82-4F

 

LE CHÔMAGE CHEZ LES JEUNES AU CANADA

 

Rédaction :
Kevin B. Kerr
Division de l'économie
Révisé le 11 février 2000


TABLE DES MATIÈRES

DÉFINITION DU SUJET

CONTEXTE ET ANALYSE

   A. Facteurs cycliques

   B. Facteurs non cycliques

   C. Le chômage causé par les politiques en vigueur
      1. L'assurance-chômage
      2. Le salaire minimum

   D. Faits récents concernant le marché du travail chez les jeunes

MESURES PARLEMENTAIRES

CHRONOLOGIE

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

TABLEAU 1

TABLEAU 2


LE CHÔMAGE CHEZ LES JEUNES AU CANADA*

 

DÉFINITION DU SUJET

Pour de nombreux jeunes (groupe d’âge 15 à 24 ans), la transition entre l’école et le travail signifie qu’ils arrivent sur le marché du travail sans spécialité, sans expérience, et sans être habitués à la recherche d’un emploi ni au courant des possibilités d’emploi qui s’offrent à eux. En conséquence, nombreux sont ceux pour qui le chômage est la première expérience du marché du travail. Cette corrélation négative entre l’âge et le chômage est bien documentée dans de nombreux pays et, comme en fait foi le niveau dea chômage chez les jeunes au pays, le Canada n’y fait pas exception. Ce problème persiste, mais il s’est atténué ces vingt dernières années, comme l’indique le rapport entre le taux de chômage des jeunes et celui des adultes. Il faut cependant signaler que depuis la récession de 1990-1991, le fossé se creuse entre le taux de chômage des jeunes et celui des adultes. Les derniers taux de chômage non désaisonnalisés chez les jeunes, répartis par âge, sexe et région, figurent aux pages 20 et 21 du présent document.

Malgré l’intérêt assez marqué que l’on porte au taux de chômage, on parle rarement de la nature et des causes du chômage. Dans le présent document, nous cherchons à combler cette lacune, en ce qui a trait au chômage actuel chez les jeunes.

CONTEXTE ET ANALYSE

Il est possible de considérer le marché du travail comme un grand marché où se retrouvent à la même enseigne demandeurs (employeurs) et fournisseurs (travailleurs). Il ne faut surtout pas oublier que les fournisseurs ne constituent pas un groupe homogène, l’âge étant la particularité d’importance la plus distinctive. Les employeurs et les travailleurs sont constamment à la recherche les uns des autres : les premiers tentent d’acquérir les services des deuxièmes, tandis que ces derniers essaient de vendre leurs services. L’impulsion à la base de ce processus est le taux de rémunération ou le prix à verser pour des services productifs. Cependant, pour bien des raisons, ce processus n’est pas instantané et nécessite que diverses périodes s’écoulent. En conséquence, certains travailleurs traversent des périodes de chômage dont la durée et la fréquence varient selon leurs compétences, le genre de travail à effectuer, le niveau de l’activité économique ainsi que l’organisation et le fonctionnement du marché du travail même.

Les travailleurs et les chômeurs constituent l’ensemble de la population active, ou l’offre de main-d’œuvre. Le chômage, en vertu de la définition de Statistique Canada, vise les personnes de 15 ans et plus qui, au cours de la semaine de l’enquête, étaient en chômage et cherchaient activement un travail, n’avaient pas cherché activement du travail au cours des quatre dernières semaines et s’attendaient à être rappelées au travail, ou n’avaient pas cherché activement un travail mais s’attendaient à occuper un nouvel emploi dans les quatre semaines à venir.

Au cours des années 70, les facteurs démographiques sont devenus l’élément principal expliquant la tendance à la hausse du chômage chez les jeunes. Pendant cette période, le nombre de jeunes en âge de travailler (tous les jeunes âgés de 15 à 24 ans) s’est accru de façon marquée. De même, particulièrement dans le cas des jeunes travailleuses, le taux d’activité des jeunes (nombre de jeunes faisant partie de la population active (les « actifs ») par rapport au nombre de jeunes en âge de travailler) a lui aussi enregistré des augmentations appréciables pendant cette période. Il en est résulté une arrivée sans précédent de jeunes sur le marché du travail. Actuellement, le nombre de jeunes actifs est en déclin; la proportion de jeunes au sein de la population active canadienne diminue d’année en année depuis 1982. Néanmoins, le chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans demeure élevé, ce qui montre que ce problème a des causes autres que démographiques. Nous exposons ci-après un certain nombre de facteurs qui expliquent pourquoi le taux de chômage est plus élevé chez les jeunes que chez les travailleurs plus âgés.

   A. Facteurs cycliques

Le faible niveau de l’activité économique est probablement la cause la plus connue du chômage. L’insuffisance de la demande, qu’on peut appeler chômage cyclique, s’explique par une demande globale insuffisante de biens et de services et n’est en rien liée à la formation ou à la répartition de la population active. Étant donné que les travailleurs doivent produire des biens et des services, la demande pour de tels biens et services diminue lors d’une baisse du niveau de l’activité économique. Habituellement associées à des conditions économiques mauvaises, les tentatives pour faire baisser le niveau du chômage attribuable à l’insuffisance de la demande font généralement appel aux instruments macro-économiques classiques, soit les politiques monétaires et les politiques fiscales. Les gouvernements, en augmentant leurs dépenses ou la masse monétaire, peuvent encourager la consommation ou les investissements afin de faire monter la demande globale et, par le fait même, la demande de main-d’œuvre. Cependant, le recours à ces politiques comme moyen de faire augmenter le niveau de l’emploi peut entrer en conflit avec une autre très important objectif, à savoir celui de parvenir à un taux d’inflation peu élevé et stable. Deux rapports sous-jacents sont à l’origine de ce conflit de politiques : le taux de variation de la rémunération est inversement proportionnel au niveau du chômage (ou au niveau de la demande excédentaire de main-d’œuvre), et le taux de changement des prix est directement proportionnel au taux de variation de la rémunération. Même si cette brève explication ne tient pas compte des prévisions inflationnistes, elle renferme l’essence du fondement théorique de ce conflit de politiques et de ce que l’on appelle souvent le taux de chômage naturel.

