Direction de la recherche parlementaire

 

PRB 98-4F

LES BÉNÉFICES POTENTIELS ATTRIBUÉS
À UNE RÉDUCTION DU SMOG

Rédaction :
Christine Labelle
Division des sciences et de la technologie
Octobre 1998


C’est au-dessus des centres urbains, généralement en période estivale, que le smog se forme. Les effets sur la santé de cette pollution, composée principalement d’ozone troposphérique et de substances particulaires, font l’objet de nombreuses études. Selon les résultats obtenus, il semble de plus en plus évident qu’il n’existe pas de seuil minimal auquel l’humain serait insensible au smog et que la majorité de la population peut être affectée par ce type de pollution. Nombreuses sont les recherches qui portent également sur les impacts monétaires liés à ce phénomène.

Les auteurs consultés s’entendent pour dire que si les bénéfices d’une diminution de la pollution atmosphérique sont évidents(1), leur évaluation exacte sur le plan monétaire est hasardeuse, compte tenu du grand nombre de facteurs d’erreur qui entrent en ligne de compte(2).

Les études consultées ont été élaborées à partir de modèles mathématiques qui permettaient aux chercheurs d’évaluer quantitativement les avantages qu’il y aurait à diminuer les taux de pollution. Lorsqu’il s’avérait impossible d’effectuer une évaluation quantitative, les auteurs ont procédé à une étude qualitative. Selon les études, les chercheurs ont traité des émissions de véhicules, de l’anhydride sulfureux (SO2), des oxydes d’azote (NOx), des composés organiques volatils (COV) ou des particules de diamètre moyen de 10 microns ou moins (PM10). Les protocoles d’une diminution hypothétique de la pollution utilisés dans le cadre de ces modélisations on varié selon que les chercheurs se sont fondés sur les stratégies élaborées à Rio, les normes d’émissions adoptées à Los Angeles, le Clean Vehicles and Fuels Program de la Colombie-Britannique ou le U.S. Acid Rain Program.

Comme données quantifiables, les diverses études citent les coûts liés à la santé et à la mortalité (hospitalisation et salaires perdus). Certains modèles tentent même de chiffrer les coûts indirects tels la douleur et l’inconfort. Les résultats qualitatifs semblent indiquer qu’une réduction de la pollution atmosphérique procurerait des avantages pour ce qui est des effets évités, comme la baisse des cas de mortalité prématurée et de maladies (par exemple, la bronchite chronique). Il est aussi question des bénéfices en ce qui concerne les impacts sur les ressources naturelles et sur les biens matériels. En général, les auteurs des recherches ne s’attendaient pas à ce que les bénéfices au plan financier soient aussi élevés que les bénéfices directs sur la santé (résultats quantitatifs).

Les auteurs soulignent le grand nombre de sources d’erreurs possibles dans ce genre d’étude. Ils citent, entre autres facteurs, la réponse aux taux de concentration des polluants, l’évaluation monétaire des effets sur la santé, les changements de concentration ambiante de polluants, les couches de la population considérées lors des études, l’omission de certains paramètres, les effets environnementaux inconnus et les paramètres liés aux valeurs monétaires, qui n’ont pas été considérés. Ils croient donc que les bénéfices potentiels liés aux données quantitatives ont été sous-évalués.


(1) Environnement Canada évalue que la réduction du smog permettrait au pays d’économiser près de 10 milliards par année.

(2) Chestnut, L.G., Human Health Benefits from Sulfate Reductions under Title IV of the 1990 Clean Air Act Amendments, Final Report, Environmental Protection Agency, Office of Atmospheric Programs, Acid Rain Division, 1995; Lang et al., Environmental and Health Benefits of Cleaner Vehicules and Fuels, Supplemental Reports 2, 3, 4, 1995; Conseil canadien des ministres de l’environnement, Groupe de travail sur des véhicules et des carburants plus propres, Benefits Study Results and Uncertainty Analysis; The Acidifying Emissions Task Group, Towards a National Acid Rain Strategy, Présentation au Comité de coordination des questions relatives à l’air, 1997; Colombie-Britannique, ministre de l’Environnement, des Terres et des Parcs, Clean Vehicules and Fuels for British Columbia.