BP-207F
LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE :
Rédaction :
TABLE
DES MATIÈRES
LE CABINET ET LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE E. Le Directeur des enquêtes et recherches (Bureau de la politique de concurrence) H. Le Bureau du Surintendant des institutions financières (BSIF) I. Le Conseil économique du Canada J. Le Conseil national du bien-être social K. LAssociation canadienne détudes fiscales M. LInstitut de recherches politiques N. Les groupes dexperts-conseils P. Les journalistes financiers A. LAccord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) B. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD ou Banque mondiale) C. Le Fonds monétaire international (FMI) D. LOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE :
Dans le présent document, nous décrivons les principaux conseillers en matière de politique économique au Canada. Il ne sagit pas de particuliers (par exemple, le ministre des Finances actuel), mais plutôt de ministères, dorganismes, de comités et dautres groupes qui façonnent ou influencent la politique économique ou qui fournissent des renseignements et des analyses utiles aux décideurs. Laccent porte sur les groupes qui sintéressent à la politique macro-économique ou à des questions générales de dépenses ou de réglementation, surtout ceux qui font souvent la manchette ou que lon sait informateurs du gouvernement. Il ne sera nullement question dans le document de la politique économique des provinces ou des organismes provinciaux qui sen occupent. La politique économique se divise en quatre catégories générales : 1. Politique budgétaire
2. Politique monétaire 3. Politique de réglementation
4. Politique de redistribution Les deux premières politiques (macro-économiques) sont de toute évidence associées au ministère des Finances (politique budgétaire) et à la Banque du Canada (politique monétaire). Il sera question un peu plus loin de ces deux institutions et des liens qui les unissent. Il est plus difficile didentifier les conseillers pour ce qui est des politiques de réglementation et de redistribution. Chacun des ministres du Cabinet (et chaque organisme relevant deux) a à voir avec ces politiques, mais nous ne visons pas à décrire chaque ministère et organisation gouvernemental à Ottawa. Qui plus est, il y a un grand nombre, sinon des centaines, de groupes de lextérieur qui fournissent au gouvernement des renseignements et des analyses dans lespoir dinfluencer ses politiques. LE CABINET ET LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE Le gouvernement de lheure, et en dernière analyse le premier ministre, est comptable de la politique économique. Cest vrai, mais il est plus utile de passer au deuxième niveau de responsabilité et de se pencher sur la prise de décisions et sur le Cabinet. Le tableau de la page suivante montre la nouvelle structure des comités du Cabinet depuis le récent remaniement. De lavis de plusieurs observateurs, le gouvernement a décidé de ladopter afin de pouvoir refuser plus facilement les demandes de dépenses, ce qui est raisonnable étant donné la priorité quil accorde en apparence à la réduction du déficit. Rien, toutefois, dans la nouvelle structure nentraînera automatiquement des compressions de dépenses. Parmi les changements les plus importants, on remarque la création du Comité dexamen des dépenses présidé par le premier ministre et du Comité des opérations dirigé par le vice-premier ministre. Le premier dentre eux, auquel siègent le vice-premier ministre, le ministre des Finances et le secrétaire du Conseil du Trésor, sinspire de comités semblables du Cabinet au Royaume-Uni et en Australie et il semploiera activement à tenter de réduire les dépenses. Des hauts fonctionnaires du ministère des Finances siègent également à ce comité. Le Comité du Conseil du Trésor continue dautoriser les dépenses pour les programmes approuvés. Sa vocation traditionnelle de promoteur de lefficacité des dépenses complétera, il va sans dire, toute tendance vers la restriction.
