BP-397F
TECHNOLOGIE DE L'INFORMATION
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Rédaction : TABLE
DES MATIÈRES
C. L'investissement gouvernemental dans les TI D. Exemples d'initiatives de TI A. Dirigeant principal de l'informatique B. Aperçu du Plan directeur du gouvernement C. Exemples de services futurs LA
FAÇON DONT LE GOUVERNEMENT ENTEND S'Y PRENDRE A. Problèmes de mise en oeuvre B.
Domaines d'actions CONSÉQUENCES POUR LES CANADIENS CONSÉQUENCES POUR LES FONCTIONNAIRES
TECHNOLOGIE DE L'INFORMATION:
Le gouvernement fédéral utilise les technologies de l'information (TI) depuis plusieurs décennies dans des applications qui se sont succédées au rythme de l'évolution de la technologie sous-jacente. Utilisées au départ uniquement dans des applications en sciences et en génie, ces technologies sont maintenant présentes dans la plupart des bureaux. Beaucoup qualifieraient d'impressionnants les changements survenus jusqu'à maintenant, mais ceux-ci demeurent modestes en comparaison de l'ampleur de ceux que le gouvernement prévoit mettre en oeuvre dans l'avenir. Afin d'améliorer la façon dont il sert le public et de maximiser l'utilisation des TI, le gouvernement a pris certaines initiatives progressives. La mesure la plus récente et la plus ambitieuse a été la publication, le 22 mars 1994, d'un document de discussion intitulé Plan directeur pour le renouvellement des services gouvernementaux à l'aide des technologies de l'information («Plan directeur»)(1). On a fait parvenir des exemplaires de ce document aux gouvernements provinciaux, à l'industrie et aux ministères et organismes fédéraux pour obtenir leurs commentaires; les intéressés avaient jusqu'au 31 mai 1994 pour communiquer leur réaction. Le président du Conseil du Trésor, M. Eggleton, a aussi invité le public à participer à ce processus d'examen(2). Dans ce document, nous présentons un aperçu général de l'évolution de l'utilisation des TI au gouvernement fédéral et de certaines des applications futures probables et de leur incidence possible sur les Canadiens et les fonctionnaires fédéraux. Les gouvernements sont, de par leur nature, des prestataires de services nécessitant beaucoup d'information. Ils ont besoin de grandes quantités de données pour assurer la prestation des allocations familiales, des pensions, de l'assurance-chômage et des services de santé et de sécurité. Le gouvernement fédéral dépend aussi de systèmes d'information de plus en plus complexes pour le soutien des programmes de l'impôt, de la recherche scientifique et de la statistique. Certains des renseignements ayant trait aux entreprises et aux particuliers doivent être coordonnés avec ceux de gouvernements provinciaux et étrangers. Historiquement, l'emploi des TI au gouvernement fédéral a été lié à l'automatisation du travail de bureau; un pourcentage élevé des dépenses consacrées aux TI demeure axé sur le fonctionnement et le maintien de ces anciens systèmes. Cependant, on en est venu à reconnaître que les ressources consacrées au maintien de ces systèmes contribuaient à restreindre leur modernisation et la conception de nouvelles applications. Les progrès récents de la technologie des systèmes de gestion de l'information ont considérablement réduit le coût de ceux-ci, tout en accroissant leur efficience et leur efficacité. L'information peut maintenant être saisie, stockée, gérée et diffusée plus efficacement que jamais auparavant. L'accès rapide aux renseignements améliore le service à la clientèle et permet aux responsables de prendre de meilleures décisions. Le défi pour le gouvernement consiste à profiter des améliorations offertes par ces technologies nouvelles. Déjà, en 1991, plus du tiers de tous les employés du gouvernement utilisaient des micro-ordinateurs(3). Les réseaux reliant ces ordinateurs s'accroissent