BP-461F
L'ÉLIMINATION DU PLUTONIUM DE CATÉGORIE
Rédaction :
TABLE DES MATIÈRES
LHÉRITAGE DE LA COURSE AUX ARMEMENTS LURANIUM HAUTEMENT ENRICHI ET LE PLUTONIUM A. Lutilisation du combustible MOX dans les réacteurs CANDU B. Les critiques dirigées contre la proposition CANDU-MOX
LÉLIMINATION DU PLUTONIUM DE
CATÉGORIE MILITAIRE
Lors du sommet sur la sécurité nucléaire tenu à Moscou en avril 1996, le premier ministre Jean Chrétien, a annoncé que le Canada avait donné son accord de principe au concept de lutilisation du plutonium provenant du démantèlement des armes nucléaires comme combustible pour les réacteurs nucléaires canadiens. En utilisant ainsi le surplus de plutonium de catégorie militaire, le Canada pourrait jouer un rôle important dans le désarmement nucléaire et réduire le risque que le plutonium fasse lobjet dun trafic ou se retrouve entre les mains de terroristes ou de nations mal intentionnées. La combustion du plutonium dans les réacteurs nucléaires civils est lune des deux principales méthodes délimination du plutonium provenant de larmement qui sont apparues comme les plus facilement réalisables. Lautre méthode est limmobilisation, suivie de lenfouissement dans les couches géologiques. Chacune de ces deux méthodes pose des difficultés et il pourrait savérer difficile de faire un choix. Dans le présent document, nous donnons un aperçu des aspects techniques de chacune de ces méthodes délimination du plutonium de catégorie militaire et analysons les principales questions que soulève cette élimination. LHÉRITAGE DE LA COURSE AUX ARMEMENTS Les États-Unis ont procédé à lexplosion de la première bombe nucléaire à Alamogordo (Nouveau-Mexique) le 16 juillet 1945. Cette explosion a déclenché une course aux armements entre les deux superpuissances de l'époque, les États-Unis et lUnion soviétique, dont le résultat a été laccumulation dans leurs arsenaux réunis dun nombre renversant de 55 000 ogives nucléaires(1). Par suite de la signature en 1993 du deuxième Traité sur la réduction des armes nucléaires stratégiques (START II) (qui nest pas encore ratifié), les États-Unis et lUnion soviétique (maintenant la Communauté dÉtats indépendants (CEI)) se sont entendus pour commencer à démanteler jusquà 45 000 ogives nucléaires se trouvant dans leurs arsenaux. Les États membres de la CEI ont déjà commencé à réduire le nombre de leurs ogives, pour les faire passer de 35 000 à 3 000, tandis que, pour leur part, les États-Unis ont entrepris de ramener le nombre des leurs de 20 000 à 2 000 (2). On évalue à environ 90 tonnes de plutonium et 450 tonnes duranium hautement enrichi (UHE) les quantités qui seront extraites des ogives de la CEI; pour leur part, les ogives américaines démantelées produiront environ 45 tonnes de plutonium et 225 tonnes de UHE. De plus, on présume que les États membres de la CEI et les É.-U. détiennent plusieurs dizaines de tonnes de plutonium et plusieurs centaines de tonnes de UHE sous la forme de composantes darmement, de ferraille et de combustible irradié non traité(3). Bien que le démantèlement des ogives constitue un heureux changement de direction dans la course aux armements, il soulève une question totalement nouvelle et épineuse : comment se défaire en toute sécurité des 100 à 200 tonnes métriques de plutonium provenant des ogives démantelées. Pour sa part, le processus délimination des 500 à 1 000 tonnes duranium hautement enrichi est relativement simple. LURANIUM HAUTEMENT ENRICHI ET LE PLUTONIUM Dans la nature, il y a deux isotopes de luranium(4) : luranium 235 (235U), dans une proportion de 0,7 p. 100, et luranium 238 (238U), dans une proportion de 99,3 p. 100. Cependant, seul le 235U entretient les réactions en chaîne qui rendent possible la libération dune quantité massive dénergie à la fois dans les bombes et les réacteurs nucléaires. Pour entretenir la réaction en chaîne des neutrons rapides, nécessaire à une explosion nucléaire, il faut séparer le 235U de la masse du 238U. Une fois suffisamment purifié, le 235U est connu sous le nom duranium hautement enrichi (UHE). Luranium faiblement enrichi (à environ 4 p. 100) nentretient pas la réaction en chaîne rapide nécessaire à une explosion nucléaire, mais il entretient la réaction en chaîne lente qui se produit dans un réacteur nucléaire. Luranium faiblement enrichi (UFE) est le combustible utilisé dans la plupart des réacteurs à eau légère existants. Le système CANDU canadien, ralenti à l'eau lourde, plus efficace, est alimenté à luranium naturel (non enrichi). On ne peut arriver à séparer le 235U du 238U quau prix de grands efforts, en utilisant des procédés comme la diffusion gazeuse, qui tirent parti des faibles différences physiques qui existent entre les composés chimiques des isotopes. En général, seuls les pays disposant dune technologie avancée possèdent les ressources nécessaires à lutilisation de techniques semblables. Le plutonium, quant à lui, nexiste quà létat de trace dans la nature; il est toutefois produit dans les réacteurs nucléaires par linteraction entre le 238U et les neutrons. Le plutonium-239 (239Pu) est le premier isotope à se former. Si le séjour du combustible dans le réacteur se prolonge, dautres isotopes de plutonium, soit les 240Pu, 241Pu et 242Pu, sont produits et la proportion de 239Pu décroît. Les réacteurs militaires sont conçus et exploités de façon à optimiser la production de plutonium de « catégorie armement », qui est composé surtout disotopes 239Pu. Dans les réacteurs civils servant à produire de lénergie, le combustible demeure dans le réacteur beaucoup plus longtemps, de façon à être utilisé efficacement; il en résulte que le plutonium de « catégorie réacteur » obtenu à partir du combustible épuisé contient une proportion plus élevée disotopes de plutonium autres que le 239Pu. Lune des différences fondamentales entre le plutonium et luranium vient du fait que