BP-449F
VÉHICULES ÉLECTRIQUES
Rédaction :
TABLE
DES MATIÈRES
QUEST-CE QUUN VÉHICULE ÉLECTRIQUE? AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES B. Accumulateurs au nickel-cadmium et au nickel-fer C. Accumulateurs au nickel-hydrure métallique D. Accumulateurs au sodium-soufre F. Accumulateurs au zinc-air et à laluminium-air VÉHICULES ÉLECTRIQUES SUR LE MARCHÉ EN 1997
VÉHICULES ÉLECTRIQUES
Pour beaucoup de gens, le véhicule électrique constitue le meilleur espoir à court terme de voir exister une voiture sans émission polluante. Peu se rendent compte, toutefois, que les véhicules électriques existent depuis aussi longtemps que les voitures à essence. Les toutes premières automobiles étaient propulsées par des moteurs à vapeur, semblables à ceux des locomotives à vapeur. On utilisait du charbon, ou encore un autre combustible, pour produire de la vapeur sous pression, laquelle servait ensuite à pousser un cylindre et à propulser le véhicule. Ce procédé était très encombrant et il savérait dangereux à cause des explosions possibles de la chaudière; de plus, il exigeait des compétences particulières de la part du conducteur. Cest la raison pour laquelle la voiture à vapeur a fait long feu. Lessence et lélectricité constituaient toutes les deux un carburant commode, facile à transformer en énergie mécanique à laide dun moteur simple. À partir de 1850, on a donc commencé à mettre au point des voitures électriques et, dans les premières années de lindustrie automobile, les deux technologies se sont livré concurrence pour dominer le marché. Selon certains, cest un inventeur écossais, Robert Davidson, qui a mis au point le premier prototype de voiture électrique en 1837. Le premier véhicule électrique à quatre roues a été construit en 1891 à Des Moines, dans lIowa. Ce véhicule, qui pouvait transporter 12 personnes, nécessitait apparemment 24 batteries (accumulateurs) quil fallait charger pendant 10 heures, et il pouvait rouler pendant 13 heures à la vitesse maximale de 22,5 km/h. Cependant, il na jamais été produit en quantité. Le premier véhicule électrique à avoir été produit en plusieurs exemplaires est lElectrobat, qui était fabriqué par une compagnie de Philadelphie. Entre 1895 et 1920, une cinquantaine de compagnies ont fabriqué des véhicules électriques(1). En 1900, 38 p. 100 des nouveaux véhicules automobiles construits aux États-Unis étaient propulsés à lélectricité(2), et en 1912, il y avait quelque 34 000 voitures électriques immatriculées aux États-Unis. Comme cest le cas aujourdhui, la batterie sest révélée linconvénient premier de la voiture électrique face à la concurrence. Le stockage de lessence à bord fournissait plus de puissance, sur de plus longues distances et pour un poids moindre, que les batteries électriques. Avec linvention du démarreur électrique en 1912, et compte tenu de la disponibilité et de labondance du pétrole, les véhicules propulsés à lessence ont pris à peu près tout le marché de la voiture neuve, en particulier aux États-Unis, où les derniers véhicules électriques dusage général ont été assemblés en 1940(3). Lhistoire du développement du véhicule électrique en Amérique du Nord est une succession de hauts et de bas. Malgré la domination de lautomobile à essence sur le marché, les constructeurs automobiles du monde entier ont constamment maintenu au moins un programme modeste de mise au point dun véhicule électrique concurrentiel. Durant les années 60, les préoccupations grandissantes au sujet de la pollution de lair dans les villes congestionnées par les voitures ont amené les grands constructeurs à tenter de produire un véhicule électrique concurrentiel. Le coût élevé de ces véhicules et le manque de demandes ont cependant miné leurs efforts. Même si les crises pétrolières des années 70 ont ravivé une fois de plus lintérêt pour lauto électrique, les événements ont à nouveau conspiré durant les années 80 pour réduire lactivité dans ce domaine, car le prix de lessence sest stabilisé et les voitures à essence sont devenues moins polluantes et plus efficaces pour ce qui est de lutilisation de lénergie. Les véhicules électriques semblaient destinés à ne jamais sortir dun cercle vicieux. Les gens ne les achèteraient pas parce quelles seraient trop coûteuses, et les fabriquants nen construiraient pas en quantité, ce qui aurait fait baisser les prix, parce que la demande était très faible. La réintroduction du véhicule électrique sur le marché ces dernières années découle avant tout du besoin de répondre aux exigences de la Californie et de certains autres États américains qui réclament que les véhicules à émission nulle (zero emission vehicles (ZEV)) composent un pourcentage donné de lensemble de véhicules vendus par chaque constructeur pendant une période donnée. Ces exigences sont présentées en détail ci-après sous la rubrique « Le facteur californien ». En raison de cette récente évolution de la situation, la voiture électrique semble une fois de plus sur le point denvahir le marché. À lheure actuelle, environ 4 000 véhicules électriques roulent aux États-Unis, la plupart convertis à partir de voitures existantes. On sattend cependant à ce que des véhicules neufs propulsés à lélectricité commencent à apparaître en plus grand nombre sur le marché à partir de 1997-1998. En Californie, selon des modifications apportées en 1990 à la California Clean Air Act, deux pour cent de toutes les voitures mises en vente par nimporte