Direction de la recherche parlementaire

 

PRB 98-1F

IMPACTS DE LA STbr SUR LE SECTEUR LAITIER

Rédaction :
Frédéric Forge
Division des sciences et de la technologie
Octobre 1998


En septembre 1994, le Ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire a créé un groupe de travail sur la somatotropine bovine recombinante (STbr) composé de représentants de l’industrie, des producteurs, des consommateurs et du gouvernement.

Le groupe de travail sur la STbr a examiné l’impact potentiel de celle-ci sur le secteur laitier au Canada dans son rapport de mai 1995 intitulé Examen de l’impact possible de la somatotropine bovine recombinante (STbr) au Canada.

Dans ce rapport, le groupe s’est penché sur les coûts et les avantages de l’adoption de la STbr pour le secteur laitier dans son ensemble, pour le système de la gestion de l’offre, pour les fermes laitières et pour le secteur de la transformation des produits laitiers. Il a également étudié l’impact de la STbr sur le génome et sur l’évaluation génétique des bovins laitiers au Canada. Les éléments présentés dans cette partie sont tirés de ce rapport.

La gestion de l’offre et l’industrie de transformation

L’étude a conclu que l’usage de la STbr n’aurait qu’un effet relativement faible sur le calcul du coût de production utilisé pour déterminer le prix cible du lait, à moins que son utilisation soit presque généralisée chez les producteurs. De même, la valeur des quotas de production changerait très peu à long terme.

Un double système de mise en marché qui établirait une distinction entre lait exempt de STbr et lait indifférencié(1) coûterait très cher au Canada. La différenciation des produits impliquerait une complète restructuration du système canadien de gestion de l’offre et des coûts très importants pour l’industrie de la transformation laitière.

Les exploitations laitières

Une des conclusions du groupe de travail était que les prix diminueraient, que la consommation de lait reste stable ou qu’une réaction défavorable des consommateurs entraîne une chute des ventes. Les consommateurs en profiteraient si les économies réalisées leur étaient entièrement transmises. Dans le cas où il y aurait une baisse des ventes de 3 p. 100, la rentabilité du secteur diminuerait de 2,4 p. 100 en moyenne; cependant, le revenu net de l’exploitation laitière se maintiendrait.

La STbr étant un outil de gestion, il est peu probable que son utilisation se généralise. La gestion des fermes reste un facteur de rentabilité plus important que l’usage de la STbr. L’emploi de ce produit ne requiert pas d’investissement additionnel majeur du type construction de bâtiment. Cependant, certains coûts supplémentaires sont à prévoir pour l’administration du produit, le fourrage supplémentaire, etc. Ce sera à l’agriculteur de faire son choix en fonction de ses calculs économiques.

Selon des études, ce produit aurait une influence minime sur le nombre d’exploitations laitières canadiennes et son utilisation serait rentable pour la plupart des entreprises laitières commerciales. C’est la qualité de conduite de l’élevage qui influera sur la hausse de la production laitière et non la taille de l’exploitation.

La génétique animale

Les scientifiques qui ont évalué l’impact de la STbr sur l’évaluation génétique des bovins laitiers ont conclu que l’homologation du produit ne doit pas dépendre de son incidence sur la génétique animale. Ils ont cependant présenté 15 recommandations destinées à réduire l’effet du produit sur les programmes d’amélioration génétique, notamment poursuivre les recherches sur la corrélation entre la STbr et la génétique animale.


(1) Le lait indifférencié serait constitué de lait dont on ne saurait pas s’il est issu de vaches traitées à STbr ou non.