pratiquement tous les mélanges disotopes de plutonium peuvent servir à produire des explosifs nucléaires. Le plutonium de catégorie réacteur peut servir à fabriquer des armes nucléaires. Bien que le rendement et lefficacité des armes produites à partir de plutonium de catégorie réacteur soient moindres et moins sûrs que ceux des armes produites à partir de plutonium de catégorie armement, leurs effets seraient tout de même dévastateurs. Beaucoup de gens qui oeuvrent dans ce domaine croient que des terroristes pourraient arriver à fabriquer des armes rudimentaires mais efficaces à partir de plutonium de catégorie réacteur(5)(6), et que des experts qualifiés pourraient en tirer des dispositifs encore plus destructeurs. Lautre différence importante entre le plutonium et luranium hautement enrichi est que lon peut séparer le plutonium du combustible irradié par des processus chimiques relativement simples. Cest plutôt lintense radioactivité qui se dégage du combustible irradié que le processus de séparation en soi qui rend difficile la séparation du plutonium. Dans une grande mesure, ces questions techniques se trouvent au cur du problème de lélimination des stocks excédentaires de plutonium de catégorie militaire. Il est possible de « dénaturer » le UHE en le diluant simplement avec de luranium ordinaire afin de produire de luranium faiblement enrichi (UFE) destiné aux réacteurs civils. Il nest toutefois pas possible de retransformer l'uranium faiblement enrichi en uranium de catégorie militaire sans avoir accès à des installations denrichissement perfectionnées et coûteuses. Les États-Unis et la Fédération russe sont parvenus en 1993 à un accord selon lequel les États-Unis achèteraient 500 tonnes de UHE provenant darmes nucléaires démantelées, qui serait dilué en Russie puis importé aux États-Unis par la United States Enrichment Corporation(7). Laccord a été modifié à la fin de 1996 afin daccélérer le retrait de luranium hautement enrichi russe(8). Il nest cependant pas possible de dénaturer le plutonium de catégorie militaire avec du plutonium catégorie réacteur de la même manière. Le plutonium pose donc un problème de sécurité plus ardu. Lutilisation du plutonium de catégorie militaire en mélange comme combustible dans les réacteurs constitue tout de même lune des deux principales options actuellement envisagées. La difficulté est darriver à convertir le plutonium en une forme quil sera très difficile dutiliser dans des armes par la suite, sans que cela ne crée de risques inacceptables en matière de sécurité, de santé ou denvironnement. Il semble exister principalement deux options prometteuses pour lélimination du plutonium excédentaire provenant des armes nucléaires. Lune dentre elles est l« immobilisation ». Cette technique consiste à mélanger le plutonium à des déchets hautement radioactifs et à lincorporer à du verre borosilicaté fondu par un procédé appelé vitrification. Le verre, qui constitue un hôte très stable, est coulé en forme de « billot ». Lautre solution consiste à mélanger une certaine proportion doxyde de plutonium à de loxyde duranium appauvri afin de produire un combustible doxydes mixtes (combustible MOX) qui pourrait être utilisé dans les réacteurs nucléaires commerciaux. Puisque le combustible MOX épuisé est analogue au combustible classique épuisé, son élimination serait aussi pratiquement identique. Bien que ce processus ne soit pas exempt de difficultés, il faudra les résoudre, que la méthode de fabrication de combustible MOX soit choisie ou non. Le sort ultime du plutonium vitrifié et du combustible MOX épuisé serait une forme quelconque de confinement et denfouissement dans des formations géologiques profondes. Bien que ni lune ni lautre de ces méthodes nentraîne la destruction du plutonium, elles rendraient toutes deux cet élément beaucoup moins accessible à une utilisation dans des armes. Lenfouissement en profondeur assure une certaine sécurité physique, et la radioactivité élevée des isotopes épuisés rendrait impossible leur transport et leur manutention sans lutilisation dun équipement de protection imposant et dun équipement de manutention spécialisé. Ce nest quà laide de techniques chimiques et de génie perfectionnées quil serait possible de récupérer le plutonium éliminé au moyen de lune ou lautre de ces méthodes pour lutiliser dans des armes. En fait, il ne sert pas à grand-chose de tenter de détruire entièrement le plutonium provenant des armes alors même quil existe des stocks importants de plutonium sous la forme de combustible civil épuisé. Un objectif plus réaliste, baptisé « norme du combustible épuisé » par la National Academy of Sciences(9) des États-Unis, serait de convertir le plutonium de catégorie militaire en une forme qui serait aussi difficile à retraiter que le plutonium de catégorie civile. Tant la vitrification que la production de combustible MOX permettent datteindre un tel niveau de sécurité. Le 9 décembre 1996, le Départment de lénergie des États-Unis (DOE) a annoncé quil suivrait une approche à deux volets incluant à la fois limmobilisation et la production de combustible MOX pour lélimination de 52,5 tonnes de plutonium de catégorie militaire excédentaire(10). La décision du DOE a suscité une vive controverse, dont une bonne part sexplique par les divergences dopinion au sujet de la valeur technique des deux méthodes. Des divergences de vues plus sérieuses portant sur des points essentiels commencent cependant à se faire entendre au sujet des conséquences de lutilisation proposée du combustible en ce qui concerne la non-prolifération et le marché du combustible à base de plutonium. Tant quil restera des stocks de plutonium, ils constitueront une menace pour la sécurité nationale et la sécurité mondiale. Aux États-Unis, où les surplus darmes et déléments darmes sont gardés sous très haute surveillance, le risque est