BP-465F
UN RÉSEAU ROUTIER NATIONAL
Rédaction : TABLE DES MATIÈRES PRINCIPAUX
RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS A. Phase un - Identification du réseau routier B. Phase deux - Coût de lamélioration du réseau routier C. Phase trois - Appel de commentaires et examen de lexpérience étrangère D. Phase quatre - Financement et partage des coûts FAITS SURVENUS ENTRE 1992 ET 1995 RAPPORT DU COMITÉ
PERMANENT DES TRANSPORTS C. Partenariats État-secteur privé UN RÉSEAU ROUTIER NATIONAL
En 1987, le Comité de direction de lAssociation des transports du Canada (ATC) a recommandé que les 10 provinces et les deux territoires se joignent au gouvernement du Canada pour envisager ladoption dune politique nationale sur les routes (PNR) prévoyant létablissement dun réseau routier national désigné. Plus tard cette année-là, le Conseil des ministres responsables des transports et de la sécurité routière convenait de créer et de parrainer une étude sur une politique nationale sur les routes qui :
Voici les grands objectifs de létude sur la politique nationale sur les routes :
PRINCIPAUX RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS DE LÉTUDE SUR LA PNR Létude, divisée en quatre phases, a eu lieu de 1988 à 1992. A. Phase un - Identification du réseau routier Voici les critères qui ont été utilisés pour déterminer quelles routes devraient faire partie dun réseau routier national :
Ces critères ont servi à repérer les routes dun réseau national de 25 000 km, qui servirait au transport sécuritaire et efficace des gens et des biens dune région à lautre au Canada. Cette phase a également servi à établir les normes minimales suivantes en ce qui a trait à la conception et à lexploitation du réseau :
Lapplication de ces critères a révélé que 38 p. 100 du réseau est déficient. En outre, 75 p. 100 du réseau routier national identifié se compose de routes asphaltées à deux voies et 790 des 3 534 ponts et viaducs qui en font partie ont besoin dun renforcement ou dune réfection majeurs. B. Phase deux Coût de lamélioration du réseau routier La deuxième phase de létude a servi à évaluer les coûts de lamélioration du réseau routier pour quil réponde aux normes de conception et dexploitation retenues. On a envisagé deux options au moment de lévaluation. Loption A consistait à corriger les lacunes déterminées et à établir à quelle réfection il faudrait procéder, là où cest nécessaire, afin den arriver au minimum à une route asphaltée à deux voies et au maximum à une route divisée à quatre voies. Le coût de cette option a été évalué à 13 milliards de dollars. Loption B ajoutait à loption A le parachèvement dune route divisée de quatre voies à travers tout le Canada. Le coût de cette option a été évalué à 18 milliards de dollars. On a également procédé à une analyse des revenus et des dépenses en matière de routes durant la période allant de 1983 à 1988. En voici les résultats :
En outre, on a procédé à des études visant limpact économique des travaux destinés à corriger les défauts des routes et celui des avantages de lamélioration du réseau pour les usagers, ainsi que limpact environnemental prévu des travaux. Voici les principaux résultats de ces études :
C. Phase trois Appel de commentaires et examen de lexpérience étrangère En général, les utilisateurs et les intervenants ont appuyé sans réserve la politique nationale sur les routes; limpact et les avantages dun réseau routier amélioré ont été jugés raisonnables ou sous-estimés. En outre, le concept de lutilisateur payeur a généralement été appuyé, à condition que toutes les taxes provenant actuellement de lutilisation des routes soient appliquées aux besoins routiers et que toute nouvelle taxe de ce type aille également à lentretien du réseau. Lexamen de la situation à létranger a révélé que le Canada est le seul État fédéral qui na pas de politique nationale sur les routes ni de programme de grands liens routiers, et quil est à peu près le seul où le gouvernement national nintervient pas dans une infrastructure routière nationale. Parmi les autres résultats, signalons les suivants :
D. Phase quatre Financement et partage des coûts Pendant cette phase, on a mis laccent sur les moyens de financer le réseau de façon durable et sur la formule de partage des coûts entre le gouvernement fédéral et gouvernement provincial ou territorial concerné. Il a été recommandé que :
En outre, durant cette quatrième phase, on a cherché à sentendre sur plusieurs questions techniques liées au démarrage de la politique et du programme de coopération à léchelle nationale. On sest entendu sur les points suivants :
FAITS SURVENUS ENTRE 1992 ET 1995 Létude sur la politique nationale sur les routes a constitué le fondement dun consensus fédéral-provincial remarquable sur divers aspects des routes constituant le réseau routier national, y compris leur état, les travaux requis pour les amener à une norme minimale convenue defficacité, le coût de ces travaux et les avantages résultant de tels travaux. La seule question qui demeurait, et elle est de taille, consistait à convenir de la façon de financer le réseau et de partager les coûts entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires. Des discussions ont suivi entre le ministre des Transports et les provinces et territoires pour en arriver à une entente sur ces deux questions. Ces points ont cependant été négligés parce que le fédéral et les provinces ont fait des efforts pour mettre de lordre dans leurs finances. Après des négociations marathon tenues à lautomne de 1994, le gouvernement fédéral a conclu le mois suivant que le consensus était insuffisant pour quil sengage dans le programme routier national proposé dans le cadre de létude. En mars 1995, Transports Canada a lancé le projet spécial dinfrastructure pour évaluer limpact sur la compétitivité et la productivité du réseau routier canadien et étudier la justification économique dune politique fédérale sur les routes et dune participation du gouvernement fédéral à linfrastructure routière. Le projet mettait simplement à jour les résultats de létude sur la politique nationale sur les routes. En août 1995, à leur conférence annuelle, les premiers ministres ont exhorté le gouvernement fédéral à entreprendre des négociations avec les provinces et les territoires afin de mettre en oeuvre une politique nationale sur les routes coordonnée le plus tôt possible, laquelle serait dotée dun financement fédéral approprié provenant des enveloppes existantes. En septembre 1995, la Coalition pour le renouvellement des infrastructures du Canada a exhorté le ministre des Finances à inclure dans le budget de 1996 une augmentation de la taxe sur lessence, qui aurait été destinée au financement du programme routier national. RAPPORT DU COMITÉ
