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PROJET DE LOI C-7 : LOI MODIFIANT
HISTORIQUE DU PROJET DE LOI C-7
TABLE DES MATIÈRES A. Procédure de la Commission
nationale des libérations conditionnelles B. Effet de la réhabilitation C. Divulgation de la condamnation dans certaines circonstances D. Nullité de la réhabilitation dans certains cas PROJET DE LOI C-7 : LOI MODIFIANT
Le projet de loi C-7, propose des modifications à la Loi sur le casier judiciaire, S.R.C. 1985, ch. C-47. Cette loi permet aux personnes qui ont été reconnues coupables dun acte criminel dobtenir leur réhabilitation après une période minimum de bon comportement, sans autre condamnation (trois ans sil y a eu déclaration de culpabilité par procédure sommaire, et cinq ans dans les cas de mise en accusation), après avoir purgé leur peine. Une personne qui souhaite obtenir sa réhabilitation aux termes de la Loi sur le casier judiciaire doit adresser une demande à la Commission nationale des libérations conditionnelles. Si la demande concerne une condamnation ayant trait à une déclaration de culpabilité par procédure sommaire, la Commission accorde automatiquement la réhabilitation, une fois quelle a acquis la conviction que le demandeur na fait lobjet daucune autre condamnation depuis la fin de sa peine. Lorsquil y a eu condamnation par voie de mise en accusation, la Commission fait des recherches pour vérifier la conduite du demandeur depuis sa condamnation. La réhabilitation délivrée ou octroyée par la Commission nationale des libérations conditionnelles en vertu de la Loi indique quil a été décidé que la condamnation au pénal ne doit plus avoir de conséquences préjudiciables pour la réputation du réhabilité. La réhabilitation vise à faciliter la réadaptation des délinquants en leur permettant de ne plus tenir compte des actes délictueux dont ils se sont rendus coupables par le passé et de se rétablir comme membres de la collectivité productifs et respectueux des lois. Lobtention de la réhabilitation fait disparaître un certain nombre dinconvénients pour les personnes reconnues coupables au pénal, notamment en ce qui concerne lemploi et les déplacements. Conformément à la Loi sur le casier judiciaire, la réhabilitation supprime certaines incapacités juridiques qui découlent dune condamnation au pénal; oblige les ministères et organismes fédéraux à conserver les dossiers des réhabilités séparément des autres casiers judiciaires; et interdit la divulgation de lexistence de ces dossiers, sauf autorisation du solliciteur général dans lintérêt de ladministration de la justice ou de la sécurité nationale, ou pour confirmer lidentité dune personne à partir des empreintes digitales relevées sur les lieux dun crime, ou encore pour tenter didentifier une personne décédée ou amnésique. La Loi ne sapplique quaux ministères et organismes fédéraux, mais de nombreux services provinciaux et municipaux chargés de faire respecter la loi collaborent en restreignant laccès au casier judiciaire lorsque la réhabilitation a été accordée. La Loi interdit également, dans le secteur public fédéral et dans les industries de ressort fédéral, lusage de tout formulaire de demande demploi qui exige que le demandeur divulgue une condamnation au pénal à légard de laquelle la réhabilitation a été accordée. En outre, les lois fédérales et provinciales sur les droits de la personne interdisent la discrimination en matière demploi et de services fondée sur une condamnation au pénal pour laquelle la réhabilitation a été accordée. Une réhabilitation accordée en vertu de la Loi sur le casier judiciaire cesse automatiquement davoir effet lorsque celui qui la obtenue est subséquemment condamné pour une infraction de ressort fédéral par voie de mise en accusation. En outre, la Commission nationale des libérations conditionnelles peut révoquer la réhabilitation si la personne est subséquemment reconnue coupable dune infraction punissable par déclaration de culpabilité par procédure sommaire ou si la Commission acquiert la conviction que la personne nest plus de bonne moralité ou na pas été honnête dans sa demande de réhabilitation. Les principaux changements proposés dans le projet de loi C-7 sont les suivants :