relativement faible; cependant, sur le territoire de la Russie et des autres républiques, où la situation sociale, économique et politique est instable depuis léclatement de lUnion soviétique, la sécurité des armes et éléments darmes excédentaires constitue une préoccupation majeure. En particulier, le manque de motivation et le relâchement de la discipline au sein des forces de sécurité russes assurant la garde des stocks darmes et déléments de celles-ci suscitent la crainte que ces matériaux puissent être volés ou détournés à leurs fins par des organisations terroristes ou des nations « hors-la-loi » (11). Il est clair que la découverte dune solution rapide au problème de lélimination est dune importance primordiale, car plus longtemps il y aura des stocks de plutonium, plus grand sera le risque que celui-ci ne tombe en de mauvaises mains. La National Academy of Sciences des États-Unis, dans son rapport intitulé Management and Disposition of Excess Weapons Plutonium, a décrit les surplus de plutonium et duranium hautement enrichi comme un danger manifeste et actuel pour la sécurité tant à léchelle nationale quà léchelle internationale (12). Si lélimination de leurs propres stocks de plutonium de catégorie militaire excédentaire était le seul aspect à considérer, les États-Unis seraient libres de choisir soit limmobilisation, soit la production de combustible MOX; cependant, le principal objectif de la politique américaine délimination du plutonium nest pas une mauvaise utilisation possible des stocks américains mais plutôt des stocks russes. Les stocks russes de plutonium excédentaire ont été amassés au prix de sacrifices économiques et sociaux énormes, sans oublier des effets environnementaux dévastateurs. Par conséquent, les Russes considèrent ces stocks comme un patrimoine national et une ressource économique, et ils estiment à tort que le plutonium a une valeur comparable au combustible conventionnel quil serait appelé à remplacer. Les États-Unis semblent favoriser loption de la fabrication de combustible MOX principalement pour encourager les Russes à faire de même. On sait que les dirigeants du secteur nucléaire de Russie favorisent vigoureusement lutilisation du plutonium de catégoire civile et des surplus de plutonium de catégorie militaire en tant que combustible nucléaire(13) et quils ont jusquà maintenant écarté lidée de mélanger du plutonium russe et des déchets(14), comme il faudrait le faire pour procéder à son immobilisation. Il semble donc peu probable que la Russie accepte limmobilisation. Beaucoup dexperts du contrôle des armements croient que les Russes nélimineront pas leur plutonium de catégorie militaire excédentaire si les États-Unis optent exclusivement pour limmobilisation(15). Cependant, au moins un expert rejette cette hypothèse comme étant « bizarre », compte tenu du peu dempressement de lagence nucléaire russe MinAtom à légard du processus de surveillance bilatérale de l'entreposage du plutonium et de son refus daccepter les normes internationales relatives aux installations de production du combustible MOX construites en Russie(16). Beaucoup de points techniques restent encore à éclaircir pour les deux méthodes et des recherches scientifiques et techniques restent à faire avant que limmobilisation ou la production du combustible MOX puisse être mise en uvre(17). Les avis sont également partagés quant à la question de savoir laquelle des deux solutions sera prête le plus rapidement. Tous sont cependant daccord pour dire que le temps presse. Tout délai supplémentaire dans la disparition des stocks de plutonium augmente le risque que ceux-ci soient détournés. Lun des avantages de lapproche à deux volets est quelle augmente la probabilité quau moins une des méthodes fasse ses preuves, ce qui aiderait à sassurer que lélimination commence le plus tôt possible. Tous ne sont cependant pas daccord avec cette vision des choses; certains observateurs affirment que les propres données du DOE révèlent que même dans le scénario le plus optimiste dutilisation du combustible MOX, limmobilisation pourrait commencer plus rapidement, achever le travail plus vite et exiger moins dinstallations, ce qui réduirait la nécessité de les gérer et de les protéger(18). De plus, ils prétendent que les risques techniques et environnementaux associés à limmobilisation sont bien moins importants que ceux de la méthode de fabrication de combustible MOX et que léparpillement des ressources dans la poursuite dune approche à deux volets pourrait différer lélimination. Dautres experts soutiennent par contre que si le temps presse, la vitrification ne constitue pas le meilleur choix pour les 50 tonnes métriques de plutonium excédentaire quon sattend à obtenir du démantèlement des ogives américaines, bien quils concèdent quelle pourrait savérer utile pour une partie des 33 tonnes de plutonium qui se trouvent aux alentours du complexe de production darmements(19). Voilà un autre argument contre la production de combustible MOX et, par extension, contre lapproche à deux volets. Puisque ce nest pas tout le plutonium qui est suffisamment pur pour être converti en combustible MOX (des 50 tonnes de plutonium américain, seulement 33 tonnes le sont), il faudrait mettre au point lapproche de limmobilisation de toute façon pour le plutonium restant. Certains prétendent donc quil serait plus sensé déliminer la totalité du plutonium par immobilisation(20). Bien quil ait été suggéré que limmobilisation décrite plus haut pourrait nécessiter davantage de temps que prévu et quelle ne commencerait pas avant 15 ans à partir du signal de départ(21), il pourrait être possible dutiliser une méthode dimmobilisation plus rapide et moins coûteuse (connue sous le nom de « dépôt en boîte »). Cette méthode consisterait à remplir de plutonium des gaines qui seraient elles même placées dans les silos, qui seraient