très rapidement et ils sont en voie d'être raccordés à des réseaux plus étendus pouvant englober des ministères entiers. De façon générale, les opérations des programmes et la prestation des services dépendent de plus en plus des TI. Un premier plan axé sur les activités gouvernementales, intitulé Aperçu de la politique de gestion de l'information: Orientation stratégique en matière de gestion de la technologie de l'information dans le gouvernement fédéral, a été publié en 1987. En 1989, on a approuvé la politique encadrant la gestion des fonds de renseignements et, en 1990, une autre politique pour régir la gestion des TI. Ces politiques visaient à promouvoir l'utilisation de l'information et de la technologie en tant qu'outils stratégiques et à créer un climat propice au changement. Au même moment, le Conseil du Trésor a approuvé la gestion coordonnée de toutes les ressources orientées vers l'information. Les objectifs déclarés du gouvernement sont l'accroissement de la productivité, l'amélioration de la prestation des programmes, le renforcement du service au public et la modernisation de la fonction publique; tous ces buts seront atteints par l'amélioration des processus de gestion de l'information et le recours aux TI(4). La mise en oeuvre intégrale de cette initiative dans l'ensemble des ministères et organismes durera probablement jusqu'à la fin de la décennie. En 1993, le poste de dirigeant principal de l'informatique a été créé pour offrir un point de convergence à cette initiative de changement au sein du gouvernement fédéral. La réaction suscitée par le Plan directeur de 1994 a été très positive et le Conseil du Trésor s'attend maintenant à ce qu'un grand nombre d'initiatives soient prises au niveau des ministères. C. L'investissement gouvernemental dans les TI Le gouvernement fédéral a l'intention d'appliquer les TI en vue d'améliorer ses services et d'accroître sa productivité. À cette fin, il a dépensé, entre 1986 et 1992, 11 milliards de dollars pour acquérir des biens et services de TI auprès du secteur privé(5). Le Secrétariat du Conseil du Trésor estime que les dépenses consacrées directement aux activités liées aux TI dépassent trois milliards de dollars annuellement; cette somme comprend une masse salariale de plus d'un milliard de dollars versée à plus de 20 000 personnes. Ces gens travaillent à l'élaboration, à l'installation, à l'entretien et à la gestion de plus de 200 000 postes de travail, de plus de 500 mini-ordinateurs et gros ordinateurs, d'une multitude de systèmes informatisés différents servant à l'administration et à la gestion financière, ainsi que de centaines de projets de TI(6). Au total, les coûts de fonctionnement (à l'exclusion des coûts en personnel) représentent environ 12 p. 100 des dépenses gouvernementales. Même si les budgets de fonctionnement ont été stationnaires ou en baisse, les dépenses consacrées aux TI ont augmenté d'environ 12 p. 100 annuellement(7). Les TI deviennent un élément de plus en plus important de la prestation des programmes et services. Selon l'examen annuel des achats du gouvernement fédéral publié par la société Government Consultants International, établie à Ottawa, le matériel et les services de traitement des données est devenu le premier poste d'achat en importance en 1989-1990 et est demeuré à ce rang en 1990-1991. Les sociétés qui offrent des systèmes d'information occupent maintenant quatre des 25 premières places sur la liste des fournisseurs de Travaux publics et services gouvernementaux Canada(8). D. Exemples d'initiatives de TI Même si la bureautique de base absorbe la plus grande partie des dépenses consacrées aux TI, des approches plus globales ou systémiques font leur apparition dans divers ministères. Voici certains exemples d'initiatives prises dans ce domaine.