quel constructeur automobile faisant affaire en Californie devront, dès 1998, être des véhicules à émission nulle. Cette part devra passer à 5 p. 100 dici 2001 et à 10 p. 100 dici 2003. Le véhicule électrique est à lheure actuelle le seul candidat au titre de ZEV. Il faut se rappeler cependant que le véhicule électrique nest pas tout à fait à émission nulle. Lélectricité utilisée pour charger les batteries doit être produite par une forme dénergie quelconque. Si cette électricité provient dune centrale au pétrole, au charbon ou au gaz naturel, des émissions ont été produites; la différence, cest quon les a déplacées des zones urbaines où lair est déjà pollué et où il y a des voitures en très grand nombre vers des lieux plus isolés et moins pollués. Ce nest que si lélectricité est produite par une source non polluante, comme le nucléaire, lénergie solaire ou lénergie éolienne que le véhicule électrique peut vraiment être considéré à émission nulle. Les règlements californiens, qui ont été par la suite adoptés par un certain nombre dautres États, ont poussé les constructeurs automobiles à redoubler defforts pour mettre au point et produire en série des véhicules électriques. La demande californienne de véhicules neufs dépasse 900 000 unités par année, ce qui offre un marché potentiel de quelque 18 000 véhicules électriques en 1998 (2 p. 100 du total). Voilà une part de marché que les constructeurs ne peuvent se permettre dignorer, et elle est suffisante pour permettre la production de masse. Le législateur californien espère que cette exigence brisera le cercle vicieux de la demande insuffisante. Si certains sont enthousiastes face à cette démarche et estiment quelle ouvre le marché à une technologie écologique, dautres par contre se montrent moins fervents face à la rapidité à laquelle, selon eux, les véhicules électriques sont introduits sur le marché. Dans un article récent, un groupe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont examiné leffet global sur lenvironnement et léconomie de la construction et de lutilisation des véhicules électriques fabriqués à partir de matériaux divers et utilisant divers types de batteries. Ils ont également comparé le recours à la voiture électrique à dautres méthodes visant à réduire la pollution de lair. Leurs conclusions sont les suivantes :
Les auteurs de larticle affirment aussi que les véhicules électriques contribueront très peu à lamélioration de la qualité de lair dans les villes et quils seront très coûteux. Ils proposent dautres mesures qui, selon eux, seraient beaucoup plus rentables pour ce qui est datteindre la réduction souhaitée des émissions produites par les véhicules.
Selon les chercheurs, les Californiens profiteraient davantage dune série de mesures donnant des effets immédiats à moindre coût. Ainsi, ils proposent une campagne dachat et de remplacement des véhicules les plus polluants qui circulent sur les routes (de sept à dix pour cent des voitures sont de vieux modèles de voiture responsables de la moitié des émissions routières dhydrocarbures et de monoxyde de carbone), des désincitatifs à la conduite, comme des tarifs de stationnement plus élevés, ainsi que la promotion du covoiturage et du recours plus généralisé aux autobus. À ces arguments, les législateurs californiens rétorquent quil fallait mettre fin au cercle vicieux dans lequel le développement du véhicule électrique était condamné par une demande insuffisante et la demande demeurait faible parce que ces véhicules nétaient pas offerts sur le marché. Selon eux, en obligeant la présence sur le marché de véhicules électriques en nombre non négligeable, la Californie a fait plus que tout autre État pour favoriser leur apparition. Quon soit daccord ou non avec lapproche de cet État, force est de constater quelle a eu une incidence indiscutable sur la recherche et le développement dans ce domaine. Malgré leur optimisme, même les législateurs californiens favorables aux véhicules électriques ont dû accepter que les constructeurs ratent lobjectif de 1998; en mars 1996, les cibles de 1998 et 2001 ont été éliminées, et seules celles de 10 p. 100 en 2003 ont été maintenues. Selon certains analystes, au rythme actuel, seulement 5 000 voitures électriques de plus seront vendues aux États-Unis avant la fin du siècle. QUEST-CE QUUN VÉHICULE ÉLECTRIQUE? Le véhicule électrique est radicalement différent des voitures daujourdhui propulsées à lessence, où un moteur à combustion dépend de la combustion dun carburant conservé à bord du véhicule pour produire la puissance motrice. Les véhicules classiques ont besoin dun moteur qui tourne tout le temps et dont la puissance est transformée par une série dengrenages qui font tourner les roues et par un alternateur fournissant de lélectricité aux accessoires comme les phares et lair climatisé. Plutôt que lessence, la voiture électrique conserve ses réserves dans de grosses batteries rechargeables. Dès que la voiture est mise en marche, une commande envoie lélectricité directement aux moteurs électriques qui font tourner les roues. Il nest besoin ni dengrenage, ni dembrayage, ni de silencieux, puisquil ny a pas de combustion bruyante. Lénergie ne passe que lorsque le conducteur appuie sur laccélérateur, de sorte quelle nest pas gaspillée quand la voiture est au repos ou quelle roule sur son élan(6). Bien des véhicules électriques qui font maintenant leur apparition sur le marché sont équipés dun