Le chômage attribuable à l’insuffisance de la demande est habituellement considéré comme un problème touchant toute l’économie, et, si l’on ne fixe pas d’objectifs, les tentatives pour créer des emplois pour les jeunes ont peu de chances de succès. Lorsqu’une insuffisance de la demande survient, des travailleurs adultes sont également mis à pied. Comme les employeurs sont habituellement plus intéressés, aux salaires en vigueur, à engager des travailleurs adultes qui, à leurs yeux, ont plus à offrir que les jeunes, ce sont les travailleurs adultes qui sont rappelés au travail les premiers, dès que l’économie commence à bénéficier des mesures d’encouragement prises par les gouvernements. Cette vision des choses a trouvé une certaine confirmation aux États-Unis, où l’expérience prouve que le chômage chez les jeunes diminue dans une proportion relativement faible pendant les périodes où le gouvernement stimule l’économie.

Le chômage saisonnier est un autre type de chômage lié à une demande insuffisante de main-d’œuvre. Ce sont toutefois des facteurs saisonniers plutôt qu’un malaise général de l’activité économique qui en sont la cause. Les répercussions des facteurs saisonniers sur la demande globale sont relativement minimes, mais elles gagnent en importance à l’échelon régional. Dans certaines régions, la répartition des emplois industriels et professionnels est mieux équilibrée que dans d’autres. Il ne fait aucun doute que les régions où prédominent des industries saisonnières sont plus touchées par le chômage attribuable à des facteurs saisonniers.

Le chômage saisonnier est également causé par des facteurs saisonniers touchant la disponibilité de la main-d’œuvre. C’est ce genre de situation qui préoccupe davantage les jeunes. Au terme de chaque année scolaire, de nombreux étudiants arrivent sur le marché du travail et tentent de trouver un emploi d’été. Même si beaucoup d’entre eux trouvent un emploi avant la fin de l’année scolaire, il y en a également beaucoup qui n’y parviennent pas. En conséquence, un grand nombre d’étudiants viennent grossir le nombre des chômeurs tout en cherchant à obtenir un emploi d’été, ce qui leur prend souvent plus d’un mois. À preuve, les mois de juin et juillet sont ceux où le nombre absolu de jeunes chômeurs est le plus élevé. Avec les années, la proportion relative de la population active étudiante qui retourne aux études a augmenté, de sorte que de nombreux étudiants à la recherche d’un emploi d’été traversent une période de chômage. Même si l’on ne croit pas qu’il ait une grande incidence, le nombre de chômeurs à la recherche d’un emploi d’été a eu tendance à faire augmenter le nombre annuel moyen de jeunes chômeurs. Les gouvernements offrent aux jeunes des programmes de création d’emplois d’été, et le recours continu à ces programmes contribue à diminuer l’importance de l’élément saisonnier du chômage chez les jeunes. Au niveau fédéral, le gouvernement affecte chaque année des fonds pour aider les étudiants à trouver du travail l’été. Pour 1997 et 1998, il s’est engagé à consacrer 240 millions de dollars au programme d’emplois d’été pour étudiants.

   B. Facteurs non cycliques

Nous avons déjà signalé que le marché du travail est un milieu très dynamique et que ses participants ont besoin de temps avant de réaliser pleinement leurs intentions. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait en même temps des emplois vacants et des chômeurs. L’explication de cet état de choses est que les travailleurs qualifiés doivent réussir à découvrir ces emplois; on parle alors de chômage frictionnel. Les chômeurs se renseignent sur les emplois à pourvoir, tandis que les employeurs sélectionnent des travailleurs parmi le grand nombre de postulants. Cette recherche n’est pas sans frais (son coût étant établi en termes de production perdue), et elle nécessite évidemment du temps. Au début des années 70, on croyait que le chômage frictionnel représentait une partie appréciable du chômage total; à ce moment-là, on estimait qu’environ un tiers du chômage au Canada était frictionnel et que ce niveau était certainement lié à l’importance de la demande excédentaire sur les marchés du travail régionaux (il serait donc plus élevé en Alberta que, par exemple, à Terre-Neuve). De nos jours, on ne pense pas qu’il ait une incidence aussi marquée sur le taux de chômage, étant donné l’augmentation, au cours de la dernière décennie, de l’influence relative des facteurs structurels sur le chômage au Canada.

Pour plusieurs raisons, on croit que c’est chez les jeunes que le chômage frictionnel est le plus élevé. Au début, la plupart des jeunes sont désordonnés dans leur quête d’un emploi et passent du temps à « apprendre » avant que leur recherche ne produise des fruits. Les jeunes ont également des liens moins solides avec le marché du travail. Ils semblent avoir plus de possibilités de travailler que bien des chômeurs adultes, et, en conséquence, il leur arrive plus souvent de quitter la population active, puis d’y revenir. Par exemple, une jeune personne n’assume pas habituellement les mêmes responsabilités financières que la plupart des travailleurs adultes; ainsi, elle peut choisir de travailler pendant un certain temps, puis de quitter la population active afin de voyager ou de retourner aux études. Quel que soit le motif, lorsqu’ils reviennent sur le marché du travail, la plupart des jeunes doivent chercher activement un emploi.