Deux éléments clés sont au coeur des plans d'utilisation des TI au gouvernement. En premier lieu, il y a eu la création du poste de dirigeant principal de l'informatique. En second lieu, il y a l'initiative prise le printemps dernier avec la publication d'un important plan directeur visant à stimuler les changements dans ce domaine. A. Dirigeant principal de l'informatique Le dirigeant principal de l'informatique (DPI) du gouvernement fédéral, Andy MacDonald, est le point de convergence des efforts d'application de la gestion et de la technologie de l'information en vue d'accroître la productivité de la prestation des services gouvernementaux et de réduire le coût de l'administration gouvernementale. Le DPI facilite et coordonne l'élaboration de systèmes et de technologies de l'information dans les ministères et dans le cadre de processus pan-gouvernementaux dans les domaines de la gestion du personnel, des finances et des biens. Les objectifs visés sont de réduire les coûts tout en maintenant (dans certains cas, en améliorant) les services offerts aux Canadiens. B. Aperçu du Plan directeur du gouvernement En mars 1994, le Conseil du Trésor a distribué un document de discussion détaillé dans lequel il examinait les principes qui devraient encadrer les importants changements à venir dans la façon dont les services gouvernementaux sont offerts. Le document tient compte des commentaires des principaux intéressés et renferme une analyse de la gestion du changement au sein du gouvernement au cours des cinq prochaines années. Il est important de signaler que le Plan directeur ne vise qu'à servir de guide. Nous présentons, dans les pages qui suivent, un aperçu des principaux aspects qui y sont analysés. Dans l'avant-propos du Plan directeur, le DPI et le secrétaire du Conseil du Trésor présentent ainsi l'initiative:
Le Plan directeur ne traite pas des problèmes que pourrait soulever cette vision ni de leurs conséquences pour le public et les fonctionnaires. Voici certains exemples de scénarios portant sur la prestation future des services gouvernementaux tels qu'ils sont envisagés dans le Plan directeur:
Chacun de ces scénarios comporte des avantages selon le service particulier qui est offert. Le gouvernement considère que le Plan directeur fournit un cadre dynamique et intégré pour la mise en oeuvre du renouvellement des services gouvernementaux au cours des cinq prochaines années. Voici les éléments critiques de cette mise en oeuvre:
Le Plan directeur est paru il y a dix mois déjà et, pour l'essentiel, les premières étapes ont déjà été réalisées. Les réactions initiales recueillies par le personnel chargé de la coordination du projet font état de plus d'une centaine d'adhésions à la vision et à l'objectif proposés, de la part de ministères fédéraux, de gouvernements provinciaux et territoriaux, d'entreprises secteur privé, de syndicats et de particuliers. Les domaines où l'on estime qu'il faudrait élaborer davantage la proposition ont trait à la protection des renseignements personnels, aux méthodes de mise en oeuvre et au personnel(16). Voici, de façon résumée, certains des principaux commentaires qui ont été faits au sujet du Plan directeur:
Dans l'ensemble, les commentaires reçus indiquent que le gouvernement doit rapidement faire la démonstration des résultats obtenus pour maintenir la cadence, mais en évitant d'en exagérer la portée. Tout indique que le gouvernement a l'intention de procéder sans délai. En juin 1994, les ministres du Conseil du Trésor ont approuvé la vision et les objectifs énoncés dans le Plan directeur en vue du renouveau des services gouvernementaux offerts aux clients internes et externes(18). Il est intéressant de noter que certaines provinces et d'autres pays ont manifesté de l'intérêt envers le Plan directeur(19). Le DPI, M. MacDonald, s'est engagé à ce que l'on réalise deux milliards de dollars en économies et en coûts évités dans les ministères en cinq ans. Il estime qu'environ 700 millions de dollars peuvent être économisés grâce à une prestation plus efficiente des programmes; le reste, soit 1,3 milliard de dollars, pourrait être retranché des frais généraux, dont 800 millions de dollars proviendraient de l'adoption par les ministères de systèmes communs, ou du moins de l'adoption de solutions tirées d'un nombre restreint d'options approuvées(20). C. Exemples de services futurs Voici certains exemples des services qui seront offerts dans l'avenir par le gouvernement fédéral et qui sont présentés dans le Plan directeur:
Chacun de ces exemples fait ressortir la facilité d'accès à une vaste gamme de services et de renseignements gouvernementaux. Certains de ces services seraient offerts 24 heures sur 24, sept jours sur sept. LA
FAÇON DONT LE GOUVERNEMENT ENTEND S'Y PRENDRE Le gouvernement a produit une première ébauche de son plan de mise en oeuvre et, l'automne dernier, il a commencé à l'appliquer. Le thème du plan peut le mieux se résumer ainsi: «Cesser d'étudier les problèmes et passer à l'attaque». Dans un exposé intitulé «Implementing the Blueprint», présenté au Forum sur le développement professionnel qui a eu lieu à Ottawa le 27 octobre 1994, Bernie Gorman, directeur exécutif du Bureau de la gestion, des systèmes et des technologies de l'information au Secrétariat du Conseil du Trésor, a décrit cette étape du processus. A. Problèmes de mise en oeuvre Le gouvernement reconnaît certains des problèmes qu'il doit surmonter pour parvenir aux résultats souhaités.
