79-2F LES GAZ À EFFET DE SERRE
TABLE DES MATIÈRES A. Le gaz carbonique et le phénomène d'effet de serre B. Les sources et les réservoirs de gaz carbonique C.
L'augmentation des gaz à effet de serre (GES) D. Nouvelles données
sur les GES E. Mesures internationales : le protocole de Kyoto LES GAZ À EFFET
DE SERRE
Selon la théorie de leffet de serre, le rejet dans latmosphère de grandes quantités de gaz carbonique et, de façon tout aussi importante, dautres gaz à létat de traces aura pour effet de réchauffer la terre. Plusieurs climatologues, chercheurs scientifiques et groupes de défense de lenvironnement estiment, à laide de modèles mathématiques notamment, que laugmentation des concentrations de gaz responsables de leffet de serre dans latmosphère entraînera des hausses de température suffisantes pour provoquer dimportants changements climatiques. À lopposé, dautres groupes de chercheurs ne sont pas convaincus de la justesse des théories sur le réchauffement. Cest que les modèles utilisés sont complexes et même les défenseurs les plus convaincus des théories sur le réchauffement reconnaissent que dimportantes données scientifiques manquent toujours et que les analyses sont souvent simplistes. Si les preuves sont difficiles à trouver, les faits, par contre, saccumulent de plus en plus, et tendent à faire la preuve dune relation causale entre la pollution atmosphérique et les événements météorologiques. Afin dévaluer, de façon globale, objective et transparente les données scientifiques, techniques et socio-économiques nécessaires à la compréhension du risque que constitue un changement climatique causé par lactivité humaine, on a créé le Groupe intergouvernemental dexperts sur lévolution du climat (GIEC). parrainé par les Nations Unies, le GIEC a publié son premier rapport sur le changement climatique en 1990; à cette époque, il nexistait pas suffisamment de preuves scientifiques permettant daffirmer que lactivité humaine influe sur le climat de la planète. Néanmoins, la Convention-cadre sur le changement climatique a été adoptée en 1992 à Rio afin de stabiliser les gaz à effet de serre à un niveau qui préviendrait les effets des activités humaines sur le climat. Par la suite, en 1995, le GIEC a mentionné dans son deuxième rapport que les faits tendent à démontrer que lactivité humaine influe de façon perceptible sur le climat mondial. Deux ans plus tard, soit en décembre 1997, plus de 160 pays ont adopté le protocole de Kyoto afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribueraient au changement climatique. Depuis cette date, 84 pays ont signé le Protocole de Kyoto et de plus en plus dinitiatives, surtout volontaires, sont actuellement mises sur pied pour réduire les sources de pollution atmosphérique. A. Le gaz carbonique et le phénomène d'effet de serre La Terre reçoit de lénergie de rayonnement du soleil; si elle ne réémettait pas cette énergie dans lespace, elle deviendrait de plus en plus chaude. Lénergie solaire parvient à la surface de la Terre à des longueurs donde qui se situent surtout dans la partie visible du spectre électromagnétique. Notre planète réémet toutefois cette énergie à des longueurs donde plus grandes, qui se concentrent à lextrémité des rayons infrarouges, soit dans la région « chaude » de ce spectre. Le gaz carbonique (CO2) et la vapeur deau présents dans latmosphère ainsi que dautres gaz qui absorbent linfrarouge, comme loxyde dazote, le méthane, les chloro-fluorocarbures et lozone, absorbent plus facilement lénergie de ces rayonnements à plus grande longueur donde. Ce phénomène dabsorption se produit principalement dans la troposhère, soit dans la zone de latmosphère qui se situe entre la surface terrestre et une altitude de 10 à 15 km. Lorsque ces molécules absorbent de lénergie, elles provoquent un réchauffement général de latmosphère, phénomène désigné sous le nom « deffet de serre ». Ces « gaz à effet de serre » jouent donc le rôle dune sorte de « couverture thermique » autour de la Terre; lorsque leur concentration augmente dans latmosphère et que, par conséquent, plus dénergie est absorbée dans linfrarouge, les rayonnements captés par la Terre excèdent temporairement ceux qui sont réémis. La température de latmosphère sélève et un nouvel équilibre des rayonnements sétablit. Selon des prévisions préliminaires, la hausse de la température moyenne de la basse atmosphère que pourrait provoquer un doublement de lactuelle concentration de CO2 varierait entre 1,5 et 4,5 degrés C. Le modèle de J. Mitchell et de ses collègues du Bureau météorologique du Royaume-Uni, qui est plus complexe, tient compte du phénomène deffet de retour et prévoit un réchauffement moyen maximum en surface de lordre de 1,9 à 2,5 degrés C. Dans son examen des rapports techniques et documents scientifiques récents traitant des changements climatiques, Environnement Canada a indiqué en 1997 quun doublement des niveaux de CO2 entraînerait une élévation de la température mondiale moyenne dau moins 0,98 oC. On pense quau cours du siècle écoulé cette température moyenne a déjà augmenté de 0,3 à 0,6 oC et pourrait continuer à sintensifier au cours des cent prochaines années. B. Les sources et les réservoirs de gaz carbonique Cest le gaz carbonique ou dioxyde de carbone qui transporte le carbone dans le cycle du carbone. Au cours de la photosynthèse, les végétaux le captent dans latmosphère et le transforment en composés organiques solides; une fois ceux-ci respirés, du gaz carbonique est à nouveau émis dans latmosphère. Le gaz carbonique se dissout dans les océans sous forme de bicarbonate et les crustacés peuvent le transformer sous forme solide en carbonate de calcium. À très long terme, il peut être transformé en combustibles fossiles. Cest ainsi que le gaz carbonique fait partie du cycle du carbone, cycle biogéochimique qui comporte à la fois des éléments vivants et des éléments inertes. Au cours du dernier demi-milliard dannées de lhistoire de notre planète, qui remonte à plus de 4,5 milliards dannées, un faible pourcentage du carbone présent à la surface de la Terre a été stocké dans des roches sédimentaires sous forme de combustibles fossiles. Néanmoins, on croit que dans lhistoire récente de lhumanité, un équilibre sest établi dans léchange de carbone entre latmosphère et les océans. en moins dun siècle ou deux, les activités industrielles ont renvoyé dans latmosphère une partie du carbone que la nature a mis des millions dannées à accumuler dans ces combustibles fossiles. Au niveau mondial, lactivité humaine