Un autre motif pour lequel on estime que c’est chez les jeunes que le chômage frictionnel est le plus élevé, c’est que ce sont ceux qui ont le plus à gagner. En d’autres termes, les périodes où ils recommencent à chercher un emploi durent plus longtemps, et la mise en valeur de leurs premières années d’acquisition de compétences et d’expérience influent grandement sur l’ensemble des gains qu’ils toucheront pendant leur vie. Lorsqu’un jeune arrive pour la première fois sur le marché du travail, il n’a que peu de compétences ou d’autres avantages (par exemple, l’expérience) à offrir aux employeurs éventuels. À mesure qu’il acquiert des compétences plus intéressantes, il se met à la recherche d’un emploi mieux rémunéré. Dans bien des cas, ces changements d’emplois ou ce « magasinage » créent des périodes temporaires de chômage frictionnel.

Une autre explication à la coexistence des emplois vacants et du chômage est que certains chômeurs ne sont pas qualifiés pour occuper tel ou tel poste, ou qu’ils le sont mais ne peuvent l’accepter parce qu’ils en sont éloignés géographiquement; c’est ce que l’on appelle le chômage structurel. Sur le plan de la durée, la distinction entre le chômage frictionnel et le chômage structurel est en quelque sorte arbitraire, le chômage étant structurel lorsqu’il est de longue durée. Le chômage structurel est un problème important, parce qu’il semble s’aggraver et qu’il est plus long à corriger.

L’emplacement des industries, les techniques de production et les tendances de consommation changent avec le temps. De ce fait, la main-d’œuvre ainsi que d’autres facteurs de production doivent aussi changer. Si les particularités qualitatives propres à l’offre de main-d’œuvre ou à son emplacement ne s’adaptent pas assez rapidement, il en résulte du chômage structurel. Par le passé, l’immigration représentait souvent un bassin de main-d’œuvre qualifiée (principalement chez les cols bleus). De nombreux facteurs ont contribué au problème actuel du chômage structurel au pays : la longue période pendant laquelle le Canada a pratiqué une politique qui encourageait « l’importation » plutôt que la « formation » de travailleurs qualifiés, l’accent mis sur la formation régulière, le coût actuel d’une formation qui n’est pas propre à une entreprise donnée, surtout dans les entreprises dont les employés sont syndiqués, et une foule d’autres motifs.

Comme nous l’avons mentionné plus haut, une personne en chômage structurel est une personne qualifiée mais sans travail parce qu’elle est éloignée géographiquement des emplois disponibles. La répartition de la croissance économique au Canada est loin d’être uniforme. Par conséquent, certaines personnes doivent déménager pour pouvoir trouver du travail dans leurs occupations respectives. Il n’y a pas de mobilité sans frais et, dans bien des cas, même si quelqu’un peut réaliser des gains financiers importants, les risques sont élevés et l’incertitude est grande. En outre, le Canada est un grand pays, et les déménagements entraînent souvent la séparation de la famille et des amis. Quoi qu’il en soit, un marché du travail efficace nécessite le déplacement de la main-d’œuvre vers les endroits où la demande est forte, surtout s’il s’agit d’une main-d’œuvre très qualifiée et en chômage.

Le chômage structurel touchant les travailleurs « immobiles » (qui ne peuvent déménager) n’est probablement pas aussi aigu chez les jeunes que chez les adultes. On considère généralement que les jeunes chômeurs qui possèdent les compétences recherchées ailleurs sont plus souples et s’adaptent mieux que les adultes et, en conséquence, sont plus aptes à se déplacer. En outre, comme la mobilité assure des revenus à la plupart des jeunes, la période pendant laquelle ils peuvent en bénéficier est plus longue et, en conséquence, ils ont tout intérêt à se déplacer. Cependant, il ne faut pas en déduire que le chômage structurel ne frappe pas les jeunes. Un des motifs souvent mentionnés pour expliquer pourquoi les jeunes sont touchés par ce genre de chômage a trait à la question de l’assurance-chômage, un sujet qui sera abordé plus loin.

Malgré l’amélioration constante de la situation relative des jeunes travailleurs sur le marché du travail depuis le début de la dernière décennie, bon nombre de Canadiens estiment que l’avenir des jeunes d’aujourd’hui est plus incertain pour ce qui est de la recherche d’un emploi stable et de la sécurité économique. Même si les faits montrent que l’avenir s’annonce difficile pour certains jeunes travailleurs, il ne semble pas en être ainsi pour tous les jeunes travailleurs. L’écart entre le taux de chômage des jeunes possédant un diplôme universitaire et le taux de chômage total était de 4,6 points de pourcentage en 1998. À l’aide de la même comparaison relative, on constate que la situation, sur le marché du travail, des jeunes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires se traduit par un écart de 8 points de pourcentage. De toute évidence, les jeunes travailleurs peu instruits ne possèdent pas les compétences exigées sur le marché du travail. De plus, il est certain que le fait qu’il faille posséder de plus en plus de compétences pour occuper un emploi compliquera davantage la vie des jeunes qui quittent l’école tôt. D’après Développement des ressources humaines Canada, environ le cinquième des emplois créés entre 1995 et 2000 exigeront des compétences en gestion, 20 p. 100 exigeront un diplôme universitaire et 20 p. 100, un diplôme d’études collégiales ou un certificat de compétence professionnelle. Dans près d’un tiers des cas, on s’attendra à ce que les candidats à ces postes aient terminé leurs études secondaires. Autrement dit, les personnes qui n’auront pas leur diplôme d’études secondaires continueront d’avoir de la difficulté à trouver un emploi. En 1998, ceux qui abandonnaient tôt leurs études représentaient 43 p. 100 de l’ensemble des jeunes chômeurs; ce groupe affichait un taux de chômage de 22,7 p. 100, soit 1,5 fois le taux annuel moyen pour l’ensemble des jeunes.

   C. Le chômage causé par les politiques en vigueur

      1. L'assurance-chômage

Peu après la révisions du régime d’assurance-chômage en 1971, certains ont laissé entendre que le programme entravait le fonctionnement « normal » du marché du travail. Du côté de la demande, le programme permet aux employeurs de garder leurs effectifs pendant une période creuse provisoire et, par conséquent, d’éviter les coûts liés au recrutement et à la formation des travailleurs lorsque la production revient à son niveau normal. Les employeurs, sachant que le revenu des travailleurs est en partie protégé, hésitent moins à procéder à des mises à pied qu’ils ne le feraient si la situation était différente.