Au moment de la mise en oeuvre, Plan directeur, de nombreuses activités parallèles devront être coordonnées. L'une des activités critiques à cet égard sera la mise en place sans délai de projets phares dans chacun des trois domaines d'action pour donner l'impulsion et l'orientation requises et démontrer la faisabilité de ces initiatives. L'objectif visé est de soutenir les initiatives de restructuration ministérielle étant donné que c'est à ce niveau que l'on peut accomplir le meilleur travail. Un autre but important est de résoudre les problèmes d'ordre horizontal dans la mise en oeuvre de services communs dans l'ensemble du gouvernement. Cela est particulièrement important étant donné que certaines des principales économies prévues sont liées aux services communs. Il sera aussi essentiel d'accélérer la mise en place de l'infrastructure pan-gouvernementale requise pour que se réalisent un bon nombre des améliorations prévues. L'idée de recourir à des partenariats avec l'industrie, d'autres paliers de gouvernement et d'autres ministères et organismes fédéraux pour mettre en oeuvre ces changements demeure importante mais elle s'est avérée plus difficile à appliquer que prévu(24). Le plan gouvernemental comporte trois domaines d'action. Le premier est de mettre les renseignements à la disposition des Canadiens en tant que clients, ce qui signifie soutenir les modes innovateurs de prestation des programmes. Le deuxième a trait à la modernisation de l'administration interne de l'appareil gouvernemental. Le dernier porte sur la création d'un réseau de connaissances (la partie gouvernementale de l'autoroute de l'information). 1. Mettre l'ère de l'information à la portée des Canadiens Les objectifs visés sont d'offrir au public des services et des renseignements de façon efficiente; d'intégrer les renseignements et les services connexes et de les offrir en commun; de rationaliser la prestation des services dans l'ensemble des ministères et de simplifier la façon dont le public doit traiter avec le gouvernement; d'améliorer la qualité de l'information mise à la disposition des entreprises canadiennes pour les aider à soutenir la concurrence; et, d'entreprendre la révolution de l'information au sein même du gouvernement. Voici certains des principaux projets en rapport avec les services offerts aux Canadiens qui sont actuellement en cours ou à l'étude:
2. Moderniser l'administration interne de l'appareil gouvernemental Les objectifs visés dans ce domaine sont de rationaliser les processus et les systèmes pour l'ensemble des fonctions administratives et des ministères et, d'ainsi améliorer l'efficience et l'efficacité; d'améliorer le soutien administratif de la prestation des programmes; et de réduire le chevauchement et les double-emploi afin d'abaisser le coût de l'administration gouvernementale. Voici certains des principaux projets liés à l'administration gouvernementale qui sont en cours ou à l'étude:
3. Créer une infrastructure d'information électronique L'un des objectifs visés dans ce domaine est de créer un «réseau virtuel» entre les ministères dans l'ensemble du pays et, par la suite, d'y raccorder des groupes de clients à l'extérieur du gouvernement en vue de la prestation électronique des services et des renseignements. Ce «réseau virtuel» deviendra la partie gouvernementale de la nouvelle autoroute de l'information. Parmi les autres objectifs, notons celui d'offrir au personnel l'accès aux bases de renseignements internes et externes et de rendre accessibles, au niveau de l'organisation entière, des services spécialisés de réseau, de soutien commun et d'information, ce qui permettra d'exploiter des économies d'échelle. Voici des projets liés à l'infrastructure gouvernementale:
