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LS-304F
PROJET DE LOI C-13 : LOI MODIFIANT LA LOI
HISTORIQUE DU PROJET DE LOI C-13
TABLE DES MATIÈRES
PROJET DE LOI C-13 : LOI MODIFIANT LA LOI SUR LE
PARLEMENT
Le projet de loi C-13 modifiant la Loi sur le Parlement du Canada a été déposé à la Chambre des communes le 29 octobre 1977. Après la première lecture, il a été décidé à lunanimité de procéder à la deuxième lecture, à lexamen en Comité plénier et à la troisième lecture, le même jour. Le projet de loi modifierait la composition du Bureau de régie interne de façon que tous les partis officiellement reconnus puissent y être représentés. Il prévoit également les cas de décès, dabsence ou dempêchement du président, qui préside habituellement les réunions du Bureau. Le Bureau de régie interne est responsable de toutes les questions financières et administratives qui concernent la Chambre et les députés. Il existait un organisme semblable depuis avant la Confédération, mais jusquen 1985, il se composait uniquement de membres du Conseil privé, cest-à-dire, dans les faits, de ministres du Cabinet. En 1984, le Comité spécial sur la réforme de la Chambre des communes (le Comité McGrath) a exprimé sa préoccupation quant à la structure de la régie interne de la Chambre :
En 1985, le Parlement a donné suite à ces propositions(2). Par la suite, en 1991, avec ladoption de modifications à la Loi sur le Parlement du Canada, il a été précisé que le deuxième membre « de lopposition » du Bureau serait nommé par le parti de lopposition « qui est officiellement le deuxième pour le nombre des députés », à condition quil détienne au moins douze sièges à la Chambre(3). À lissue de lélection générale de 1997, la Chambre des communes compte cinq partis « reconnus », dont quatre dans lopposition. Cest la première fois depuis la naissance de la notion de parti « reconnu » au début des années 60 quautant de partis ont un statut officiel. De fait, depuis les modifications de 1985 concernant le Bureau de régie interne, la Chambre fonctionne sur la base de trois partis reconnus. Aux termes de la Loi sur le Parlement du Canada, les deux plus petits partis de lopposition ¾ le Nouveau Parti démocratique et le Parti progressiste-conservateur ¾ ne sont pas représentés au sein du Bureau. Cest cette situation que le projet de loi C-13 se propose de modifier. Larticle 1 du projet de loi modifierait les paragraphes 50(2) et (3) de la Loi sur le Parlement du Canada concernant la composition du Bureau de régie interne. Le nouveau paragraphe 50(2) prévoit que le Bureau serait composé du Président, de deux membres du Conseil privé (c.-à-d. du conseil des ministres) et du chef de lopposition ou de son délégué. Il précise en outre que si lopposition ne comportait quun groupe parlementaire officiellement reconnu, ce groupe pourrait nommer deux députés et le groupe parlementaire du parti gouvernemental pourrait en nommer un. Toutefois, si lopposition comportait plusieurs partis officiellement reconnus, chacun de ces groupes parlementaires pourrait nommer un député et le groupe du parti gouvernemental pourrait en nommer un de moins que le total des membres ainsi nommés par lensemble de ces groupes. Cela aurait pour résultat que les représentants du gouvernement et de lopposition seraient en nombre égal sein du Bureau, qui compterait aussi le Président de la Chambre, qui en assure la présidence. À lheure actuelle, le Bureau compte neuf membres. Avec le projet de loi C-13, et compte tenu de la composition actuelle de la Chambre, il y en aurait 11 : le Président, deux ministres du Cabinet, le délégué du chef de lopposition, un représentant de chacun des quatre partis dopposition (Réformistes, Bloc québécois, NPD et Progressistes-conservateurs) et trois membres nommés par le groupe du parti gouvernemental. Il convient de noter quà lheure actuelle, le président adjoint de la Chambre est membre doffice du Bureau de régie interne; il nen serait pas ainsi avec les changements proposés par le projet de loi C-13. Il se pourrait toutefois que le titulaire de ce poste soit nommé au Bureau par un des groupes parlementaires. Larticle 2 du projet de loi remplacerait le paragraphe 52(2) de la Loi sur le Parlement du Canada. La nouvelle disposition prévoit quen cas de décès, dabsence ou dempêchement du président, cinq membres du Bureau formeraient le quorum; il faudrait quun membre provienne du Conseil privé (nommé par le gouvernement ou le groupe du parti gouvernemental). Les membres présents désigneraient lun dentre eux pour présider la réunion. La disposition actuelle, qui fixe aussi le quorum à cinq, prévoit que le président adjoint ou une personne désignée par lui ou par le président doit être présente et présider la réunion. Le paragraphe 52(1) de la Loi ne serait pas modifié; ainsi, le quorum aux réunions du Bureau où le Président est présent demeurerait fixé à cinq, bien que le nombre de membres du Bureau passerait à 11. (De même, le quorum demeurerait à cinq même si le nombre de membres du Bureau était de sept, comme le prévoit le scénario du nouvel alinéa 50(2)a) lorsque lopposition ne compte quun seul parti reconnu.) Le nouveau paragraphe 52(2) prévoit les cas dabsence