Direction de la recherche parlementaire

 

PRB 98-2F

LA PLACE DU CANADA DANS LE MARCHÉ MONDIAL

Rédaction :
Sonya Dakers, Division des sciences et de la technologie
Jean-Denis Fréchette, Division de l'économie
Septembre 1998


Lorsqu’on se base sur une moyenne de dix ans (1986 à 1995), le Canada arrive au sixième rang des principaux pays producteurs de blé précédé, en ordre d’importance, par la Chine, l’Union européenne, les États-Unis, l’Inde et la Fédération russe.

Par contre, des exportations annuelles moyennes tournant autour des 20 millions de tonnes, ce qui représente environ 21 p. 100 du marché mondial des exportations de blé, permettent au Canada d’être le deuxième exportateur mondial de blé en importance après les États-Unis(1).

Toujours sur une moyenne de dix ans, la Chine et le Japon sont de loin les principaux clients du Canada pour le blé et la farine, suivis de l’Iran, de la Corée du sud, du Brésil et de l’Algérie. Notons toutefois qu’une certaine tendance se dessine depuis le début des années 90, puisque les États-Unis ont maintenu une moyenne d’importation de blé canadien oscillant autour de 1,5 million de tonnes métriques par année, ce qui en fait le deuxième client du Canada en importance pour le blé (voir la section Les relations commerciales Canada-États-Unis en matière de céréales).

On fait souvent mention de l’excellente qualité du blé dur (durum) canadien dont on se sert principalement pour la fabrication de pâtes alimentaires ou de semoule. Le Canada est de loin le principal exportateur de ce type de blé avec des exportations moyennes de près de trois millions de tonnes métriques par année, ce qui représente 48 p. 100 des exportations mondiales de durum. Traditionnellement, l’Algérie et l’Italie ont été les deux plus importants clients du Canada, mais la demande en provenance des États-Unis n’a pas cessé de croître depuis le début des années 90.

Pour ce qui est des céréales secondaires — l’orge, le seigle, l’avoine, le maïs, le sorgho et le millet — la production mondiale oscille autour de 800 millions de tonnes métriques par année. Le Canada en a produit en moyenne 23,2 millions de tonnes par année au cours de la période 1986-1995, dont 12,5 millions de tonnes étaient de l’orge. Au cours des dernières années, la production canadienne de céréales secondaires a eu tendance à s’élever au-dessus de la moyenne de long terme, notamment parce que la production de l’orge a été stimulée par un marché haussier dans la production de bétail.

Avec un volume annuel moyen de 60 millions de tonnes métriques, le maïs est la plus importante céréale secondaire échangée sur le marché mondial; vient ensuite l’orge avec un volume d’environ 17 millions de tonnes métriques par année. Comme ses exportations sont seulement de 300 000 tonnes, principalement en provenance de l’Ontario, le Canada n’est pas un joueur important sur le marché des exportations de maïs. Par contre, il exporte en moyenne 3,8 millions de tonnes métriques d’orge par année depuis dix ans, ce qui lui a permis d’accaparer une part de 22 p.100 du marché mondial des échanges d’orge brassicole et d’orge fourragère, et d’être ainsi le deuxième exportateur d’orge au monde en importance après l’Union européenne. Le marché asiatique demeure de loin le plus important marché pour l’orge canadien.

Même si les exportations de canola ne représentent que 10 p. 100 des échanges mondiaux d’oléagineux, le Canada se taille la part du lion en exportant en moyenne plus de trois millions de tonnes métriques par année, soit 80 p. 100 du marché des exportations totales de canola, qui s’élèvent à près de quatre millions de tonnes par année. En comparaison, son plus proche concurrent, l’Union européenne, en exporte seulement un peu plus de 300 000 tonnes par année. La demande pour le canola canadien provient principalement du Japon, du Mexique et des États-Unis. Sur le marché intérieur canadien, la demande de canola est en croissance grâce à l’expansion du secteur de l’extraction d’huile et de la fabrication de tourteau. Agriculture et Agroalimentaire Canada estime que la capacité quotidienne d’extraction du canola au niveau intérieur pourrait bientôt atteindre plus de 12 000 tonnes métriques. Il n’est donc pas étonnant de constater que les superficies vouées à la culture du canola dans l’Ouest soient passées de deux millions à plus de cinq millions d’hectares en 15 ans, principalement en Saskatchewan et en Alberta(2). Même si nous sommes ici loin des volumes de production et d’exportation du blé, il y a une forte tendance haussière dans le marché du canola, et les nombreux investissements dans le secteur de la transformation indique bien que les attentes sont élevées.

 

Principaux marchés d’exportation pour le blé canadien
(incluant le blé durum)
(en milliers de tonnes)

 

Moyenne
1986-1995

Chine
Japon
Iran
Corée du Sud
États-Unis
Brésil
Algérie

4 448
1 444
1 077
981
972
879
796

 


(1) Les statistiques citées dans la présente section sont tirées des rapports annuels de la Commission canadienne du blé, des compilations statistiques de la Commission canadienne des grains et de Statistique Canada, cat. 22-201.

(2) Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada, Direction générale des politiques, Division de l’analyse des marchés.