ensuite remplis de déchets vitrifiés. On rapporte que les premiers essais à blanc ont été assez encourageants pour que le DOE prévoie en accélérer le développement. Selon certains, que lélimination des 50 tonnes de plutomium américains najouterait quune seule année à la vie utile prévue de 25 ans de lusine de vitrification récemment achevée aux installations du DOE situées à Savannah River, en Caroline du Sud(22). Cependant, la faisabilité de lutilisation du combustible MOX dans les réacteurs refroidis à leau légère, le type de réacteur le plus répandu, a déjà été démontrée en Europe(23). La quasi-totalité des centrales américaines, qui utilisent leau légère, devraient subir des modifications afin de pouvoir utiliser le combustible MOX. Cependant, les réacteurs canadiens CANDU, qui sont refroidis à leau lourde, pourraient utiliser le combustible MOX sans être modifiés et, en principe, commencer à se servir de celui-ci à relativement brève échéance. On peut envisager de manière réaliste que lutilisation du MOX dans les réacteurs CANDU commencerait vers lan 2004(24). Lutilisation du MOX pourrait être quelque peu retardée par lobligation de construire de nouvelles installations de fabrication de combustible ou de modifier celles qui existent déjà. Bien quil soit techniquement possible de produire un stock initial de combustible MOX à partir des installations européennes, lexpédition à travers lAtlantique de plutonium de catégorie militaire pourrait être difficile du point de vue politique. Lextraction du plutonium du combustible épuisé est une tâche qui exige beaucoup dexpertise si lon veut réduire le plus possible le danger de lirradiation provenant des produits de fission; cependant, ce nest pas le cas du combustible MOX. Il est en effet relativement facile dextraire du plutonium de catégorie militaire du combustible MOX à laide de techniques relativement simples. On peut donc dire quau cours de sa fabrication, de son transport et de son entreposage près dune centrale nucléaire et jusquau moment où il est placé dans un réacteur et irradié, le MOX constitue un risque de sécurité non négligeable. De plus, puisque cest le danger lié au rayonnement plus que le mélange disotopes qui freine véritablement la réutilisation du plutonium, les deux principales solutions sont plutôt des mesures de sécurité à court et moyen terme. En effet, la plus grande partie de la radioactivité des déchets décroît rapidement (en quelques dizaines ou centaines dannées) alors que la demi-vie (période radioactive) du plutonium se mesure en milliers dannées. À plus long terme, leffet dissuasif de la radioactivité pour ce qui est de la réutilisation diminue avec le temps. On peut cependant en dire autant des déchets nucléaires issus des réacteurs traditionnels. La National Academy of Sciences des États-Unis a estimé que le coût de lélimination de 50 tonnes de plutonium de catégorie militaire excédentaire, que ce soit par lemploi de la méthode de fabrication de combustible MOX ou celle de limmobilisation, serait de 0,5 à 2 milliards de dollars. Des estimations plus récentes faites par le DOE pour les moins coûteuses des solutions portent les coûts pour lensemble du cycle de vie de ces deux options aux alentours de 1,8 milliard de dollars (en dollars de 1996 non actualisés)(25). À première vue, on pourrait croire quun avantage économique pourrait être dérivé de lutilisation des surplus de plutonium pour remplacer le combustible traditionnel à base duranium dans les réacteurs civils. Le coût du plutonium serait à toutes fins utiles nul puisquil aurait déjà été payé à même le budget de défense, alors que luranium appauvri est un sous-produit de lenrichissement de luranium qui compte peu dautres utilisations possibles. Luranium hautement enrichi peut être facilement dilué pour fabriquer de luranium faiblement enrichi; il constitue donc une valeur considérable en tant que combustible pour les réacteurs civils. Par contre, le combustible dérivé du plutonium coûte plus cher que luranium faiblement enrichi. Pour le moment, le combustible MOX nest pas concurrentiel du point de vue économique et il y a peu de chances quil le devienne dici peu(26). Par exemple, la société allemande Siemens AG, qui a proposé de construire une usine de fabrication de MOX en Russie, estime pouvoir produire du MOX à un coût de seulement 1 000 $ le kilo (alors que les coûts de fabrication courants en Europe de lOuest vont de 1 300 $ à 1 600 $ le kilo et que le coût courant de luranium faiblement enrichi est denviron 1 000 $ le kilo). Cela signifie quà lui seul, le coût de fabrication du carburant serait de lordre de 1,2 milliard de dollars pour 50 tonnes de plutonium(27). De plus, contrairement à lhypothèse précédente du DOE, selon laquelle les sociétés de services publics rembourseraient le gouvernement à un taux équivalent au coût du combustible conventionnel, cest-à-dire un « crédit de déplacement » de combustible, il apparaît maintenant comme probable quelles sattendraient à recevoir un avantage qui les inciterait à utiliser le MOX. Selon une estimation, la subvention aux sociétés de services publics serait de 500 millions de dollars, ce qui augmenterait le coût de lapproche à deux volets de 30 p. 100 par rapport à celui de lapproche de limmobilisation seule(28). Selon une autre estimation, lavantage minimal prévu par les sociétés de services publics (un rabais ou même du combustible gratuit) éliminerait le crédit de déplacement de 1,4 milliard consenti par le DOE, ce qui équivaudrait à un coût de cycle de vie pratiquement doublé pour le MOX(29). On rapporte quÉnergie Atomique du Canada limitée aurait estimé le coût brut de lutilisation du MOX dans les réacteurs CANDU canadiens à plus de 2,2 milliards de dollars US. Cependant, ce chiffre ninclut pas le coût de reconstruction des réacteurs A de la centrale Bruce ni celui des mesures de sécurité