BP-377F
LA TAXE SUR LES PRODUITS
ET SERVICES :
Rédaction : TABLE
DES MATIÈRES COÛTS DADMINISTRATION ET DE MISE EN OEUVRE DE LA TPS B. Frais dadministration courants EFFICACITÉ DE LADMINISTRATION DE LA TPS LES DÉTERMINANTS DES COÛTS DADMINISTRATION A. Le traitement des différents biens et services D. La fréquence des déclarations LA TAXE SUR LES PRODUITS
ET SERVICES : En 1987, le gouvernement fédéral a entrepris la réforme de sa taxe de vente (TVF), ce qui la mené à mettre en place, le 1er janvier 1991, la taxe sur les produits et services (TPS). Depuis son entrée en vigueur, la TPS na pas cessé de faire lobjet de vives critiques de toutes parts. Pour plusieurs, cette taxe na jamais rempli ses promesses et elle est loin de satisfaire aux deux principes des finances publiques desquels le gouvernement sétait inspiré, à savoir le fait i) quelle ne devait pas nuire à lefficience de léconomie et ii) quelle devait réduire au minimum les coûts dobservation des entreprises et les coûts dadministration de lÉtat(1). Dans ce document, nous nous concentrons sur les coûts dadministration de la TPS. En premier lieu, nous établissons de quoi sont constitués ces coûts et, puisque la TPS nest implantée que depuis relativement peu de temps, nous nous attardons sur ses coûts de mise en place. En second lieu, nous nous penchons sur lefficacité de ladministration de la TPS et comparons ladministration de cette dernière à celles de lancienne taxe de vente fédérale et des taxes à la valeur ajoutée en vigueur dans dautres pays. Finalement, nous examinons les déterminants des coûts dadministration dune taxe et établissons de quelle façon ils affectent les coûts dadministration de la TPS et comment il serait possible de les réduire. COÛTS DADMINISTRATION ET DE MISE EN OEUVRE DE LA TPS Bien avant lentrée en vigueur de la TPS, des fonctionnaires saffairaient déjà à établir les bases qui serviraient à rendre cette dernière fonctionnelle. Une fois la conception de la taxe terminée, il a fallu engager des dépenses en capital comme lélaboration dun système dinformation et lachat déquipement supplémentaire (bureaux, ordinateurs). Les fonctionnaires ont ensuite dû repérer les inscrits potentiels pour que chacun puisse être en mesure de percevoir la taxe et davoir droit aux crédits. Toutes ces activités constituent les frais de démarrage de la TPS. Même si plusieurs ministères ont participé à la mise en place de la taxe(2), Revenu Canada a été de loin lacteur le plus important. Selon le ministère, ses propres frais de démarrage se chiffrent à 320,3 millions de dollars, puisque, à son avis, seules les dépenses engagées avant le 1er janvier 1991 constituent des frais de planification et de préparation. Toutefois, dans son rapport annuel de 1992(3), le vérificateur général, M. Denis Desautels, apporte une nuance à cette définition. Selon lui, une partie des frais dadministration courants engagés après le 1er janvier 1991 était reliée à la mise en place de la taxe, par exemple, lenregistrement des inscrits, qui a commencé avant le 1er janvier 1991 mais sest poursuivi par la suite. Dans cette optique, le vérificateur général chiffre plutôt à 678 millions de dollars les frais de démarrage déboursés par Revenu Canada. Lorsquil y ajoute les frais engagés par les autres ministères, le montant estimé sélève à 820 millions de dollars. La divergence entre les chiffres de Revenu Canada et ceux du vérificateur général est attribuable à une définition différente des coûts dimplantation et non à une sous-estimation des sommes de la part du ministère. Tout de même, comme le vérificateur général la mentionné dans son rapport de 1992, même si les dépenses associées à la TPS ont été divulguées annuellement dans les budgets des dépenses des ministères ayant participé à la mise en place de la taxe, les frais de démarrage auraient dû être regroupés et présentés sous une seule rubrique au Parlement(4). B. Frais