Cependant, il est plus important de connaître les effets du programme du côté de l’offre. Le programme vise à assurer un revenu aux travailleurs en chômage, afin de leur permettre des périodes de recherche plus longues et plus efficaces. Toutefois, en raison du niveau de l’aide fournie, des conditions d’admissibilité et de la structure des prestations du programme, certaines personnes prétendent qu’il a causé une augmentation du taux de chômage, tant frictionnel que structurel, chez les travailleurs immobiles. On prétend aussi que le chômage frictionnel progressé parce que les prestations d’assurance-chômage encouragent certaines personnes à accepter du chômage rémunéré plus souvent et pour des périodes plus longues. En outre, on croit que le programme a attiré sur le marché du travail des personnes qui cherchent simplement à avoir droit aux prestations. Nombreux sont ceux qui prétendent que le taux de chômage structurel a augmenté parce que le programme réduit, pour certaines personnes, l’encouragement financier que représente un déplacement vers les endroits où leurs compétences sont en grande demande. En conséquence, la durée de leur période de chômage est prolongée. On estime que cette situation est plus aiguë chez les chômeurs qui vivent dans les endroits où la période d’admissibilité aux prestations a été prolongée en raison d’un taux de chômage plus élevé.

Bien que le programme d’assurance-chômage ait été sans aucun doute bénéfique à de nombreuses personnes au Canada, la plupart des études concernant son incidence sur la population active concluent que la révision de 1971 a entraîné une augmentation du chômage global. Une étude portant sur cette question, pour ce qui est des jeunes, montre que la révision de 1971 a eu une incidence sur le niveau de chômage chez les jeunes, particulièrement chez les femmes de 20 à 24 ans.

En juillet 1996, la Loi sur l’assurance-chômage a été remplacée par la Loi sur l’assurance-emploi. En vertu de ce nouveau régime, l’admissibilité aux prestations et la durée de ces dernières reposent non plus sur le nombre de semaines, mais sur le nombre d’heures d’emploi assurable. Pour bon nombre de personnes, cette modification a en fait rendu les conditions d’admissibilité plus difficiles. C’est particulièrement vrai dans le cas des personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active car, pour avoir droit à des prestations, elles doivent justifier de 900 heures et non plus de 20 semaines d’emploi assurable (à raison d’un minimum de 15 heures par semaine). Les prestations hebdomadaires maximales ont été réduites, et les prestations hebdomadaires sont maintenant calculées par rapport à une période fixe appelée « période de base », dont la durée dépend du taux régional de chômage. Dans le régime d’assurance-emploi, le taux de prestations hebdomadaires correspond à 55 p. 100 de la rémunération assurable moyenne; cependant, ce taux peut diminuer jusqu’à 50 p. 100 de la rémunération, selon les faits relatifs à la demande du prestataire. En ce qui concerne le financement du programme, le Compte d’assurance-emploi peut maintenant conserver un excédent de manière à réduire le plus possible les fluctuations des taux de cotisation pendant le cycle économique.

En plus des importantes dispositions susmentionnées, la réorganisation du régime d’assurance prévoit des lignes directrices pour le versement des prestations d’emploi (il était question, auparavant, d’utilisation des fonds de l’assurance-chômage à des fins productives). L’aide financière accordée en vertu des prestations d’emploi comprend les subventions, les contributions, les prêts et les bons. Sont admissibles à ces prestations, outre les personnes actuellement admissibles aux prestations régulières, les personnes qui ont reçu des prestations régulières au cours des trois dernières années et celles qui ont reçu des prestations de maternité ou des prestations parentales au cours des cinq dernières années. En mai 1996, le ministre du Développement des ressources humaines a offert à tous les gouvernements des provinces et des territoires d’assumer la responsabilité des prestations d’emploi.

Comme on le sait, diverses modifications ont été apportées au programme d’assurance-chômage (d’assurance-emploi) depuis 1971, et bon nombre d’entre elles visaient à réduire les effets négatifs de ce programme. Selon un document de travail publié récemment par le ministère des Finances, les effets négatifs associés au programme actuel sont semblables à ceux qui existaient avant la réforme de 1971, sinon d’une importance moindre.

      2. Le salaire minimum

Une autre politique qui se rattache directement à la question du chômage chez les jeunes est la législation sur le salaire minimum. La majeure partie de la législation touchant le secteur concerné (les employés visés par une loi sur le salaire minimum) est de compétence provinciale; cependant, le gouvernement fédéral contrôle la législation sur le salaire minimum pour les travailleurs visés par le Code canadien du travail.

En théorie, le salaire minimum peut entraîner une augmentation de l’emploi, si les entreprises du secteur concerné ne se font pas concurrence sur le marché du travail; tel est le cas lorsqu’une entreprise peut contrôler le salaire versé à la main-d’œuvre parce qu’elle est le seul acheteur (monopsone). En pratique toutefois, le raisonnement favorisant une législation sur le salaire minimum pour contrer le monopsone ne reçoit pas beaucoup d’appuis; en conséquence, un salaire minimum supérieur au taux déterminé par le jeu de la concurrence aura tendance à faire diminuer le niveau d’emploi dans le secteur concerné (effet de déplacement de la main-d’œuvre).

Habituellement, les bas salariés du secteur concerné n’ont pas de compétences particulières, ne sont pas formés et, dans bien des cas, sont moins liés à la population active. En conséquence, pour obtenir un emploi dans ce secteur, les jeunes qui ont moins d’expérience mais qui ont les mêmes caractéristiques doivent faire concurrence à des travailleurs adultes ayant plus d’expérience. Il convient toutefois de noter que certaines provinces ont institué des taux de inférieurs au salaire minimum, c’est-à-dire un salaire minimum pour certaines catégories de travailleurs, comme les jeunes travailleurs. On cherche ainsi à réduire le niveau de concurrence avec les adultes. Cependant, dans la plupart des cas, l’écart de salaire ne s’applique qu’aux travailleurs âgés de moins de 17 ans, ce qui élimine la grande majorité des jeunes.