Outre les réhabilitations octroyées en vertu de la Loi sur le casier judiciaire, il est possible dobtenir du gouverneur général ou du gouverneur en conseil des réhabilitations à légard de certaines condamnations pénales ou peines aux termes de larticle 748 du Code criminel, S.R.C. 1985, ch. C-46, ou en vertu de la prérogative royale de clémence. Exception faite de lobligation de conserver à part et de ne pas communiquer les dossiers des réhabilités, et de linterdiction de lusage des formulaires de demande demploi qui exigent la divulgation de condamnations visées par une réhabilitation, la Loi sur le casier criminel ne sapplique pas à ces autres réhabilitations. Rien, dans le projet de loi C-7, naurait deffet sur les réhabilitations accordées en vertu du Code criminel ou de la prérogative royale de clémence. A. Procédure de la Commission nationale des libérations conditionnelles 1. Clarification des procédures de refus et de révocation Dans les cas où la Commission nationale des libérations conditionnelles propose de refuser une réhabilitation ou de la révoquer, la Loi accorde à la personne en cause certains droits liés à lapplication régulière de la loi. Dans les deux cas, la Loi dispose que la personne doit recevoir notification du refus ou de la révocation, selon le cas, et être informée de son droit de présenter à la Commission les observations quelle juge pertinentes (paragraphes 4.2(2) et 7.1(1)). La Loi exige également que la Commission prenne connaissance de toute observation verbale ou écrite faite par lintéressé avant de décider de refuser ou de révoquer la réhabilitation (paragraphes 4.2(3) et 7.1(2)). Lorsque la Commission envisage de refuser la réhabilitation, il nest pas précisé dans la Loi actuelle que le demandeur doit en être informé par écrit. Larticle 2 du projet de loi modifierait le paragraphe 4.2(2) de la Loi pour exiger que cet avis soit donné par écrit. Le paragraphe 7.1(1) de la Loi prévoit déjà que lavis doit être donné par écrit lorsque la Commission se propose de révoquer la réhabilitation. Les articles 2 et 7 du projet de loi modifieraient également les paragraphes 4.2(2) et 7.1(1) de la Loi, respectivement, pour prévoir expressément que, tant pour les refus que pour les révocations envisagés, les observations pourraient être présentées à la Commission par une personne autre que lintéressé (p. ex., un ami, un membre de sa famille, un agent ou un avocat)(1). Les articles 2 et 7 du projet de loi modifieraient aussi les paragraphes 4.2(2) et 7.1(1), respectivement, pour préciser que, si la Commission est habilitée à recevoir des observations verbalement ou par écrit, il lui appartiendrait de décider si elle les recevra verbalement dans un cas donné. À lheure actuelle, le libellé de la Loi indique que lintéressé peut décider de la nature des observations quil présente à la Commission. 2. Restrictions sur les nouvelles demandes À lheure actuelle, aucune disposition de la Loi nempêche un demandeur à qui la réhabilitation a été refusée de réitérer sa demande immédiatement. En outre, chaque fois quune demande valable est reçue, la Commission nationale des libérations conditionnelles est tenue par larticle 4.2 de la Loi de prendre certaines mesures. Lorsque la réhabilitation demandée concerne une condamnation par mise en accusation, la Commission peut faire des recherches sur la conduite du demandeur depuis la date de sa condamnation. Dans tous les cas, la Commission doit prévenir le demandeur si elle se propose de rejeter la demande et, avant de prendre sa décision, elle doit donner au demandeur loccasion de présenter des observations. Il faut donc consacrer un certain temps et des efforts à létude de chaque demande. Larticle 2 du projet de loi ajouterait un nouveau paragraphe (4.2(4)) qui prévoirait que le demandeur qui a essuyé un refus ne peut réitérer sa demande avant quune année ne se soit écoulée après le refus. Larticle 5 de la Loi décrit leffet inhérent et la signification de la réhabilitation au sens de la Loi. Lalinéa 5a) dit que la réhabilitation témoigne du fait que la condamnation visée ne devrait plus avoir deffet préjudiciable sur la réputation de lintéressé. La réhabilitation accordée à légard dune condamnation par voie de mise en accusation signifie que, après avoir fait des recherches, la Commission nationale des libérations conditionnelles a acquis la conviction que lintéressé a eu une bonne conduite. Lalinéa 5b) stipule que, sauf cas de révocation ultérieure ou de nullité, la