Le Comité des opérations coordonne les comités de la politique et contrôle laccès au Comité des priorités et de la planification, lequel approuve tous les nouveaux programmes de dépenses. Les comités de la politique ne disposent donc daucun pouvoir de dépenser. De lavis de plusieurs commentateurs, le passage obligatoire du Comité des opérations à celui des priorités et de la planification offre deux possibilités de refuser de nouveaux programmes de dépenses. Cette nouvelle structure accorde dune part plus dimportance au Comité des priorités et de la planification et dautre part de plus vastes pouvoirs au président du Comité des opérations. En théorie, un ministre ne pourra plus désormais accéder directement au Cabinet et au premier ministre, pratique qui a démontré le besoin de discipline parmi les comités du Cabinet et qui a engendré la fonction non officielle des opérations en place depuis 1986 environ. De lavis de certains commentateurs, les ministres qui ne siègent à ni lun de lautre des comités du Conseil du Trésor, des opérations ou des priorités et de la planification y ont perdu au change dans cette récente réorganisation, tandis que le vice-premier ministre a accru ses pouvoirs. Cette nouvelle répartition des pouvoirs résulte de la nouvelle structure et cette dernière peut, en partie, refléter la personnalité du vice-premier ministre. Laccent mis sur les pouvoirs et le personnalité du vice-premier ministre a toutefois détourné lattention de la nouvelle position du ministre des Finances. Or, celui-ci fait partie de quatre comités principaux et, comme nous lavons déjà dit, des hauts fonctionnaires de son ministère siégeront au nouveau Comité de lexamen des dépenses. Le lecteur trouvera dans les pages qui suivent de brèves descriptions des ministères et organismes qui soccupent au premier chef de la politique économique au Canada. Les descriptions se fondent sur des renseignements tirés de lAnnuaire du Canada, du CCH Canadian Government Programs and Services Reports (publiés sous forme de feuilles mobiles mises à jour régulièrement), des rapports annuels et des publications des organismes décrits ainsi que des documents non publiés, rédigés par des économistes du Service de recherche de la Bibliothèque du Parlement. Comme la fait ressortir la discussion qui précède, le ministère des Finances est le principal participant. Le ministère donne des conseils au gouvernement fédéral sur les questions économiques et financières intéressant le Canada. Ses diverses directions dont voici une liste, témoignent de ses vastes intérêts :
Le ministère compte en outre une Direction juridique, dont les postes sont dotés par le ministère de la Justice, ainsi quune Direction de ladministration. Les analyses du ministère portent sur les développements économiques à court terme et les développement à long terme ou structuraux. Les premiers sont axés sur le budget qui témoigne du succès ou de léchec de la politique économique antérieure et de limportance de tout choc sur léconomie (par exemple un changement dans la politique économique aux États-Unis). Cest au ministre des Finances quincombe la préparation du budget auquel participent le plus les fonctionnaires, étant donné la tradition du secret budgétaire. Des conseillers de lextérieur du ministère tentent dinfluencer les budgets en fournissant une analyse des questions dactualité, par exemple en proposant comme cible certains secteurs pour les compressions de dépenses ou les hausses dimpôt. Linfluence à long terme du ministère sur léconomie dépend des changements quil propose à la législation économique. La première étape de la réforme fiscale en est un exemple. La deuxième étape portera sur la réforme de la taxe de vente. Le ministère travaille en outre à la révision de la législation concernant les sociétés de fiducie réglementées par le gouvernement fédéral et de la Loi sur les banques qui doit faire lobjet dune révision en 1990. Étant donné les effets à court et à long terme de la politique monétaire sur léconomie canadienne, il est tout à fait naturel que le ministère des Finances sy intéresse de près. Dans la prochaine partie qui traite de la Banque du Canada, il est question du rôle du ministère dans ce domaine. Le ministère publie la Revue économique trimestrielle dont un numéro contient chaque année des tableaux de référence où figurent des données annuelles se rapportant aux agrégats financiers, économiques et fiscaux pour les dernières décennies. La Banque du Canada a pour tâche principale de maintenir la stabilité du dollar canadien. En pratique, cela signifie quelle formule et applique une politique monétaire devant servir de rempart aux poussées inflationnistes. À cette fin, la Banque influence les taux dintérêt et partant, le taux de croissance de lensemble des dépenses dans léconomie. Entre 1975 et 1982, la Banque a surtout fait évoluer lagrégat monétaire restreint, M1, que lon définit comme la