contribue à relâcher plus de 24 milliards de tonnes de CO2 par année. La combustion directe et lutilisation non énergétique de combustible fossile sont responsables denviron 98 p. 100 des émissions totales de dioxyde de carbone et de 78 p. 100 des émissions totales de gaz à effet de serre (GES). Les niveaux futurs des émissions dépendent des hypothèses que lon pose en ce qui touche la croissance de la population, lévolution technologique, léconomie mondiale, les économies dénergie, les coûts des combustibles et les changements dans les sources dénergie utilisées pour répondre aux besoins de lhomme. Comme les biotes terrestres et les sols contiennent en gros trois fois plus de carbone que latmosphère, les changements quils subissent peuvent entraîner une augmentation ou une diminution des concentrations atmosphériques de CO2. Lagriculture intensive et les diverses formes de développement peuvent dénuder le sol et provoquer son érosion et une perte de carbone organique. Lexploitation forestière sans régénération naturelle ou reforestation peut résulter en une perte nette de carbone si le bois est brûlé. Toutefois, si la zone exploitée est reboisée et si le bois récolté est utilisé pour la construction, il y alors captation nette de carbone. Les calculs laissent supposer que, de la quantité totale de CO2 produite par lactivité humaine depuis un siècle, seulement la moitié est restée dans latmosphère; le CO2 doit être absorbé ou stocké quelque part, sinon sa concentration dans latmosphère serait bien supérieure à celle quon a observée. Plusieurs phénomènes agiraient donc comme réservoir de dioxyde de carbone, cest-à-dire quils absorberaient une partie du CO2 de latmosphère, contribuant à diminuer sa concentration. Par exemple, lintroduction de nouvelles cultures dans des zones où le climat ne sy prêtait pas et la fertilisation des plantes en vue den stimuler la croissance peuvent fort bien compenser une bonne partie des pertes de carbone attribuables au déboisement et à lexploitation du sol. De plus, on sest aperçu que des concentrations plus élevées de CO2 stimulent et accélèrent la croissance des plantes dans la vaste majorité des espèces étudiées. Les forêts constituent probablement le réservoir de CO2 le plus important sur Terre, à moins quelles ne soient au contraire une source de carbone, ce qui reste pour linstant à être vérifié scientifiquement. Au Canada, le ministère des ressources naturelles a mis sur pied le projet BOREAS (the Boreal Ecosystem Atmosphere Study), un projet multidisciplinaire, à échelle internationale, qui permet létude des forêts boréales du Canada. Ce programme vise à amasser de linformation sur la forêt boréale, telle son interaction avec latmosphère, sa capacité à emmagasiner le CO2 et sa vulnérabilité au changement climatique. Selon les données les plus récentes, la capacité de captage de CO2 par les conifères, composantes majeures de la forêt boréale, est limitée par la température. En effet, le sol gelé ou trop froid du printemps ainsi que le climat estival chaud et sec diminuent la capacité des épinettes noires à utiliser le carbone. À lopposé, le captage est maximal lorsque les taux dhumidité du sol et de lair sont idéaux et la température, moins chaude. Les océans contiennent beaucoup plus de carbone que latmosphère, la biosphère et les combustibles fossiles réunis. Bien quil reste encore beaucoup à apprendre sur les échanges de gaz carbonique entre les océans et latmosphère, les recherches menées jusquà maintenant permettent de supposer que les océans absorbent environ 40 p. 100 du carbone libéré dans latmosphère par lutilisation de combustibles fossiles. Les déchets constituent à prime abord le troisième réservoir important de CO2, si on exclut toutefois le fait important quils produisent du méthane, un gaz à effet de serre majeur. Ce phénomène est discuté plus loin dans le texte. Lorsque les déchets ne sont pas recyclés naturellement ou manuellement, ils se retrouvent habituellement dans des sites denfouissement. Les sites denfouissement sont entourés de barrières imperméables constituées, par exemple, dargile ou de membranes géotextiles. Lorsque le site est plein, les déchets sont ensevelis sous une couche dargile qui les isole de leau de pluie. Cet isolement des déchets vise à protéger les eaux souterraines contre les lixiviats qui pourraient se révéler toxiques. Toutefois, ces mesures retardent aussi la décomposition naturelle des déchets. Daprès des calculs préliminaires, on isolerait ainsi un milliard de tonnes de carbone par an. C. L'augmentation des gaz à effet de serre (GES) En 1995, les Canadiens ont rejeté dans latmosphère près de 619 millions de tonnes métriques (tm) de gaz à effet de serre, ce qui équivaut à 2 p. 100 des émissions mondiales. Selon la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique le Canada, les États-Unis et le Japon sont les principaux responsables (85 p. 100 des émissions) de laugmentation des gaz à effet de serre constatée entre 1990 et 1995. Le CO2 arrive au premier rang des GES produits (81 p. 100 des émissions ou 500 millions tm), suivi du méthane (12 p. 100), de loxyde nitreux (5 p. 100) et des perfluorocarbones (1 p. 100). Quatre vingt-neuf pour cent des émissions canadiennes sont attribuables à la production, au transport et à la consommation de combustibles fossiles. Les industries énergétiques sont les principales responsables de ces émissions (34 p. 100), suivies du secteur des transports (27 p. 100), des autres industries (20 p. 100), du secteur résidentiel (10 p. 100) et du secteur commercial et industriel (5 p. 100) ex-aequo avec lagriculture (5 p. 100). Depuis le début de lère pré-industrielle, la concentration de gaz carbonique dans latmosphère est passée denviron 280 à 356 parties par million en volume (ppmv). Des calculs plus précis indiquent que cette concentration a augmenté de 12 ± 1 ppm de 1970 à 1980 et quelle a continué daugmenter denviron 1 à 1,5 ppm chaque année jusquen 1991. En 1991, des chercheurs de la Scripps Institution of Oceanography ont remarqué que laugmentation de la concentration de gaz carbonique qui durait depuis des décennies a soudainement cessé, se stabilisant à 0,6 ppm par année seulement, et quelle sest accompagnée dune hausse de la concentration doxygène. Même si elle a également diminué en 1995, la concentration canadienne de CO2 a augmenté de 9 p. 100 entre 1990 et 1995, année pour laquelle on dispose les plus récentes données. Depuis 100 ans, la concentration de dioxyde de carbone dans lair sest accrue de 30 