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LA BALANCE DES PAIEMENTS
TABLE
DES MATIÈRES A. Composition de la balance des paiements B. Évolution de la balance des paiements C. Sommaire de Statistique Canada Compte courant (désaisonnalisé) Forte
majoration de l'excédent au chapitre des biens Compte financier (non désaisonnalisé) Les
Canadiens réduisent leurs placements de portefeuille à l'étrnager et les
étrangers se CHRONOLOGIE LA BALANCE DES PAIEMENTS*
Lévolution de la balance des paiements est toujours dactualité parce quil sagit dune mesure de la performance commerciale du Canada sur le plan international, qui a des répercussions sur les marchés des changes. Jusquà un certain point, la balance des paiements influe sur la façon dont léconomie du pays est perçue sur la scène internationale. Léconomie canadienne est très ouverte, tant en ce qui concerne la part de production qui est échangée avec dautres pays que le volume des capitaux qui traversent la frontière dans un sens ou dans lautre. Étant donné que le pays a une population relativement faible et que les capitaux qui y sont disponibles sont limités, il lui est nécessaire de faire appel à létranger (en particulier aux États-Unis) pour répondre à une partie de ses besoins à cet égard. La balance des paiements prend donc une importance particulière, car elle constitue un compte rendu de toutes les opérations commerciales entre le Canada et le reste du monde pendant une année donnée. Elle nous indique également si le pays possède assez de devises pour faire face à tous ses engagements envers létranger. A. Composition de la balance des paiements Les principaux éléments de la balance des paiements internationaux sont :
Le compte courant enregistre toutes les rentrées et tous les paiements découlant des opérations sur des biens et des services avec des étrangers. Ces opérations se divisent en trois catégories distinctes : les biens et services, les revenus de placement ainsi que les transferts courants. Les biens et services incluent, en plus des différents biens, les voyages, les transports, les services commerciaux et les services gouvernementaux. Les revenus de placement comprennent les intérêts ainsi que les bénéfices et dividendes des investissements directs, des investissements de portefeuille et des autres investissements. Les transferts courants incluent les versements à des particuliers et des institutions tels des pensions, les retenues fiscales et les contributions officielles telles laide du Canada aux autres pays. Plusieurs facteurs ont des effets sur létat du compte. Cest ainsi quil affichera un excédent, ou que le déficit samenuisera, sil y a un accroissement de la compétitivité (mesurée par la productivité et les prix relatifs, compte tenu du taux de change), ou si la croissance de léconomie est moins vigoureuse que dans les autres pays (ce qui amènerait un ralentissement de la croissance des importations). Inversement, un déclin économique dans les pays étrangers aura un effet négatif sur le solde du compte courant du Canada, puisque le marché des biens et des services canadiens se rétrécira. Le compte de capital comprend les transferts de capital (par exemple les actifs des migrants, les prestations de retraite de la fonction publique, les remises de dette et les successions) ainsi que les actifs intangibles (les droits de propriété intellectuelle tels les brevets). Le compte financier enregistre les opérations financières du Canada avec létranger, y compris les mouvements de capitaux à court terme (un an et moins) et à long terme. Les mouvements de capitaux sont essentiellement de deux types : les investissements directs, concernant la propriété ou le contrôle dune entreprise, et les investissements de portefeuille, cest-à-dire les achats dactions dentreprises et dobligations tant publiques que privées. Si un résident étranger achète une compagnie canadienne ou sil prête de largent à un gouvernement, il y a une entrée de capital avec un signe positif dans la comptabilité de la balance des paiements. Inversement, les achats dactifs étrangers par des résidents du Canada sont enregistrés comme des débits, avec un signe négatif. Des taux dintérêt élevés au Canada attirent les capitaux étrangers et poussent les différents ordres de gouvernement à emprunter à létranger. Les mouvements de capitaux à court terme sont plus sensibles aux taux dintérêt à court terme et aux taux de change, car ils sont plus spéculatifs. La divergence statistique (ou les erreurs et omissions) représente la différence entre le solde du compte courant et celui des comptes capital et financier. Un déficit du compte courant qui est inférieur à un excédent des comptes capital et financier se traduit en partie par un accroissement des réserves officielles de monnaie (dont les variations sont enregistrées dans le