monnaie hors banque et les dépôts à vue dans les banques à charte. Même au cours de cette période, toutefois, le fer de lance de la politique monétaire a été les taux dintérêt à court terme; lévolution de M1 a été un indicateur utile de lexpansion monétaire et des pressions inflationnistes - parmi les nombreux indicateurs utilisés - mais le contrôle de M1 na jamais été une fin en soi. Même si le thème central de la politique monétaire, à savoir les taux dintérêt à court terme, est assez restreint, la Banque doit considérer dans leur ensemble des développements économiques au Canada et dans dautres pays, surtout aux États-Unis, pour fixer ces taux au niveau souhaité. Les quatre départements du Ministère donnent une idée de la complexité de sa tâche :
Le titre « Département des recherches » est légèrement trompeur étant donné que tous les départements effectuent des recherches dans le domaine qui leur est propre. Le Département des recherches suit de près les développements du côté « réel » (ou non financier) de léconomie, y compris la politique fiscale établie par le ministère des Finances. De toute évidence, les politiques fiscale et monétaire ont une action réciproque. Ni la Banque du Canada ni le ministère des Finances ne peut faire fi de lautre, et leurs politiques, à long terme, doivent être compatibles. La Banque ne subit aucune pression politique dans ladministration quotidienne de sa politique monétaire, même si la Loi sur la Banque du Canada reconnaît que cest finalement au gouvernement fédéral quincombe la responsabilité de la politique monétaire. Le gouvernement fédéral dispose de deux moyens pour assurer la compatibilité des politiques monétaire et fiscale. Le premier revêt en forme de consultations régulières entre le gouverneur de la Banque et le ministre des Finances, tel que lexige la loi, et le deuxième, celle de consultations constantes mais non officielles entre les hauts fonctionnaires de la Banque et le ministère. Il peut arriver, il va sans dire, que malgré la consultation, le gouverneur et le ministre ne sentendent pas sur la teneur de la politique monétaire. En dernier recours, le ministre peut donner à la Banque une directive, approuvée par le gouverneur en conseil, pour lui dicter la politique à suivre. La directive doit porter sur une période et stipuler des conditions (cest-à-dire, préciser si la future politique monétaire doit être assouplie ou resserrée). Jusquà maintenant, cela na jamais été fait. La plupart des observateurs estiment que dans un tel cas le gouverneur démissionnerait et quune crise de confiance se produirait sur les marchés de la monnaie et des changes. Outre quelle formule et applique la politique monétaire, la Banque soccupe de lémission des billets. Elle agit en outre comme agent financier pour le compte du gouvernement, ainsi que pour les opérations du Fonds des changes et dautres opérations de change. Son rôle dagent est lié à la politique monétaire, étant donné que les taux dintérêt changeants influent sur le coût de la dette nationale et le taux de change. La Banque du Canada publie des statistiques financières hebdomadaires, une revue mensuelle contenant des statistiques plus complètes et des articles sur léconomie canadienne et, enfin, des documents techniques ainsi que des rapports rédigés par des professionnels tant de la Banque que de lextérieur. Le Conseil du Trésor a vu le jour en 1867 en tant que comité du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Comme nous lavons vu plus haut, celui-ci continue à jouer un rôle important parmi les comités du Cabinet. Le Conseil se compose de six membres : le président du Conseil du Trésor, le ministre des Finances et quatre autres ministres. Il autorise les dépenses pour les programmes déjà approuvés. En 1966, le Secrétariat du Conseil du Trésor a été constitué comme un ministère distinct du gouvernement; son ministre sest vu donner le titre de président. Le Secrétariat soccupe de la gestion des ressources financières et matérielles du gouvernement. À titre demployeur officiel de la fonction publique, il supervise la rémunération des employés et la classification des emplois et négocie les conventions collectives avec les syndicats de la fonction publique. En tant que superviseur du budget du gouvernement, il examine et approuve les plans de dépenses de chaque ministère et organisme fédéral. Le Bureau du vérificateur général a été mis sur pied à la fin du XIXe siècle, mais la Loi sur le vérificateur général de 1976-1977 en a élargi et redéfini le mandat. Le vérificateur général est nommé par le gouverneur en conseil comme vérificateur des comptes du Canada. Il vérifie en outre les comptes dun certain nombre de sociétés de la Couronne, donne son opinion sur les états financiers du gouvernement et signale à lattention de la Chambre des communes tout élément important en ce qui concerne la gestion des fonds publics. Le vérificateur général publie