système de freinage par récupération qui recharge la batterie et augmente donc lefficacité de lopération, le moteur agissant comme générateur lorsque la voiture ralentit parce quil est alors « inversé ». Plutôt que de dissiper lénergie en chaleur en freinant (ce qui arrive en raison de la friction que provoque lutilisation des disques ou des tambours de frein dans un véhicule à essence), le moteur du véhicule électrique contribue au freinage et génère du même coup de lélectricité, qui recharge la batterie(7). De cette façon, près de la moitié de lénergie cinétique de la voiture électrique revient à la batterie, lui conférant ainsi un avantage certain dans les déplacements urbains en marche-arrêt. Le véhicule électrique présente aussi un autre avantage : lefficacité avec laquelle il convertit lénergie disponible en force motrice. Un véhicule électrique transforme en effet 90 p. 100 de lénergie électrique contenue dans ses batteries en force motrice, tandis quun moteur à combustion interne utilise moins du quart de lénergie de lessence. Même en tenant compte du fait que lélectricité utilisée dans le véhicule électrique a été produite dans une centrale dont le rendement moyen est denviron 33 p. 100, on retrouve encore un avantage de rendement de 5 p.100 par rapport à lauto à essence, rendement qui augmentera avec les améliorations techniques apportées à la production délectricité, par exemple, la production à cycle combiné(8). AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES Les partisans du véhicule électrique disent quil sagit dun véhicule écologique et propre, voire à émission nulle. Cela est vrai pour ce qui est du fonctionnement du véhicule lui-même. Les véhicules électriques peuvent en effet contribuer à réduire les émissions atmosphériques polluantes résultant de la circulation automobile. Comme nous lavons déjà dit cependant, on ne peut considérer que lélectricité produite pour charger les batteries est propre et sans émission que si sa source est nucléaire, solaire ou éolienne. Autrement, le véhicule ne fait que déplacer la source de pollution loin de la ville congestionnée, plutôt que de léliminer. Les publications de Ford sur les véhicules électriques signalent deux avantages supplémentaires. Les véhicules électriques sont silencieux et leur moteur német pratiquement aucun bruit. Étant donné quaucune combustion na lieu, un silencieux nest pas nécessaire pour atténuer le bruit. En fait, selon Ford, le moteur électrique est si silencieux quil faut maintenant trouver une façon de faire taire les autres bruits, comme celui de lair climatisé et de la transmission, qui ne seraient pas normalement audibles dans une voiture à moteur à explosion. Le deuxième avantage des véhicules électriques est la douceur de roulement. La plupart des voitures électriques avancées utilisent un moteur à courant alternatif à une seule vitesse, sans transmission, ce qui rend laccélération douce et continuelle, plus douce que les meilleures transmissions des voitures de luxe daujourdhui. Les véhicules électriques sont non seulement silencieux et propres, parce quil ny a ni transmission ni groupe propulseur classique, mais de plus il nest plus besoin de faire la vidange dhuile et de liquide de refroidissement du radiateur, ni de procéder à des mises au point ou des tests démission périodiques. Le recours réduit aux lubrifiants et aux liquides de radiateur devrait avoir un effet positif sur lenvironnement, étant donné quil y aura moins de fuites de ces substances sur les routes, à un moment donné, dans les bassins versants. Un des aspects négatifs du côté environnement, que certains chercheurs ont noté, est lutilisation plus considérable des accumulateurs au plomb, qui est le type daccumulateur le plus fréquemment employé à lheure actuelle dans les véhicules électriques; la pollution par le plomb pourrait donc saccroître si les véhicules électriques devenaient plus courants. Selon des recherches menées dans une université américaine, les véhicules électriques requis pour que lobjectif fixé par la Californie soit atteint produiraient 60 fois plus de plomb par kilomètre que les véhicules à essence. Un des auteurs de létude a noté ce qui suit :
Un second groupe de chercheurs estime toutefois que ces conclusions alarmistes se fondent sur des données fausses; son évaluation de la quantité de plomb supplémentaire qui serait libérée dans lenvironnement à la suite de la mise en service des voitures électriques est beaucoup plus modeste. Par ailleurs, lInternational Centre for Technology Assessment (CTA) note dans son analyse de la première étude que :
À ce jour, on a critiqué les véhicules électriques pour leur autonomie relativement limitée. Ainsi, avec la batterie la plus couramment employée, soit laccumulateur au plomb, le rayon daction nest que 80 km. Avec dautres batteries, on peut atteindre 160 km. Une voiture de la compagnie Solectrica a récemment battu le record dautonomie pour un véhicule électrique, en parcourant 603 km sans avoir à être rechargée(11). Cependant, les accumulateurs les plus avancés demeurent plutôt coûteux. Ford résume ainsi la situation :