compte financier). Si, toutefois, lentrée nette de capitaux est inférieure au déficit du compte courant, il faut puiser dans les réserves officielles. Dans la mesure où les variations de ces dernières ne correspondent pas exactement à la différence entre le solde du compte courant et celui des comptes capital et financier, il faut ajouter une provision pour les erreurs et les omissions. De tels écarts sont souvent attribuables à des mouvements de capitaux à court terme qui nont pas été comptabilisés par le système financer international. Les expéditions illégales constituent une autre source derreur, car il est bien entendu difficile de les comptabiliser. Le monde dans son ensemble enregistre une balance de paiements déficitaire, ce qui est mathématiquement et théoriquement impossible. Cela peut toutefois sexpliquer par des battements dans la comptabilisation des biens en transit et par la possibilité que certains pays comptabilisent des paiements illégaux dautres pays comme des rentrées de fonds. À moyen terme, le solde du compte courant et celui des comptes capital et financier doivent être de valeur à peu près égale si lon veut éviter un déséquilibre structurel. Un « déficit » de la balance des paiements suscite un afflux de dollars canadiens sur le marché international, ce qui exerce une pression à la baisse sur la devise. Puisque les réserves officielles permettant le rachat de ces fonds ne sont pas illimitées, on augmente habituellement les taux dintérêt pour attirer des capitaux étrangers et protéger ainsi la valeur du dollar. Des taux dintérêt élevés ralentissent la croissance économique, ce qui réduit les importations et permet de rétablir léquilibre de la balance des paiements. Les coûts liés à des taux dintérêt excessifs saccumulent avec le temps, ce qui se traduit par un rythme de croissance moins élevé que celui dautres pays industrialisés. De même, des taux dintérêt trop bas par rapport à ceux dautres pays industrialisés privent le marché de capitaux étrangers difficiles à obtenir et retardent la croissance économique. B. Évolution de la balance des paiements Depuis les années 50, le compte courant a généralement connu un déficit. Cependant, en 1970, en 1982 et en 1996, il a dégagé un excédent. Lexcédent commercial enregistré en 1982 a sans nul doute été provoqué par la récession, qui a freiné les importations de biens et de services. En général, au cours de cette période, le solde du commerce des biens a été excédentaire, tandis quun large déficit persistait dans les autres éléments du compte courant, plus particulièrement pour les services et les revenus de placement. Lexcédent du commerce des biens et le déficit des services, des revenus de placement et des transferts ont eu tendance à saccroître depuis le milieu des années 1970 (voir le graphique I). Lexcédent du commerce des biens, en grande partie attribuable aux exportations des secteurs de lautomobile, de lénergie et des produits forestiers, a habituellement été annulé par le déficit des services, des revenus de placement et des transferts, doù le déficit du compte courant (voir le graphique II). Le déficit des services, des revenus de placement et des transferts a habituellement été attribuable à des paiements élevés dintérêts au titre de la dette extérieure. En 1998, le déficit du compte courant sélevait à 16,4 milliards de dollars, soit une hausse de 2,1 milliards de dollars par rapport à celui de 1997. Au cours de cette même année, les exportations ont augmenté de 20,9 milliards de dollars pendant que les importations se sont accrues de 25,7 milliards de dollars. La croissance plus rapide des importations comparativement aux exportations a résulté en un excédent du commerce des biens plus faible en 1998 quen 1997, puisquil est passé de 23,7 milliards de dollars à 18,9 milliards de dollars. Cette baisse de lexcédent du commerce des biens a toutefois été partiellement contrebalancée par une baisse du déficit des autres éléments du compte courant. Lexcédent traditionnel des comptes capital et financier (voir le graphique III) témoigne de la nécessité pour léconomie canadienne dattirer des capitaux étrangers pour soutenir sa croissance. En 1998, le compte capital affichait un excédent de 5,0 milliards de dollars, ce qui représente une baisse considérable par rapport au niveau de 1997, qui était de 7,5 milliards de dollars. Quant au compte financier, il indiquait un excédent de 9,5 milliards de dollars, soit une baisse de 1,1 milliard de dollars par rapport au niveau de 1997. Depuis le début des années 80, les investissements de portefeuille au Canada ont été nettement plus élevés que les investissements directs étrangers au Canada. Toutefois, depuis 1997, les niveaux de ces deux types dinvestissement sont semblables. Statistique Canada divise les mouvements internationaux de capitaux