tous les ans un rapport qui contient ses observations sur les états financiers du gouvernement, le résultat des vérifications annuelles des comptes dorganismes et de ministères gouvernementaux, un compte rendu des progrès réalisés depuis la publication de rapports précédents ainsi que des vérifications spéciales. Le rapport de 1988 est un volumineux document de 600 pages. Il va sans dire que lattention des médias et du grand public porte surtout sur les histoires dhorreur du rapport - des embarcations qui coulent, des hélicoptères cloués au sol et des ponts qui ne mènent nul part - mais il y a plus dans le rapport que des histoires sensationnelles. Le vérificateur insiste surtout sur la nécessité de fournir des renseignements précis, opportuns et compréhensibles qui permettront aux décideurs de contrôler lefficacité de leurs politiques. Comme le vérificateur général analyse lefficacité de la politique et signale toute dépense excessive ou mauvaise gestion des fonds publics, il exerce une certaine influence sur la politique économique actuelle. E. Le Directeur des enquêtes et recherches (Bureau de la politique de concurrence) Le Directeur des enquêtes et recherches du Bureau de la politique de la concurrence fait souvent les manchettes étant donné le nombre croissant de fusions. Aux termes de la Partie VIII de la nouvelle Loi sur la concurrence, les parties à un important projet de fusion sont tenues den aviser et de renseigner le Directeur. Celui-ci doit ensuite déterminer si la fusion entravera ou réduira la concurrence au Canada. Comme le signale le Directeur dans son Rapport annuel de lexercice se terminant le 31 mars 1988 :
Le Directeur est également chargé de faire enquête sur les interdictions prévues dans le Code criminel à légard dententes visant à réduire la concurrence, les pratiques monopolisatrices et les pratiques commerciales dolosives. Il enquête aussi sur des questions qui ne sont pas dordre criminel, comme la vente couplée. Ces activités sont exposées plus en détail dans le Rapport annuel, lequel sinscrit dans le cadre dun nouveau programme déducation et dinformation du public. Contrairement à dautres pays, où les données économiques sont normalement recueillies par les utilisateurs (aux États-Unis, par exemple le Bureau of Labor rassemble des statistiques sur la population active tandis quun autre organisme réunit des données sur les comptes publics), le Canada est doté dun organisme qui centralise toute la collecte de données. En effet, Statistique Canada rassemble, traite et publie des données sur la plupart des aspects de la société et de léconomie canadiennes. Il collabore également avec dautres organismes fédéraux (la Banque du Canada notamment) et des ministères provinciaux afin daméliorer la transmission des données à léchelle nationale. La variété des informations que fournit Statistique Canada est ahurissante. Quelle que soit lanalyse de politique en cours ou projetée, Statistique Canada est en mesure de donner un point de départ. Forcément indirecte, linfluence que Statistique Canada exerce sur la politique économique est néanmoins très importante. Vers le milieu de 1985, lAgence dexamen de linvestissement étranger (AEIE) est devenue Investissement Canada. Crées tous deux dans le but dhabiliter le gouvernement fédéral à examiner les investissements étrangers au Canada, ces organismes expriment des attitudes différentes à cet égard. LAEIE a été établie pour trier les investissements étrangers et sassurer que le Canada en tire pleinement profit. Son rôle consiste à encourager et à favoriser les investissements, tant nationaux quétrangers, qui seraient avantageux pour le Canada. La Loi sur Investissements Canada a par la suite considérablement réduit les types dinvestissement Canada devant faire lobjet dun examen par Investissement Canada. Parmi les investissements sujets à examen mentionnons :
Les nouvelles entreprises, à moins quelles ne sinscrivent dans cette dernière catégorie, ne font pas lobjet dun examen. H. Le Bureau du Surintendant des institutions financières (BSIF) Le Bureau du Surintendant des institutions financières a vu le jour en 1987 en tant que ministère désigné du gouvernement, relevant du ministre des Finances. Le second du Bureau est le Surintendant des institutions financières qui, jouissant de quelques pouvoirs additionnels, combine les fonctions de lancien Inspecteur général des banques et du Surintendant des assurances. Le BSIF est chargé dassumer deux fonctions principales, c'est-à-dire la réglementation des institutions financières et des régimes de pensions partagés des employés fédéraux et la prestation de services dactuariat au gouvernement. Dans lexercice de la première fonction, le Bureau sest récemment penché sur la suffisance du capital des institutions financières, compte tenu de la concurrence internationale sur lendettement du Tiers Monde et sur létablissement de liens entre des