p. 100. Contrairement à lazote, qui représente près de 78 p. 100 du total des gaz atmosphériques, et à loxygène qui en représente 21 p. 100, le gaz carbonique ne forme que près de 0,035 p. 100 de ces gaz. Par conséquent, une petite augmentation de la concentration de ce gaz se traduit par un accroissement énorme en pourcentage. Contrairement à lazote, qui représente près de 78 p. 100 du total des gaz atmosphériques, et à loxygène qui en représente 21 p. 100, le gaz carbonique ne forme que près de 0,035 p. 100 de ces gaz. Par conséquent, une petite augmentation de la concentration de ce gaz se traduit par un accroissement énorme en pourcentage. Ainsi, entre 1850 et 1992, la concentration de gaz carbonique, en pourcentage du total des gaz atmosphériques, est passée de 0,029 à 0,0356 p. 100. Cette augmentation de 0,0066 p. 100 dun composant atmosphérique peut également sexprimer comme une augmentation de 22,7 p. 100 de la concentration de gaz carbonique, ce qui représente une augmentation stupéfiante mais qui, sur le plan scientifique, nest pas très significative. Ce quil faut quantifier avec précision, cest la corrélation entre la rétention de la chaleur dans latmosphère et laugmentation proportionnelle des gaz à effet de serre par rapport au total des gaz atmosphériques. 2. Autres gaz à effet de serre Outre le CO2, le méthane (CH4) et loxyde nitreux (N2O) sont les plus importants GES à subir linfluence des activités humaines. Depuis lère pré-industrielle en effet, la concentration de CH4 est passée de 0,7 à 1,7 ppmv et celle du N2O, de 275 à 310 ppbv. Dans le protocole de Kyoto, il est question de trois autres gaz, à savoir les hydrofluorocarbures (HFC, utilisés pour la régulation climatique et aussi comme solvants, propulseurs et agents extincteurs), les perfluorocarbones (PFC, produits lors de la fabrication daluminium) et lhexafluorure de soufre (SF6), produit pendant la fabrication du magnésium). Lozone troposphérique (O3), les CFC et leurs produits de remplacement constituent également des gaz à effet de serre, de même que les hydrochlorofluorocarbures (HCFC). La Convention-cadre sur les changements climatiques, qui exclut les gaz réglementés par le Protocole de Montréal relatif à la protection de la couche dozone, inclut toutefois dans la liste des GES dautres gaz comme le monoxyde de carbone (CO), les oxydes dazote (NOx) et les composés organiques autres que le méthane (COVAM) qui contribuent à la formation dozone troposphérique. Le méthane est actuellement, molécule pour molécule, le GES qui produit le plus fort effet de serre; sa concentration a augmenté de près de 16 p. 100 entre 1990 et 1995. Les scientifiques ont évalué que, sur une période de 100 ans, la capacité de réchauffement provoqué par 1 kg de CH4 serait de 21 fois supérieure à celle provoquée par la même quantité de CO2. À léchelle mondiale, les rizières constituent une importante source de méthane. Au Canada, lagriculture (majoritairement lélevage du bétail) est lune des principales sources de méthane, puisquelle compte pour environ les deux tiers des origines anthropiques de ce gaz. Les sites denfouissement contribueraient quant à eux à 27 p. 100 des émissions canadiennes de méthane. Les terres submergées, les combustibles fossiles, le traitement des eaux usées et le compostage sont dautres sources de méthane de faible importance. En 1992, les scientifiques du laboratoire de surveillance et de diagnostics climatiques de Boulder, au Colorado, ont démontré, données à lappui, que le taux daugmentation du méthane a baissé très brusquement dans lhémisphère sud et quil est soudainement passé à zéro dans lhémisphère Nord. On ne connaît pas la cause exacte de cette réduction radicale du taux daugmentation du CH4, mais selon une étude menée en 1994, il se pourrait que ce phénomène soit lié à lappauvrissement de la couche stratosphérique dozone. En effet, la décomposition de lozone en présence de vapeur deau entraîne la production de radicaux libres dhydroxyle (OH) qui, à leur tour, sont capables de soxyder au contact dautres substances chimiques présentes dans latmosphère comme le CH4. Ce dernier gaz ne demeure dans latmosphère que de cinq à dix ans. Par conséquent, étant donné que les spécialistes de latmosphère prévoient que lappauvrissement de la couche dozone se poursuivra durant le XXIe siècle, il est possible que les concentrations atmosphériques de CH4 se stabilisent ou chutent en fait sous leurs niveaux historiques. Loxyde nitreux se trouve en très petites quantités dans latmosphère, mais sa concentration a augmenté de 28 p. 100 entre 1990 et 1995. Cest un puissant gaz à effet de serre, qui subsiste jusquà 120 ans dans latmosphère et dont le potentiel de réchauffement est de 310 fois supérieur à celui du CO2 sur une période de 100 ans. Lagriculture (utilisation de fumier et dengrais) contribue pour 70 p. 100 du total des émissions de N2O dorigine anthropique. Le traitement des eaux usées et le compostage contribuent également à la production de N2O. D. Nouvelles données sur les GES Les climatologues ont fait une importante découverte lorsquils ont constaté que locéan est le principal facteur de distribution de la chaleur sur les continents. En effet, les océans sont régis par des brassages gigantesques que lon connaît sous le nom de grands courants, tel le courant du Gulf Stream dans locéan Atlantique. Par exemple, les courants de lAtlantique nord, qui sont les plus puissants, effectuent, autour des continents, un trajet en forme de boucle qui sétend sur 1 500 ans. En raison de la grande densité de leau quelle déplace, cette boucle descend jusquà 3 000 m de profondeur au niveau du Groenland, déplaçant ainsi dimportants volumes deau chaude et froide, qui modifient ensuite la température de lair côtier à leur contact. Selon les chercheurs, une augmentation des GES et, par conséquent, de la température pourrait avoir un effet spectaculaire sur ce mouvement. Un accroissement de seulement quelques degrés de la température pourrait avoir comme résultat de stimuler la fonte des glaces, ce qui créerait un apport deau douce important dans les océans. La salinité de leau de mer ainsi que sa densité diminueraient, ce qui ralentirait la vitesse de la boucle. Un arrêt total de ce courant priverait les côtes dun apport de chaleur important, qui aurait comme conséquence un refroidissement de certains continents, plus particulièrement la partie occidentale du continent européen. Dautre part, labsence de brassage impliquerait un arrêt de labsorption du CO2 par la mer, phénomène