en ce qui concerne lexercice de ses pouvoirs; ces instructions, auxquelles lAgence doit se conformer, nont pas deffet sur les questions relatives à des personnes déterminées dont lAgence est déjà saisie.
Les articles 26 à 32 portent sur les critères de nomination, les mandats, la composition, la rémunération et les responsabilités du conseil dadministration de lAgence. Le conseil est composé dau plus 13 membres, dont le président du conseil et le président-directeur-général. Les administrateurs doivent, dans la mesure du possible, représenter une variété de milieux et de disciplines utiles à la mission de lAgence et ils exercent leurs fonctions à temps partiel; ils sont nommés pour un mandat dau plus trois ans (art. 26). Le conseil dadministration tient un minimum de deux réunions par an (art. 27). Le sous-ministre de la Santé, ou son substitut, et la personne choisie, en leur sein, par les sous-ministres des ministères responsables de la santé dans les provinces et territoires, ou le substitut de cette personne choisi par eux, peuvent assister aux réunions du conseil dadministration et participer aux délibérations (art. 28).
Larticle 30 charge le conseil dadministration dassurer la direction générale de lAgence et notamment de fournir des conseils au Ministre, dapprouver les objectifs et les politiques opérationnelles et le budget et dévaluer le rendement de lAgence.
En vertu de larticle 33, le conseil dadministration peut constituer des groupes consultatifs composés de ses membres et dautres personnes et chargés détudier toute question quil leur soumet et de présenter un rapport et des recommandations à cet égard.
Le président du conseil et le président-directeur-général de lAgence sont nommés par le gouverneur en conseil, le premier pour un mandat renouvelable dau plus trois ans, le second pour un mandat renouvelable dau plus cinq ans (art. 34 et 36).
G. Mise en uvre (articles 40 à 44)
Le paragraphe 40(1) donne à lAgence la responsabilité de délivrer des autorisations concernant les activités réglementées. Ce pouvoir doit être exercé conformément aux règlements. Le paragraphe 40(2) précise que les autorisations visant lutilisation dembryons in vitro à des fins de recherche ne peuvent être délivrées que si lAgence est convaincue que cette utilisation est nécessaire pour la recherche en cause. Le paragraphe 40(3) traite de la délivrance des autorisations pour des essais cliniques tandis que le paragraphe 40(4) précise que chaque autorisation doit porter le nom de la personne désignée comme responsable dassurer lobservation de la Loi. Aux termes du paragraphe 40(5), lAgence peut délivrer une autorisation au propriétaire dun établissement qui sera utilisé pour la réalisation dune activité réglementée par un autre titulaire dune autorisation. Enfin, le paragraphe 40(6) permet à lAgence dassortir toute autorisation de conditions, soit au moment de la délivrance des autorisations, soit par la suite.
Les articles 41 et 42 permettent la modification, le renouvellement, la suspension et la révocation des autorisations, conformément aux règlements. Larticle 43 dispose que lAgence, dans lexercice de ses pouvoirs de délivrance des autorisations, peut prendre en compte les renseignements et les observations qui lui sont fournis par quiconque et demander conseil à des experts. Ces renseignements et ces observations peuvent être communiqués sur demande au titulaire de lautorisation ou au demandeur de même quau public. Cependant, les renseignements qui servent à identifier les donneurs, les personnes ayant eu recours à une technique de procréation assistée ou les personnes qui sont issues dune telle technique ne peuvent être communiqués, sauf au demandeur ou au titulaire dune autorisation sil est établi quils en ont besoin pour appuyer leur demande. Les personnes qui fournissent de bonne foi des renseignements à lAgence relativement à une demande dautorisation bénéficient de limmunité, au civil comme au pénal, en ce qui a trait aux renseignements fournis.