Le prix est un problème majeur tant pour les constructeurs que pour les acheteurs de véhicules électriques(13). Il varierait, selon les estimations, de 34 000 $ US pour lEV1 de GM, qui utilise des accumulateurs au plomb, à 75 000 $ US pour la Solectrica, mise au point par un de constructeur indépendant. Le principal facteur de la différence de prix est la batterie : celle de lEV1 est une batterie avancée au plomb, tandis que celle de la Solectrica est un accumulateur au nickel-hydrure métallique. De toute évidence, lamélioration des accumulateurs constitue la clé de la réduction du coût et de laccroissement du rayon daction des véhicules électriques, ce qui favoriserait ces derniers sur le marché. Dans le monde, de nombreuses compagnies investissent beaucoup dargent dans la R-D en vue de trouver de meilleurs accumulateurs. Les progrès dans ce domaine ont été rapides ces dernières années, aiguillonnés en bonne partie par le marché forcé de la Californie. La plupart des gens connaissent déjà bien laccumulateur au plomb, puisque cest la batterie utilisée dans les voitures classiques modernes. Quand le moteur tourne, la batterie est chargée par le générateur, puis par lalternateur. La puissance de la batterie alimente les composantes électriques et électroniques de lautomobile comme le démarreur, les phares, le système de chauffage, le système de climatisation et la radio. Dans un véhicule électrique, laccumulateur fait également fonctionner les moteurs électriques qui sont directement reliés aux roues et font avancer la voiture. Sur beaucoup de voitures électriques, le freinage par récupération permet une certaine recharge pendant que le véhicule est en marche. Avec ce type de système, le courant électrique est inversé lorsque le conducteur appuie sur le frein, ce qui recharge la batterie et prolonge sa durée. Il est évident que pour fournir toute la puissance requise par un véhicule électrique, la batterie au plomb devrait être plus grosse et plus puissante que celles fabriquées actuellement. Les batteries classiques seraient complètement usées après 30 recharges; elles ne conviennent donc pas aux voitures électriques. Les batteries au plomb utilisées dans ces dernières sont des batteries dites à décharge poussée. Elles sont constituées de minces plaques dacier très hautes et sont conçues pour durer de 400 à 800 cycles charge-décharge. Lorsque la température est au point de congélation, cependant, ces batteries, telles quelles existent actuellement, ne fonctionnent quà 70 p. 100 de leur capacité. Étant donné le climat au Canada, il faudrait de toute évidence quelles soient placées dans un boîtier isolé et que la voiture soit dotée dun système de chauffage quelconque(14). En 1992, compte tenu de la nécessité daméliorer les batteries, 49 compagnies américaines ont formé un consortium pour effectuer de la recherche fondamentale afin daméliorer la durée de vie et lénergie spécifique des batteries au plomb tout en préservant leur densité de puissance et leur coût. LAdvanced Lead Acid Battery Consortium (ALABC) cherchait également à réduire sensiblement le temps de recharge des batteries. Le travail du consortium a donné une bonne partie des progrès enregistrés depuis; selon une publication récente, celui-ci a réussi à atteindre bon nombre de ses objectifs. Pour ce qui est du temps de recharge, une nouvelle technique, dite à impulsion rapide, sest révélée très efficace, faisant passer le temps requis pour recharger une batterie déchargée à 80 p. 100 de plusieurs heures à seulement 15 minutes. Comme avantage inattendu, signalons que cette nouvelle méthode porte également la durée de vie de la batterie de quelque 250 cycles à près de 1 000 cycles(15). Le ALABC cherche également à réduire le poids des batteries en utilisant de nouvelles méthodes de traitement et en ajoutant des alliages différents. Le recours à des grilles plus fortes, plus minces et plus résistantes à la corrosion a déjà amélioré lénergie spécifique (wattheures produits par kg), la faisant passer de 35 wattheures en 1994(16), à 48 wattheures par kg en 1996(17) dans un prototype. Le rayon daction des véhicules électriques à batterie au plomb demeure denviron 241 km entre les recharges. Résultat de toutes ces améliorations, le coût des batteries au plomb a diminué radicalement depuis cinq ans. En 1992, ce coût était de 1,11 $ US/mille pour le propriétaire; il a été réduit à 0,11 $/mille en 1995. Si les progrès se poursuivent au même rythme, il pourrait tomber à 0,5 $/mille au plus tard en 1998(18). Il est clair que les projets de ce type rendront les voitures électriques plus attrayantes pour les consommateurs. B. Accumulateurs au nickel-cadmium et au nickel-fer Les accumulateurs au nickel-cadmium ne sont pas nouveaux. Ces batteries rechargeables sont dutilisation courante dans léquipement électronique, des radios portatives aux jeux vidéo. Certaines compagnies nord-américaines ont envisagé de les utiliser dans les véhicules électriques, mais cette technologie na pas été aussi largement acceptée ici quen Europe. En octobre 1995, la société Saft de France a ouvert sa première usine de production de batteries pour le marché automobile. Cette usine, qui a coûté quelque 20 millions de dollars américains à construire, produira initialement 5 000 accumulateurs au nickel-cadmium par année. Les batteries produites dans cette nouvelle usine équiperont toutes les voitures électriques des constructeurs français : la Citroen AX, la Peugeot 106, ainsi que la Clio et lExpress de Renault. Les avantages des batteries au nickel-cadmium sont leur besoin dentretien modeste et leur longue durée de vie, qui serait de près de 97 000 km. Le coût élevé, les problèmes de recyclage et de lutilisation du cadmium, métal très toxique, ainsi