qui représente actuellement la moitié du CO2 produit. Selon le Groupe intergouvernemental dexperts sur lévolution du climat (GIEC), si les habitudes actuelles de consommation sont maintenues, la concentration atmosphérique de CO2 doublera, ce qui amènera des conséquences climatiques extrêmes et imprévisibles. Alors que des hausses de température ont été constatées dans plusieurs pays depuis quelques années la côte est du Canada a, paradoxalement subit les refroidissements les plus marqués. La disparition de la morue dans le Golfe du Saint-Laurent, par exemple, ne serait pas seulement reliée à la pêche excessive par les pêcheurs; des chercheurs lattribuent en partie au refroidissement des eaux. Le nord du Québec, plus froid et plus sec quauparavant, connaît aussi une plus grande variabilité dans son climat. On peut donc imaginer que si le problème du changement climatique prend de lampleur, la baisse du niveau deau sera encore plus grande dans les réservoirs deau, dont les principaux sont le fleuve Saint-Laurent et les Grands Lacs. Ce phénomène aura des répercussions notamment sur les secteurs de lhydroélectricité et du transport maritime, comme en témoigne le passé : en 1964, la baisse du niveau des Grands Lacs a occasionné des pertes de 35 millions de dollars dans ces deux secteurs. 2. Foraminifères et archives de glace Le phénomène daugmentation des gaz à effet de serre est aujourdhui prouvé grâce à létude de deux phénomènes naturels, à savoir les foraminifères et les archives de glace. Les foraminifères sont de petits organismes marins qui vivent au fond des océans. La composition de leur squelette varie en fonction de la salinité et de la température de leau. Lanalyse de ces animaux permet donc de se faire une bonne idée des changements qui se sont produits dans le passé en milieu océanique puisquelle permet aux scientifiques de reconstituer jusquà 100 000 ans dhistoire. Jusquà maintenant, il a été possible aux chercheurs dobserver les changements climatiques des dernières époques glaciaires; les perturbations appréhendées à cause dune augmentation des gaz à effet de serre seront donc probablement observables. Lanalyse des bulles dair contenues dans les couches de glace sempilant siècle après siècle sur la croûte terrestre permet aussi de recueillir et de compiler de linformation sur le contenu en gaz de latmosphère. les concentrations de CO2 et de CH4 emprisonnées dans les bulles dair de la glace donnent une idée des GES présents dans latmosphère à différentes époques. Les différentes équipes de chercheurs, qui étudient les glaces de lAntarctique, du Groenland et des îles canadiennes de lArctique, ont observé notamment que les concentrations des deux gaz ont toujours varié entre deux bornes stables lors des réchauffements et refroidissements successifs de la Terre. Cette alternance est toutefois rompue depuis 100 ans, puisque les deux gaz ont atteint des niveaux jamais observés auparavant. En effet, alors que la concentration de CO2 navait jamais dépassé les 300 ppm depuis au moins 160 000 ans, elle atteint aujourdhui 370 ppm. Les équipes de recherche ont également pu déterminer la source de CO2, à savoir les activités humaines, étant donné que le carbone produit par ces activités est plus lourd que celui produit par des sources naturelles. Les chercheurs ont aussi constaté que la période interglaciaire actuelle (lholocène) est la plus longue des quatre périodes interglaciaires du quaternaire. En dautres mots, il règne sur Terre un climat relativement stable alors que si lon se fie aux périodes précédentes, la température aurait déjà dû commencer à baisser. Or, la température a plutôt tendance à augmenter, si lon se réfère aux rapports récents des climatologues. À lopposé, une équipe de scientifiques danois, en analysant la calotte glaciaire du Groenland, a constaté quant à elle que les niveaux de CO2 étaient plus élevés après une période de réchauffement, et non avant. Par conséquent, il semble que les concentrations plus importantes de CO2 aient été une conséquence du réchauffement, et non sa cause. Dans cette perspective, le CO2 ne pourrait à lui seul causer un réchauffement irréversible. Les résultats des analyses sur la calotte glaciaire ont suscité des réactions contradictoires. Pour certains, les données intensifient leurs craintes en confirmant que les émissions de gaz à effet de serre produites par lhomme pourront difficilement être maintenues en équilibre et provoqueront une période de réchauffement rapide et dévastatrice. Dautres, par contre, croient que les périodes de réchauffement et de refroidissement constituent un phénomène naturel, que lhomme nest pas responsable des réchauffements observés par le passé, et quil est peu probable que ses actions influent sur les changements climatiques naturels. Plusieurs études ont été entreprises au Canada et ailleurs afin dévaluer les impacts possibles du changement climatique. Ces simulations du climat sont effectuées à laide de modèles de circulation générale de latmosphère, couplés à des modèles de circulation océanique. Même si les résultats de ces données ne sont en fait que des prédictions qui comportent une marge derreur non négligeable, les résultats sont de plus en plus réalistes, et les scientifiques les considèrent comme de plus en plus fiables. Il faut tenir compte toutefois du fait que les modèles expriment parfois des opinions différentes (voir ci-dessous). Quoi quil en soit, ces études montrent clairement que les Canadiens devraient se préoccuper du changement climatique. Les climatologues ont commencé à élaborer des modèles pour prédire déventuels changements climatiques. En utilisant certains modèles qui se fondent sur lhypothèse quen doublant la concentration du CO2 dans latmosphère on augmenterait la température moyenne de la planète de 4,5o C, on a pu supposer que les calottes glacières polaires fondraient et que, conséquemment, les villes côtières et les nations insulaires seraient inondées. De plus, toujours selon ces modèles, la configuration des pluies changerait, provoquant de véritables déluges dans les régions côtières et lérosion des sols, alors que les régions dherbages secs deviendraient des déserts arides. Poussant plus loin les extrapolations fondées sur ces modèles, les climatologues ont prédit des famines, une recrudescence des maladies et des migrations de réfugiés écologiques sans précédent. Cependant, au fur et à mesure que des informations plus précises sur la formation des nuages, les phénomènes océaniques, la croissance des