Le paragraphe 44(1) accorde à lAgence le pouvoir de prendre les mesures raisonnables pour prévenir ou limiter la menace que lexercice dune activité réglementée constitue ou est susceptible de constituer pour la santé et la sécurité humaines. Ainsi, lAgence peut autoriser linspecteur à prendre la direction de létablissement en question, et les frais engagés par linspecteur sont à la charge du titulaire de lautorisation (par. 44(2) et 44(3)). Aux termes du paragraphe 44(4), la personne qui agit dans le cadre de cet article nencourt, jusquà preuve de mauvaise foi, aucune responsabilité personnelle pour les actes qui en découlent.
H. Inspection et contrôle dapplication (articles 45 à 59)
Larticle 45 contient les définitions des termes « document » et « matériel » qui sappliquent à cette partie du projet de loi (inspection et contrôle dapplication) de même quaux pouvoirs de réglementation énoncés à larticle 65.
Larticle 46 autorise lAgence à désigner des inspecteurs pour lapplication de la Loi. Les inspecteurs doivent obligatoirement être des fonctionnaires fédéraux, provinciaux ou territoriaux(3) ou des personnes ayant les qualifications précisées par règlement.
Larticle 47 énumère les divers pouvoirs des inspecteurs, qui sappliquent uniquement aux activités réglementées. Larticle 48 traite des mandats nécessaires pour la visite des habitations; larticle 49 porte sur les fausses déclarations et lentrave à laction de linspecteur; larticle 50 traite de la saisie, de lentreposage et du transfert du matériel ou de documents. Aux termes du paragraphe 51(1), le saisi peut, dans les 60 jours, demander la restitution du matériel ou des documents saisis, et un juge de la cour provinciale peut rendre une ordonnance de restitution immédiate ou différée conformément aux critères énoncés aux paragraphes 51(2) et 51(3). Larticle 52 énonce les cas où le matériel et les documents saisis sont confisqués au profit de la Couronne et précise quil incombe à lAgence dordonner les modalités de la disposition. À cet égard, aux termes de larticle 54, lAgence doit faire des efforts utiles pour préserver les spermatozoïdes, les ovules et les embryons in vitro viables qui sont saisis. Leur disposition ne peut se faire :
quaprès avoir obtenu le consentement du donneur, dans le cas du matériel reproductif humain, ou celui du responsable, au sens des règlements, dans tous les autres cas;
quen observant les modalités prévues par règlement, si lAgence nest pas en mesure didentifier ou de joindre le donneur ou le responsable.
Si le donneur ou le responsable ne donnent pas leur consentement, lAgence peut, aux termes du paragraphe 54(3), leur remettre le matériel ou en disposer selon les modalités réglementaires.
Les articles 55 à 57 traitent de la désignation et du rôle des analystes ainsi que de lutilisation du certificat de lanalyste dans les poursuites criminelles.
Aux termes de larticle 58, lAgence peut, pour le contrôle dapplication de la Loi, conclure des accords avec tout ministère ou organisme fédéral, provincial ou territorial ou avec les organismes chargés de faire respecter la Loi. Larticle 59 autorise lAgence à fournir de laide pour les enquêtes et les poursuites relatives à toute infraction à la Loi.
I. Infractions (articles 60 à 64)
Aux termes de larticle 60, quiconque contrevient aux articles 5 à 9 (actes interdits) commet une infraction et encourt, sur déclaration de culpabilité par mise en accusation, une amende maximale de 500 000 $ et un emprisonnement maximal de dix ans, ou lune de ces peines. Le contrevenant reconnu coupable par procédure sommaire encourt une amende maximale de 250 000 $ et un emprisonnement maximal de quatre ans, ou lune de ces peines.
Larticle 61 dispose que quiconque contrevient aux autres dispositions de la Loi, aux règlements ou aux conditions dune autorisation commet une infraction et encourt, sur déclaration de culpabilité, par mise en accusation, une amende maximale de 250 000 $ et un emprisonnement maximal de cinq ans, ou lune de ces peines. Le contrevenant reconnu coupable par procédure sommaire encourt une amende maximale 100 000 $ et un emprisonnement maximal de deux ans, ou lune de ces peines.