Les avis sont plutôt partagés en ce qui concerne les répercussions du salaire minimum sur le taux de chômage global, même si la plupart des études parlent, sans ambiguïté, d’un effet de déplacement de la main-d’œuvre. Dans une étude relativement récente où l’on tentait de mesurer les répercussions du salaire minimum sur le chômage chez les moins de 20 ans, on a conclu que, de 1956 à 1975, le salaire minimum a fait augmenter le taux de chômage chez les hommes et les femmes de 0,8 et 1,6 point respectivement. Il ne fait aucun doute que, au fil des ans, le salaire minimum a fait croître les revenus de certains travailleurs, mais qu’il a également limité le niveau de l’emploi dans le secteur concerné. Bien que le salaire minimum ait régressé par rapport au salaire industriel moyen dans la plupart des provinces au cours des années 80, certaines provinces et territoires (comme la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest) ont sensiblement augmenté leur taux de salaire minimum depuis 1990. C’est particulièrement vrai dans le cas du salaire minimum fédéral qui, au 1er juillet 1996, s’est aligné sur le taux de salaire minimum en vigueur dans chaque province et chaque territoire. Par suite de ce changement, le taux de salaire minimum fédéral est passé de 4 $ l’heure à 4,75 $ l’heure à Terre-Neuve (taux le plus bas) et s’est élevé à 7 $ l’heure en Colombie-Britannique (taux le plus élevé). Étant donné que cette mesure ne prévoit pas de taux inférieur au salaire minimum pour les jeunes travailleurs, on s’attend à ce qu’ils soient les plus touchés par ce changement.

   D. Faits récents concernant le marché du travail chez les jeunes

Comme l’indique le graphique 1, la situation des jeunes sur le marché du travail s’est nettement améliorée au cours du deuxième semestre de 1999. Entre le deuxième et le quatrième trimestre de 1999, le nombre de jeunes occupés a augmenté de 2,1 p. 100 (45 000). Au cours de cette période, le pourcentage des jeunes de 15 à 24 ans qui avaient un emploi – c’est-à-dire le taux d’emploi – a augmenté de près d’un point pour atteindre un niveau désaisonnalisé de 55,3 p. 100 au dernier trimestre de l’année.

Le nombre de jeunes chômeurs a aussi diminué durant la deuxième moitié de 1999. Le plus important déclin s’est produit au troisième trimestre, comme le montre le graphique 1. Entre le deuxième et le quatrième trimestre de 1999, le nombre de jeunes chômeurs a diminué de 29 000 (7,7 p. 100). La forte croissance de l’emploi et la diminution du chômage ont contribué conjointement à faire baisser le taux de chômage désaisonnalisé de ce groupe d’âge de 14,5 p. 100, au deuxième trimestre de 1999, à 13,3 p. 100, au dernier trimestre de l’année. Il s’agit du plus bas taux trimestriel enregistré depuis le troisième trimestre de 1990.

Comme le montre le graphique 2, la situation des jeunes sur le marché du travail s’est améliorée dans toutes les régions du pays au cours du second semestre de 1999. Le taux de chômage désaisonnalisé chez les jeunes des provinces de l’Atlantique a reculé de près de 1,3 point entre le deuxième et le quatrième trimestre l’an dernier, diminuant de 19,4 p. 100 à 18,1 p. 100. Dans les provinces du Centre, le taux de chômage chez les jeunes a connu la plus importante baisse au cours de cette période, diminuant de 14,8 p. 100 à 13,1 p. 100. La baisse du taux de chômage des jeunes dans les provinces de l’Ouest a été négligeable comparativement à celle connue ailleurs au pays, diminuant de 12,8 p. 100, au deuxième trimestre, à 12,7 p. 100, au quatrième trimestre de 1999. Pour la deuxième année consécutive, le Manitoba a enregistré le plus bas taux de chômage annuel chez les jeunes (10,1 p. 100) en 1999.

MESURES PARLEMENTAIRES

Il y a longtemps que le gouvernement a pour objectif une utilisation complète des ressources humaines du Canada. Toutefois, il n’a jamais établi de politique visant expressément les jeunes sur le marché du travail.

À moins d’être membres du Comité permanent du travail, de l’emploi et de l’immigration, la plupart des députés étudient rarement des documents traitant de façon précise des jeunes sur le marché du travail. Le 11 décembre 1984, une occasion unique a été offerte à douze sénateurs : on a en effet établi un Comité spécial chargé d’étudier les problèmes et préoccupations des jeunes Canadiens. Dans son rapport final, le Comité spécial a présenté un certain nombre de recommandations préconisant, entre autres, la réduction de l’analphabétisme chez les jeunes, l’extension des programmes d’alternance travail-études et l’établissement d’un programme jeunesse national de service volontaire à la communauté. Récemment, le projet de loi C-12 (Loi concernant l’assurance-emploi au Canada) a été examiné par le Parlement et a reçu la sanction royale le 20 juin 1996. Parmi les changements apportés, mentionnons le resserrement marqué des conditions d’admissibilité des personnes qui se joignent à la population active, dont bon nombre sont des jeunes. Cette mesure ainsi qu’une série d’autres visant à réaliser des économies permettront d’augmenter les fonds destinés à la formation et à la création d’emplois, que l’on appelle globalement les prestations d’emploi.

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CHRONOLOGIE

19 février 1986 - Le Comité sénatorial spécial sur la jeunesse dépose au Sénat son rapport intitulé Jeunesse : Un plan d’action.