plantes, la pollution par les sulfates, etc. sont recueillies et appliquées aux modèles, lampleur de certains résultats est réduite. Il faut garder en mémoire que les modèles comportent un certain degré derreur intrinsèque, lequel est multiplié lorsquun modèle est basé sur un autre. Un exemple de prévisions qui ont dû être corrigées est celui des effets du réchauffement de la planète sur le niveau de locéan. Les modèles climatiques indiquent quune augmentation de la température mondiale moyenne de 1 oC ou plus augmenterait de façon marquée la probabilité de vagues de chaleur. En plus de linconfort général quelles causent, les vagues de chaleur augmentent le taux de mortalité chez les personnes âgées, la demande dénergie pour la climatisation et les risques dincendies de forêt. Certaines régions agricoles arides pourraient devenir improductives ou exiger des systèmes dirrigation plus efficaces. Des hivers moins froids et plus humides pourraient augmenter la couverture de neige, ce qui occasionnerait un ruissellement plus intense au dégel et une augmentation des risques dinondation. Le rythme de lavance des zones écologiques vers les pôles pourrait être plus rapide que celui de ladaptation naturelle, ce qui exigerait le repeuplement artificiel des nouvelles zones productives par des espèces indigènes des régions plus méridionales. Les modèles de transmission des maladies, basés sur des modèles de changement climatique, indiquent que certaines maladies tropicales, comme le paludisme et la cécité des rivières, pourraient accroître leur aire endémique. Daprès les résultats dautres modèles, une élévation de la température mondiale moyenne de 1 ou 2 oC au cours du prochain siècle pourrait avoir des effets à la fois bénéfiques et néfastes sur différentes régions du monde; leffet bénéfique se ferait surtout sentir dans les zones tempérées et subarctiques. En règle générale, on a historiquement soutenu quun monde plus chaud serait un monde plus humide; toutefois, les avantages évidents dune telle situation pour lagriculture étaient tempérés par le fait quil y aurait aussi une augmentation de la transpiration, de lévaporation et de la dessiccation des sols. De plus, on disait aussi que lorsque la pluie tomberait, ce serait plus souvent sous forme de tempêtes extrêmement violentes, qui causeraient énormément de ruissellement, dinondation et dérosion. Certains scientifiques remettent maintenant en question ces constatations. Thomas Karl et deux coauteurs climatologues estiment que les modèles prédisant des cyclones (ouragans) tropicaux plus nombreux et plus intenses sont trop simplistes et en contradiction avec ce qui se passe réellement. Les années 90 ont été, en moyenne, les années les plus chaudes du siècle et les compagnies dassurance ont connu des pertes importantes dues à des tempêtes. Cependant, les observations météorologiques montrent que de 1991 à 1994, la fréquence des tempêtes et ouragans violents a été très inférieure aux normales. Karl et ses coauteurs en concluent donc quil était peu probable que, à léchelle mondiale, les cyclones tropicaux augmentent de façon significative. Ces analyses devront sans doute être revues à la lumière des études qui seront faites et des événements climatologiques des dernières années (inondations dues à la crue du Saguenay en 1995 et à celle de la rivière Rouge en 1996, verglas au Québec et en Ontario en 1998, et phénomène El Niño intensifié, en 1998). Lanalyse des données sur les observations des stations météorologiques du monde entier semble indiquer quau cours du siècle dernier, il y a eu un réchauffement de 0,3 à 0,6 oC de la température sur la Terre. Le fait que cela ne résulte pas dune augmentation de la moyenne des températures diurnes, mais dune augmentation de la moyenne des températures nocturnes, a une importance considérable pour la production agricole. Comme il ny a pas eu daugmentation de la température diurne (en date du début de lannée 1997), les plantes nont pas été soumises à un stress thermique supplémentaire ni à une déperdition deau accrue en raison de lévaporation et de la transpiration. Par contre, laugmentation des moyennes nocturnes signifie moins de journées de gel et une plus longue saison de croissance. On a déjà enregistré une augmentation du nombre de jours sans gel dans les zones agricoles des États-Unis; dans le nord-est, par exemple, la période sans gel commence maintenant, en moyenne, 11 jours plus tôt que pendant les années 50. On sait aussi que, à une concentration dans latmosphère de 0,035 p. 100, le dioxyde de carbone est un élément nutritif en quantité insuffisante et que laugmentation de la concentration agira comme un engrais pour les plantes. La très grande majorité des plantes soumises à des atmosphères enrichies en dioxyde de carbone montrent une augmentation de la photosynthèse, une plus grande production de biomasse et un meilleur rendement en produit utile. Notons en particulier que les plantes cultivées dans des atmosphères enrichies en CO2 montrent une conductance stomatique réduite et un accroissement de lefficacité dutilisation de leau. En conséquence, les craintes que lon avait, que le réchauffement de la planète cause un accroissement de la transpiration des plantes, une dessiccation des sols, un stress thermique et une réduction des rendements des récoltes, semblent en grande partie sans fondement. Environnement Canada, dans son examen de 1997 sur le climat, signale quau cours du dernier siècle écoulé, avec laugmentation de la température, les précipitations annuelles ont augmenté, en moyenne, de 13 p. 100 dans le sud du Canada et jusquà 20 p. 100 dans le Nord, tandis que les stations de recherches agricoles dOttawa et dAgassiz ont constaté une diminution à long terme de laridité. Les modèles agricoles pour une atmosphère comportant le double de la concentration actuelle de dioxyde de carbone indiquent quune majeure partie des 57 millions dhectares de terres arables des régions subarctiques de lAlaska et du nord-ouest du Canada deviendrait cultivable. Au-delà de ces faits irréfutables, on ne connaît pas de façon précise tous les autres paramètres. Les données météorologiques ne sont tenues que depuis un siècle et il nest pas possible de dire de façon concluante si lévolution récente du climat fait partie de variations météorologiques normales, ou marque un début discret du réchauffement de la planète. Dans les faits, les relevés dEnvironnement Canada montrent que lannée 1998 a été la plus chaude jamais enregistrée au Canada. Des études