Larticle 62 accorde au tribunal qui prononce la sentence le pouvoir dordonner la confiscation et la disposition de tout matériel ou de tous documents liés à linfraction. De plus, à la demande du procureur général du Canada, le tribunal qui prononce la sentence peut interdire au contrevenant tout acte qui pourrait entraîner la perpétration dune infraction à la Loi.
Il est nécessaire dobtenir le consentement du procureur général du Canada avant dengager des poursuites pour infraction à la Loi (art. 63).
Aux termes de larticle 64, lAgence peut porter à la connaissance des « parties intéressées » y compris les ordres professionnels ou les organismes disciplinaires constitués sous le régime dune loi fédérale, provinciale ou territoriale lidentité des personnes inculpées dinfraction à la Loi ou à propos desquelles il existe des motifs raisonnables de croire quelles ont violé un code de déontologie.
J. Règlements (articles 65 à 67)
Larticle 65 fait état des pouvoirs en matière de réglementation du gouverneur en conseil. Des règlements peuvent être pris relativement à 26 points distincts, dont la plupart sont complémentaires à des dispositions précises de la Loi. Notamment, le gouverneur en conseil peut prendre des règlements :
définissant « donneur » pour ce qui est dun embryon in vitro (alinéa 65(1)a));
concernant le consentement requis pour lutilisation du matériel reproductif humain ou dun embryon in vitro, ou le prélèvement de matériel reproductif humain au titre de larticle 8 (c.-à-d. utiliser du matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon ou utiliser un embryon in vitro à quelque fin que ce soit) (al. 65(1)b));
désignant les activités réglementées ou catégories dactivités réglementées qui peuvent faire lobjet dune autorisation aux termes des articles 10 et 11 (c.-à-d. modifier, manipuler ou traiter du matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon; modifier, manipuler, traiter ou utiliser un embryon in vitro; conserver, céder, importer, etc. un embryon in vitro à quelque fin que ce soit, ou des spermatozoïdes ou des ovules humains dans le but de créer un embryon; ou combiner une partie du génome humain avec une partie du génome dune autre espèce) (al. 65(1)c));
concernant les frais raisonnables qui peuvent faire lobjet dun remboursement dans le cadre de larticle 12 (c.-à-d. aux donneurs, aux mères porteuses et relativement à lentretien ou au transport dembryons in vitro) (al. 65(1)e));
concernant les conditions applicables aux autorisations (al. 65(1)g));
concernant la délivrance dautorisations pour les essais cliniques touchant une activité réglementée visés au paragraphe 40(3), la façon de procéder à ces essais et les questions connexes liées au consentement (al. 65(1)h));
concernant la délivrance, la modification, le renouvellement, la suspension, le rétablissement et la révocation des autorisations (al. 65(1)j));
concernant la collecte, lutilisation et la communication des renseignements médicaux (al. 65(1)n));
concernant les services de consultation qui doivent être mis à la disposition des personnes concernées par le titulaire dune autorisation dans le cadre de lalinéa 14(2)b) relativement au don de matériel reproductif humain ou dun embryon in vitro ou à la communication de renseignements médicaux (al. 65(1)o));
concernant la destruction, par les titulaires dune autorisation, de renseignements médicaux, de matériel reproductif humain ou dembryons in vitro dans le cadre des paragraphes 16(2) ou 16(3) (al. 65(1)r));
précisant les renseignements qui doivent être mis à la disposition du public dans le cadre de larticle 19 et les modalités afférentes (al. 65(1)t));
précisant la façon dont lAgence doit disposer du matériel reproductif humain, de tout ou partie dembryons in vitro ou de ftus pour lapplication des paragraphes 54(2) ou 54(3) (al. 65(1)x));
fixant une date dexpiration relativement aux activités réglementées maintenues en vertu dune clause dantériorité qui peuvent être exercées sans une autorisation, aux termes de larticle 71 (al. 65(1)y));
exemptant des activités réglementées ou des catégories dactivités réglementées de lapplication de la Loi, sous réserve des conditions fixées (al. 65(1)z)).
