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PRB 98-1F Rédaction : Aux États-Unis, la vente de la somatotropine bovine recombinante (STbr) est autorisée depuis février 1994. La loi américaine nexige pas que le lait issu de vaches traitées à la STbr soit étiqueté comme tel. Il est permis détiqueter le lait comme étant exempt de STbr, mais cette déclaration doit être accompagné dune mention indiquant que la Food and Drug Administration a déterminé quil nexiste pas de différence significative entre le lait provenant de vaches traitées à la STbr et le lait issu de vaches non traitées. La réaction du consommateur américain a été étudiée par Georges Brinkman, un économiste de luniversité de Guelph. Dans lannée qui a suivi lintroduction de la STbr, la consommation de lait est demeurée constante. Il semble que cette tendance ait été surtout attribuable à loffre dun seul produit indifférencié. En effet, aux États-Unis, le lait nest pas identifié comme provenant de vaches traitées à la STbr ou non. Par contre, le lait peut être volontairement étiquetté exempt de STbr, à condition quil soit précisé quil ny a pas de différence significative entre le lait des vaches traitées à la STbr et celui des autres. Durant la période allant de janvier à août 1996, la consommation de lait a même augmenté de 0,9 p. 100 par rapport à celle de la même période en 1995. On estime que les ventes de lait de consommation reconnu comme exempt de STbr représente moins de 2 p. 100 des ventes totales de lait aux États-Unis. Le lait identifié exempt de STbr se vend à des prix de 10 à 15 p. 100 supérieurs à ceux du lait non différencié. Dans les marchés où lintroduction de la STbr avait suscité de vives inquiétudes, la vente de lait identifié comme exempt de STbr a diminué; en 1995, elle ne représentait quau plus 5 p. 100 des ventes totales dans lÉtat de New York et à Minneapolis. Par contre, au Wisconsin et au Vermont, les habitudes sont différentes. Au Wisconsin, les ventes de lait identifié comme exempt de STbr représentaient le choix de la majorité des consommateurs en 1995; cependant, en 1996, la majorité du lait de consommation vendu dans cet État létait sans étiquette et pouvait donc provenir de vaches traitées avec cette hormone. Au Vermont, le lait de consommation provenant dentreprises reconnues comme produisant du lait exempt de STbr représentait la majorité des ventes en 1996. Dans ces deux États, lexistence dun double système de mise en marché de lait exempt de STbr et de lait non différencié a semblé nécessaire au maintien des ventes. Il semble cependant que lopposition à la STbr ait découlé en partie des préoccupations à légard du mode de vie rural et ait été autant le fait des producteurs que celui des consommateurs. À léchelle du pays, des études menées en 1996 ont montré que la STbr ne préoccupe plus le consommateur américain. La consommation du lait aux États-Unis semble varier plus en fonction de laugmentation des prix, de la publicité et de la teneur en matière grasse que de lutilisation de cette hormone. Malgré le fait quelle reconnaisse labsence deffet de la STbr sur la santé humaine, lUnion Européenne a imposé un moratoire sur lutilisation de cette hormone jusquau 31 décembre 1999. Cette décision repose essentiellement sur des considérations socio-économiques telles que la crainte de pénaliser les petits agriculteurs, lexistence de surplus de lait et la crainte de la réaction des consommateurs. LUnion Européenne déclarerait ainsi que lutilisation de la STbr est contraire à la Politique agricole commune (PAC). Il ny a cependant pas dinterdiction frappant limportation de produits laitiers en provenance de pays où lutilisation de la STbr est autorisée. En mars 1993, le Groupe de conseillers pour léthique de la biotechnologie (GCEB), mandaté par la Commission Européenne, a émis un avis qui reconnaît que la question de la commercialisation ou de la non-commercialisation de la STbr dans lUnion Européenne est essentiellement un problème politique. En juin 1998, le Institute of Food Science & Technology de Grande-Bretagne, a émis un avis dans lequel il conclut quil ny a aucune raison scientifique ou morale dexiger un étiquetage distinguant le lait ou la viande provenant de vaches traitées à la STbr. En juillet 1997, les Pays-Bas, exprimant lopinion de lUnion Européenne, ont proposé une motion au Codex Alimentarius(1). Dans cette motion, il était demandé que létablissement dune limite maximale de résidu pendant la ré-évaluation des données concernant la santé humaine par le Comité conjoint FAO-OMS sur les additifs alimentaires et lexamen de lapplication des « autres facteurs légitimes que lanalyse scientifique » soit reporté. LUnion Européenne cherche ainsi à légitimer son approche dévaluation du produit par des critères autres que scientifiques. Hormis les États-Unis, les pays suivants ont autorisé lutilisation de la STbr : Afrique du Sud, Brésil, Colombie, Corée, Costa Rica, Égypte, Émirats Arabes-Unis, Honduras, Israël, Jamaïque, Kenya, Mexique, Namibie, Pérou, Russie, Slovaquie, Turquie et Zimbabwe. Après une étude de 12 mois, lAustralie a décidé, en septembre 1992, de ne pas approuver la STbr pour des raisons uniquement commerciales. En effet, la plupart des exportations australiennes de produits laitiers vont dans des pays qui nont pas approuvé la STbr. Ce dossier na pas été rouvert depuis cette date. (1) Voir note 7. |