3 décembre 1986 - Le ministre de l’Emploi et de l’Immigration dépose le rapport de la Commission d’enquête sur l’assurance-chômage (Commission Forget). Les recommandations du document portent surtout sur la réforme de l’assurance-chômage, mais certaines traitent du développement des ressources humaines, et deux d’entre elles visent particulièrement les jeunes. Le rapport fait état de la nécessité de coopérer avec les gouvernements provinciaux pour assurer à tous les jeunes un niveau de scolarisation minimale élevé et propose que le ministre d’État à la Jeunesse songe à instaurer un programme exhaustif de perspectives pour les jeunes.

1er décembre 1987 - Certaines des recommandations du rapport récent du Sous-comité sénatorial de la formation et de l’emploi (En formation, il n’y a que le travail qui vaille) seraient certainement avantageuses pour les jeunes, particulièrement en ce qui concerne la nécessité de s’attaquer à l’analphabétisme chez les jeunes et de mettre sur pied des programmes d’enseignement et de formation plus élaborés instaurant une collaboration entre l’école et l’industrie.

12 janvier 1988 - Le ministre d’État (Jeunesse) annonce que le gouvernement affectera 180 millions de dollars au programme Défi 88. Environ 70 p. 100 de cette somme (127 millions de dollars) seront consacrés au volet Emplois d’été/Expérience de travail.

27 janvier 1989 - Le ministre d’État (Jeunesse) annonce que le gouvernement a l’intention d’affecter 198,9 millions de dollars au programme Défi 89. De cette somme, 119 millions de dollars seront consacrés au plus important volet du programme, Emplois d’été/Expérience de travail.

11 avril 1989 - Le ministre de l’Emploi et de l’Immigration annonce les détails de la Stratégie gouvernementale de mise en valeur de la main-d’œuvre. Cette dernière porte surtout sur la réforme du Régime d’assurance-chômage, mais elle consiste en outre en une mesure visant à augmenter de 100 millions de dollars, au cours du prochain exercice financier, les dépenses relatives au perfectionnement des compétences au niveau des débutants. Dans l’ensemble, l’argent serait consacré à la formation d’apprentissage et à l’alternance travail-études.

9 février 1990 - La ministre de l’Emploi et de l’Immigration annonce le montant des crédits qui seront affectés à Défi 90 (125,9 millions de dollars) et à un programme quinquennal de 296 millions de dollars intitulé Projet national d’incitation à la poursuite des études. Quelque 47 millions de dollars y seront consacrés en 1990-1991.

23 octobre 1990 - Le projet de loi C-21 reçoit la sanction royale et le gouvernement peut donc commencer à mettre en œuvre sa Stratégie de mise en valeur de la main-d’œuvre. En vertu d’une partie de cette stratégie, des sommes supplémentaires (100 millions de dollars) doivent être consacrées à la formation au niveau des débutants.

4 février 1991 - Le ministre d’État à la Jeunesse, à la Condition physique et au Sport amateur annonce que 143 millions de dollars seront alloués au Programme Défi 1991. Le volet Emplois d’été/Expérience de travail recevra pour sa part 80 millions de dollars, le Programme d’ateliers d’orientation au travail, 35,2 millions de dollars, Prêts aux étudiants, 942 000 dollars, la Promotion des initiatives privées, 805 000 dollars, le Programme des stagiaires autochtones, 2,3 millions de dollars et les Centres d’emploi du Canada pour les jeunes, 9,7 millions de dollars; le reste de la somme sera affecté aux coûts de mise en œuvre des programmes.

29 octobre 1991 - Le ministre de l’Industrie, des Sciences et de la Technologie et le ministre de l’Emploi et de l’Immigration annoncent l’Initiative de la prospérité, un processus exhaustif de consultations destiné à permettre de trouver des mesures visant à accroître la compétitivité du Canada sur la scène internationale. L’un des principaux aspects de cette initiative est le perfectionnement des ressources humaines. Comme l’enseignement et la formation déterminent en partie la capacité de production et le potentiel de rémunération de la population active, ces consultations sont importantes pour les jeunes du Canada, notamment ceux qui ne réussissent pas à terminer des études de base.

18 mars 1992 - Le ministre d’État à la Jeunesse, à la Condition physique et au Sport amateur annonce l’affectation de 96,7 millions de dollars au programme Défi 92. Ce montant est considérablement inférieur à celui de l’année dernière; il convient toutefois de noter que les projets Ateliers d’orientation au travail ne seront plus financés en tant que volet du programme Défi. À compter de 1992-1993, ces dépenses seront incorporées au volet Point de départ, dans le cadre de l’initiative L’école avant tout. En 1992-1993, environ 53,7 millions de dollars seront mis à la disposition des jeunes dans le cadre du volet Point de départ.

29 octobre 1992 - Le Groupe de travail sur la prospérité publie son rapport intitulé Innover pour l’avenir : Un plan d’action pour la prospérité du Canada. Le rapport décrit les mesures à prendre pour mieux préparer les jeunes au monde du travail.

24 février 1993 - Le ministre d’État (Jeunesse, Condition physique et Sport amateur) annonce qu’une somme de 101,9 millions de dollars sera attribuée au Programme Défi 1993. Cette somme est ventilée comme suit : Emplois d’été/Expérience de travail, 88 millions de dollars; Prêts aux étudiants entrepreneurs, 1,14 million de dollars; Promotion des initiatives privées, 0,8 million de dollars; Centres d’emploi du Canada pour étudiants, 9,6 millions; et Programme des stagiaires autochtones, 2,4 millions.

18 janvier 1994 - Dans le discours du Trône, le gouvernement annonce son intention de créer un Service jeunesse pour donner de l’emploi aux jeunes et pour concevoir, en collaboration avec les provinces et le secteur privé, des projets visant à mieux préparer les jeunes à faire la transition entre l’école et le marché du travail.