accrues quil faudrait prendre à cet endroit. Le coût de production et dexpédition est estimé à 70 millions de dollars par an, soit de trois à quatre fois le coût du combustible CANDU(30). Le coût des mesures de sécurité pourrait être considérable. Par exemple, une estimation situe le coût en capital de léquipement de contrôle de sécurité dans les centrales nucléaires où le MOX est traité, comme les usines de retraitement et les usines de fabrication de combustible MOX, dans une fourchette allant de 1 à 2 p. 100 du coût en capital total de linstallation, soit un ordre de grandeur supérieur au coût des mesures de sécurité dune centrale nucléaire neuve à combustible traditionnel(31). Certains ont prétendu que certaines sociétés américaines de services publics se sont montrées intéressées à utiliser le MOX surtout parce quelles espèrent ainsi compenser le coût d'exploitation croissant de centrales de moins en moins concurrentielles dans un marché de plus en plus déréglementé. Si elles continuent à exploiter ces centrales pour y utiliser le MOX, les sociétés de services publics sattendraient à être subventionnées afin de demeurer concurrentielles par rapport aux autres sociétés de production délectricité, telles que les centrales combinées utilisant des turbines à gaz à cycle combiné. De telles subventions pourraient ajouter des milliards de dollars au coût du MOX avant même que lutilisation à grande échelle ne débute(32). De plus, comme les actionnaires des sociétés de services publics exigeraient sans doute une forme quelconque de rendement garanti avant dautoriser un programme dutilisation du combustible MOX, il pourrait en coûter plus cher au DOE en raison daugmentations imprévues des coûts d'exploitation ou de dépenses en capital importantes. La situation dOntario Hydro est peut-être comparable à celle des sociétés de services publics américaines. Les réacteurs de Bruce A, où lon pourrait utiliser du combustible MOX, ne sont plus concurrentiels et ont besoin de réparations denvergure. Ontario Hydro a cessé dutiliser le réacteur 2 en 1995 plutôt que dinvestir dans des réparations à ses chaudières à vapeur endommagées. Lyman prétend quOntario Hydro étudiait lutilisation du MOX en tant que façon de subventionner le coût de la remise en état du réacteur :
Lune des principales objections contre lutilisation du combustible MOX est quelle pourrait contribuer à rendre légitime un cycle du combustible au plutonium :
Le choix, par les États-Unis, de lutilisation du combustible MOX pourrait donner limpression que ce pays approuve les programmes de retraitement des Français, des Britanniques et des Japonais, ce qui donnerait ainsi le mauvais exemple à déventuels participants à la prolifération et augmenterait les risques de vol ou de terrorisme nucléaires. Le choix de lutilisation du combustible MOX par les États-Unis peut sembler aller à lencontre de leur politique passée, depuis longtemps en vigueur, qui consiste à ne pas utiliser de plutonium dans les centrales commerciales(35); les autorités américaines ont toutefois affirmé que le recours à cette solution ne constituerait pas un grand changement dans leur politique dopposition au retraitement du plutonium dans les installations civiles. Selon des fonctionnaires américains, toute installation de fabrication de combustible MOX construite qui aurait pour but déliminer les surplus de plutonium recevrait un permis uniquement à cette fin et serait démantelée une fois lobjectif atteint(36). En dépit des assurances américaines, cependant, les réserves exprimées pourraient être justifiées. Par exemple, le ministère russe de lénergie nucléaire (MinAtom) voit peut-être linquiétude internationale comme une occasion dobtenir de laide au financement dune nouvelle génération de réacteurs au plutonium(37). Le secteur russe du retraitement est en effet en difficulté. En retraitant du combustible pour le compte de la Finlande et de la Hongrie, il assurait des rentrées de devises; il a toutefois été signalé que la Finlande était sur le point dannuler son contrat et que la Hongrie a elle aussi étudié la possibilité dannuler le sien. Un soutien financier, de la part des États-Unis ou de lEurope de lOuest, pour la construction dusines de fabrication de combustible MOX en Russie, pourrait constituer la seule façon de maintenir la viabilité du programme de retraitement dans ce pays(38). De plus, les fabricants de MOX européens - British Nuclear Fuels, Cogema (France) et Belgonucléaire - ont entrepris des démarches pour être chargés de la conversion des stocks de plutonium américains et russes, non seulement pour des raisons financières, mais aussi parce quils croient que cela pourrait donner un « caractère de désarmement » à leurs activités, qui ont souvent été critiquées à cause des possibilités de la prolifération quelles présentent(39). A. Lutilisation de combustible MOX dans les réacteurs CANDU Le gouvernement du Canada a affirmé quil appuie le principe lutilisation du combustible MOX contenant du plutonium tiré darmes nucléaires démantelées dans les réacteurs canadiens, à condition que tous les règlements fédéraux et provinciaux sur la santé, la sécurité et lenvironnement soient respectés. De plus, il faudrait que ce plan soit accepté par la population et exécuté dans le cadre dun accord commercial entre le fournisseur de combustible et la société canadienne de services publics utilisant lénergie nucléaire. Le gouvernement fédéral a affirmé quil ne subventionnerait pas lutilisation du combustible MOX dans les réacteurs canadiens. Les réacteurs CANDU canadiens semblent bien adaptés à lutilisation du combustible MOX; il ne serait pas nécessaire de leur apporter des modifications physiques, et le MOX pourrait être utilisé dans le cadre des normes doctroi de permis et dexploitation actuelles. De plus, on sattend à ce que les normes de sécurité actuelles