réhabilitation « efface les conséquences de la condamnation et, notamment, fait cesser toute incapacité que celle-ci pouvait entraîner aux termes dune loi fédérale »; une exception est toutefois prévue pour certaines ordonnances dinterdiction que le tribunal peut avoir prises en prononçant la sentence dans certaines causes relatives à la possession darmes à feu et dautres armes et objets connexes(2); dactivités particulières qui amènent une personne à voir des contacts fréquents avec des enfants(3); et de lutilisation dun véhicule automobile(4). Larticle 4 du projet de loi ferait disparaître de lalinéa 5b) de la Loi les mots disant que la réhabilitation a pour effet dannuler la condamnation visée. Le terme « vacate » employé dans la version anglaise de cet alinéa a donné lieu à une certaine confusion au sujet de leffet précis de la réhabilitation accordée aux termes de la Loi sur le casier judiciaire sur la condamnation au pénal. La position de la Commission nationale des libérations conditionnelles et du ministère du Solliciteur général est que, bien que la réhabilitation exige que le dossier soit scellé, elle ne fait pas disparaître le fait que lintéressé a été reconnu coupable dune infraction(5). La signification normale du terme « vacate », lorsquil sagit dune décision judiciaire, est la suivante : « annul », « set aside », «cancel », « rescind », « render void »(6). Autrement dit, en employant ce terme, le Parlement donnait à entendre que, tant quelle sapplique et est assujettie au besoin (strictement contrôlé) de consultation du dossier, la réhabilitation accordée en vertu de la Loi aurait le même effet que la décision dune cour dappel dannuler la condamnation. Dans un certain nombre de cas, les tribunaux semblent avoir interprété de cette manière lalinéa 5b) de la Loi(7). En outre, cette interprétation de la réhabilitation comme annulant une condamnation semble correspondre aux recommandations du Rapport du Comité canadien de la réforme pénale et correctionnelle de 1969, sur lequel sest fondée au départ la Loi sur le casier judiciaire(8). Dans dautres causes, les tribunaux ont statué quune réhabilitation, ainsi que la définit lalinéa 5b) de la Loi, ne change en fait rien à la condamnation visée(9). La situation est encore embrouillée par la version française de lalinéa 5b), qui disait au départ (conformément à la version anglaise) que, en labsence de révocation ou de nullité, la réhabilitation « annule la condamnation » (cest-à-dire rend la condamnation nulle, sans effet ou la révoque). Dans les Lois révisées de 1985, cependant, ce passage a été remplacé par « efface les conséquences de la condamnation » (cest-à-dire fait disparaître les conséquences de la condamnation). Le nouveau libellé de lalinéa 5b) de la Loi proposé à larticle 4 du projet de loi ferait disparaître toute mention de leffet de la réhabilitation sur la condamnation en soi et indiquerait plutôt simplement que la réhabilitation « entraîne le classement du dossier ou du relevé de la condamnation à part des autres dossiers judiciaires »; cette disposition tient compte de lobligation faite par le paragraphe 6(2) de la Loi à tous les ministères et organismes fédéraux relativement aux dossiers visés par une réhabilitation dont ils ont la garde. C. Divulgation de la condamnation dans certaines circonstances Une fois que la réhabilitation a été délivrée ou octroyée à légard dune condamnation au pénal aux termes de la Loi, le paragraphe 6(1) autorise le solliciteur général à ordonner à toute personne ayant la garde ou la responsabilité dun dossier judiciaire sur cette condamnation de le confier à la garde du commissaire de la GRC. Le paragraphe 6(2) interdit à la GRC et à tout autre ministère ou organisme fédéral ayant la garde dun dossier visé par une réhabilitation de communiquer ce dossier ou den divulguer lexistence ou encore de divulguer le fait de la condamnation. Les exceptions à cette interdiction sont énoncées au paragraphe 6(3) et à larticle 6.2 de la Loi. Le paragraphe 6(3) permet la divulgation dun dossier visé par une réhabilitation lorsque le solliciteur général a la conviction quil y va de lintérêt de ladministration de la justice ou pour toute autre fin liée à la sûreté ou à la sécurité du Canada ou de tout autre État lié ou associé au Canada. Larticle 6.2 permet de communiquer à la police le