Conformément aux paragraphes 65(2) à 65(4), les règlements peuvent incorporer tout document par renvoi, y compris toute modification qui y est apportée; cependant, lincorporation par renvoi dun document dans un règlement ne lui confère pas pour autant, pour lapplication de la Loi sur les textes réglementaires, valeur de règlement. De plus, toute modification apportée dans une seule langue officielle au document incorporé par renvoi avec ses modifications successives dans les deux langues officielles ne peut être incorporée tant quelle nest pas apportée dans lautre langue.
Larticle 66 traite de létude des règlements faite par le Parlement. Sous réserve des exceptions mentionnées à larticle 67, le Ministre doit, aux termes de larticle 66, déposer tout projet de règlement devant les deux chambres du Parlement. Le projet peut être renvoyé au comité compétent de chaque chambre, qui dispose dun délai de 60 jours civils pour lexaminer et faire connaître ses conclusions. Le règlement peut être pris à lexpiration de ce délai ou, si elle est antérieure, à la date où les comités des deux chambres du Parlement ont présenté leur rapport. Sil nest pas tenu compte des recommandations du comité de lune ou lautre chambre, le Ministre dépose à la chambre une déclaration énonçant les motifs sur lesquels se fonde cette décision. Il nest pas nécessaire de déposer de nouveau le projet de règlement devant le Parlement, même sil a subi des modifications.
Cependant, aux termes de larticle 67, lobligation de dépôt devant le Parlement ne sapplique pas si le Ministre estime que le projet de règlement napporte pas de modification de fond notable à des règlements existants ou que la prise du règlement doit se faire sans délai en vue de protéger la santé ou la sécurité humaines. Dans ces cas, le Ministre doit déposer devant les deux chambres du Parlement une déclaration énonçant les motifs sur lesquels il se fonde.
K. Accords déquivalence (articles 68 et 69)
Aux termes des articles 68 et 69, les provinces et les territoires peuvent adopter leurs propres lois et règlements concernant la reproduction humaine assistée pour autant que ceux-ci sont équivalents aux dispositions précisées de la Loi. Cependant, des accords déquivalence ne peuvent être conclus relativement aux actes interdits visés par les articles 5 à 9 (contrairement aux activités réglementées visées par les art. 10 à 13).
Plus précisément, selon larticle 68, le gouverneur en conseil peut déclarer que certains articles de la Loi ne sappliquent pas dans une province ou un territoire si le Ministre et le gouvernement provincial ou territorial conviennent par écrit quil existe des lois équivalentes dans la province ou le territoire en question. La durée de laccord ne peut dépasser cinq ans, mais celui-ci peut être renouvelé. Cependant, lAgence peut toujours prendre des mesures pour prévenir ou limiter la menace que lexercice dune activité réglementée constitue pour la santé et la sécurité humaines. En outre, même si des accords de ce genre sont en place, toute personne exerçant une activité qui, sous le régime de la Loi fédérale, constituerait une activité réglementée, doit se conformer aux exigences concernant les renseignements médicaux énoncées dans les dispositions législatives fédérales. Enfin, aux termes de larticle 69, chacune des parties à laccord peut y mettre fin en donnant à lautre un préavis écrit de six mois.
L. Examen parlementaire (article 70)
Larticle 70 prévoit quun examen parlementaire de la Loi sera effectué par un comité soit de la Chambre des communes, soit du Sénat, soit mixte, désigné ou constitué spécialement à cette fin. Lexamen doit se faire dans les trois ans suivant lentrée en vigueur de larticle 21 (la constitution de lAgence) et le rapport produit doit être présenté dans un délai dun an suivant le début de lexamen, ou dans un délai plus long qui aura été autorisé.