régissant lexposition des travailleurs aux radiations soient respectées ou dépassées. Le changement le plus important serait la mise en vigueur de mesures de sécurité renforcées pour lentreposage du nouveau combustible avant son chargement dans les réacteurs. Les auteurs des études de faisabilité réalisées par la filiale américaine dÉnergie atomique du Canada limitée pour le compte du DOE des États-Unis estiment que deux des quatre réacteurs de la centrale Bruce A pourraient consommer 50 tonnes de plutonium sur une période de 25 ans. Avec un cur de conception plus perfectionnée et la nouvelle grappe de combustible Canflex, non encore habilitée, ce délai pourrait être réduit à 12,5 ans. Dans leurs conclusions, les auteurs font également état du fait que la quantité de combustible nécessaire pourrait être fabriquée par les usines existantes, que ce soit la Fuel and Materials Examination Facility (FMEF) de la Hanford Nuclear Reservation (Washington) ou le Barnwell Nuclear Fuel Plant situé non loin des installations du DOE à Savannah River (Caroline du Sud). Le combustible serait expédié chaque mois à partir de lusine américaine, jusquau Canada, où le combustible MOX épuisé demeurerait; les normes de sécurité américaines relatives au transport de matières très dangereuses (U.S. Safe and Secure Transports) sappliqueraient. Le problème le plus urgent du point de vue de la sécurité mondiale est lélimination du plutonium russe. LACDI a financé une étude afin danalyser la fabrication de MOX en Russie. Pour leur part, les États-Unis subventionnent les tests dhabilitation préliminaire pour des combustibles utilisant à la fois le plutonium américain et le plutonium russe; ces tests seront effectués par Énergie atomique du Canada limitée à son réacteur NRU de Chalk River. Le programme, connu sous le nom de Parallex, consiste à irradier un nombre limité déléments combustibles fabriqués aux États-Unis et en Russie afin de confirmer les spécifications du combustible MOX. Le programme, que lon prévoyait effectuer au début de 1997, a été reporté à une date ultérieure en 1998. Le scénario CANDU possède certains avantages évidents. Lutilisation dune seule usine de fabrication de combustible et dun seul emplacement simplifierait les mesures de sécurité nécessaires. Lutilisation de réacteurs CANDU non modifiés, fonctionnant dans le cadre des règlements et permis existants, ainsi que des infrastructures de fabrication et de transport en place, réduirait au minimum les coûts et les risques techniques. Lutilisation des installations existantes raccourcirait également léchéancier global, car un délai de réalisation de quatre à cinq ans seulement serait nécessaire. Puisque, à toutes fins utiles, le combustible MOX épuisé serait très similaire au combustible épuisé conventionnel, il ne serait pas nécessaire de construire dautres installations de gestion des déchets ou délimination que celles qui sont prévues pour le système actuel de production nucléaire. On estime que le volume du MOX épuisé serait de 10 à 15 p. 100 inférieur à celui du combustible épuisé produit à partir de combustible traditionnel, pour la même quantité dénergie produite. Des représentants dÉnergie atomique du Canada limitée qui se sont présentés devant la Commission d'évaluation environnementale du concept de gestion et de stockage permanent des déchets de combustible nucléaire auraient cependant dit que lélimination du MOX et ses effets sur la méthode délimination navaient pas été examinés en détail et quil faudrait étudier la question plus en profondeur. Parmi les points techniques qui ont été soulevés, il a été dit quen raison de la combustion plus complète du MOX, sa puissance calorifique serait plus grande que celle du combustible traditionnel. Il faudrait par conséquent des périodes de refroidissement plus longues dans laire dentreposage ou davantage despace dans le dépôt. Bien que les besoins accrus en espace puissent être compensés par la quantité de déchets inférieure par unité délectricité produite, la température plus élevée du conteneur pourrait réduire lefficacité des zones tampon et du remblayage des sites denfouissement(40). On a également invoqué que le MOX fournirait une source à long terme de combustible bon marché pour les services publics canadiens et que, comme il remplacerait le combustible traditionnel à luranium, limpact environnemental découlant de lextraction et du raffinage denviron 6 000 tonnes de minerai duranium serait réduit. B. Les critiques dirigées contre la proposition CANDU-MOX La proposition CANDU-MOX et les livraisons de MOX au Canada aux fins des tests ont fait lobjet de critiques virulentes de la part dun certain nombre de groupes de défense des intérêts du public, notamment le Nuclear Awareness Project, le Sierra Club du Canada, la Campagne contre lexpansion du nucléaire, le Regroupement pour la surveillance du nucléaire, the Nuclear Control Institute, Greenpeace International et le Natural Resources Defence Council. Certaines des préoccupations soulevées sont de nature générale; on soutient, par exemple, quun programme de ce type encouragerait lexistence dun marché mondial du plutonium et que le commerce du plutonium fait par des civils augmenterait le risque de vol ou de détournement plutôt que de le réduire. Les critiques jugent que cette situation créerait des « problèmes sans précédent en matière de sécurité car il faudrait empêcher les vols de plutonium », ce qui aurait des effets négatifs sur les droits civiques des Canadiens. Ils citent également des questions de santé et sécurité, affirmant, par exemple, que lutilisation du combustible MOX crée un risque d« accident critique » au cours du transport et de la manutention et que toute utilisation de plutonium, qui est lune des substances les plus cancérogènes, constitue un danger pour la santé publique et lenvironnement. Dautres arguments