dadministration courants Lannée financière 1991-1992 a été la première année complète dapplication de la TPS. Lheure était donc au bilan : la taxe avait-elle coûté plus ou moins que prévu à administrer? En 1989, les premières prévisions relatives aux coûts dadministration de la TPS se chiffraient à 200 millions de dollars par année(5). En 1991-1992, les coûts dadministration pour lensemble des ministères touchés se sont élevés à 486,1 millions de dollars. Trois mille neuf cent soixante (3 960) années-personnes ont été consacrées à ladministration et à la perception de la TPS, dont environ la moitié à lactivité « observation de la taxe ». Le tableau 1 indique la répartition des sommes. Les sommes consacrées à ladministration de la TPS semblent plutôt élevées à première vue. Toutefois, il ne faut pas oublier que certains des coûts engagés étaient des coûts uniques qui nauront plus à être absorbés au cours des années à venir. Il faut aussi noter que, étant donné le peu de temps dont disposait Revenu Canada entre le moment où la TPS a reçu la sanction royale (le 17 décembre 1990) et celui où elle est entrée en vigueur (le 1er janvier 1991), le ministère a dû faire face à des dépenses énormes en raison de laffluence de demandes dinscription et de renseignements. Pour lannée financière 1992-1993, on pouvait sattendre à ce que les frais dadministration de la TPS soient beaucoup moins élevés puisque la taxe a maintenant pris sa « vitesse de croisière ». Or, les sommes du tableau 1 montrent que ce nest pas le cas. Les coûts dadministration sont passés de 486,1 à 518,1 millions de dollars, soit une augmentation de 32 millions. Ceux de Douanes et Accise ont à eux seuls grimpé de près de 60 millions. TABLEAU 1
* La majorité de ces dépenses ont été liées aux installations (Travaux publics) et aux modifications apportées aux systèmes (Approvisionnements et Services). Source : Revenu Canada-Douanes et Accise, données internes EFFICACITÉ DE LADMINISTRATION DE LA TPS On ne peut dire si le niveau des frais dadministration dune taxe est ou non acceptable sans avoir préalablement comparé ces frais aux revenus. La TPS comprend un système de crédit dimpôt et de remboursements aux entreprises pour les intrants, qui compte pour près de la moitié des recettes brutes. Il est donc important de comparer les frais dadministration aux recettes nettes plutôt quaux recettes brutes en raison, justement, de cette importante différence entre les deux. Le tableau 2 indique en détail les recettes nettes de la taxe pour les années financières 1991-1992 et 192-1993. En 1991-1992, le gouvernement a perçu environ 15,2 milliards de dollars en TPS, et ses frais dadministration pour cette taxe se sont élevés à un peu plus de 486 millions de dollars; pour percevoir chaque dollar, il lui en a donc coûté 3,2 cents. En effectuant le même calcul pour 1992-1993, on constate quil lui en a coûté cette année-là, 3,6 cents pour percevoir chaque dollar. TABLEAU 2
* Inclut les 50 p. 100 de frais dadministration de la TPS au Québec. Selon la Loi du Compte de service de la dette, les frais dadministration ne font pas partie du compte en question. Source : Revenu Canada, Douanes et Accise, février 1994. Lun des arguments que le ministère des Finances avait avancé pour justifier le remplacement de lancienne taxe de vente fédérale était que celle-ci était trop complexe à administrer; il est donc intéressant dexaminer ce quil en coûtait pour administrer cette taxe et de comparer ces coûts aux coûts dadministration de la TPS. Il ne fait aucun doute que les deux taxes sont complètement différentes, mais la comparaison demeure tout de même importante à faire dans un contexte doptimisation des ressources et de simplicité administrative. À sa dernière année dexistence (1989-1990), le gouvernement a consacré 90 millions de dollars à ladministration de lancienne taxe de vente et il en a tiré des revenus