CONSÉQUENCES POUR LES CANADIENS Le gouvernement fédéral est au service des Canadiens par le truchement des programmes qu'il offre dans des domaines tels que l'agriculture, la citoyenneté et la culture, l'éducation et la formation, l'emploi et le travail, l'environnement, les affaires étrangères, la santé et la sécurité, l'immigration, le commerce international, le développement industriel, la défense nationale, les ressources naturelles, les parcs et la récréation, l'infrastructure publique, l'information publique, les services publics réglementés, la sécurité et la protection, l'aide sociale et l'imposition. La façon actuelle de renouveler les services gouvernementaux à l'aide des TI vise principalement à améliorer les services actuellement offerts. Les propositions décrites dans le Plan directeur qui sont axées sur la clientèle devraient engendrer de nombreux avantages pour les Canadiens, outre les économies de ressources évidentes. Ils devraient permettre de réduire le temps que met le public à obtenir l'accès aux données et aux services gouvernementaux et améliorer aussi la qualité de ces données et de ces services. Les Canadiens et les entreprises canadiennes peuvent s'attendre à avoir un accès immédiat aux services gouvernementaux pratiquement partout au pays plutôt que d'avoir à s'adresser à de nombreux ministères et organismes. Certains de ces services seraient offerts 24 heures sur 24, sept jours sur sept, tandis que d'autres seraient disponibles durant les heures d'ouverture partout au pays. Les fonctionnaires qui ont pour tâche de répondre aux Canadiens recevront vraisemblablement des pouvoirs accrus une fois que ces services auront été remaniés pour permettre d'utiliser les TI; cela devrait permettre d'abréger le délai de réponse. En outre, les fonctionnaires qui servent directement le public devraient disposer d'une plus grande souplesse dans l'application des règlements pour tenir compte de circonstances exceptionnelles. Les renseignements personnels et commerciaux pourraient être intégrés dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental pour que les particuliers et les entreprises n'aient à fournir des renseignements de base qu'une seule fois, peu importe le nombre de demandes de services qu'ils présentent au gouvernement. De même, de nombreux services gouvernementaux, par exemple la sécurité de la vieillesse, les allocations aux anciens combattants et l'assurance-chômage pourraient être fusionnés. Ainsi, des fonctionnaires investis des pouvoirs nécessaires seraient en mesure d'offrir une gamme plus complète et plus personnalisée de services et de conseils. On est de plus en plus conscient de l'interdépendance des programmes gouvernementaux. Ainsi, des discussions ont déjà été entamées sur la façon de remanier la prestation des services d'assurance-chômage pour répondre à la nécessité d'intégrer la formation professionnelle et le recyclage. De même, les gouvernements provinciaux reconnaissent les liens qui existent entre l'assurance-chômage et les programmes de bien-être social des provinces. Bien que cet aspect n'ait pas été abordé dans le Plan directeur, la prochaine étape de l'intégration de la prestation «technologique» des services et des programmes ferait intervenir à la fois le gouvernement fédéral et les