sappliquent plus spécifiquement à la situation du Canada. Les critiques soutiennent, par exemple, que lutilisation du combustible MOX par les centrales canadiennes donnerait limpression que le Canada a fait volte-face et quil a renoncé à la politique de non-prolifération quil applique depuis longtemps et qui la amené à ne pas participer aux programmes darmement nucléaire dautres pays. De plus, une telle utilisation du MOX constituerait, selon eux, un dangereux précédent parce quelle implique lacceptation de déchets nucléaires en provenance dautres pays et pourrait peut-être faire du Canada un dépotoir pour les déchets militaires de létranger. Enfin, une autre objection est que lutilisation de MOX dans les réacteurs CANDU situés au Canada pourrait permettre aux pays qui possèdent des réacteurs de ce type de justifier lutilisation de plutonium dans ces derniers. Le Nuclear Awareness Project affirme pour sa part lutilisation de combustible MOX reviendrait en fait beaucoup plus cher que lutilisation du combustible naturel à luranium. Tout en admettant que les subventions que les États-Unis verseraient au Canada pourraient couvrir les coûts supplémentaires de lutilisation du MOX, lorganisme croit que les clients dOntario Hydro seraient tout de même obligés de payer le coût du combustible CANDU traditionnel en plus des frais liés aux nouvelles conduites destinées aux réacteurs de la centrale Bruce A afin de leur permettre dutiliser du combustible MOX. Mentionnons en terminant que les opposants à lutilisation du MOX dénoncent labsence de débat public ou parlementaire sur la question jusquà maintenant et soulèvent la possibilité quune « exemption » pour Bruce pourrait être utilisée pour éviter des audiences dévaluation environnementale. Lévaluation la plus négative est peut-être celle de Franklyn Griffiths, de la George Ignatieff Chair of Peace and Conflict Studies de lUniversité de Toronto :
Certaines des critiques dirigées à lendroit de la solution MOX semblent avoir plus de poids que dautres. Par exemple, les critiques faisant état dune volte-face du Canada en matière de non-prolifération et du risque que le pays devienne un dépotoir de déchets nucléaires sont en grande partie basées sur des perceptions. La première semble centrée sur le but de la politique de non-prolifération et sur la question de savoir si lutilisation du MOX contribuerait à la non-prolifération en réduisant les stocks de plutonium de catégorie militaire. En dautres mots, on se demande si la fin justifie les moyens. Les déchets seraient, à toutes fins utiles, du même type que le combustible épuisé traditionnel et rien nindique jusquà présent que cela ouvrirait la porte à tout autre type de déchets radioactifs militaires en provenance de létranger. Ressources naturelles Canada a affirmé quil nexiste pas de politique canadienne qui empêche lutilisation de plutonium dans les réacteurs CANDU(42). Toutefois, le Canada observe depuis longtemps une politique de l« utilisation unique » pour le combustible nucléaire qui semble effectivement impliquer une volonté de ne pas se servir de plutonium dans les réacteurs canadiens(43). La proposition MOX relative à la fabrication de combustible semble indiquer au moins un changement subtil dans cette position. Les autres inquiétudes au sujet de la santé et, en particulier, de la sécurité pourraient bien être justifiées. La question des coûts est également pertinente puisque le gouvernement a affirmé que toute offre ferme dutilisation de combustible MOX dans les CANDU canadiens devrait se faire en vertu dune entente commerciale sans recours à du financement du gouvernement fédéral. On peut se demander à qui reviendrait la responsabilité de coûts dexploitation croissants ou de réparations majeures faites à un réacteur CANDU obligé par contrat dutiliser du MOX. Le problème se pose avec dautant plus dacuité quune inspection interne de ses centrales nucléaires a amené Ontario Hydro à arrêter sept de ses réacteurs alors en service(44), y compris ceux de Bruce A, qui jusque la était le lieu le plus probable dutilisation du MOX. Bien que Ontario Hydro ait signalé son intention de remettre ces réacteurs en service, beaucoup dobservateurs croient que cest peu probable. Les clients ontariens peuvent douter du bien-fondé de rénovations apportées à un réacteur de fiabilité incertaine dans les délais requis pour éliminer les stocks de plutonium, réacteur qui, même sans MOX, présente un coût dexploitation de moins en moins compétitif. Il est clair que la menace envers la sécurité mondiale que constituent les stocks de plutonium de catégorie militaire excédentaire est une question de la plus haute importance. Puisque « le temps presse », lun des plus importants points à éclaircir est de déterminer laquelle des deux solutions (la fabrication de combustible MOX ou limmobilisation) serait utilisable le plus rapidement. En apparence du moins, la solution CANDU-MOX semble attrayante. Elle ne comporte pas de difficultés techniques majeures. Les réacteurs CANDU ne subiraient pas de modifications physiques, la totalité du MOX pourrait être utilisée en un seul lieu et, si le plan denfouissement en profondeur dÉnergie atomique du Canada limitée devait être approuvé, on disposerait dune solution toute prête pour lélimination finale des déchets. Une telle approbation est loin de constituer une certitude, cependant, étant donné la conclusion de la Commission d'évaluation environnementale du concept de gestion et de stockage permanent des déchets de combustible nucléaire :
Beaucoup de questions demeurent sans réponse, y compris en ce qui concerne les aspects de santé et sécurité de la proposition ainsi que les conséquences de celle-ci pour la politique nucléaire canadienne et la responsabilité relative aux coûts futurs. Lutilisation du MOX doit faire lobjet dun débat public approfondi, ouvert et bien informé.