M. Disposition transitoire (article 71)
Larticle 71 exempte des exigences relatives à lobtention dune autorisation la personne qui exerce une activité réglementée au moins une fois au cours de lannée précédant lentrée en vigueur des dispositions relatives aux activités réglementées dans le cadre des articles 10 à 13. Les activités ainsi maintenues en vertu dune clause dantériorité peuvent être exercées par la suite jusquà la date fixée par règlement.
N. Modifications corrélatives (articles 72 à 77)
Aux termes de ces articles du projet de loi, des changements doivent être apportés à plusieurs lois fédérales existantes comme conséquence de ladoption et de lentrée en vigueur de la Loi.
O. Entrée en vigueur (article 78)
Larticle 78 prévoit que les dispositions du projet de loi entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par décret par le gouverneur en conseil.
Le gouvernement fédéral a présenté aux Canadiens une loi exhaustive qui contient des interdictions et des mesures de contrôle réglementaires concernant les activités relatives à la reproduction humaine assistée et la recherche connexe. Comme le montre la chronologie ci-dessous, le gouvernement fédéral travaille depuis une dizaine dannées à ladoption dune loi à ce sujet.
Pendant les jours qui ont suivi le dépôt du projet de loi, les réactions des médias étaient mixtes. Dans un article, lauteur vantait les efforts déployés par le gouvernement afin de maintenir léquilibre « entre, dune part, les progrès incessants de la science et, dautre part, la dignité inhérente de la vie humaine »(4). Un autre journaliste a fait remarquer que, tandis que laspect éthique de lutilisation dembryons in vitro « excédentaires » pour la recherche sur les cellules souches était un sujet brûlant, le débat avait aussi « attiré une attention souhaitée sur les problèmes de fertilité de milliers de Canadiens »(5). Un autre encore a fait valoir que, en continuant dautoriser les dons anonymes, la loi maintenait lerreur commise dans de nombreuses lois provinciales concernant ladoption et laissait les enfants issus de cette technique aux prises avec « un sentiment aigu dabsence de liens » similaire à celui éprouvé par les enfants adoptés(6).
En déposant le projet de loi, la ministre de la Santé a remercié le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes pour le rôle quil a joué en consultant la population et en examinant à fond lavant-projet de loi. Dans la réponse à la question portant sur les différences entre le projet de loi et les recommandations faites par le Comité permanent, il a été noté que « lessentiel » des recommandations avait été incorporé(7). La réponse se lit ensuite comme suit : « Ce nest que pour des raisons majeures considérations liées à la Charte, importants problèmes dexercice des pouvoirs, réalités opérationnelles et nécessité de ne pas compromettre la disponibilité des services de procréation assistée que certaines des recommandations du Comité permanent nont pas été incorporées. »
Un aspect particulièrement controversé du projet de loi touche à lautorisation de la recherche utilisant des embryons in vitro des embryons créés au moyen de techniques de procréation assistée et qui existent en dehors du corps dun être humain qui ne sont pas utilisés pour produire un enfant. Les défenseurs font valoir quil est préférable de faire bon usage des embryons qui ne sont pas implantés plutôt que de simplement les supprimer. Les détracteurs sopposent à la pratique des cliniques qui produisent des embryons en nombre excessif et qui prétendent que, du fait que ces embryons sont utilisés pour la recherche, ils sont classés au rang de produits.
Dans lensemble, la majorité des commentaires formulés concernant le dépôt dun projet de loi dans ce domaine sont positifs. Beaucoup se disent heureux de constater que des interdictions sont placées sur des pratiques qui sont considérées comme inacceptables par de nombreux Canadiens et de savoir que les personnes infertiles et les autres intéressés bénéficieront dune meilleure protection et information dans le domaine de la procréation assistée.
BRÈVE CHRONOLOGIE DES MESURES PRISES PAR LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL
1989 La Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction est constituée.
1993 La Commission royale formule 293 recommandations, dont la plupart portent sur les mesures que le gouvernement fédéral doit prendre.
1993-1996 Un Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les techniques de reproduction et de génétique est mis sur pied avec lappui de Santé Canada avec pour tâche de conseiller les sous-ministres de la Santé.