effectuées ailleurs, notamment en Angleterre et aux États-Unis, ont également permis de constater que lannée 1998 a été la plus chaude enregistrée sur la planète depuis 150 ans. Même si ces résultats ne sont pas une preuve que le climat change, ils concordent avec les prédictions des modèles de changements climatiques du Canada et dautres pays. E. Mesures internationales : le protocole de Kyoto En 1994, lors de lentrée en vigueur de la Convention, les États industrialisés, de même que les pays dont léconomie est en transition, se sont engagés à ramener leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau de 1990 au plus tard en lan 2000. Cette convention ne constituait cependant pas un document juridique liant les signataires, et les objectifs de réduction des émissions ne seront pas atteints. La troisième réunion des signataires de la Convention cadre a eu lieu en 1997 à Kyoto, au Japon. Elle avait pour principal objectif de quantifier les réductions des émissions de GES par ladoption dun instrument juridique, le Protocole de Kyoto, qui obligerait les pays industrialisés à réduire leurs émissions. Les réductions démissions de GES prévues sont les suivantes :
Dautre part, la Russie, la Nouvelle-Zélande et lUkraine stabiliseront leurs émissions tandis que la Norvège pourra accroître ses émissions de 1 p. 100, lAustralie de 8 p. 100 et lIslande de 10 p. 100. La réduction des émissions des six gaz suivants, qui sont visés par le Protocole de Kyoto, devrait avoir lieu entre 2008 et 2012 : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et loxyde nitreux (N2O) ainsi que les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbones (PFC) et les hexafluorures de soufre (SF6). Dans le cas des trois premiers gaz, la réduction sera fondée sur les quantités mesurées en 1990, tandis que dans le cas des trois autres, elle sera basée, au choix, sur les données de 1990 ou celles de 1995. Le Protocole implique également la possibilité dachats de quotas excédentaires dun pays par un autre et la réduction volontaire des émissions par les pays en voie de développement. En plus des actions prises au niveau des activités industrielles et du secteur économique, le Protocole insiste sur le problème de la déforestation, sur la protection des forêts et sur la mise en branle de projets de plantation, notamment en raison du rôle que peuvent jouer les forêts mondiales en tant que puits ou réservoir de carbone. Il favorise aussi les projets defficacité énergétique et de sources dénergie renouvelable et de remplacement, les projets de réduction du méthane, ainsi que les modifications dans les secteurs de lénergie et du transport et des mesures fiscales inaptes. À Kyoto, le Canada sest engagé à diminuer ses émissions de GES de 3 p. 100 pour la période allant de 2008 à 2012 et de 5 p. 100 supplémentaires pour celle allant de 2013 à 2017. Pour mener ces engagements à terme, il est jugé prioritaire de poser des gestes à léchelle nationale et de prendre les mesures spécifiques suivantes :
Dans une optique de développement durable, le Canada désire également aider les pays en voie de développement dans le transfert de technologies favorables à la fois à la réduction des émissions et à laccroissement de leur économie. Le 25 mars 1991, le Comité permanent de lenvironnement de la Chambre des communes a déposé au Parlement son rapport intitulé En rupture déquilibre Le risque de changements climatiques irréversibles. Selon le rapport, qui renfermait 25 recommandations, il est nécessaire que le Canada prenne beaucoup plus dinitiatives dans le but de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, celles de gaz carbonique en particulier. Le 4 décembre 1992, le Canada a ratifié la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le 29 avril 1998, il a signé le Protocole de Kyoto. Le Secrétariat sur le changement climatique, créé en 1998 pour gérer et appuyer le processus dengagement national et lélaboration dune stratégie nationale de mise en uvre, relève dEnvironnement Canada et de Ressources naturelles Canada. Le ministre des Ressources naturelles du Canada est chargé de lélaboration et de la coordination de la stratégie nationale. Il travaille principalement de concert avec les secteurs industriels. Pour sa part, le ministre de lEnvironnement est responsable du programme international du Canada sur les changements climatiques. Il continue également à élaborer les politiques en matière denvironnement, particulièrement celles qui concernent le climat et la sensibilisation du public. Par lentremise du Secrétariat, le gouvernement fédéral poursuit trois objectifs principaux. Il sert tout dabord de point central pour lélaboration de la politique et de la programmation internes du gouvernement fédéral sur les changements climatiques. Il a également mis sur pied le Fonds daction pour le changement climatique, qui sélève à 150 millions de dollars pour une durée de trois ans et dont les activités sont réparties en quatre volets, y compris la création de 16 tables de concertation. LES 16 TABLES ET GROUPES DE CONCERTATION
* Tables de concertation qui
ont déposé leur rapport sur les options depuis lautomne 1999. Les tables de concertation servent à apporter une contribution poussée à la recherche, à lanalyse et à lévaluation des occasions de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elles doivent déterminer les avantages et les inconvénients des diverses options qui soffrent au Canada. Les tables regroupent des représentants de lensemble de la collectivité notamment le gouvernement, lindustrie et les organismes non gouverne-mentaux soccupant de lenvironnement intéressés par un secteur ou un dossier en particulier. Chaque table de concertation a rédigé un document de base dans lequel elle analyse la situation actuelle dans son secteur ou domaine respectif, ainsi que les défis et les possibilités qui se présentent. Chacune a préparé un rapport sur les options évaluant les scénarios de réduction des émissions, les possibilités et les obstacles, les calendriers de mise en uvre, les conséquences pour la compétitivité du Canada, ainsi que les coûts et avantages escomptés dans différents domaines, notamment en ce qui a trait à la société, à léconomie, à lenvironnement et à la santé (voir le tableau ci-dessus). Les gouvernements examineront et analyseront ensuite les options que renferment les rapports afin de déterminer la nature et lordre de priorité des mesures à prendre pour relever le défi du changement climatique. Les résultats de cet examen formeront le