du président. Au cours de lexamen du projet de loi C-13 par le Comité plénier à la Chambre, le leader parlementaire du gouvernement a expliqué lintention de cette disposition : le projet de loi faisant en sorte que les représentants du gouvernement et de lopposition seraient en nombre égal, il devenait possible quen labsence du président il y ait un quorum composé entièrement de députés de lopposition (surtout que le président adjoint de la Chambre ne serait plus membre doffice du Bureau). Il devenait donc nécessaire de rendre obligatoire la présence dun membre du gouvernement. Le projet de loi est le fruit de longues discussions et négociations entre les leaders parlementaires de la Chambre. Il est notamment destiné à répondre au défi que pose la présence de cinq partis reconnus à la Chambre. Plus précisément, il vise à assurer que les deux plus petits partis de lopposition ¾ le NPD et le PC ¾ aient un représentant au Bureau de la régie interne. Le Bureau étant le principal organe de décision en matière dadministration et de finances, il surviendrait des problèmes si ces deux partis ny étaient pas représentés. Ce changement va dans le sens des recommandations du Comité McGrath de 1994 qui affirme que le Chambre « regroupe de nombreuses tendances » et que les députés devraient avoir « leur mot à dire dans les décisions » concernant la gestion de la Chambre. Comme le Bureau est établi par la Loi sur le Parlement du Canada, qui en définit la composition, tout changement doit être effectué par une mesure législative(4). Les comités de la Chambre sont régis par le Règlement de la Chambre des communes, qui peut être modifié par une motion de la Chambre. De fait, au début de la trente-sixième législature, le Règlement a été modifié de façon que les comités permanents comptent 16 membres (18 dans deux cas) afin que le nombre de membres soit proportionnel au nombre de partis à la Chambre. Le gouvernement espère que la formule proposée par le projet de loi C-13 évitera quon ait à nouveau à modifier la Loi sur le Parlement du Canada. Il semble que les nouvelles dispositions pourraient sappliquer à des circonstances différentes et être adaptées à mesure que la composition de la Chambre change. Les modifications apportées en 1985 ont fait laffaire tant que le nombre de partis reconnus à la Chambre a été de trois, soit de 1984 à 1997. Cest avec la présence de plus de trois partis reconnus que les problèmes sont survenus. Il convient de noter que, dans le projet de loi, le gouvernement ninsiste pas pour avoir la majorité des sièges au Bureau de régie. Selon la formule actuelle, quatre des neuf membres sont nommés par le gouvernement ou le parti gouvernemental, et le président et le président adjoint appartiennent habituellement au parti gouvernemental. Avec la nouvelle formule, les membres du gouvernement et des partis dopposition seront en nombre égal; en outre, le président de la Chambre présidera les réunions. Le projet de loi maintiendrait la règle selon laquelle pour être reconnu un parti doit avoir au moins 12 députés à la Chambre. Cette règle nest pas sans avoir créé des difficultés par le passé ¾ par exemple, lorsque le Bloc québécois a vu le jour au cours de la trente-quatrième législature ou quand le NPD ne comptait que neuf députés au cours de la trente-cinquième législature. La règle des 12 députés a dabord été introduite en 1963 à propos du traitement des chefs de partis, mais elle a servi à dautres fins depuis(5). Il a été question de réexaminer cette exigence, mais tant quelle demeurera en vigueur, son utilisation pour déterminer la représentation au sein du Bureau paraît raisonnable. Au cours du débat sur le projet de loi C-13 à la Chambre, un député du Bloc québécois sest dit déçu que le nombre de représentants au Bureau proposé ne soit pas proportionnel au nombre de sièges des partis à la Chambre; selon la nouvelle formule, le Bloc aurait un représentant au Bureau, tout comme le NPD et le PC, bien que le Bloc ait deux fois plus de députés que chacun de ces partis. Mais pour réaliser la proportionnalité, la taille du Bureau devrait être augmentée, ce qui na pas été jugé souhaitable, semble-t-il. Le Bureau de régie interne est essentiellement un organisme de décision en matière de questions administratives et financières. Bien quil ne soit pas entièrement « impartial », ses décisions concernent lensemble des députés de la Chambre. Au cours de la présente législature, son efficacité serait clairement accrue sil comptait des membres provenant de tous les partis dopposition à la Chambre. (1) Comité spécial sur la réforme de la Chambre des communes, Premier rapport, Procès-verbaux et témoignages, fascicule 2, p. 10 et 11. (2) Voir L.R.C. 1985, chap. 42 (1er suppl.). (3) L.C. 1991, chap. 20. (4) La situation au Sénat, où l'organisme équivalent au Bureau de régie interne est le Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration (un comité du Sénat) est différente. Le Règlement du Sénat peut en effet être modifié par résolution votée par le seul Sénat. (5) Voir James R. Boertson, Les partis politiques et la reconnaissance parlementaire, Direction de la recherche parlementaire, Bibliothèque du Parlement, BP-243F. |