provinces dans le but d'offrir une gamme complète de services gouvernementaux. Idéalement, cette intégration pourrait englober éventuellement le palier municipal. Il faudra procéder à la transformation prévue du gouvernement fédéral en évitant plusieurs écueils importants, comme il est mentionné dans le Plan directeur. Il sera essentiel d'accorder l'attention requise aux questions de protection des renseignements personnels et de sécurité; il faudra donner l'assurance que les renseignements recueillis en vertu de la loi pour une fin particulière ne seront pas utilisés, par inadvertance, à d'autres fins. Les possibilités d'abus et d'utilisation à mauvais escient des renseignements disponibles sur les Canadiens et les entreprises canadiennes seront toujours présentes et, même avec des mesures de protection intégrées, il sera nécessaire de disposer d'autres mesures de contrôle ou de vérification de la sécurité. Tant le DPI que le commissaire à la vie privée du Canada, M. Bruce Philips, ont traité de cette question et le DPI a fait valoir qu'il serait possible de mettre en place des mesures de protection adéquates(25). Les citoyens ne sont peut-être pas conscients des renseignements personnels détaillés qui figurent à leur sujet dans les dossiers gouvernementaux. En outre, certains de ces renseignements peuvent ne pas être exacts; la création et la tenue de fichiers communs sur les citoyens pour l'ensemble des activités gouvernementales pourraient facilement permettre que les erreurs se perpétuent. Un mécanisme de protection que l'on pourrait envisager serait d'inviter tous les Canadiens à vérifier un imprimé des renseignements personnels les concernant qui sont conservés dans les fichiers gouvernementaux. Le commissaire à la vie privée du Canada a présenté certaines règles générales en matière de protection des renseignements personnels, dans un contexte informatique, lors du Forum sur le développement professionnel qui s'est tenu à Ottawa en octobre 1994. Voici certaines de ces règles:
Même si le processus de restructuration décrit dans le Plan directeur doit être axé sur le clients, les pressions budgétaires actuelles sont si fortes que l'on court le risque que les services remaniés soient davantage orientés vers les réductions de coûts. CONSÉQUENCES POUR LES FONCTIONNAIRES Dans son Plan directeur, le gouvernement reconnaît que le succès de la mise en oeuvre du renouvellement des services repose en définitive sur les fonctionnaires. Même si certains des changements pourraient apporter des avantages aux employés de l'État, d'autres risquent de ne pas être bien accueillis. En remaniant ses services, le gouvernement devra aider les employés de la fonction publique à faire la transition vers la nouvelle culture, évaluer la composition et la compétence de son personnel, renouveler la formation et le perfectionnement, établir des mécanismes de communication et de consultation ouverte et accorder aux employés les pouvoirs dont ils ont besoin tout en leur donnant une plus grande responsabilité. Il pourra s'avérer difficile de promouvoir l'idée que le changement est une force positive et de s'assurer qu'il se déroule en faisant preuve de sensibilité envers les besoins des personnes qui oeuvrent au sein de l'organisation et des clients de l'extérieur. Les avantages découlant d'une utilisation accrue des TI et le pourcentage des employés qui pourraient en profiter demeurent inconnus. Les avantages indiqués ci-après sont ceux que l'emploi accru des TT risque le plus d'entraîner.