15 avril 1994 - Le gouvernement annonce les bases d’une stratégie d’emploi et d’acquisition du savoir. Cette stratégie comporte six volets : le Service jeunesse Canada, le Programme des jeunes stagiaires, le Programme d’emploi d’été, le nouveau Programme canadien de prêts aux étudiants, les Initiatives liées à l’acquisition du savoir et l’École avant tout. Le budget prévu pour sa mise en œuvre s’élève à 684,5 millions de dollars en 1994-1995, dont près de 70 p. 100 est destiné au financement des prêts aux étudiants.

23 juin 1994 - La Loi fédérale sur l’aide financière aux étudiants reçoit la sanction royale, ce qui ouvre la voie à un relèvement des plafonds des prêts et à d’autres réformes du régime. À partir du début d’août, le montant hebdomadaire maximal des prêts aux étudiants à temps plein passera de 105 à 165 $ et le plafond des prêts aux étudiants à temps partiel sera porté de 2 500 à 4 000 $.

17 mars 1995 - La Secrétaire d’État (Formation et Jeunesse) annonce que 90,1 millions de dollars seront consacrés au Programme Objectif emplois d’été pour étudiants en 1995 afin de créer 44 500 emplois d’été pour les étudiants des niveaux secondaire et postsecondaire.

6 mars 1996 - Dans le cadre de son budget, le ministre des Finances annonce que le gouvernement compte dépenser 165 millions de dollars de plus, sur une période de trois ans, pour encourager les jeunes à faire des études et à acquérir des compétences. Pendant la même période, 350 millions de dollars seront en outre réaffectés à l’amélioration des perspectives d’emploi chez les jeunes. Une partie de ces fonds servira à doubler le montant de l’aide allouée à la création d’emplois d’été pour étudiants en 1996-1997.

20 juin 1996 - Le projet de loi C-12 (Loi concernant l’assurance-emploi au Canada) reçoit la sanction royale et remplace la Loi sur l’assurance-chômage.

1er juillet 1996 - Le Décret de 1996 sur le salaire horaire minimum entre en vigueur. Par suite de ce changement, le salaire minimum fédéral s’aligne sur le taux de salaire minimum général de chaque province et de chaque territoire. Au 1er juillet 1996, le salaire horaire minimum fédéral passe de 4 à 4,75 $ à Terre-Neuve (taux le plus bas) et s’élève à 7 $ en Colombie-Britannique (taux le plus élevé).

8 septembre 1997 - Le gouvernement consacre 90 millions de dollars (sur trois ans) à la mise sur pied de stages d’un an dans la fonction publique fédérale à l’intention des jeunes chômeurs de 15 à 30 ans.

23 septembre 1997 - Dans le Discours du Trône, le gouvernement promet d’œuvrer de diverses façons pour aider les jeunes à faire plus facilement la transition de l’école au marché de travail : fournir un soutien financier pour les études postsecondaires; accroître et élargir les programmes de stages; mettre sur pied un programme d’encadrement à l’échelle du pays; et accroître les programmes communautaires d’emploi pour les jeunes défavorisés.

19 février 1998 - Le gouvernement annonce son intention d’affecter 120 millions de dollars au programme Objectif emploi d’été pour étudiants cette année. Ces fonds devraient permettre de fournir des emplois à quelque 60 000 étudiants.

24 février 1998 - Le ministre des Finances dépose un budget qui comporte plusieurs mesures destinées aux jeunes. On prévoit, par exemple, créer un fonds de bourses d’études; accorder un crédit d’impôt de 17 p. 100 à l’égard des intérêts versés sur les prêts fédéraux/provinciaux aux étudiants; améliorer le Programme canadien de prêts aux étudiants grâce notamment à une exemption d’intérêts; accorder une subvention pour l’épargne-études; faire bénéficier les employeurs qui embauchent des jeunes en 1999 et en 2000 d’un congé de cotisations à l’assurance-emploi; investir davantage pour améliorer les perspectives d’emploi des jeunes peu scolarisés et dépourvus d’aptitudes professionnelles, qui sont les plus défavorisés de tous les jeunes chômeurs. Le gouvernement fédéral entend doubler les ressources consacrées aux membres de ce groupe, en particulier les jeunes de 20 à 24 ans qui n’ont pas terminé leurs études secondaires.

7 décembre 1998 - Le gouvernement annonce qu’à partir de l’exercice 1999-2000, la Stratégie d’emploi des jeunes bénéficiera d’un financement permanent de 155 millions de dollars par année. Cette affectation de crédits représente presque 50 p. 100 de plus d’argent que les dépenses annuelles consacrées à la Stratégie dans ses trois premières années de fonctionnement. Le financement de la Stratégie devait prendre fin le 31 mars 1999.

8 février 1999 - Le gouvernement annonce son intention d’affecter 120 millions de dollars au programme Objectif emplois d’été pour étudiants 1999. On espère que ces fonds aideront à créer des emplois d’été pour plus de 60 000 étudiants. L’été précédent, 70 000 étudiants ont trouvé un emploi d’été grâce à ce programme.

27 janvier 2000 – La ministre du Développement des ressources humaines annonce que le gouvernement fédéral prévoit consacrer, en 2000, 120 millions de dollars au programme Objectif emplois d’été pour étudiants. Ce montant, identique à celui consacré à ce programme l’an dernier, devrait contribuer à la création de plus de 60 000 emplois d’été pour étudiants dans tout le pays.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

Betcherman, G. et R. Morissette. Expériences récentes des jeunes sur le marché du travail au Canada. Document de recherche, no 63. Statistique Canada, juillet 1994.

Canada, Groupe de travail ministériel sur la jeunesse. Prendre l’avenir en charge : la jeunesse du Canada dans le monde du travail. 1996.

Crompton, S. « Perspectives d’emploi des diplômés du secondaire ». L’emploi et le revenu en perspective. Statistique Canada, automne 1995.

Denton, F.T., A.L. Robb et B.G. Spencer. Unemployment and the Labour Force Behavior of Young People: Evidence from Canada and Ontario. Conseil économique de l’Ontario, University of Toronto Press, 1980.