PERMANENT DES TRANSPORTS Au printemps 1996, le Comité permanent des transports a entrepris létude du renouvellement du réseau routier national. Après examen de toutes les études antérieures, il a conclu, dans son rapport de février 1997, que la question nétait pas de savoir sil fallait renouveler les routes, mais bien de savoir comment payer pour cette nécessité. Le Comité a examiné trois modes de financement : le statu quo, une taxe spéciale et le recours aux partenariats État-secteur privé. Le Comité sest dit davis que le statu quo, en vertu duquel le gouvernement fédéral finance la réfection des routes par des ententes bilatérales fédérales-provinciales à la pièce, noffre pas de mode de planification national cohérent pour la remise en état des routes canadiennes. Le Comité a donc rejeté cette option. Cette option pour financer le renouvellement des routes, appuyée par de nombreux intervenants, consisterait à établir, à partir des revenus actuels de la taxe sur lessence, une taxe spéciale qui serait versée dans un fonds pour les routes. Font obstacle à cette solution la question de la dette publique et lhésitation des ministres des Finances à imposer des taxes spéciales. Le Comité a cependant remarqué quune fois la dette publique sous contrôle, un financement spécial à long terme pourrait constituer une option viable. C. Partenariats État-secteur privé Étant donné les inconvénients des deux autres options, le Comité a envisagé dautres mécanismes de financement. Il sest senti lobligation de dépasser de lapproche traditionnelle et denvisager comment le secteur privé élabore un actif et lutilise pendant la totalité de sa vie utile. Le Comité en est arrivé à la conclusion que les partenariats État-secteur privé pourraient être un élément clé dune stratégie nationale en vue du renouvellement du réseau routier. Le modèle du partenariat État-secteur privé permet toute une gamme de modes de financement, y compris linvestissement de lÉtat au départ, ladoption de péages classiques et ladoption de péages fantômes, à langlaise, modèle dans lequel le gouvernement verse au secteur privé une somme qui est fonction du nombre de véhicules utilisant la route. Lingrédient essentiel du succès de ces partenariats est la façon dont le risque est partagé entre lÉtat et le partenaire privé et géré. La politique britannique consiste à optimiser le transfert du risque au secteur privé et à démontrer au public et au vérificateur du gouvernement que cette solution est nettement supérieure au monopole de lÉtat. Pour y arriver, les Britanniques utilisent une méthode analytique dévaluation du risque, le Modèle de comparaison avec le secteur public. Ce modèle compare ce quil en coûterait à lÉtat dassumer tous les coûts dune route avec ce quil en coûte de verser à un partenaire privé de largent par le biais des péages fantômes pendant toute la vie de la route. À ce jour, lexpérience britannique révèle que la participation du secteur privé entraîne une réduction du coût de linfrastructure routière de lordre de 25 p. 100. Comme les partenariats État-secteur privé sont relativement nouveaux au Canada, il ny a pas de directives nationales sur leur utilisation. Le Comité a affirmé quun cadre de pratiques, de conditions et de méthodes standard est nécessaire au calcul coûts-avantages, à létablissement des priorités et à lévaluation du risque. Avec ce cadre, les partenariats État-secteur privé deviendraient réalisables et valables. Le Comité a également souligné que, pour que ces partenariats réussissent, le fédéral doit y engager à long terme, de façon sûre et viable des fonds destinés à la réfection et à lentretien du réseau routier national. À cette fin, le Comité a donc recommandé que le gouvernement fédéral sengage en ce sens. Il a également recommandé que, de concert avec les provinces et les territoires, le fédéral encourage les partenariats État-secteur privé et crée un groupe de travail sur cette question, dont le mandat serait délaborer un modèle pour la réfection et lentretien de linfrastructure routière au Canada. Par le passé, en particulier pendant la première moitié du siècle, le gouvernement fédéral a contribué au développement et à la construction de segments du réseau routier canadien en aidant les provinces. La route transcanadienne sest construite, à lorigine, avec un financement partagé de façon égale entre le gouvernement fédéral et les provinces, sauf dans certaines parties des provinces de lAtlantique et de la Colombie-Britannique, où la part du fédéral a été majorée. Depuis le parachèvement de la route en 1971, le gouvernement fédéral na joué aucun rôle dans un éventuel réseau routier national. Il a certes fourni une aide limitée à des régions pour des travaux routiers admissibles à diverses ententes fédérales-provinciales de développement économique régional et à des programmes routiers à coût partagé, mais ces ententes et programmes étaient modestes et de courte durée. Le Canada a besoin dune politique nationale sur les routes pour le XXIe siècle afin de construire et dentretenir ses routes. La question qui se pose est la suivante : comment payer les coûts? Le Comité a signalé quil existait un consensus de plus en plus grand parmi les intervenants : lapproche la plus réaliste serait la mise en oeuvre de partenariats État-secteur privé dans lesquels le gouvernement fédéral jouerait un rôle dominant en fournissant à long terme une source sûre de fonds. |