noyau de la stratégie nationale de mise en uvre qui sera présentée aux ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de lÉnergie et de lEnvironnement au cours dune série de réunions qui se tiendront en 2000 et 2001. Enfin, le Canada a participé à la mise sur pied de deux projets volontaires qui favorisent les actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le premier, baptisé Projet pilote déchange de réductions des émissions de GES (PÉRÉG), permettra à une organisation qui aura réduit ses émissions, de transférer à une autre organisation ses droits démissions. Cet échange devrait éventuellement réduire le coût global de la diminution des émissions de GES. Linitiative, lancée par la Colombie-Britannique, regroupe des représentants de tous les paliers gouvernementaux ainsi que des milieux industriels, environnementaux et syndicaux. Lautre projet, le PERT (Pilot Emissions Reduction Trading Project) regroupe aussi des représentants des milieux industriels et environnementaux. Ce programme ontarien vise à évaluer léchange de crédits démission en tant quoutil qui permettrait de réduire le smog et les autres polluants présents dans le corridor Windsor-Québec. 1958 - M. Charles Keeling commence à surveiller la concentration de gaz carbonique dans latmosphère, à une station située à Mauna Loa, à Hawaii. La concentration de CO2 dans latmosphère a augmenté à partir de 1958 jusquà ce quelle diminue brusquement en juillet 1991. Elle a recommencé à augmenter en 1993. octobre 1983 - Lagence de protection de lenvironnement des États-Unis publie un rapport prédisant que les effets climatiques de laccumulation de CO2 dans latmosphère se feront sentir durant les années 90. La National Academy of Sciences publie un rapport sur les changements climatiques dans lequel elle prédit des altérations climatiques quelque peu analogues à long terme, mais se montre moins inquiète. 25 septembre 1984 - À Ottawa, lors dun symposium intitulé « Changement global », parrainé par le Conseil international des unions scientifiques, on discute de la création dun international de la géosphère et de la biosphère visant à évaluer les changements naturels et causés par lactivité humaine qui surviendront au cours des 50 à 100 prochaines années. 27-30 juin 1988 - La conférence « Latmosphère en évolution : implications pour la sécurité du globe » réunit, à Toronto, des scientifiques et des décideurs de 46 pays, en guise de première étape vers la conclusion dune convention internationale pour la protection de latmosphère. 1988 - Création du Groupe intergouvernemental dexperts sur lévolution du climat (GIEC) pour lévaluation des connaissances scientifiques sur le changement climatique. novembre 1990 - Les 130 pays qui participent à la Conférence mondiale sur le climat qui a lieu à Genève ne peuvent sentendre sur une stratégie pour réagir à lexistence dun changement climatique. Dans leur communiqué final, les participants exhortent tous les pays industrialisés à se fixer des objectifs ou à mettre sur pied des programmes et des stratégies (ou les deux) qui auront dimportantes répercussions sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre non régies par le Protocole de Montréal. La deuxième conférence mondiale sur le climat permet de prendre connaissance du premier rapport dévaluation du Groupe intergouvernemental dexperts sur lévolution du climat. Ce rapport confirme scientifiquement lexistence du changement climatique et trace la voie à lélaboration dune convention internationale. décembre 1990 - Environnement Canada confirme lengagement que le Canada a pris à la Conférence mondiale sur le climat de « stabiliser, dici lan 2000, les émissions de CO2 et des autres gaz à effet de serre aux niveaux de 1990 ». 25 mars 1991 - Le Comité permanent de lenvironnement de la Chambre des communes dépose son rapport En rupture déquilibre Le risque de changements climatiques irréversibles. 1992 - Les concentrations de méthane dans latmosphère semblent sur le point de se stabiliser à environ 1,6 ppm, et le taux daugmentation des concentrations atmosphériques de N2O ralentit. février 1992 - Le GIEC déclare que leffet des CFC sur le réchauffement de la planète est à peu près compensé par leur pouvoir de destruction dun autre gaz à effet de serre, lozone. juin 1992 - La Convention cadre sur le changement climatique est adoptée lors du Sommet de la Terre qui se tient à Rio de Janeiro sous les auspices des Nations Unies. Au 7 septembre 2000, 186 pays avaient ratifié cette convention qui, en vigueur depuis le 21 mars 1994, vise la stabilisation des concentrations de GES à un niveau qui préviendrait linterférence entre les activités humaines et le système climatique. Les Parties à la convention ont dû par la suite déterminer un niveau de stabilisation des émissions de gaz à effet de serre, fixer un échéancier, élaborer des politiques efficaces et développer des technologies appropriées. 4 décembre 1992 - Le Canada ratifie la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique. novembre 1994 - Une étude réalisée à lUniversité de Cambridge révèle que les CFC, parce quils détruisent des molécules dozone et entraînent la libération de radicaux OH, provoquent loxydation du méthane et la formation de nuages ayant un grand pouvoir de réflexion autour des particules de condensation (sulfates). On reconnaît maintenant que les CFC constituent de puissants agents de refroidissement de la planète. avril 1995 - La première Conférence des Parties (COP 1) à la Convention cadre a lieu en 1995, à Berlin. (La Conférence des Parties a pour rôle de promouvoir et dexaminer la mise en uvre de la Convention cadre sur le changement climatique et comprend tous les pays qui ont ratifié cette dernière.) Les participants y constatent que les engagements pris sont insuffisants et croient opportun de négocier, entre autres, un protocole devant quantifier les engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour la période au-delà de lan 2000. Lobjectif initial est de faire adopter ces nouveaux engagements en 1997, lors de la COP 3, cest-à-dire celle devant avoir lieu à Kyoto, au Japon. décembre 1995 - Le GIEC mentionne dans son deuxième rapport que dans lensemble, les faits tendent à démontrer que lactivité humaine influe de façon perceptible sur le climat mondial. 