nets de 17,768 milliards de dollars. Il lui en a donc coûté 0,5 cent (0,005$) pour percevoir un dollar. Par conséquent, la TPS a jusquici coûté six fois plus cher à administrer que lancienne taxe de vente(6). Certains pourraient argumenter que la TPS coûte en frais dadministration plus cher par dollar perçu que lancienne taxe de vente en raison de la récession qui a fait en sorte que les recettes ont été moindres que prévues. Si on suppose que la TPS aurait pu rapporter 20 milliards de dollars en 1991-1992 (ce qui est une estimation généreuse), le coût dadministration par dollar perçu aurait tout de même été de 2,4 cents (0,024$), soit cinq fois plus que celui de lancienne taxe de vente. Puisque dautres pays ont aussi mis en place une taxe semblable à la TPS, il est tentant de chercher à savoir quels sont les coûts dadministration de cette taxe par rapport aux revenus générés afin de pouvoir déterminer lequel des pays se montre le plus efficace à cet égard. Cependant, il nest pas facile de faire une telle comparaison. En effet, un pays qui aurait le même ratio coûts dadministration/revenus que le Canada mais qui devrait administrer plusieurs taux plutôt quun seul serait plus efficace parce que sa taxe est plus complexe à appliquer. De plus, la définition des frais dadministration peut être différente dun pays à lautre, ce qui rend la comparaison difficile. Indiquons cependant, uniquement à titre dinformation, que les coûts dadministration de la TVA au Royaume-Uni représentaient 1,03 p. 100 des sommes perçues en 1986-1987(7). Ce pourcentage représente les coûts dadministration sur les recettes brutes. Pour le Canada, ce ratio était de 1,64 p. 100 en 1991-1992 et de 1,70 p. 100 en 1992-1993. Il existe un autre moyen de déterminer lefficacité de ladministration dune taxe. Lors de sa comparution devant le Comité des comptes publics le 25 mars 1993, le sous-ministre de Revenu Canada, M. Pierre Gravel, a mentionné que « [...] il existe un indice-clé, reconnu dans le monde entier, de lefficacité dune nation dans ladministration des taxes à la valeur ajoutée: cest le calcul du ratio dannées-personnes [employé] par inscrit aux fins de la TPS »(8). Ce ratio est établi par le Fonds monétaire international (FMI) et il est actuellement fixé à un employé pour 250 inscrits (1:250). Le tableau 3 montre le ratio employé/inscrits pour divers pays. TABLEAU 3
* FMI, Value-Added Tax: International Practice and Problems, p. 250. ** Comité des comptes publics, Procès-verbaux et témoignages, fascicule no 47, p. 10. Au moment de sa comparution devant le Comité des comptes publics, le sous-ministre ne prévoyait pas que le ratio augmenterait au cours des prochaines années. Selon le critère du ratio employé inscrits, le gouvernement fédéral serait donc assez efficace. Toutefois, le fait que les employés du ministère soccupent de plus dinscrits que la norme ne veut pas dire quils sont plus productifs. De fait, on ne peut pas dire quun pays qui emploierait une personne pour 100 000 inscrits serait plus efficace quun autre. En effet, un ratio employé/inscrits plus élevé peut vouloir dire que les niveaux de vérification ne sont pas très élevés et que, par conséquent, les employés peuvent soccuper de plus dinscrits à la fois. Par exemple, en Italie, où le ratio employés/inscrits est de 1:726, léconomie clandestine représente environ 40 p. 100 de lactivité économique totale. À lopposé, on compte un employé pour 149 inscrits au Royaume-Uni, où léconomie clandestine ne représente que 2 à 4 p. 100 de lactivité économique totale. Un ratio élevé nest donc pas toujours le gage de lefficacité dune administration. Il sagit de trouver un compromis entre le niveau des ressources affectées à la vérification et aux autres activités et les pertes potentielles de revenus. Il sagit également de se demander comment on peut rendre la taxe plus facile et moins coûteuse à administrer. Tous