institutions financières de divers types (lacquisition de banques par des sociétés de courtage, par exemple). Le BSIF est à loccasion appelé à remplir les fonctions dun médiateur financier. I. Le Conseil économique du Canada Le Conseil économique du Canada a été créé en 1963 pour donner des conseils sur les meilleurs façons datteindre les plus hauts niveaux demploi et defficacité tout en assurant une croissance économique soutenue au Canada. Il peut étudier toute question liée à ses fonctions, en faire rapport et présenter ses recommandations au gouvernement. Le Conseil est tenu de publier un rapport annuel sur les perspectives économiques à moyen et à long terme et sur les problèmes du même ordre. Même si le Conseil économique fait rapport au Parlement par lentremise du Premier ministre, il ne prend pas directement part à lélaboration de la politique économique. J. Le Conseil national du bien-être social Le Conseil national du bien-être a été institué en 1969 pour remplir les fonctions dun organe de consultation populaire dont le mandat consiste à conseiller le ministre de la Santé nationale et du bien-être social sur des questions de bien-être social. Le Conseil compte vingt-et-un membres, recrutés parmi danciens et dactuels bénéficiaires de prestations de bien-être social, des locataires dhabitations à loyer modique, des citoyens à faible revenu et des professionnels que ces questions préoccupent. Les rapports du Conseil portant sur un grand éventail de questions, notamment les programmes de la sécurité du revenu, lassurance-maladie, les seuils de pauvreté et les statistiques relatives à la pauvreté. K. LAssociation canadienne détudes fiscales LAssociation canadienne détudes fiscales est un organisme indépendant de recherche fiscale dont les directeurs sont nommés par lAssociation du barreau canadien et lInstitut canadien des comptables agréés. Les travaux de recherche sont effectués dans un esprit dimpartialité par des employés permanents ainsi que par des spécialistes de lextérieur auxquels lAssociation fait appel pour des études spécialisées sur des problèmes dactualité concernant la fiscalité et les finances de lÉtat. LAssociation publie la Revue fiscale canadienne (bimensuel), le National Finance (annuel) et le Provincial and Municipal Finances (bisannuel). Voici comment se décrit lInstitut Fraser :
LInstitut Fraser es un organisme national à but non lucratif, constitué en vertu dune loi fédérale. Il est financé par les contributions de ses membres et les produits de la vente de ses publications, au nombre desquelles figurent des études sur laction positive, la réglementation des loyers, la politique en matière de concurrence et la fiscalité au Canada. M. LInstitut de recherches politiques Cest en ces termes que se décrit lInstitut :
La raison dêtre de lInstitut est triple :
Conformément à ses objectifs, lInstitut de recherches politiques publie des études portant sur une gamme de sujets différents allant du plus général au plus particulier (à titre dexemple, une étude publiée en 1987 sur lavenir des régimes de bien-être social et une autre sur le conflit dans lindustrie du bois tendre de construction). N. Les groupes dexpert-conseils Il existe probablement des centaines de groupes dexperts-conseils au Canada; certains ne sont constitués que dune personne sintéressant à une question très précise tandis que dautres sont composés de nombreux membres aptes à effectuer des travaux de recherche sur pratiquement nimporte quel sujet à caractère économique. Certaines des grandes organisations de ce second groupe utilisent des modèles macro-économétriques pour prévoir le PNB, le taux de chômage, le niveau des prix et les taux dintérêts et bon nombre dautres facteurs économiques. Parmi celles qui utilisent de grands modèles économétriques de léconomie canadienne, mentionnons le Conference Board of Canada, le Data Resources of Canada, Informetrica et lInstitute for Policy Analysis (associé à luniversité de Toronto). Ces experts-conseils exercent une influence indirecte sur la politique économique puisquils détiennent des renseignements plus à jour ou plus exacts avec lesquels ils peuvent influencer les décideurs. En se spécialisant et en concentrant leurs recherches sur des sujets donnés, les groupes dexperts-conseils, même les plus petits, peuvent communiquer des renseignements qui ne sont autrement pas disponibles ou facilement accessibles aux fonctionnaires. Les plus grandes entreprises peuvent également influer sur la politique par le biais de la publicité quaccordent les médias à leurs études et projections. Le lobbyisme, comme la publicité, a deux fonctions : persuader et informer. Comme les changements dorientation de la politique économique comportent dénormes conséquences pour les diverses industries visées, il ne faut pas sétonner que les industries, voire certaines entreprises, engagent des dépenses pour influencer la politique. Bien entendu, les