1996 - La COP 2, qui a lieu à Genève, permet dexaminer les progrès réalisés depuis la rencontre de Berlin, de revoir le processus des communications nationales et dendosser le deuxième rapport du Groupe intergouvernemental dexperts sur lévolution du climat. décembre 1997 - La troisième conférence des Parties (COP 3) a lieu en décembre, à Kyoto. Elle a comme objectifs ladoption des résultats du mandat de Berlin et le réexamen des processus de communications nationales et lintervention internationale face au changement climatique. La signature du Protocole de Kyoto débute le 16 mars 1998 et se poursuit jusquau 16 mars 1999. Ce document entrera en vigueur quand au moins 55 pays représentant 55 p. 100 des émissions produites par les pays développés lauront signé. La prochaine étape consiste à ratifier le Protocole de Kyoto, responsabilité qui revient aux dirigeants de chaque pays. La ministre de lEnvironnement affirme que le Conseil des ministres ratifiera laccord de Kyoto une fois que la stratégie nationale de réduction des émissions de GES aura été rédigée, à la fin de 1999. En date du 6 mai 1999, 84 pays ont signé le protocole et huit lont ratifié, mais celui-ci nest pas encore en vigueur. 29 avril 1998 - Le Canada signe le Protocole de Kyoto. novembre 1998 - La quatrième conférence des Parties (COP 4) a lieu du 2 au 13 novembre à Buenos Aires, en Argentine; elle fait suite à une série de réunions préparatrices tenues à Bonn, en Allemagne. Les pays présents signent le Plan dAction de Buenos Aires, qui implique plusieurs éléments, notamment les modalités de trois mécanismes du protocole de Kyoto (échanges internationaux de permis démissions, mise en application conjointe, mécanisme de développement propre). 25 octobre 1999 - La cinquième conférence des Parties a lieu le 25 octobre 1999 à Bonn, en Allemagne. Essentiellement technique, elle sert à préparer la prochaine conférence mondiale décisive, en lan 2000, aux Pays-Bas. Lors de cette conférence, plus de 60 pays se disent prêts à ratifier le traité de Kyoto afin quil entre en vigueur avant la fin de 2002. Toutefois, ce nest pas suffisant pour donner force de loi au traité, car le nombre de pays signataires ne correspond pas à lexigence spécifiée (55 pays dont les émissions totalisent 55 p. 100 des émissions de la planète), les États-Unis refusant de signer. Une date butoir nest pas arrêtée pour lentrée en vigueur du Protocole, mais les ministres de lEnvironnement se mettent daccord pour intensifier les efforts de négociation afin que le traité entre en vigueur avant la fin de 2002(1). novembre 2000 - La sixième séance de la Conférence des parties (COP 6) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques aura lieu du 13 au 24 novembre à La Haye, aux Pays-Bas. Cette séance est réputée la plus importante depuis l'adoption du Protocole de Kyoto en décembre 1997. La COP 6 vise deux objectifs : susciter la ratification du Protocole de Kyoto par un nombre suffisant de pays développés pour que le Protocole entre en vigueur; et motiver des mesures notables de la part des pays en développement pour rehausser leur contribution à la réalisation des objectifs de la Convention. Agence Reuters. « Ocean Study Deepens Global Warming Fears ». The Globe and Mail, section Environment, p. 44, 99-01-23 Agriculture et Agroalimentaire Canada. La santé de lair que nous respirons - Vers une agriculture durable. Direction générale de la recherche, 100 p., 1998. Anklin, M. et al. « Climate Instability During the Last Interglacial Period Recorded in the GRIP Ice Core ». Nature, vol. 364, 15 juillet 1993, p. 203-207. Anonyme. « Gaz à effet de serre et changements climatiques: les glaces de lAntarctique parlent ». Le Monde, mercredi 9 juin 1999. Latmosphère en évolution : implications pour la sécurité du globe : déclaration de la conférence (Toronto, 27-30 juin 1988). Ottawa, Environnement Canada, 1988. Boreas Information System, Site Internet. Summary of Results from Boreas 1993-1994. Juin 1999. Bruce, Jim et Henry Hengeveld. « Our Changing Northern Climate ». GEOS, vol. 14, no 1, hiver 1985, p. 1-6. Dickinson, R.E. et R.T. Cicerone. « Future Global Warming From Atmospheric Trace Gases ». Nature, vol. 319, 9 janvier 1986, p. 109-115. 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Bulletin sur le CO2 et le climat (périodique de la recherche sur le gaz carbonique et le climat). Environnement Canada, numéro 97-1, printemps 1997, 52 p. Hobbie, John et al. « Role of Biota in Global CO2 Balance: The Controversy ». BioScience, vol. 34, no 8, septembre 1984, p. 492-498. Johnsen, S.J. et al. « Irregular Glacial Interstadials Recorded in a New Greenland Ice Core ». Nature, vol. 359, 24 septembre 1992. Karl, T.R. et al. « The Coming Climate ». Scientific American, vol. 276, mai 1997, p. 78-83. Malone, T.F. et J.G. Roedere (éd.). Global Change. Compte rendu dun symposium parrainé par le Conseil international des unions scientifiques, 20e assemblée générale. Ottawa, 25 septembre 1984. Milko, Robert. Le réchauffement de latmosphère, les solutions possibles. BP-221F, Service de recherche, Bibliothèque du Parlement, novembre 1989, 49 pages. Miller, G.H. et A. de Vernal. « Will Greenhouse Warming Lead to Northern Hemisphere Ice-Sheet Growth? » Nature, vol. 355, 16 janvier 1992, p. 244-246. Mintzer, I.M. « A Matter of Degrees: Energy Policy and the Greenhouse Effect ». Environmental Policy and Law, vol. 17, no 6, décembre 1987, p. 247-254. Nations Unies, « Industrialized Countries to Cut Gas Emissions by 5.2 % ». Press release, 11 décembre 1997. Oppenheimer, Michael. « Global Warming and the Stability of the West Antartic Ice Sheet ». Nature, numéro du 28 mai 1998, p. 325-332. Pearce, F. « How Northern Forests Cool the World ». New Scientist, 2 septembre 1995, p. 14. Presse canadienne, Ottawa. « Ottawa ratifiera laccord de Kyoto, malgré les objections de Ralph Klein ». La Presse, 18 août 1998. Radio-Canada. Découverte, émission du 22 novembre 1998. Interview avec Ian Clarx, professeur au département des sciences de la terre, Université dOttawa. Rubin, Edward et al. « Realistic Mitigation Options for Global Warming ». Science, vol. 257, 10 juillet 1992, p. 148-266. Stewart, honorable Christine, ministre de lEnvironnement du Canada. Déclaration. Global Climate Change. Kyoto (Japon), 8 décembre 1997. Weatherbe, Steve. « Global Warming Leaves Mark on Canadian Arctic, Conference Told ». The Globe and Mail, p. 20, 23 février 1999. * La première version de ce bulletin dactualité a été publiée en septembre 1979. Le document a été périodiquement mis à jour depuis, et révisé en profondeur en juin 1999. (1) Louis-Gilles Francoeur, « Réchauffement climatique : nouvelle pomme de discorde à la conférence de Bonn », Le Devoir, vendredi 5 novembre 1999. |