sentendent à dire que, dans sa forme actuelle, la TPS coûte cher à administrer. Dans la prochaine section, nous donnons un aperçu de variables qui influent sur les coûts dadministration de la TPS. LES DÉTERMINANTS DES COÛTS DADMINISTRATION A. Le traitement des différents biens et services Plus son assiette est large, moins une taxe est difficile à administrer. Pour toutes sortes de raisons, les gouvernements désirent souvent détaxer et exonérer certains biens et services, ce qui contribue à hausser les frais dadministration. Parmi les biens et services détaxés au Canada, on retrouve principalement les médicaments sur ordonnance et les produits dalimentation. Cette dernière catégorie comprend en plus des exceptions coûteuses à administrer : plusieurs produits sont taxés seulement lorsquils sont achetés en quantité inférieure à six. Les biens et services exonérés comprennent, entre autres, les services financiers, les services de garde et les services denseignement. Plusieurs pays appliquent plus dun taux de taxation. Généralement, un taux sapplique à la majorité des biens et services et les autres taux sappliquent à un groupe restreint de produits et services(9). Selon plusieurs, les taux de taxation multiples sont très coûteux à administrer et réduisent sensiblement les revenus additionnels quils génèrent. Il est intéressant de noter que les pays sont parmi les derniers à avoir adopté une taxe à la taxe valeur ajoutée (TVA) ont, pour la plupart, imposé un taux unique et que les pays où il existe plusieurs taux ont tendance à les diminuer(10). Au Canada, la TPS comprend un seul taux(11) (7 p. 100), ce qui confirme la tendance vers le taux unique. Les entreprises et les organismes qui sont tenus de sinscrire aux fins de la TPS ou qui choisissent de le faire sont appelés inscrits(12). En théorie, une administration doit chercher à inscrire le plus dentreprises possible puisque ces inscrits perçoivent la TPS au nom du gouvernement. Les inscrits doivent déclarer les montants perçus aux fins de la TPS et, en même temps, peuvent réclamer un crédit pour récupérer la TPS quils ont payée sur les achats effectués en vue de fournir des produits et services taxables(13). Ces remboursements ont été de plus de 11 milliards de dollars en 1991-1992 et de un peu plus de 12 milliards en 1992-1993. En pratique, une administration peut vouloir restreindre le nombre dinscrits en raison, entre autres, du coût associé au traitement dun dossier par rapport au niveau de revenus que génère un inscrit. Aussi, il était évident, au moment de lintroduction de la TPS, que certaines entreprises (surtout les plus petites) ne pourraient se conformer aux exigences en raison du coût supplémentaire que la taxe leur occasionne. Au même titre que le gouvernement, ces entreprises ont des coûts dobservation semblables et même supérieurs aux revenus quelles versent au Trésor. Plusieurs études ont montré que les coûts dobservation sont inversement proportionnels à la taille de lentreprise. Les coûts diminuent à mesure que la taille de lentreprise augmente. Cest dans cet esprit que Revenu Canada a décidé que les entreprises ayant un chiffre daffaires inférieur à 30 000 dollars par année pourraient décider de sinscrire ou non. Pourtant, 400 000 entreprises(14) sous ce seuil se sont inscrites et ce, pour toutes sortes de raisons. Tout dabord, plusieurs dentre elles ne savaient pas quelles avaient le choix ou craignaient que Revenu Canada ne les oblige un jour ou lautre à sinscrire. Ensuite, dautres se sont inscrites parce que leurs clients leur demandaient de payer la TPS afin quils puissent la déduire comme crédit dimpôt pour intrant. Enfin, dautres, se sont inscrites afin dobtenir le crédit pour déduire les sommes payées à leurs fournisseurs. Des économies potentielles pourraient donc être réalisées si le ministère du Revenu mettait en place un programme qui amènerait certains inscrits à se