consommateurs sont également touchés par les changements, et cest pourquoi il existe aussi des groupes de pression de consommateurs, telle lAssociation des consommateurs du Canada. Les professionnels, les avocats et les comptables par exemple, sont tous membres dorganismes qui sefforcent dinfluencer la législation. On pourrait caricaturer le lobbyiste comme celui qui influence la politique en exploitant ses relations avec les décideurs ou en présentant dune façon déformée les incidences de la politique proposée. Bien que cette description soit exacte parfois (comme dans le cas de toute caricature), le pouvoir dinfluence du lobbyiste provient surtout de lexactitude des faits quil fournit aux décideurs. Par exemple, un groupe de pression qui représente lindustrie des assurances peut avoir accès à des données qui ne seraient autrement pas à la disposition du ministère des Finances. Les nouvelles données peuvent influer fortement sur un changement dorientation proposé. Toute donnée exacte devrait effectivement avoir une influence sur une politique. Naturellement, les données que présentera une industrie seront biaisées, dans le mesure où les lobbyistes ne fourniront pas de leur plein gré des renseignements qui favoriseraient ladoption de politiques quils considèrent comme défavorables pour lindustrie, limposition dimpôts plus élevés, par exemple, mais les données demeureront quant même exactes. Tout lobbyiste qui fournirait de faux renseignements se retrouverait bien vite sur le pavé. Bien entendu, il est important de reconnaître la subjectivité des données que présentent les lobbyistes; il nen demeure pas moins quils sont la meilleure source dinformation qui soit en ce qui concerne les projets de politiques. P. Les journalistes financiers Les avantages de la concurrence se remarquent au niveau de lamélioration de la qualité du journalisme financier au Canada, ces dernières années. Le Financial Post est maintenant publié quotidiennement et rivalise avec le cahier des affaires du Globe & Mail, et dautres quotidiens tentent de sapproprier le marché de ces deux journaux. Il en résulte un meilleur compte rendu des nouvelles des milieux des affaires et des finances. Cependant, tous les quotidiens doivent tenir bon devant la concurrence que leur impose lhebdomadaire Financial Times, des magazines spécialisés comme le Canadian Business et le Globe & Mails Report on Business, en plus des reportages économiques de plus en plus nombreux qui sont publiés dans des revues comme le Macleans. Aux revues et journaux canadiens vient la concurrence provenant de létranger : le quotidien Wall Street Journal, les hebdomadaires britanniques Economist et Business Week, et les bihebdomadaires Fortune et, sans parler des comptes rendus diffusés à la télévision et à la radio. Au cours des dix dernières années, la concurrence a eu pour effet daugmenter le nombre ainsi que la qualité des articles à caractère financier. Il faut sattendre quune couverture accrue et de meilleure qualité de nouvelles économiques aura une incidence encore plus grande sur la politique économique, dune part en influençant lopinion publique et, dautre part, en fournissant aux décideurs les informations et les analyses dont ils ont besoin. Comme le Canada jouit dune économie ouverte, son économie politique subit linfluence de ce qui se produit ailleurs, plus particulièrement aux États-Unis. Vu limportance du commerce, de la circulation des fonds et de la situation économique mondiale, le Canada est membre de nombreux organismes internationaux. Sa participation lui permet déchanger des renseignements avec dautres pays et de donner son opinion en ce qui concerne léconomie mondiale. Comme le Canada nest pas une grande puissance économique, il est normal quil nexerce pas la même influence que lAllemagne ou le Japon; mais il vaut mieux participer aux activités dun organisme mondial et avoir loccasion dinfluencer ses décisions que de navoir aucun droit de parole durant les débats. Les descriptions suivantes des organismes internationaux sinspirent des renseignements fournis dans The Europa Year Book de 1988. A. LAccord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) Le GATT a été ratifié en 1948 comme un traité multilatéral visant à libéraliser le commerce international. Il est fondé sur plusieurs principes fondamentaux :
Depuis lentrée en vigueur de lAccord général sur les tarifs douaniers et le commerce, sept autres séries de négociations commerciales multilatérales ont eu lieu. Ces pourparlers ont contribué à la réduction des tarifs à léchelle mondiale ainsi quà lessor du commerce international. Bien entendu, le Canada a joué un rôle important dans ces négociations. Les deux séries les plus récentes ont été appelées le « Kennedy Round » (1964-1967) et le « Tokyo Round » (1973-1979). De nouveaux pourparlers ont été entamés en septembre 1986 à Punta del Este, en Uruguay, doù le nom « Uruguay Round ».