que la tendance à la surchauffe, sont les principaux problèmes de lutilisation de ces accumulateurs dans les voitures électriques(19). Les batteries au nickel-fer ont une densité énergétique élevée (quantité dénergie par rapport à la taille de la batterie); elles ont donc lavantage dêtre plus petites que les autres batteries de même puissance. Pour les charger complètement cependant, il faut les surcharger de 11 p. 100, ce qui entraîne une perte deau et une accumulation potentiellement dangereuse dhydrogène(20). LAdvanced Battery Consortium travaille à résoudre ces problèmes et inclut les batteries au nickel-fer et au nickel-cadmium dans la catégorie du court terme, cest-à-dire des batteries qui devraient être offertes sur le marché entre 1996 et 1998. C. Accumulateurs au nickel-hydrure métallique La batterie au nickel-hydrure métallique semble être lune des premières en ligne pour remplacer les batteries au plomb à moyen terme (1999-2001) dans les voitures électriques. Comme elle est faite de matériaux recyclables non toxiques, elle est jugée écologique(21). Elle se compose dhydroxyde de nickel et dun alliage de vanadium, de titane, de nickel et dautres métaux, et offre le double de lautonomie des batteries au plomb actuelles. Aux États-Unis, la Ovonics Battery Company de Troy, au Michigan, bat actuellement la marche dans la mise au point de ce type daccumulateur. Contrairement à dautres accumulateurs en cours de développement, les accumulateurs au nickel-hydrure métallique fonctionnent à des températures ambiantes de -6,6 à 38,8° C, sont totalement scellés et nexigent pas dentretien. Ils se rechargent en 15 minutes seulement. Toutes ces caractéristiques les rendent très intéressants. Depuis deux ans, ces accumulateurs ont été testés dans diverses voitures électriques ou converties à lélectricité, de la sous-compacte aux petits camions. Au total, 20 véhicules ont parcouru 160 000 km. Les tests révèlent que les accumulateurs au nickel-hydrure métallique donnent aux véhicules qui en sont dotés une autonomie deux fois plus grande que les accumulateurs au plomb perfectionnés. Cependant, comme cest le cas avec beaucoup de nouvelles batteries, le coût est très élevé et la production commerciale fait problème. Pour la compagnie Ovonics, la production commerciale de 1997 permettra déquiper environ 2 000 voitures électriques. La production augmentera lentement, afin que soient préservées la qualité élevée et la grande fiabilité des prototypes. Si la production commerciale et la demande pouvaient réduire lécart de prix par rapport à la batterie au plomb, la batterie au NiHM pourrait facilement faire concurrence à celle-ci à lavenir(22). D. Accumulateurs au sodium-soufre Ford a utilisé une batterie au sodium-soufre (NaS) dans son Ecostar de 1992 parce quelle offre trois à quatre fois la densité énergétique de la batterie au plomb, c.-à-d. quà taille égale, elle produit trois ou quatre fois plus dénergie. La batterie au NaS présente une autonomie denviron 241 km, soit à peu près le double de celle dune voiture électrique à batterie au plomb. Cette batterie na cependant pas été très bien reçue, pour plusieurs raisons. La première, cest quelle nest pas conviviale : comme une des électrodes est faite de soufre fondu, la batterie doit fonctionner à une température variant de 300 à 350° C. Pour empêcher que le soufre et le sodium se solidifient, les batteries sont munies dun dispositif de chauffage incorporé. À cause de cette exigence difficile, la batterie au NaS coûte actuellement sept fois plus cher que la batterie au plomb. Par ailleurs, on sinquiète de la sécurité : deux véhicules dessai de Ford équipés de ces batteries ont pris feu. Dans un proche avenir, il est peu vraisemblable que des batteries de ce type prennent de lavance sur leurs concurrentes. Dans sept pays au moins, des compagnies considèrent cependant quelles offrent beaucoup de potentiel parce quelles utilisent des matériaux relativement bon marché et abondants. Ces compagnies cherchent toutes à tirer profit des avantages de cet accumulateur en tentant den éliminer les problèmes les plus embêtants(23). Comme dans le cas des autres types de batteries, la production de masse pourrait réduire rapidement les coûts. Depuis 1992, les compagnies Nissan et Sony du Japon tentent de mettre au point un accumulateur au lithium. La voiture électrique Prairie Joy de Nissan, qui sera mise sur le marché au printemps de 1998 dans un programme limité de bail-achat, est le seul véhicule sur le marché (ou sur le point dy être), qui fait usage de ce type daccumulateur. Environ 100 véhicules seront mis sur le marché au Japon et, à la fin de 1997, la batterie au lithium sera testée sur le terrain en Californie dans une trentaine de mini-fourgonnettes dun modèle nouveau. La batterie au lithium permet de stocker à peu près trois fois plus dénergie que les batteries au plomb et environ une fois et demie plus que les batteries au nickel-hydrure métallique. Elle dépasse également la densité de puissance de ses concurrentes, ce qui lui donne un plus grand rayon daction. Cette batterie est beaucoup plus légère que les autres, et sa recharge beaucoup plus efficace. Parmi les inconvénients, mentionnons que la batterie au lithium est environ deux fois plus chère que la batterie au plomb, en partie à cause du système de ventilation requis pour la rafraîchir, et en partie à cause du matériau utilisé. Lanode est faite de cobalt