retirer de la liste. Pour y parvenir, il devrait pouvoir convaincre les entreprises que les crédits dimpôt auxquels elles ont droit ne sont peut-être pas plus élevés que les coûts dobservation quelles doivent assumer. À la limite, le ministère pourrait obliger certaines entreprises à se retirer de la liste des inscrits si les programmes dincitation ne donnaient pas les bons résultats. Les auteurs dune étude sur les coûts dobservation des entreprises, dont une partie porte sur les entreprises de Nouvelle-Zélande, notent que le nombre dinscrits est devenu excessif et exhortent le gouvernement à encourager les entreprises et organismes dont les coûts dobservation globaux sont plus ou moins équivalents aux sommes versées au Trésor pour la TPS à se faire rayer de la liste des inscrits en leur facilitant les modalités de radiation(15). D. La fréquence des déclarations Toute entreprise qui réalise un chiffre daffaires supérieur à 30 000 dollars par année doit senregistrer comme inscrit, et chaque inscrit doit produire une déclaration en fonction du volume de ses ventes taxables annuelles. Les inscrits dont le chiffre daffaires est supérieur à six millions de dollars sont tenus de produire une déclaration mensuelle, tandis que ceux dont le chiffre daffaires va de 500 000 à six millions de dollars doivent présenter une déclaration trimestrielle. Les autres inscrits sont invités à faire des déclarations trimestrielles, mais il leur est permis de présenter une déclaration à la fréquence de leur choix. Les coûts dadministration sont fonction du nombre de déclarations. Selon le ministère, 7,1 millions de déclarations ont été produites en 1991, soit un nombre non négligeable(16). En plus de réduire le nombre dinscrits qui nont pas à sinscrire, le ministère pourrait prendre des mesures pour inciter les inscrits qui le peuvent à faire une déclaration annuelle plutôt que trimestrielle. Selon le vérificateur général, si la moitié des inscrits admissibles avaient choisi de produire une déclaration annuelle, quelque 2,4 millions de déclarations nauraient pas eu à être traitées(17). Suite à ces observations, le ministère du Revenu a encouragé davantage les petites entreprises à produire des déclarations annuelles. Selon lui, après deux mois, 40 000 petites entreprises avaient répondu à lappel. Puisque les entreprises peuvent désormais faire une seule déclaration pour la TPS et limpôt, le ministère croit que cela incitera encore plus dentreprises à procéder ainsi(18). Toutefois, si les résultats ne savéraient pas aussi satisfaisants que prévu, le ministère du Revenu devrait peut-être songer à rendre obligatoire la production de déclaration de façon annuelle. Malgré la volonté du gouvernement conservateur de mettre en place une taxe simple à administrer autant pour les entreprises que pour le gouvernement, la réalité sest avérée tout autre. Le 1er janvier 1994 a marqué le troisième anniversaire de lentrée en vigueur de la TPS. Bien que plusieurs initiatives aient été prises depuis pour simplifier son fonctionnement, cette taxe est toujours perçue comme complexe et coûteuse à administrer. Le nouveau gouvernement a manifesté son intention de remplacer la TPS par une taxe qui soit plus simple pour tous. Pour y parvenir, il devra connaître combien il en coûte pour administrer chacune des composantes de la taxe. Par exemple, il devra établir ce quil en coûte pour exempter certains biens. Au moment de lintroduction de la TPS, le gouvernement avait décidé de ne pas taxer les produits alimentaires de base. Cette décision a peut-être été populaire, mais elle a conduit à des coûts administratifs supplémentaires tant pour le gouvernement que pour les entreprises. Les coûts dadministration devront également être mieux divulgués. Les renseignements actuellement publiés dans les différentes sources (comptes publics, budget des dépenses) ne sont pas très détaillés. Si le gouvernement