B.
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement
La Banque mondiale a été instituée vers la fin de 1945 et son principal objectif consistait à assurer la reconstruction de lEurope daprès-guerre. Depuis, la Banque mondiale a réorienté ses politiques pour sintéresser surtout aux pays les moins développés du monde. Elle donne son appui au développement économique des États membres (elle compte plus de 150 membres) en concédant des prêts là où les capitaux du secteur privé ne suffisent pas à financer des projets potentiellement rentables. Outre ces prêts, la Banque offre des services daide technique qui prennent la forme danalyses économiques et danalyses de secteurs et de projets. Les fonds de la Banque proviennent des souscriptions des membres à des actions de capital; une partie du capital est versée et le reste peut être exigé au besoin. Vers le milieu de 1987, le capital souscrit totalisait 85,2 milliards de dollars américains, et le capital versé représentait 9 p. 100 de ce montant. La Banque publie de nombreux documents, dont le Rapport annuel de la Banque mondiale et le Rapport sur le développement dans le monde, annuel également, qui expose les résultats denquêtes utiles sur la conjoncture économique mondiale. Vu la nature de ses activités, la Banque mondiale se préoccupe de lendettement du Tiers monde et publie un autre document annuel, le World Debt Tables, qui contient des renseignements fondamentaux sur la question. C. Le Fonds monétaire international (FMI) Le FMI a été institué à la même époque que la Banque mondiale. Sa mission consiste à promouvoir la coopérations monétaire internationale et léquilibre entre lessor commercial et la stabilité des devises. Les fondateurs du FMI avaient cherché à éviter les dévaluations concurrentielles qui se produisaient durant lentre-deux-guerres. Pour y arriver, ils ont mis sur pied une institution permanente qui allait permettre la consultation suivie et la collaboration en matière monétaire. Le Fonds monétaire international puise à même ses ressources générales pour aider provisoirement ses membres à réajuster la balance de leur paiements sans quil leur faille recourir à des mesures qui risqueraient de nuire à leur essor national ou à la prospérité internationale. Les souscriptions des États membres constituent les ressources de base du FMI. Au milieu de 1987, la part du Canada sélevait à 3,27 p. 100. Les emprunts de capitaux sajoutent aux souscriptions, lesquelles sont déterminées en fonction du revenu national de chaque pays membre, des réserves monétaires, de la balance commerciale et dautres indicateurs économiques. À linstar de la Banque mondiale, le FMI produit de nombreuses publications utiles où est analysée léconomie et où sont exposées des données permettant de comparer dimportantes variables économiques à léchelle internationale. La principale source de statistiques dordre international est probablement Statistiques financières internationales que le FMI publie mensuellement et annuellement. D. LOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE) Fondée en 1961, lOCDE a remplacé lOrganisation européenne de coopération économique (OECE) qui avait vu le jour en 1948 dans le cadre du Plan Marshall. À lOCDE, les représentants des gouvernements des démocraties industrialisées se réunissent pour tenter de coordonner leurs politiques économiques et sociales respectives. Le maître de cette coordination est le Comité de politique économique, composé des principaux conseillers économiques et de porte-parole des banques centrales. Le Comité se réunit deux ou trois fois par an pour passer en revue les progrès économiques et financiers ainsi que les politiques des États membres. Le Comité dexamen des situations économiques et des problèmes de développement étudie, quant à lui, la situation économique de chaque pays et publie normalement un compte rendu. Il est lun des quelques 200 organes (comités, groupes de travail et autres) qui sattachent à presque tous les aspects de la politique économique et sociale et qui publient, régulièrement ou occasionnellement, une quantité détudes sur lénergie, la science, la technologie et lindustrie, lenvironnement, la main-doeuvre, les affaires sociales et léducation, outre dautres études dune portée plus limitée telle des études à caractère économique sur les politiques commerciales, financières et fiscales. À linstar des données du FMI, celles de lOCDE sont très utiles à qui dresse des comparaisons dordre international. |