De façon générale, les gens ont tendance à résister au changement, et le renouvellement entrepris au sein du gouvernement suppose un changement d'une ampleur considérable. Les répercussions négatives les plus évidentes sur les fonctionnaires se situent au niveau des changements et des pertes d'emploi. L'un des secteurs où l'on assistera probablement à des réductions est celui des services administratifs de soutien; un seul système de soutien pour l'ensemble de l'appareil gouvernemental faisant appel aux TI permettra de réduire sensiblement le nombre d'employés requis dans ce domaine. Le changement touchera aussi les heures de travail. Dans les services qui ne dépendent pas d'une plage horaire et d'un emplacement fixes, les employés pourront être tenus de travailler par quart, de manière à ce que du personnel soit présent pour répondre aux besoins des clients du début des heures ouvrables sur la côte est jusqu'à la fermeture des bureaux sur la côte ouest. Certains services faisant principalement appel à des systèmes de réponse automatisés et disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept pourront nécessiter la présence de personnes-ressources pour répondre aux cas exceptionnels. Le gouvernement est au service du public et il est actuellement pressé par les contribuables d'offrir un meilleur service avec des ressources limitées. Depuis plusieurs années, le gouvernement a cherché à utiliser les technologies de l'information pour réduire ses coûts d'exploitation et, en mars 1994, il a posé un geste important en vue de renouveler les services gouvernementaux en exploitant pleinement les TI. Le résultat éventuel de cette initiative devrait être une amélioration du service offert tant au public qu'aux entreprises, même si l'adaptation nécessaire au changement posera des défis importants. Les répercussions possibles de l'exploitation des TI au sein du gouvernement fédéral sont considérables. Le processus imposera aux fonctionnaires des changements en profondeur, dont certains pourraient se révéler traumatisants. L'aspect technique de la tâche paraît le moins difficile, notamment si le changement se déroule par étape plutôt que d'un seul coup. Modifier l'attitude des fonctionnaires envers le changement et les encourager à faire preuve de plus de sensibilité à l'égard des besoins des clients sera une tâche plus difficile, particulièrement dans le climat négatif qui règne dans la fonction publique en raison des compressions budgétaires, de l'insécurité en ce qui a trait à l'emploi et du gel des avantages sociaux. Il importe que la politique soit équilibrée que le gouvernement tienne pleinement compte des effets que ces changements pourront avoir sur les gens au moment de mettre en oeuvre ces innovations technologiques colossales.
(1) Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, Plan directeur pour le renouvellement des services gouvernementaux à l'aide des technologies de l'information, mars 1994. (2) Conseil du Trésor du Canada, «Pour des services gouvernementaux remodelés», Communiqué, 22 mars 1994. (3) Conseil du Trésor du Canada, Améliorer les services en utilisant l'information et les technologies de façon innovatrice, 1993. (4) Ibid. (5) Conseil du Trésor, Direction des communications et de la coordination, Une force montante : bilan et analyse des tendances des dépenses en technologie de l'information dans l'administration fédérale canadienne, 1986-1992, 1993. (6) Vérificateur général du Canada, Rapport annuel 1994, vol. 5, chapitre 8, p. 8-7. (7) Une force montante : bilan et analyse... (1993). (8) Ibid. (9) Améliorer les services... (1993), p. 7. (10) Ibid. (11) Vérificateur général (1994), volume 5, chapitre 8. (12) Améliorer les services (1993). (13) «Projet de restructuration des processus de la paie et des avantages sociaux», Bulletin TI: Le défi humain, volume 2, n° 2, automne 1994. (14) Bernie Gorman, «Implementing the Blueprint», Bureau de la gestion, des systèmes et des technologies de l'information, Conseil du Trésor, exposé présenté au forum sur le développement professionnel, Ottawa, le 27 février 1994 (traduction). (15) Plan directeur pour le renouvellement des services gouvernementaux à l'aide des technologies de l'information (1994), p. iii. (16) Andy MacDonald, «Le point sur le Plan directeur», Bulletin TI : Le défi humain, volume 2, n° 2, automne 1994. (17) Gorman (1994). (18) MacDonald (1994). (19) Ibid. (20) Vérificateur général (1994), volume 5, chapitre 8. (21) Plan directeur pour le renouvellement des services gouvernementaux à l'aide de la technologie de l'information (1994), p. 15. (22) Ibid., p. 16. (23) Ibid., p. 19. (24) «Blueprint Report Card, An Interview with Andy Macdonald», HUM, The Government Computer Magazine, février 1995, p. 30. (25) Bruce Philips, commissaire, Commissariat à la vie privée du Canada, «Naked on the Information Highway: Privacy in the Electronic Delivery of Government Services», exposé présenté au Forum sur le développement professionnel, Ottawa, le 25 octobre 1994. |