en investissements directs et en investissements de portefeuille. Un investissement est considéré comme direct lorsquil permet à linvestisseur dinfluer sur la gestion dune entreprise; on estime que cest le cas avec une participation au capital dau moins 10 p. 100. Depuis 1975, la hausse des investissements directs du Canada à létranger est plus forte que celle des investissements directs étrangers au Canada. En 1998, les investissements directs canadiens à létranger sétablissaient à 39,4 milliards de dollars, tandis que les investissements directs étrangers au Canada sélevaient à 24,5 milliards de dollars. Les investissements de portefeuille sont des opérations commerciales portant sur des obligations et des actions (autres que les investissements directs), les réserves internationales officielles, ainsi que les investissements faits à létranger par les banques à charte canadiennes. En 1998, les achats nets dactions étrangères par des Canadiens se sont chiffrés à 15,2 milliards de dollars, soit plus du triple du niveau de 1997, qui sétablissait à 4,5 milliards de dollars. De leur côté, les étrangers ont acheté des actions canadiennes dune valeur totale de 13,5 milliards de dollars en 1998, alors quen 1997, lachat avait été de 7,5 milliards de dollars. Par ailleurs, les achats nets dobligations canadiennes par des étrangers ont totalisé 11,8 milliards de dollars, soit presque le double du niveau de lannée précédente. Lorsquon rapproche le compte courant et le compte financier, il faut tenir compte des fluctuations nettes des réserves officielles avant de calculer les erreurs et les omissions. Le niveau des réserves officielles a diminué de 7,5 milliards de dollars en 1998, alors quil avait augmenté de 3,4 milliards de dollars en 1997. Les fluctuations des réserves sont pour la plupart causées par le désir de la Banque du Canada de prévenir les grands changements dans la valeur du dollar canadien. Elles sont comprises dans le compte financier. Par ailleurs, les erreurs et omissions représentaient +1,9 milliard de dollars en 1998, comparativement à 3,8 milliards de dollars en 1997. Comme nous lavons déjà mentionné, une façon de combler un déficit est réduire les réserves officielles. Les autorités monétaires peuvent aussi augmenter les taux dintérêt afin dattirer des capitaux, ou dévaluer la monnaie afin de rééquilibrer le compte courant (ce qui peut provoquer des pressions inflationnistes). La hausse des taux dintérêt a également tendance à restreindre la demande intérieure globale, ce qui fait baisser les importations et réduit le déséquilibre du compte courant. Par ailleurs, des mesures fiscales restrictives, en faisant fléchir la demande intérieure, peuvent aussi permettre datteindre le même objectif, mais aux dépens de la croissance économique et des niveaux demploi.
C. Sommaire de Statistique Canada (Tiré de Le Quotidien, publication de Statistique Canada, 10 juin 1999) Balance des
paiements internationaux du Canada Au premier trimestre de 1999, le déficit du compte courant a fortement diminué pour sétablir à 1,4 milliard de dollars, alors quil sétait maintenu entre 4 et 6 milliards de dollars au cours des six trimestres précédents. Ainsi, même si les résidents canadiens ont continué de dépenser davantage à létranger quils ny ont gagné en biens, services, revenus de placement et transferts courants, ils en ont ralenti considérablement le rythme. La réduction du déficit au premier trimestre est en grande partie attribuable à la progression constante des exportations alors que les importations ont enregistré leur premier recul significatif depuis 1996. Les opérations nettes du compte financier et du compte de capital se sont annulées au premier trimestre. Les investisseurs canadiens ont continué de faire lacquisition de titres étrangers, et le gouvernement fédéral a augmenté ses réserves internationales pour un deuxième trimestre consécutif. À linverse, les investisseurs étrangers se sont départis de titres canadiens. Il convient également de noter des opérations notables de la part des banques, qui ont eu pour effet de réduire leur actif net en dépôts à létranger. Compte courant (désaisonnalisé)Forte majoration de lexcédent au chapitre des biensAu cours du premier trimestre, lexcédent du Canada au chapitre des biens a augmenté de 2,7 milliards de dollars pour atteindre 7,7 milliards. Il y a eu une hausse modérée des exportations accompagnée dune diminution équivalente des importations. Cette dernière faisait contraste avec la forte demande de produits étrangers qui avait été observée au quatrième trimestre. Ces changements dans les échanges commerciaux ont touché presque exclusivement le commerce avec les États-Unis. Diminution
du déficit au chapitre des services, neutralisée par une hausse du déficit
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