nom, la date de naissance et la dernière adresse connue de la personne pour confirmer lidentité dune personne dont les empreintes digitales ont été relevées sur les lieux dun crime ou pour tenter didentifier une personne décédée ou qui souffre damnésie. Larticle 6 du projet de loi créerait une nouvelle exception à la règle générale de non-communication des dossiers, comme il est stipulé au paragraphe 6(2) de la Loi. Lorsquune personne postule un poste de confiance ou dautorité auprès denfants ou dautres personnes vulnérables ¾ poste rémunéré ou bénévole ¾ , le nouvel article 6.3 permettrait que linformation concernant des dossiers visés par une réhabilitation à légard dinfractions sexuelles soit communiquée aux personnes ou organisations chargées de veiller au bien-être de ces personnes. Les infractions pertinentes sont établies dans lannexe du projet de loi, laquelle pourrait être modifiée par le gouverneur en conseil par décret, en vertu du paragraphe 6.3(9) proposé. Aux fins de larticle 6, « enfants » serait défini comme les personnes de moins de 18 ans. Les « personnes vulnérables » seraient celles qui sont dans une position de dépendence ou qui courent un plus grand danger de la part de personnes occupant un poste de confiance ou dautorité par rapport à eux en raison de leur âge, dun handicap ou dautres circonstances (provisoires ou permanentes). Le paragraphe 6.3(1) proposé exigerait du commissaire de la GRC quil inclue dans le fichier automatisé des relevés de condamnation une indication donnant à la police ou à dautres organismes autorisés la possibilité de savoir si une personne a un dossier visé par une réhabilitation à légard dune infraction prévue au règlement. Larticle 8 du projet de loi (voir lalinéa 9.1b) proposé) autoriserait le gouverneur en conseil à prendre un règlement au sujet de ces indications. Avant quun corps policier ou un autre organisme puisse vérifier si une personne fait lobjet dune indication révélant lexistence dun dossier qui concerne une infraction prévue et est visé par une réhabilitation, il faudrait quune personne ou un organisme chargé du bien-être denfants ou dautres personnes vulnérables ait demandé cette vérification à légard dun postulant à un poste de confiance ou dautorité par rapport à ces personnes vulnérables et que le postulant ait consenti par écrit à la vérification (paragraphe 6.3(2) proposé). La nature précise du consentement à la vérification et linformation à fournir aux postulants avant dobtenir leur consentement seraient arrêtées par règlement établi sous lempire de lalinéa 9.1d) de la Loi (article 8 du projet de loi). Le paragraphe 6.3(3) proposé, interprété de pair avec larticle 10 de la Loi, ferait de toute utilisation du processus de vérification proposé en dehors des circonstances décrites plus haut une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire (paragraphe 6.3(2) proposé)(10). Un corps policier ou autre organisme autorisé qui a vérifié quun postulant est visé par une indication qui révèle lexistence dun dossier visé par une réhabilitation à légard dune infraction prévue (paragraphe 6.3(4) proposé) demanderait ensuite au commissaire de la GRC de transmettre le dossier au solliciteur général. Le commissaire de la GRC transmettrait alors le dossier au solliciteur général à qui il incomberait de révéler la totalité ou une partie de ce dossier au corps policier ou à lorganisme autorisé qui en a fait la demande (paragraphes 6.3(4) et 6.3(5) proposés). Les règlements pris en vertu de lalinéa 9.1c.1) (article 8 du projet de loi) prescriraient les ciritères dont le solliciteur général devrait tenir compte pour décider sil y a lieu de divulguer un dossier visé par une réhabilitation. Le corps policier ou lorganisme autorisé transmettrait alors linformation à la personne ou à lorganisation qui en a fait la demande, pourvu que le postulant y ait consenti par écrit (paragraphe 6.3(6) proposé). La nature précise du consentement à la vérification et linformation à fournir aux postulants avant dobtenir leur consentement seraient arrêtées par règlement établi en vertu du paragraphe 9.1d) de la Loi (article 8 du projet de loi). Le paragraphe 6.3(7), interprété de pair avec larticle 10 de la Loi, ferait de toute utilisation ou divulgation de linformation communiquée en vertu du paragraphe 6.3(6) une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire (paragraphe 6.3(2) proposé)(11). Larticle 6 du projet de loi ajouterait également larticle 6.4 qui stipule que larticle 6.3 sappliquerait au dossier ou relevé dune condamnation pour toute infraction à légard de laquelle il a été octroyé ou délivré une réhabilitation, indépendamment de la date de la condamnation ou de la réhabilitation. De la sorte, lindication et le processus de divulgation décrits plus haut pour les dossiers visés par une réhabilitation à légard dinfractions prévues sappliqueraient aux dossiers existants tout autant quà ceux postérieurs à lentrée en vigueur du projet de loi. D. Nullité de la réhabilitation dans certains cas Outre les situations dans lesquelles une réhabilitation a été révoquée par décision discrétionnaire de la Commission nationale des libérations conditionnelles (p. ex., dans le cas dune condamnation ultérieure pour infraction de ressort fédéral punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, ou lorsque la Commission est convaincue que la personne na plus une bonne conduite ou lui a menti, la induite en erreur ou a dissimulé des renseignements importants relativement à sa demande de réhabilitation), la Loi sur le casier judiciaire prévoit également des situations où la réhabilitation devient automatiquement nulle sans aucune intervention de la Commission. À lheure actuelle, larticle 7.2 de la Loi stipule que toute condamnation pour une infraction à une loi fédérale punissable par voie de mise en accusation entraîne la nullité de la réhabilitation. Larticle 7 du projet de loi modifierait larticle 7.2 de la Loi pour étendre cette nullité automatique aux cas où le réhabilité est reconnu coupable dune infraction mixte (cest-à-dire punissable par mise en accusation ou sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire) prévue par les lois suivantes, même si la déclaration de culpabilité par procédure sommaire est appliquée :
Larticle 7 du projet de loi étendrait également lapplication de la Loi relative à la nullité automatique aux cas où :
Larticle 1 du projet de loi apporterait une modification de forme mineure à la version française de larticle 4. Les articles 3, 5 et 9 modifieraient la Loi et le paragraphe 750(4) du Code criminel pour y ajouter la mention de réhabilitations « octroyées » ou « délivrées ». Cette série de modifications assureraient la conformité à la distinction terminologique qui est faite à larticle 4.1 de la Loi entre les réhabilitations pour infractions poursuivies par procédure sommaire, que la Commission nationale des libérations conditionnelles « délivre », et les réhabilitations à légard dinfractions poursuivies par mise en accusation, que la Commission « octroie ». Larticle 10 dispose que la nouvelle loi ou telle de ses dispositions entrerait en vigueur à la date ou aux dates fixées par décret. Reprises du projet de loi C-69 présenté lors de la dernière session, les dispositions du projet de loi C-7 ont fait lobjet dobservations de divers groupes intéressés. Ces observations ont surtout porté sur la proposition de larticle 6 prévoyant le signalement de lexistence de certains dossiers dinfractions visés par une réhabilitation et autorisant la communication de ces dossiers pour la sélection de postulants à certains types de postes. Cette initiative est appuyée par les groupes de défense des droits des victimes, notamment Victimes de Violence Centre for Missing Children et Resource Centre for Victims of Crime, et par des organisations représentant les policiers comme lAssociation canadienne des policiers et lAssociation canadienne des chefs de police, ainsi que dautres groupes dont la Churchill Park Family Care Society (organisation albertaine déducateurs et de dispensateurs de soins pour la petite enfance), la Canada Family Action Coalition et Scouts Canada(12). Par ailleurs, des groupes qui se préoccupent surtout de la réhabilitation et de la réinsertion sociale des délinquants comme la Société John Howard, la Société Elizabeth Fry et la Société Saint-Léonard ont souligné la nécessité de préserver lintégrité et la valeur des réhabilitations(13). Ces préoccupations sont partagées par la Criminal Lawyers Association et Bénévoles Canada(14). Toutefois, de ces groupes, seuls la Société Elizabeth Fry et la Criminal Lawyers Association semblent réellement sopposer aux dispositions