décide dadopter une nouvelle taxe, il devra nécessairement mieux tenir compte des coûts dadministration de celle-ci. Il devra aussi se pencher sur les coûts dobservation des entreprises puisque sa décision daugmenter ou de diminuer certains services dans la gestion de la taxe influent directement sur ces coûts. Par exemple, certaines entreprises pourraient se voir obliger dengager un comptable si elles ne pouvaient plus obtenir daide de la part de Revenu Canada. Selon la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, les coûts dobservation de la TPS se sont chiffrés à 4,5 milliards de dollars pour le secteur privé en 1992. Partout dans le monde, on se demande si les entreprises ne devraient pas être payées pour percevoir les taxes au nom du gouvernement. Au Canada, un jugement de la cour Suprême a été rendu à ce sujet en août 1992; les vendeurs se sont vu refuser le droit dêtre remboursés pour des frais engagés au moment où ils perçoivent la TPS au nom du gouvernement. La diminution des frais dadministration du gouvernement ne peut se faire au profit dune hausse des coûts dobservation des entreprises. Idéalement, il faut trouver des solutions qui permettent de diminuer lensemble des frais dadministration (les coûts dadministration du gouvernement et les coûts dobservation des entreprises). Avant dadopter une nouvelle taxe ou de modifier la TPS, le gouvernement devrait évaluer lincidence de chacune des composantes de la taxe ou des changements apportés (inscriptions non restrictives, seuil denregistrement et indexation du seuil, taux unique ou multiple, assiette élargie, etc.) sur lensemble des coûts. Du point de vue de lefficience de ladministration de la taxe, lentreprise devrait percevoir la TPS ou la taxe qui remplacera celle-ci seulement si ses propres coûts (coûts dobservation) et ceux de ladministration fédérale (coûts dadministration) sont moindres que ce quelle peut percevoir en taxes et remettre au Trésor. Si le gouvernement décide de remplacer la TPS par une autre taxe, il est à souhaiter quil aura la volonté de mettre en place une taxe simple à administrer et qui tiendra compte de lefficience. (1) Ministère des Finances, Réforme de la taxe de vente, Ottawa, juin 1987. (2) Par exemple, le ministère des Finances a contribué de près à la conception de la taxe, Travaux publics sest occupé de bureaux, etc. (3) Vérificateur général du Canada, Rapport annuel de 1992, Ottawa, ministre des Approvisionnements et Services, 1993, p. 549. (4) Ibid. (5) Ministère des Finances, Taxe sur les produits et services : Vue densemble, août 1989, p. 35. (6) Données de 1991-1992 pour la TPS et de 1989-1990 pour la TVF. (7) Plamondon et Associés Inc., Coûts dobservation de la TPS pour les petites entreprises au Canada, ministère des Finances, décembre 1993, p. 113. (8) Parlement, Comité des comptes publics, Procès-verbaux et témoignages, 3e session, 34e législature, 25 mars 1993, p. 47:10 (9) Dans plusieurs de ces cas, des taux bas sont appliqués à des biens essentiels et des taux élevés sont appliqués à des produits de luxe. (10) Tait, Alan T., Value-Added Tax: International Practice and Problems, Washington (D.C.), FMI, 1988, p. 249. (11) En théorie, on peut dire quil existe deux taux, soit 0 p. 100 pour les biens détaxés et 7 p. 100 pour les autres. En pratique, on compte rarement le zéro comme étant un taux. De plus, lors de lachat dune maison neuve dune valeur de 450 000 dollars ou moins, des rabais sont obtenus, ce qui a pour effet de réduire le taux. (12) Revenu Canada, Douanes et Accise, TPS : Guide à lintention des petites entreprises, avril 1992, p. 1. (13) Ibid. (14) Au 31 décembre 1993, il y avait plus de 500 000 entreprises inscrites. (15) Plamondon et Associées Inc. (décembre 1993), p. 127. (16) Vérificateur général, Rapport annuel pour 1992 (1993), paragraphe 20.65. (17) Ibid. (18) Comité des comptes publics (25 mars 1993), p. 47:17. |