oxydé, lélectrolyte est une matière organique très pure et le système de commande requis pour une voiture propulsée à laide daccumulateurs au lithium est très complexe(24). Plusieurs autres batteries à base de lithium ont fait lobjet de recherches en Amérique du Nord. Mentionnons la batterie électrochimique basée sur un alliage de lithium, un sel fondu et un sulfure métallique, ainsi quune batterie au lithium-polymère. Les deux offrent certains avantages par rapport aux batteries au plomb avancées, mais le coût et plusieurs problèmes techniques font obstacle à leur mise au point. Au mieux, ces batteries sont des concurrents à long terme des batteries actuelles ou en développement. F. Accumulateurs au zinc-air et à laluminium-air Dans ces deux batteries, le métal (zinc ou aluminium) réagit avec loxygène atmosphérique, en présence dun électrolyte, afin de produire de lélectricité et un composé métallique. Les plaques métalliques de laccumulateur sont littéralement consommées dans la réaction. Lorsque laluminium ou le zinc est épuisé, le véhicule doit être conduit à une station où on retire les plaques usées et les résidus métalliques pour insérer de nouvelles plaques dans la batterie; tout cela se fait en quelques minutes. Les résidus métalliques peuvent alors être recyclés en nouvelles plaques daccumulateur. Une compagnie israélienne, Electric Fuel, a mis au point une batterie au zinc-air et la mise à lessai dans 40 fourgonnettes. Il sagit dune batterie à densité énergétique dix fois plus élevée que la batterie au plomb(25). Plusieurs compagnies américaines travaillent également à la mise au point dune batterie de ce type; une voiture électrique propulsée par une batterie au zinc-air a établi un nouveau record, soit plus de 1 609 km sur une seule charge. Le coût demeure un problème pour cette batterie, comme dailleurs pour la batterie à laluminium-air. Cette dernière intéresse les chercheurs depuis 1980 environ(26), mais elle demeure coûteuse; de plus, en raison de sa grande taille, elle ne pourrait probablement etre utilisée que dans les gros véhicules. Une pile à combustible est une cellule électrochimique dans laquelle loxygène de lair réagit avec un combustible gazeux, produisant de lénergie électrique. La pile à combustible diffère dune batterie classique de plusieurs façons. La batterie est un simple dispositif dentreposage de lénergie : lénergie quelle peut produire dépend de la masse des réactifs chimiques quelle contient. Avec le temps, les réactifs sont consommés et la batterie se décharge : il faut la recharger à partir dune source électrique externe avant de pouvoir lutiliser de nouveau. Par contre, la pile à combustible est un dispositif de conversion dénergie. Aucune de ses composantes nest consommée lorsquelle fonctionne, de sorte que son fonctionnement continue aussi longtemps quon lui fournit des réactifs. Ainsi, dans certaines piles à combustible, loxygène et lhydrogène sont mélangés, ce qui produit de leau et un courant électrique. Tant quon fournit de lhydrogène et de loxygène, la cellule continue de produire de lélectricité. La R-D sur la pile à combustible a été considérable pendant la course à lespace des années 50 et 60. Les fusées et les satellites exigent un approvisionnement électrique stable et très efficace, et cest justement ce que la cellule électrochimique peut fournir. Une compagnie canadienne, Ballard Power Systems, est active dans ce domaine depuis 1979. Elle a mis au point une pile à combustible qui est plus légère et plus petite que beaucoup dautres sur le marché. Cette pile fait appel à des polymères légers (une membrane permettant léchange de protons) et est très efficace. La pile à carburant Ballard a propulsé le premier véhicule à émission nulle en exploitation : un autobus. Tout a commencé par une coentreprise avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et la société de transport de la province. En 1995, le prototype commercial de lautobus propulsé par la pile à carburant Ballard était lancé. La dernière phase du développement est en cours; il sagit dun programme pluriannuel de démonstration de véhicules, avec la participation de la compagnie de transport de la Colombie-Britannique et de la Chicago Transit Commission. La société Ballard, qui est également associée avec plusieurs compagnies automobiles, dont Daimler-Benz, General Motors et Nissan, travaille à mettre au point une pile à membrane déchange de protons (MEP) destinée aux voitures. La pile MEP semble offrir les avantages de la légèreté et de la petite taille sur ses concurrentes. Comme elle est plus efficace, plus légère et moins encombrante, lentreposage du carburant (généralement de lhydrogène ou du méthanol) est encore requis, mais à long terme, la pile à carburant devrait être en mesure de bien concurrencer les batteries plus traditionnelles. La mise en marché dun grand nombre de véhicules électriques pourrait être quelque peu gênée par des problèmes dinfrastructure et la performance limitée des véhicules. Ces deux facteurs causent la résistance des consommateurs. Afin de surmonter ces problèmes, et pour profiter des meilleures technologies disponibles, les chercheurs de plusieurs pays travaillent également à la mise au point dun véhicule hybride qui combinerait les meilleurs avantages dun moteur à essence efficace et de la propulsion électrique. Dans la plupart des cas, on associe un moteur à combustion interne à une batterie et à une