Direction de la recherche parlementaire |
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PRB 98-4F LES EFFETS DE L'OZONE, DES SULFATES Rédaction : Le smog est surtout présent au-dessus des centres urbains, où la concentration dactivités humaines comprend, entre autres, la combustion de carburants fossiles. Le smog se compose principalement dozone troposphérique (résultat dune réaction photochimique entre des composés organiques volatils et des oxydes dazote) et de substances particulaires primaires (pollen et poussière) et secondaires (oxydes de soufre, ammoniac et composés organiques volatils). Les effets de cette pollution sur la santé sont de plus en plus étudiés par la communauté scientifique. Généralement, ces études concernent soit lozone, soit les sulfates, soit les particules. Les résultats de la recherche montrent que limpact de la pollution atmosphérique sur la santé humaine est incontestable; toutefois, les scientifiques sont pour linstant incapables détablir un lien précis entre chaque substance polluante et les maladies identifiées parce que les polluants dispersés dans latmosphère proviennent souvent dune même source et sont émis en même temps, formant ainsi un mélange. De plus, plusieurs facteurs influent sur limpact quont ces polluants. Le degré de réaction des gens, le taux de concentration des substances dans lair, le type de polluant, le degré dexposition, et les types et niveaux dactivités individuelles comptent parmi les plus importants paramètres dont les études tiennent compte. Létat de santé et lâge influent également sur la sensibilité des gens à la pollution. En effet, les personnes âgées et les personnes souffrant déjà dune maladie liée aux fonctions pulmonaires, comme lasthme, sont plus vulnérables que les autres à la pollution. Les enfants, qui passent plus de temps à lextérieur que les adultes et qui possèdent un rythme cardiaque plus rapide, sont aussi plus sensibles aux substances polluantes(1). Bien que les groupes mentionnés soient plus vulnérables que les autres au smog, il nen reste pas moins que les adultes en parfaite santé sont eux aussi sensibles aux effets du smog dès quils travaillent ou pratiquent une activité à lextérieur. En effet, lorsquune personne fait un effort physique soutenu en milieu urbain à lheure de pointe, alors que les émanations des automobiles sont élevées, on constate une baisse de performance physique. Cette baisse est attribuable, entre autres, au fait que loxyde de carbone se lie plus facilement aux globules rouges du sang, ce qui a comme conséquence que lorganisme exposé à la pollution est moins oxygéné. Les types détudes effectuées jusquà présent Trois méthodologies ont été privilégiées lors des études effectuées jusquà présent sur les effets du smog. Dans les études épidémiologiques, on utilise les données de terrain, cest-à-dire la mesure des concentrations ambiantes de polluants et des effets réels sur une population donnée. Lors des études cliniques, on expose des sujets en santé et à risque (par ex., les asthmatiques) à différentes concentrations similaires à celles qui existent en milieu naturel, dun polluant produit en laboratoire (voir le tableau). Lors des études toxicologiques, on expose plutôt des animaux, des tissus ou des cellules humaines à des polluants générés aussi en laboratoire. Outre les effets observés, le tableau ci-dessous indique le type de méthodologie choisi lors des études discutées ci-après. Pour avoir une description plus détaillée de chacune des études mentionnées dans le tableau, il suffit de se reporter aux trois résumés qui suivent celui-ci. Les effets sur la santé de la pollution atmosphérique
Sources: Anonyme, « Health Effects of Outdoor Air Pollution », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 153, 1996 (traduction). The Acidifying Emissions Task Group, Towards a National Acid Rain Strategy, présentation au Groupe de coordination national sur les questions relatives à lair (traduction). Étude no 1 : Les effets de lozone sur les personnes à risque (2) Une concentration dozone de 0,12 ppm (parties par million) nest pas rare dans les centres urbains par temps chaud. Pourtant, si lon se fie aux résultats de cette étude, une exposition contrôlée de 0,08 ppm cause chez les sujets étudiés des problèmes pulmonaires. Les résultats ne permettent cependant pas de dire si les effets peuvent être réversibles. Lexposition répétée à la pollution atténue cependant les effets observés et semble indiquer quil y aurait adaptation. Des scientifiques examinent présentement les effets dune exposition intermittente sur cette adaptation supposée. Il faudrait procéder à dautres études directement sur la population pour évaluer les effets chroniques à long terme. Selon plusieurs études épidémiologiques, les personnes asthmatiques sont davantage hospitalisées lorsquelles sont exposées à des concentrations dozone ambiant, à court terme. Les concentrations auxquelles ces personnes réagissent sont moins élevées que celles auxquelles réagissent des individus en santé. Des scientifiques étudient présentement les effets de lO3 sur des personnes souffrant dasthme à des degrés plus sévères et sur des personnes souffrant dallergies. À