(1) Frank Berkhout et al., « Plutonium: True Separation Anxiety », The Bulletin of the Atomic Scientists, novembre 1992, p. 30. (2) Ibid. (3) Ibid. (4) Les isotopes sont des formes dun élément qui ne diffèrent que par la masse atomique de leur noyau. Par conséquent, le comportement chimique des isotopes est pratiquement identique à celui de lélément mais leurs propriétés physiques sont légèrement différentes de celles de ce dernier. (5) John P. Holdren, « Dangerous Surplus », Bulletin of the Atomic Scientists, mai-juin 1994, p. 40. (6) Wolfgang K.H. Panofsky, « No Quick Fix for Plutonium Threat », Bulletin of the Atomic Scientists, janvier-février 1996, p. 59. (7) R.T. Whillans, Annuaire des minéraux du Canada,, édition 1993, p. 53.12. (8) Craig Cerniello, « U.S., Russia Amend HEU Deal, Accelerating Implementation Pace », Arms Control Today, novembre-décembre 1996, p. 16. (9) Holdren (1994), p. 43 (10) Bette Hileman, « U.S. to Test Two Paths to Dispose of Nuclear Weapons Plutonium », Chemical & Engineering News, 16 décembre 1996, p. 10. (11) Pour une discussion de la menace de trafic de substances nucléaires, voir Phil Williams et Paul N. Woessner, « The Real Threat of Nuclear Smuggling », Scientific American, janvier 1996, p. 40-44. (12) Arjun Makhijani, « Lets Not », Bulletin of the Atomic Scientists, mai-juin 1994, p. 45. (13) Institut international détudes stratégiques, « Eliminating Excess Plutonium Stockpiles: A Dual-track Disposition Strategy », Strategic Comments, vol. 3, no 2, mars 1997. (14) Edwin S. Lyman, « Just Can It », Bulletin of the Atomic Scientists, novembre-décembre 1996, p. 49. (15) Hileman (1996), p. 11. (16) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 49. (17) Institut international détudes stratégiques (mars 1997). (18) Edwin S. Lyman et Paul Levinthal, « Bury the Stuff », Bulletin of the Atomic Scientists, mars-avril 1997, p. 46. (19) Luther J. Carter, « Lets Use It », Bulletin of the Atomic Scientists, mai-juin 1994, p. 43. (20) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 49. (21) Luther J. Carter (mai-juin 1994), p. 43. (22) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 49. (23) Holdren (mai-juin 1994), p. 41. (24) A. Ian Smith, note dinformation préparée pour lAssociation des parlementaires de lOTAN, le 8 mai 1997. (25) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 50. (26) Holdren (mai-juin 1994), p. 39. (27) Berkhout (1992), p.32. (28) Hileman (1996), p. 11. (29) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 51. (30) Nuclear Awareness Project, « U.S. DOE Considers Plutonium for CANDU », Nuclear Watchdog Bulletin, no 3, avril 1996, p. 2. (31) Gerald Clark, IAEA Bulletin, no38, déc. 1996, p. 25-8, à la p. 28. (32) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 51. (33) Ibid., p. 52 (traduction). (34) Carter (mai-juin 1994), p. 42 (traduction). (35) Hileman (1996), p. 11. (36) Institut international détudes stratégiques (1997), p. 2. (37) Ibid. (38) Hileman (1996), p. 11. (39) Lyman (novembre-décembre 1996), p. 50. (40) Commission d'évaluation environnementale du concept de gestion et de stockage permanent des déchets de combustible nucléaire, Concept de gestion et de stockage des déchets de combustible nucléaire, Agence canadienne d'évaluation environnementale, février 1998, p. 95. (41) Franklyn Griffiths, MOX Experience: The Disposition of Excess Russian and U.S. Weapons Plutonium in Canada, juillet 1997 (traduction). (42) Ressources naturelles Canada, Plutonium MOX Fuel Initiative, Use of Plutonium in CANDU, http://www.nrcan.gc.ca/es/uneb/moxfuel/mox_pg05f.html. (43) Voir le document de réglementation R-104 de la Commission de contrôle de lénergie atomique, Ottawa, 5 juin 1987, où on note que pour la gestion à long terme des déchets, lapproche préférée est lélimination, méthode de gestion à caractère permanent dans laquelle il nexiste aucune intention de récupération ultérieure. (44) Ontario Hydro, Communiqué de presse, « Statement by William Farlinger, Chairman and Interim Chief Executive Officer », 13 août 1997. (45) Commission d'évaluation environnementale du concept de gestion et de stockage permanent des déchets de combustible nucléaire (1998), p. 2. |