transmission électrique. Dans le véhicule hybride, les deux modes de propulsion pourraient être utilisés au mieux afin de permettre une efficacité globale plus élevée que celle obtenue par les véhicules utilisant seulement lun ou lautre mode de propulsion. Ainsi, on a estimé que ces véhicules pourraient doubler ou tripler lefficacité des voitures actuelles(27). Tous les grands constructeurs automobiles travaillent à la mise au point dune voiture électrique, mais, jusquà tout récemment, aucun nen avait mis une sur le marché. En octobre 1997, Toyota a annoncé quelle se lançait immédiatement dans la vente de la voiture hybride Priu(28). La Prius sera dabord vendue au Japon, au prix denviron 18 000 $ US même si la compagnie estime quil lui en coûte environ 41 000 $ US pour la produire. Elle considère cette subvention au consommateur comme un coût de publicité acceptable. En prenant les devants, Toyota a lhonneur dêtre la première compagnie du monde à entrer sur ce quelle espère voir devenir un marché lucratif. Cette voiture satisfait à lexigence de faire fonctionner chacun des deux modes de propulsion à leur niveau optimal. À basse vitesse, lorsque le moteur à essence est le moins efficace, elle fonctionne à lélectricité, mais elle passe automatiquement à la propulsion à lessence lorsque le véhicule atteint une certaine vitesse. Pour ce qui est de laccueil que lui réserveront les consommateurs, la voiture hybride aura un avantage sur la voiture électrique, puisquelle peut faire le plein aux stations dessence. Le moteur à essence et le système de freinage par récupération permettront de sassurer que la batterie reste chargée. Si on met de côté laspect accueil que réserve le consommateur à un tel type de voiture, on peut se demander quelle est la logique dajouter un moteur à essence polluant à une voiture électrique lorsque lobjectif est de réduire la pollution; toutefois, comme les moteurs qui seront utilisés dans les voitures hybrides sont très efficaces, le niveau des émissions sera très modeste. Selon une étude récente faite par une firme de consultants américains, lorsque lélectricité servant à propulser une voiture électrique provient dune centrale au charbon, la voiture hybride pourrait être une solution moins polluante que la voiture électrique si on considère toute la durée de vie du véhicule. Les consultants ont déclaré ce qui suit :
Cette observation na pas échappé aux législateurs californiens, qui continuent à chercher des façons de réduire la pollution automobile, même sils ont dû assouplir le calendrier dintroduction des véhicules à émission nulle. Ils ont modifié les normes destinées aux véhicules à émission nulle pour permettre larrivée des véhicules hybrides sur le marché. Cependant, on ne sait pas encore très bien si les normes très rigoureuses qui ont été fixées pourront être atteintes par les voitures hybrides actuelles. Dans les années que nécessitera le perfectionnement des véhicules électriques, il reste à savoir si les véhicules hybrides pourront relever le défi et capturer une part de marché. VÉHICULES ÉLECTRIQUES SUR LE MARCHÉ EN 1997 (30) Tous les grands constructeurs automobiles dAmérique du Nord, de certains pays dEurope et du Japon ont un modèle 1997 de véhicule électrique en vente. Voici un rapide compte rendu des véhicules sur le marché qui répondent aux exigences californiennes démissions nulles. Le lecteur trouvera, au tableau 1, un résumé de linformation, et ainsi que les caractéristiques des véhicules électriques destinés aux démonstrations internationales, celles fournies par les constructeurs qui se spécialisent dans la fabrication de ce type de véhicules et celles de plusieurs prototypes en cours de développement. General Motors offre actuellement le EV1 au prix de 34 000 $ US. Ce véhicule aurait un rayon daction de 112 km en ville et de 144 km sur la route (à vitesse constante de 100 km/h). Le EV1 utilise des batteries au plomb. À 220 volts, il faut environ trois heures et demie pour les recharger complètement. Le propriétaire de ce véhicule devra acheter un chargeur domestique qui coûte 2 500 $ et payer pour son installation, ou alors assumer des frais de 70 $ par mois de location(31). En 1996-97, le EV1 nétait offert quen location, et seulement chez certains concessionnaires Saturn de Californie et dArizona. La compagnie estime que la location protégera les premiers acheteurs des coûts élevés de réparation et dentretien que pourraient nécessiter ces premiers véhicules de production. Cette mesure fait en sorte que lacheteur naura pas à payer le coût du remplacement de la batterie. GM vend également un pick-up électrique Chevrolet de la série S, qui utilise une batterie au plomb recyclable quon peut recharger (de 15 à 95 p. 100 de létat de charge) en deux heures et demie. Ce pick-up peut parcourir environ 96,5 km à vitesse constante ou 64 km en marche- arrêt dans la circulation. La mini-fourgonnette Epic de Chrysler est la version électrique de la Dodge Caravan et de la Plymouth Voyageur, destinées au marché de la deuxième voiture familiale. Mise en vente en 1998, elle contiendra 27 batteries au plomb de 12 volts chacune. Ce véhicule a un rayon daction dune centaine de kilomètres, et une vitesse maximale de 128 km/h. Parmi ces modèles de 1997, il y a les premiers pick-up Ford Ranger électriques. Avant, Ford avait vendu à une autre compagnie (Transportation Design and Manufacturing) des véhicules sans moteur ni