Direction de la recherche parlementaire

 

PRB 98-4F

LES MESURES LÉGISLATIVES ADOPTÉES PAR LE CANADA
POUR RÉDUIRE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE

Rédaction :
Christine Labelle
Division des sciences et de la technologie
Octobre 1998


De nombreuses études montrent que la pollution atmosphérique a des effets sur la santé (voir le module Effets de l’ozone, des sulfates et des particules sur la santé). Afin de diminuer les répercussions multiples de ces polluants et de prévenir des problèmes encore plus graves, le gouvernement du Canada ainsi que divers partenaires gouvernementaux ont élaboré et mis sur pied plusieurs outils législatifs. De plus, plusieurs projets sous forme de programmes de tout acabit sont présentement en vigueur ou en voie de discussion ou d’élaboration. Un portrait succinct des différentes mesures législatives adoptées figure ci-après; les lecteurs qui veulent prendre connaissance des différents programmes et plans mis sur pied ou en voie de l’être sont priés de se reporter à la section Approches fédérales actuelles et futures.

Les outils législatifs : lois, politiques et accords

En matière de pollution atmosphérique, les compétences exercées par le gouvernement fédéral découlent de divers pouvoirs qui lui sont dévolus en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE). La LCPE permet au gouvernement fédéral d’assumer ses responsabilités dans ce domaine, particulièrement pour ce qui est de la réduction des principaux polluants responsables de la formation du smog, soit l’ozone troposphérique, les sulfates et les matières particulaires (voir la section Principaux composants du smog). C’est essentiellement la Partie V de la Loi, intitulée Pollution atmosphérique internationale, qui confère au fédéral le pouvoir d’agir à cet égard. La Chambre des communes procède actuellement à l’étude du projet de loi C-32, qui vise à modifier la LCPE. Si le projet de loi est adopté, la Partie V deviendra la section 6 et plusieurs nouvelles sections, dont l’une qui s’intitule Émissions des véhicules, moteurs et équipements, viendront s’ajouter à la Loi.

Plusieurs des règlements pris en vertu de la LCPE contribuent de façon plus ou moins directe à combattre le problème du smog. Les règlements énumérés ci-dessous visent directement à enrayer l’un ou l’autre des polluants à la source de la formation du smog, alors que d’autres, qui ne figurent pas dans le tableau, contribuent de façon indirecte à enrayer le smog en ciblant d’autres sources de pollution atmosphérique.

Exemples de règlements fédéraux s'appliquant au smog

Règlements appliqués actuellement

Règlement sur l’essence contaminée
Règlement sur l’essence diesel
Règlement sur l’essence
Règlement concernant les renseignements sur les combustibles
Règlement sur les dioxines et furannes chlorés dans les effluents des fabriques de pâtes et papiers
Règlement sur le benzène dans l’essence (limitera la quantité de cette substance cancérigène dans l’essence à 1 p. 100 dès le 1er janvier 1999)

Initiatives prévues en matière de réglementation : propositions pour 1998-1999

Règlement sur l’essence (modification pour les carburants utilisés dans les courses automobiles)
Règlement sur le soufre dans l’essence visant à réduire les émissions de pollution de véhicules au moyen de contrôles du soufre dans l’essence

Initiatives prévues en matière de réglementation : propositions pour 1999-2001

Règlement sur les tarifs de distribution de l’essence
Règlement sur les substances toxiques dans l’essence (composition de l’essence)

Source : Environnement Canada, 1998, Budget des dépenses 1998-1999, Partie III - Rapport sur les plans et priorités

Par ailleurs, le gouvernement fédéral assume ses responsabilités en matière de protection de l’environnement et de la santé des Canadiens par l’entremise des ministères de l’Environnement, des Transports, des Ressources naturelles et de la Santé, que ce soit seul, en collaboration avec les gouvernements provinciaux ou en partenariat avec d’autres pays. Les outils législatifs indiqués ci-après sont des exemples de moyens utilisés à cette fin :

  • La Loi sur la sécurité des véhicules automobiles (Transports Canada, 1996) a fixé de nouvelles limites d’applications obligatoires aux émissions des nouveaux véhicules et qui touchent le monoxyde de carbone, les NOx, les hydrocarbures et les particules produites par le diesel.

  • Des normes pancanadiennes contre la pollution atmosphérique (Environnement Canada, Santé Canada, automne 1999) ayant notamment trait à l’ozone et aux particules devraient bientôt être établies.

  • Des objectifs nationaux de qualité de l’air ambiant, fixés par les gouvernements provinciaux et fédéral ont permis de fixer la norme maximale de l’ozone au sol à 82 ppb (parties par milliard) pour une période d’une heure.

Au niveau international, les accords énumérés ci-dessous permettent au gouvernement de travailler en collaboration avec les États-Unis pour enrayer les sources de pollution qui font fi des frontières :

  • L’Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l’air (Canada, États-Unis, 1991) vise la réduction des dioxydes de soufre (SO2) et des oxydes d’azote (NOx). La réduction prévue pour les SO2 est de 40 p. 100 (objectif dépassé par le Canada) et pour les NOx, de 10 p. 100 d’ici l’an 2000. À l’origine, cet accord concernait les pluies acides, mais on examine actuellement la possibilité d’y ajouter une nouvelle annexe qui traiterait du smog.

  • Le Protocole international des COV (Canada, États-Unis, 1991) a pour objectif la réduction des composés organiques volatils et la gestion des déplacements de ces polluants par-delà les frontières. Le pays doit ainsi réduire ses émissions de COV de 30 p. 100 d’ici 1999, particulièrement dans la vallée du Fraser et le couloir Windsor-Québec, et stabiliser ses émissions nationales au niveau de 1998, au plus tard en 1999.

  • Le Protocole international des NOx (Canada, États-Unis, pays européens, 1988) a permis de stabiliser les émissions de NOx aux niveaux de 1987, en 1994. Un deuxième accord est en cours de négociation.

De nombreuses mesures sont également prises par les gouvernements provinciaux, les municipalités et les secteurs industriels et privés ainsi que par les organismes à but non lucratif et la population. Pour plus de détails, consulter les sites suivants :

http://www.ec.gc.ca/smog/cequifait.htm (août 1998 )

http://www.ccpa.ca/reports/1997/nerm/francais/smog.html#Mesures (septembre 1998)