court terme, lozone provoque des irritations et donne lieu à certains symptômes telles la toux ou une respiration douloureuse. Étude no 2 : Les effets de lozone et des sulfates sur le taux dhospitalisation (3) Cette étude a été effectuée dans 168 salles durgence dhôpitaux ontariens. Les résultats ont montré une corrélation significative et positive entre les hospitalisations pour troubles respiratoires et les taux dozone et de soufre atmosphériques. La présence de ces substances a été notée le jour même des hospitalisations et jusquà trois jours avant lentrée à lhôpital, entre les mois de mai et daoût, de 1983 à 1988. Cinq pour cent des admissions étaient liés à la concentration dozone et un pour cent à celle du soufre. Lozone influe davantage sur les admissions à lhôpital que le soufre. Les causes dhospitalisation sont liées à lasthme, aux maladies chroniques obstruant les voies respiratoires et aux infections. Ces constatations sont faites sur tous les groupes dâge mais ce sont les enfants qui souffrent le plus du mélange ozone-soufre (15 p. 100 des hospitalisations) et les personnes âgées qui en souffrent le moins. Létude a été effectuée dans un périmètre de 1 000 km de diamètre, ce qui correspond à une population de 8,7 millions de personnes. En ce qui concerne linfluence éventuelle dautres facteurs sur la relation « admission-ozone-sulfates », seule la température semble avoir un certain effet, contrairement à lhumidité relative et à la pression. Du côté des polluants, ce sont les excès dions positifs dans lair qui semblent avoir une influence sur les sulfates. Dautres études montrent plutôt une corrélation des sulfates avec les particules dans lair. Étude no 3 : Les particules de sulfates (4) Selon plusieurs études, les particules de sulfates sont associées à laugmentation du taux de mortalité prématurée, des hospitalisations, des symptômes de lasthme, des bronchites et dautres maladies respiratoires. Les personnes âgées et les personnes souffrant déjà de troubles respiratoires et cardiaques seraient plus sensibles que le reste de la population. Certains auteurs affirment que ces effets sont associés aux petites particules (PM2,5), alors que dautres disent quils se produisent lorsque les particules sont combinées à dautres polluants comme lozone, le SO2, et les métaux(5). En ce qui concerne les études traitant des sulfates sous formes de particules, on constate que même à des concentrations ambiantes (30 à 150 m g/m3), les polluants sont associés à laugmentation daccidents cardio-vasculaires mortels, surtout lorsquils sont combinés à des activités à risques tel le tabagisme. Ces polluants sont également associés à des hospitalisations denfants, aux absences à lécole et à une utilisation accrue de médicaments chez les asthmatiques. Les effets observés peuvent être chroniques ou aigus. Les maladies chroniques constatées sont les suivantes : une dégénérescence permanente des fonctions pulmonaires, de nouveaux cas de bronchites et une croissance du taux de mortalité associé à une exposition soutenue à la pollution atmosphérique. Les effets aigus comprennent des changements temporaires dans les fonctions pulmonaires, laugmentation des admissions à lhôpital dues à des accidents cardio-pulmonaires et une augmentation du taux de mortalité associé à de courts épisodes de pollution élevée(6). Dautres troubles de la santé tels que laggravation des infections respiratoires, lasthme, lemphysème, la coronaropathie et le cancer du poumon ont aussi été observés dans les études. À propos des substances particulaires, on ne peut pas encore établir un lien entre les effets et des types précis de particules. Cependant, les études montrent quune exposition à ces polluants atmosphériques augmente la fréquence des maladies respiratoires et cardio-vasculaires et le taux de mortalité dans la population. Pour de plus amples renseignements, consulter le site de Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca/ehp/dhm/catalogue/generale/votre_sante/smog.htm (août 1998) (1) Santé Canada, « La qualité de lair et la santé à Saint-John. Un résumé de la recherche récente sur les effets de la pollution de lair ambiant sur la santé », site Internet de Santé Canada, 1997. (2) Anonyme, « Health Effects of Outdoor Air Pollution », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 153, 1996, p. 3-50. (3) Richard T. Burnett et al., Effects of Low Ambient Levels of Ozone and Sulfates on the Frequency of Respiratory Admissions to Ontario Hospitals, Environment Health Canada, Environnement Canada, Statistique Canada, Environmental Research, vol. 65, 172-194, 1994. (4) The Acidifying Emissions Task Group, Towards A National Acid Rain Strategy, Présentation au Comité de coordination national sur les questions relatives à lair. (5) Richard T. Burnett and al., « The Role of Particulate Size and Chemistry in the Association between Summertime Ambient Air Pollution and Hospitalisation for Cardio Respiratory Diseases », Environmental Health Perspectives, vol. 105, no 6, 1997. (6) Richard T. Burnett et al., « Association between Ozone and Hospitalisation for Respiratory Diseases in 16 Canadian Cities », Environmental Research, vol. 72, p. 24-31, 1996. |