transmission; celle-ci y installait un arbre de transmission électrique. Destiné principalement au marché des entreprises propriétaires de parcs de véhicules, le Ranger utilise 39 batteries au plomb de huit volts chacune et fait appel au freinage par récupération. Il a une autonomie de 56 km à 0o C (avec le système de chauffage en marche) et de 100 km sous des températures plus chaudes, mais sans lair climatisé. La charge utile est denviron 226,8 kg, et le prix denviron 34 000 $ US. Les constructeurs japonais se lancent également dans la production de véhicules électriques, en visant le lucratif marché californien. Au printemps de 1997, Nissan a mis en vente et en location un nombre limité, probablement inférieur à 100, de véhicules électriques Prairie Joy. Ces véhicules sont très particuliers : ils utilisent des batteries légères, de grande capacité énergétique, au lithium. Ce véhicule peut transporter quatre personnes sur plus de 200 km avant que les batteries naient besoin dêtre rechargées. La recharge complète dure environ trois heures. La Prairie Joy est destinée avant tout au marché des véhicules de livraison. Honda est également entré dans la course pour fournir des véhicules électriques au marché californien. Au printemps 1997, elle a commencé à louer 300 véhicules électriques à deux portes et quatre places aux consommateurs industriels de Sacramento et du sud de la Californie. Le Honda EV Plus peut rouler sur 200 km jusquà décharge complète et sur 160,9 km jusquà 80 p. 100 de décharge, et il peut atteindre une vitesse maximale denviron 128 km/h. Le prix de location na pas été annoncé. La grande autonomie de ce véhicule est attribuable aux accumulateurs au nickel-hydrure métallique (NiHM) de la compagnie Ovonic Battery. Les batteries complètement déchargées se rechargent en huit heures sous un courant de 200 volts et sont censées durer en moyenne 100 cycles, soit quatre à cinq ans. Cependant, elles sont nettement plus coûteuses que les batteries au plomb. Toyota a déjà testé son véhicule électrique RAV4 en Californie et dans lÉtat de New York de concert avec des compagnies de services publics, ainsi quà ses propres installations dessai en Californie et au Michigan. Le RAV4 est un véhicule sportif utilitaire qui utilise des batteries au NiHM mises au point par la société Masushita. Ces batteries ont une durée de vie de six à huit ans et donnent aux véhicules roulant à la fois sur la route et en ville une autonomie de 188 km; la vitesse maximale est de 120 km/h. En 1998, Toyota mettra en vente 320 de ces véhicules en Californie. Le prix de vente exact nest pas encore connu. Quon soit daccord ou non avec lapproche prise par la Californie pour que soit mis en vente dans son marché des véhicules à émission nulle, il ny a pas de doute que le but est atteint : inciter les constructeurs automobiles et les fabricants de batteries à améliorer le rendement des véhicules électriques. Des centaines de compagnies participent à la course pour produire le meilleur véhicule électrique, au plus long rayon daction, à la recharge la plus rapide et, bien sûr, au moindre prix. Si lintensité de cette concurrence se maintient et si le marché créé par la réglementation américaine continue de croître, on peut penser que des véhicules électriques ou hybrides efficaces, silencieux et peu coûteux seront mis en vente à lintention de tous les consommateurs, y compris ceux du Canada, dans un avenir guère trop éloigné.
1
PBV = Poids brut du véhicule (1) Electric Vehicle Association of the Americas (EVAA), http://www.radix.net//^futurev/facts.html, 1997. (2) A. Haskell et al., An Introduction to Electric Vehicles; voir adresse Internet http://www.suhep.phy.syr.-edu/car/links.html. (3) Ibid. (4) R. De Neufville et al., « The Electric Car Unplugged », Technology Review, janvier 1996, p. 32 (traduction). (5) Ibid. (traduction). (6) D. Sperling, « The Case for Electric Vehicles », Scientific American, novembre 1996, p. 54-55. (7) Site Internet de la compagnie Ford, janvier 1997 (www.ford.com). (8) Sperling (1996), p. 55. (9) J. Haggin, « Electric Cars Projected to Raise Lead Pollution », Chemical and Engineering News, 22 mai 1995, p. 7 (traduction). (10) « Centre for Technology Assessment Refutes Carnegie-Melon Analysis », The Clean Fuels Report, avril 1996, p. 190. (11) EVAA (1997), p. 2. (12) Ibid. (13) Sperling (1996), p. 58. (14) EVAA (1997), p. 1. (15) « Advanced Lead-Acid Battery Consortium Meets First Phase Goals », The Clean Fuels Report, novembre 1996, p. 176. (16) D. Ilman, « Automakers Move Towards New Generation of Greener Vehicles », Chemical and Engineering News, 1er août 1994, p. 12. (17) The Clean Fuels Report (nov. 1996), p. 177. (18) Ibid. (19) « Saft Making Progress with a Number of Batteries », The Clean Fuels Report, juin 1996, p. 174. (20) EVAA (1997), p. 2. (21) Ibid. (22) Ibid. (23) Ibid. (24) Ibid., p. 5. (25) Ibid., p. 7. (26) Comité spécial de lénergie de remplacement du pétrole de la Chambre des communes, Énergies de remplacement, juin 1981. (27) The Clean Fuels Report (1996), p. 183. (28) « Toyota Introduces Gasoline-Electric Hybrid Car », The Ottawa Citizen, 16 octobre 1997, p. D4. (29) Ibid (traduction). (30) Sauf indication contraire, linformation fournie ici provient de divers numéros de 1996 et 1997 du The Clean Fuels Report. (31) J. Hiscock, « New Electric Car Has Enough Zip To Give GM Lead in Technology Race », The Ottawa Citizen, 6 décembre 1996, p. C9. |