1995 Le ministre de la Santé annonce ladoption dun moratoire volontaire sur certaines techniques de reproduction et de génétique.
1996 Le ministre de la Santé met sur pied le Comité consultatif sur les techniques de reproduction et de génétique qui a pour mandat de conseiller Santé Canada sur lobservation du moratoire et les autres développements.
1996 Santé Canada applique le Règlement sur le traitement et la distribution du sperme destiné à la reproduction assistée.
1996 Le ministre de la Santé dépose le projet de loi C-47 : Loi sur les techniques de reproduction humaine et de manipulation génétique, qui vise à interdire certaines techniques de reproduction et de génétique.
1996 Santé Canada publie un document de travail intitulé Les nouvelles techniques de reproduction et de génétique : Fixer des limites et protéger la santé, dans lequel le Ministère propose un cadre de réglementation pour des normes nationales en matière de pratiques admissibles.
1997 Le projet de loi C-47 meurt au Feuilleton lors du déclenchement des élections de 1997.
1998 Le Conseil de recherches médicales, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines déposent lÉnoncé de politique des trois conseils : éthique de la recherche avec des êtres humains.
1999 Santé Canada prépare un aperçu sur les techniques de reproduction et de génétique en vue de stimuler les discussions sur la démarche proposée et la gestion dun cadre de réglementation.
2000 Santé Canada publie un document de travail qui expose à grands traits diverses dispositions législatives possibles, y compris les actes interdits et les activités réglementées.
2001 Le gouvernement du Canada soumet au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes lavant-projet de loi intitulé Propositions relatives au projet de loi régissant lassistance à la procréation. Le Comité remet son rapport en décembre 2001.
2002 Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) produisent des lignes directrices régissant la recherche sur les cellules souches embryonnaires quils appuient financièrement.
* Avertissement : Par souci de clarté, les propositions législatives du projet de loi décrit dans le présent résumé législatif sont énoncées comme si elles avaient déjà été adoptées ou étaient déjà en vigueur. Il ne faut pas oublier, cependant, quun projet de loi peut faire lobjet damendements au cours de son examen par la Chambre des communes et le Sénat, et quil est sans effet avant davoir été adopté par les deux chambres du Parlement, davoir reçu la sanction royale et dêtre entré en vigueur.
(1) Le mot « chimère » est défini à larticle 2 comme un embryon dans lequel a été introduite au moins une cellule provenant dune autre forme de vie ou un embryon consistant en cellules provenant de plusieurs embryons, ftus ou êtres humains.
(2) Larticle 2 définit comme suit le mot « hybride » : a)ovule humain fertilisé par un spermatozoïde dune autre forme de vie; b) ovule dune autre forme de vie fertilisé par un spermatozoïde humain; c) ovule humain dans lequel a été introduit le noyau dune cellule dune autre forme de vie; d) ovule dune autre forme de vie dans lequel a été introduit le noyau dune cellule humaine; e) ovule humain ou dune autre forme de vie qui, de quelque autre façon, contient des compléments haploïdes de chromosomes dorigine humaine et dune autre forme de vie.
(3) Le projet de loi ne fait pas expressément mention des territoires ou des gouvernements territoriaux. Cependant, ceux-ci sont implicitement inclus en vertu du paragraphe 35(1) de la Loi dinterprétation fédérale qui prévoit que, dans tous les textes législatifs fédéraux, le terme « province » englobe les trois territoires.
(4) James Travers, « Tiptoeing on Stem Cells », The Chronicle-Herald (Halifax), 17 mai 2002 (traduction).
(5) Charles Fidelman, « Fertile Ground for Debate: Stem-cell Bill Draws Attention to Fecundity Decline », Montreal Gazette, 11 mai 2002 (traduction).
(6) Éditorial, Calgary Herald, le 13 mai 2002 (traduction).
(7) Santé Canada, « Information Loi proposée concernant la procréation assistée Questions fréquemment posées », communiqué, 9 mai 2002.