Statistique Canada. «;Les jeunes et le marché du travail ». Le point sur la population active. Printemps de 1997.

Sunter, D. « Les jeunes en attente... ». L’emploi et le revenu en perspective. Statistique Canada, printemps 1994.

Tableau 1
TAUX DE CHÔMAGE BRUTS CHEZ LES JEUNES PAR
GROUPE D'ÂGE ET PAR SEXE, AU CANADA
(EN POURCENTAGE)

 

                 15-19 ans

              20-24 ans

            15-24 ans

Année

Hommes

Femmes

Les
deux sexes

Hommes

Femmes

Les
deux sexes

Hommes

Femmes

Les
deux sexes

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

janv.

févr.

mars

avril

mai

juin

juill.

août

sept.

oct.

nov.

déc.

15,1

18,0

20,9

21,5

20,1

19,0

20,9

22,2

21,5

19,6

22,1

22,3

21,5

22,3

21,1

16,4

21,1

17,4

18,6

17,9

18,4

16,6

12,4

14,5

16,8

16,9

15,9

15,8

17,3

19,8

18,0

16,7

15,4

17,1

16,4

19,4

19,5

18,3

18,9

14,6

16,9

15,9

15,9

12,0

13,9

16,3

19,0

19,3

18,1

17,5

19,1

21,1

19,8

18,2

18,8

19,7

19,1

20,9

20,3

17,3

20,0

16,1

17,8

17,0

17,2

14,3

12,7

18,9

18,8

18,4

16,6

14,6

14,5

14,1

13,6

12,6

15,5

14,8

14,3

15,3

15,4

11,7

11,0

9,3

10,8

10,8

10,4

12,0

10,0

11,6

12,6

12,6

11,9

11,1

11,2

12,1

10,6

9,8

10,1

9,1

9,5

10,2

12,8

11,0

10,2

9,0

10,4

9,7

8,1

6,9

11,4

15,4

15,8

15,7

14,4

12,9

12,9

13,1

12,2

11,3

12,9

12,1

12,0

12,9

14,2

11,4

10,6

9,2

10,6

10,3

9,3

9,7

13,7

18,6

19,6

19,6

17,9

16,3

16,9

17,2

16,6

15,4

17,9

17,6

17,1

18,0

17,6

13,6

15,4

12,7

13,7

13,5

13,4

13,7

10,9

12,8

14,3

14,3

13,5

13,0

13,6

15,1

13,6

12,5

12,2

12,2

12,2

13,9

15,4

13,9

14,0

11,4

13,0

12,2

11,2

8,9

12,4

15,8

17,1

17,1

15,8

14,7

15,4

16,2

15,2

14,0

15,1

15,0

14,7

16,0

16,6

13,7

14,7

12,1

13,4

12,9

12,4

11,5

Données révisées fondées sur la nouvelle méthode de calcul et sur les chiffres de population du recensement de 1996.

Source: Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 2
TAUX DE CHÔMAGE BRUTS CHEZ LES JEUNES PAR PROVINCE,
POUR LES DEUX SEXES (EN POURCENTAGE)

Année

T.-N.

Î.-P.-É.

N.-É.

N.-B.

Qc

Ont.

Man.

Sask.

Alb.

C.-B.

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

janv.

févr.

mars

avril

mai

juin

juill.

août

sept.

oct.

nov.

déc.

24,8

27,7

29,5

30,6

29,7

26,8

28,3

26,1

27,9

27,1

31,5

28,2

29,4

31,4

33,2

26,1

25,0

21,0

27,7

27,8

24,4

19,5

19,4

22,0

23,3

22,8

20,8

19,0

17,8

17,7

17,3

18,5

27,4

23,3

26,6

25,2

19,3

10,5

14,3

10,3

15,6

16,3

17,1

16,3

15,4

19,5

20,2

21,4

22,0

18,8

17,5

20,9

19,4

18,2

20,4

21,6

21,4

23,7

25,2

19,2

15,3

14,5

15,2

13,9

14,0

14,3

19,1

20,3

21,1

19,6

18,9

17,3

18,4

20,4

18,5

16,4

18,6

19,9

17,2

19,5

19,6

12,5

14,5

13,3

16,9

15,1

15,0

15,1

14,8

18,2

17,6

18,8

16,9

16,0

18,2

19,3

17,6

15,8

18,1

16,3

15,8

17,5

17,0

17,0

16,0

14,1

14,7

15,0

14,2

14,0

10,0

14,9

17,3

17,4

15,5

14,5

14,9

16,3

14,4

13,1

13,6

14,7

14,4

16,0

16,5

12,6

14,8

10,5

12,5

11,7

10,3

9,6

12,6

14,5

15,4

14,9

15,0

12,1

11,9

11,5

10,5

10,1

12,1

9,8

9,8

10,7

9,8

9,3

9,9

9,2

11,2

10,9

9,9

9,1

11,9

13,0

14,1

14,0

12,2

11,5

11,8

10,3

10,7

11,9

13,6

14,1

14,7

13,6

15,5

10,8

11,9

10,6

10,5

10,2

8,9

8,3

10,5

11,6

13,7

13,4

12,6

11,7

11,5

10,9

10,2

11,8

11,6

10,4

11,0

11,3

14,8

8,9

12,3

12,0

13,0

12,1

13,7

11,0

12,8

14,9

15,5

13,9

14,5

14,1

14,2

15,2

17,3

14,3

15,2

15,9

15,0

15,8

15,5

15,3

15,2

12,7

12,6

12,3

13,5

12,3

Données révisées fondées sur la nouvelle méthode de calcul et sur les chiffres de population du recensement de 1996.

Source: Statistique Canada, Enquête sur la population active.


La première version de ce bulletin d'actualité a été publiée en 1982.  Le document a été périodiquement mis à jour depuis.