prévoyant la divulgation des dossiers visés par une réhabilitation. Ces deux groupes soutiennent que le fait de faciliter davantage la communication de ces dossiers risque de compromettre la réhabilitation et la réinsertion sociale des délinquants et quon ne dispose pas de preuves suffisantes montrant que la Loi actuelle ne parvient pas à protéger la société(15). Bénévoles Canada, qui est plus ou moins en faveur du projet de loi, a dit craindre que le fait de mettre laccent sur laccès aux dossiers de réhabilitation ne procure un faux sentiment de sécurité en reléguant dans lombre dautres éléments clés de la sélection du personnel devant occuper des postes de confiance auprès de personnes vulnérables(16). La Société John Howard et la Société Elisabeth Fry partagent cet avis(17). * Ce projet de loi a initialement été présenté au cours de la première session de la 36e législature comme le projet de loi C-69. Sur une motion adopté le 14 octobre 1999, la Chambre des communes a permis que les projets de loi nayant pas encore obtenu la sanction royale soient de nouveau présentés au cours de la deuxième session. (1) La Loi prévoit déjà cette possibilité. En effet, le paragraphe 4.2(3) stipule déjà que la Commission doit tenir compte des observations verbales ou écrites qui lui sont présentées « par le demandeur ou pour son compte » avant de rendre sa décision, lorsquelle a donné avis de son intention de rejeter la demande. (2) Code criminel, articles 109 et 110, et Loi sur la Défense nationale, S.R.C. (1985), ch. N-5, modifiée, paragraphe 147.1(1). (3) Code criminel, article 161. (4) Ibid., article 259. (5) Commission nationale des libérations conditionnelles, Faits : les réhabilitations, p. 1; et Solliciteur général du Canada, Le gouvernement fédéral comble un vide dans le filtrage des délinquants sexuels réhabilités, document dinformation, Ottawa, mars 1999. (6) Henry Campbell Black, Blacks Law Dictionary, 6e éd., St. Paul (Minnesota), West Publishing Co., 1990, p. 1548. (7) Silver c. Silver (1980), 15 R.F.L. (2d) 142 (C.A. Alb.); Canada (Ministre de lEmploi et de lImmigration) c. Burgon, [1991] 3 C.F. 44 (C.A.), p. 59-60; et Lui c. Canada (Ministre de lEmploi et de lImmigration) (1997), 39 Imm. L.R. (2d) 60, 134 F.T.R. 308. (8) Chapitre 23, p. 447 du rapport : « Le Comité recommande que, sous réserve du contenu du présent rapport en ce qui a trait à lenquête criminelle et des garanties et restrictions y stipulées, une condamnation qui a été invalidée ou annulée est censée ne jamais avoir existé, relativement à tout ce qui relève de la compétence du Parlement [ ] » (9) Smith c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de lImmigration), [1998] 3 C.F. 144 (T.D.); et C.(J.) c. B.C. (Director of Child, Family and Community Services) (1997), 42 B.C.L.R. (3d) 178 (S.C.). (10) Comme la Loi ne précise aucune sanction pour quiconque est reconnu coupable dune infraction prévue à larticle 10, les infractions tombent sous le coup de la disposition générale du Code criminel pour les infractions punissables sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire (paragraphe 787(1)), qui prévoit une amende maximum de 2 000 $ et une peine demprisonnement dau plus six mois, ou lune de ces deux peines. (11) Voir la note 10. (12) Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, Procès-verbaux et témoignages, 1re session, 36e législature, 18 mars 1999 et 23 mars 1999 ; lettre du 10 juin 1999 du Canadian Resource Centre for Victims of Crime; et délibérations du 14 juin 1999 du Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles. (13) Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, 18 mars 1999 (Christine Leonard) et 23 mars 1999 (Kim Pate); lettre du 17 mars 1999 de la Société Saint-Léonard. (14) Lettre du 18 mars 1999 de la Criminal Lawyers Association; Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, 23 mars 1999 (Paddy Bowen). (15) Lettre du 18 mars 1999 de la Criminal Lawyers Association; Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, 23 mars 1999 (Kim Pate). (16) Comité de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, 23 mars 1999 (Paddy Bowen); Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles, 14 juin 1999 (Paddy Bowen). (17) Comité de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, 18 mars 1999 (Christine Leonard) et 23 mars 1999 (Kim Pate). |