Direction de la recherche parlementaire |
PRB 98-8F CONSOMMATION DE TABAC - Rédaction : Depuis trente ans, les habitudes des Canadiens et Canadiennes à légard du tabagisme ont évolué vers une réduction du nombre de fumeurs et de la consommation de tabac. Toutefois, il existe toujours des disparités quant aux habitudes de consommation de tabac entre les sexes, les groupes dâge, les régions canadiennes, les groupes socio-économiques et les milieux culturels. Le marché de la cigarette au Canada sest considérablement rétréci aux cours des 16 dernières années. Alors quen 1982, les ventes intérieures de tabac atteignent un sommet avec 73,2 milliards d« équivalent cigarette »(1), elles étaient de 49,8 milliards en 1997, soit une diminution de 32 p. 100. La réduction de la consommation déquivalent cigarette par Canadien de 15 ans et plus par jour sest amorcée au milieu des années 70, et est en constante diminution depuis. En effet, la consommation par habitant par jour a été réduite de 50 p. 100, passant de 11,5 cigarettes en 1973 à 5,8 en 1997. Jusquau début des années 80, lindice des prix des cigarettes a, en général, suivi la même tendance que lindice des prix à la consommation. Toutefois, lindice général des prix a augmenté de 60 p. 100 plus rapidement que lindice des prix des cigarettes entre 1950 et 1980. Cependant, entre 1981 et 1992, suite à dimportantes taxes daccise imposées aux produits du tabac (voir le module Fiscalité des produits du tabac), lindice des prix des cigarettes a augmenté près de six fois plus rapidement que lindice des prix à la consommation. En 1993, devant le problème grandissant de la contrebande du tabac les gouvernements ont réduit de manière importante les taxes imposées aux produits du tabac, faisant ainsi baisser lindice des prix des cigarettes de près de 37 p. 100 pour cette seule année. Les plus récentes données sur la consommation du tabac proviennent de lEnquête nationale sur la santé de la population de 1996-1997 qua menée Statistique Canada; selon cette enquête, 6,9 millions de Canadiens fumaient régulièrement ou occasionnellement la cigarette en 1996, soit 29 p. 100 de lensemble de la population de 15 ans et plus. Comparativement aux données de lEnquête de 1994-1995, il sagit dune diminution, puisque, à ce moment-là, 31 p. 100 des 15 ans et plus avaient indiqué quils fumaient la cigarette. En 1996, il y avait plus dhommes que de femmes qui fumaient la cigarette (respectivement 31 p. 100 et 26 p. 100), et les hommes fumaient davantage que les femmes. Bien que cette différence entre les sexes soit significative, elle nest toutefois pas aussi marquée quelle létait en 1965, lorsque 61 p. 100 dhommes fumaient, comparativement à 38 p. 100 de femmes. La différence entre les sexes quant à la consommation de tabac sest estompée graduellement au fil des ans. Même que chez les 15-17 ans, la proportion de femmes qui fument était plus élevée que celle des hommes en 1996-1997 (29 p. 100 contre 22 p. 100). Pour ce qui est des habitudes de consommation, tant chez les fumeurs que chez les fumeuses, elles ont peu changé depuis trente ans. Au cours de ces années, la proportion dindividus qui fument plus de 11 cigarettes par jour sest établie a environ 80 p. 100 chez les fumeurs et 70 p. 100 chez les fumeuses. Selon lEnquête de 1996-1997, cette proportion était de 80 p. 100 chez les hommes et de 60 p. 100 chez les femmes. En 1965, le pourcentage de fumeurs variait entre 42 et 45 p. 100 dans toutes les provinces canadiennes, à lexception du Québec où cette proportion atteignait 51 p. 100. Toutefois, à partir du milieu des années 70, la proportion de fumeurs présente des différences régionales qui peuvent être regroupées en trois zones : Canada Atlantique-Québec, Prairies, et Colombie-Britannique-Ontario. LEnquête de 1996-1997 montre quil y avait à ce moment-là respectivement 30 et 32 p. 100 de fumeurs dans la région de lAtlantique et au Québec et 24 et 25 p. 100 en Colombie-Britannique et en Ontario, et finalement 28 p. 100 dans les Prairies. LEnquête de 1996-1997 indique aussi que le taux de tabagisme est inversement proportionnel au niveau déducation. En effet, 39 p. 100 des personnes nayant obtenu aucun diplôme fument. Cette proportion diminue graduellement chaque fois que le niveau déducation augmente (secondaire, collégial, universitaire) pour atteindre 16 p. 100 chez ceux qui possèdent un diplôme détudes universitaires. Une relation semblable existe entre le taux de tabagisme et le revenu (probablement fortement corrélée avec le niveau déducation). En effet, 42 p. 100 des personnes qui appartiennent au groupe dont le revenu est le plus faible (premier quantile) fument, comparativement à 20 p. 100 de celles qui se trouvent dans le groupe ayant le revenu le plus élevé (dernier quantile). Des différences culturelles importantes existent au niveau de la consommation de tabac. En 1994-95, 26 p. 100 des anglophones fumaient, comparativement à 35 p. 100 des francophones et à 15 p. 100 des allophones. De plus, une étude réalisée par Santé Canada en 1996-1997 indique que bien que la population canadienne dans son ensemble ait à ce moment-là fumé dans une proportion de 32 p. 100, les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit fumaient respectivement dans des proportions de 56, 57 et 72 p. 100. Type de fumeur de cigarettes par groupe
dâge, niveau déducation,
Source : Statistique Canada, Division des statistiques sur la santé, Enquête nationale sur la santé de la population, Tableau sur commande, 1. (1) Un « équivalent cigarette » est égal à 1 gramme pour une cigarette et à 2,5 grammes pour un cigare; cette définition est conforme à celle quutilise lOCDE (voir OCDE Eco-Santé 1998). |